maman [ mamɑ̃ ] n. f.
1 ♦ Terme affectueux par lequel les enfants, même devenus adultes, désignent leur mère et dont se servent familièrement les personnes qui parlent d'elle. « Maman, bobo ! » (chans.). Donne à maman. — Par ext. Grand-maman, bonne-maman : grand-mère. Belle-maman : belle-mère.
2 ♦ Mère. Je suis la maman de Pierre. — Loc. Jouer au papa et à la maman (y compris les caresses). Enfants qui jouent au papa et à la maman.
♢ Future maman : femme enceinte.
● maman nom féminin (formation enfantine) Terme par lequel un enfant appelle sa mère. Mère dans le contexte de l'enfance : Où est ta maman ? Jouer à la maman.
maman
n. f.
d1./d Mère (mot affectueux). Va voir maman. Comment va votre maman?
d2./d (Afr. subsah.) Nom appellatif à la fois familier et respectueux à l'adresse d'une femme mariée ou que l'on juge âgée. Syn. mama.
⇒MAMAN, subst. fém.
A.— [Souvent empl. comme appellatif affectueux] Mère, dans le langage de l'enfant et dans celui de l'adulte pour désigner la mère de famille, sa propre mère ou celle qui en tient lieu. « Ah! maman! ma chère maman! » s'écria-t-il, sans pouvoir retenir ce cri parti du plus profond de son cœur (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 33). Mais elle, (...) ta mère, ta maman, c'était elle qui vous faisait vivre tous, du matin au soir sans qu'il y eût pensée en elle autre que vous (CLAUDEL, Tobie et Sara, 1940, III, 5, p. 1274) :
• 1. Figurez-vous toutes les choses qui pleurent autour de vous. Sachez alors que toutes les mamans du monde, les mamans des enfants et les mamans des animaux, pleurent de la même manière quand on leur a pris leur petit, puisque l'on a fait du mal à la vie que nous respirons, puisque c'est tout qui souffre du même coup, c'est la maison et c'est la rue!
FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 133.
— P. anal. Mère d'un jeune animal. Tandis qu'avides ils [les agneaux] sucent, leurs mamans, les flancs battus de brusques coups de nez, mangent, paisibles, indifférentes (RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 186). V. aussi ex. 1.
— La maman. La mère de famille. Il n'avait plus trouvé à Belleville-sur-Saône les câlineries, les gâteries, les caresses de la maman (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 457). Je jouais au papa et à la maman Je jouais à chat perché (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 171).
♦ Fam. [La explétif ou mis pour ma/ta/votre] Comment va la maman? (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 236). — Certainement, vous regretterez la ferme. — On y reviendra, la maman! (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 127).
— Maman-gâteau. Mère gâtant ses enfants avec excès. Tu pourras le choyer à ton aise, (...) le chérubin, en vraie maman-gâteau! (RICHEPIN, Flamboche, 1895, p. 56).
B.— P. ext.
1. [Souvent accompagné d'un adj. ou suivi d'un n. propre] Terme affectueux dont on se sert pour désigner une personne familière jouant un peu le rôle d'une mère, ou d'une grand-mère. La vieille maman Philomène avec le visage tout cassé (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 85).
— [Suivant le qualificatif qui l'accompagne]
♦ Dame élégante. Une belle maman à voilette l'avait amené (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 178).
♦ Péj. Femme corpulente et sans distinction. Une bonne grosse maman ronflant dans son comptoir, les bras croisés (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 247).
2. Interjection traduisant chez l'enfant ou l'adulte la peur, la douleur, le désarroi, sans nécessairement de référence à leur propre mère. « Maman, maman, maman! » Et la sœur, s'abattant sur le parquet, heurtant au bois son front de fanatique, convulsée, tordue, vibrante, (...) gémit : « Jésus, Jésus, maman, Jésus! » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Veillée, 1882, p. 796) :
• 2. ... ce n'est heureusement qu'une plainte machinale, une habitude qui remonte inconsciemment du passé... Sur tous les mourants que j'ai entendu crier : « Maman! », il y en a fort peu, je crois, qui pensaient avec précision à leur mère.
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 877.
Rem. 1. Var. graph. fam. (notant souvent des prononc. étr. ou enfantines) : a) Mama, mamma. Elle disait : « Mamma! oh! mamma, mamma! » C'est un mot qui est le même dans presque toutes les langues de la terre (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 206). Je ne veux pas te quitter, ma mama chérie! (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 38). b) Momman. La momman se plaint de ne plus recevoir de journaux (SAND, Corresp., I, 1827, p. 373 ds QUEM. DDL t. 19). c) M'man. M'man dit comme ça qu'elle m'y mènera, et elle ne m'y mène jamais (É. MARTIN, Collégiens, étudiants et mercadets pour rire, 1853, pp. 20-21, ibid.). 2. À noter les composés belle-maman, bonne-maman, grand-maman (s.v. grand-mère).
Prononc. et Orth. :[]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, fam. : []. Selon MART. Comment prononce 1913 [] est plus fréq. que []. Mais MARTINET-WALTER 1973, seulement 2/17. [] s'explique par assimilation; MARTINET-WALTER 1973 : [] par l'intermédiaire de mon-man et [] comme [msjø], [mdam]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Le Régime du Corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 78, 25); 1687, 22 sept. précédé d'un déterm. (Mme DE SÉVIGNÉ, éd. La Pléiade); 2. p. ext. 1756 « appellation affectueuse (utilisée sans rapport de parenté) » (Théâtre des boulevards, Léandre Grosse, III, 183 ds QUEM. DDL t. 19). Mot enfantin qui a de nombreux correspondants, gr. , lat. mamma, ital. mamma, cat. esp. mama, v. aussi mamelle. Fréq. abs. littér. :5 774. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 496, b) 8 557; XXe s. : a) 8 259, b) 12 273. Bbg. POHL (J.). Contribution à l'ét. de qq. mots. Fr. mod. 1963, pp. 296-304. — QUEM. DDL t. 3, 19, 20; t. 7 (s.v. maman-tété). — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst nat. genevois. 1905, t. 36, p. 456. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 407, 432; t. 2 1972 [1925], p. 65.
maman [mamɑ̃] n. f.
ÉTYM. 1256; mamme, 1560, mam-ma, 1584; formation enfantine par redoublement, fréquente en d'autres langues. Cf. grec et lat. mamma.
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1 Terme affectueux par lequel les enfants, même devenus adultes, désignent leur mère, et dont se servent familièrement les personnes qui leur parlent d'elle. || Dis, maman… (→ Jurer, cit. 18). || Oui maman. || Merci, maman. || Ah ! vous dirai-je, maman…, chanson. || Poupée qui dit « Maman ». || Maman et papa sont sortis. — REM. Les enfants encore petits disent souvent ma maman, et plus tard maman (→ Attrister, cit. 12; 1. bien, cit. 24; gifle, cit. 7; intraitable, cit. 2; là, cit. 44; lavande, cit. 1). Où est ta maman ? Comment va votre maman, votre chère maman ? (→ Fâcher, cit. 16). Je ne sais pas, mon petit, demande à maman. — (Dans la bouche de la mère elle-même). || Maman va venir.
1 (…) soyez en repos de votre chère maman, qui se conserve pour vous (…)
Mme de Sévigné, 1208, 21 août 1689.
2 Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait m'embrasser quand je serais dans mon lit.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 24.
2.1 Tout en lui parlant de choses utiles, il se dit : « Maman, maman, tu es là, approche-toi, je veux t'embrasser, oh ! je ne t'embrasserai pas d'ici longtemps, maman, ma petite maman, maman ! » Il voit que sa mère se fatigue; il ne comprend plus distinctement ce qu'elle lui dit… Il sonne. C'est fini.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 361.
3 (…) il regardait cette vieille femme haletante qu'il avait été au moment de frapper et dont il était né. Il regardait… et enfin, brisant une dure écorce, l'obscure tendresse de l'enfance jaillissait dans un cri misérable : — Maman !
F. Mauriac, Genitrix, X.
4 Elle mourut en prononçant ces mots qui tirent les larmes : Maman… maman… la vie… c'est beau !
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 444.
REM. 1. Quand il n'est pas employé en appellatif, le mot, dans une situation ou dans un contexte déterminé, peut s'employer avec un déterminant : généralement un possessif (maman va venir/ta, ma, sa maman va venir); l'absence de possessif avec un adj. est archaïque (voir cit. 4.1); en revanche le possessif en appellatif (oui, ma maman) ne s'emploie plus.
4.1 Papa m'a défendu de jamais parler de ce naufrage, de pauvre maman (…)
Csse de Ségur, les Vacances, Naufrage de Sophie.
(Cf. plus loin : « elle t'aimerait comme t'aimait ta pauvre maman »).
2. Dans certaines familles, le père, s'adressant à la mère, l'appelle maman, comme ferait un enfant.
2 Mère de famille. || Une jeune maman. || Elle lui a parlé comme ferait une maman. || Jouer (cit. 17) à la maman. — Vêtements spéciaux pour futures mamans. ⇒ Mère.
3 Par ext. Appellation affectueuse dont on use envers une belle-mère ou une femme avec laquelle on entretient des rapports analogues à ceux d'un fils ou d'une fille avec sa mère.
5 Dès le premier jour, la familiarité la plus douce s'établit entre nous (…) Petit fut mon nom; Maman fut le sien; et toujours nous demeurâmes Petit et Maman, même quand le nombre des années en eut presque effacé la différence entre nous (…) ces deux noms rendent à merveille l'idée de notre ton, la simplicité de nos manières, et surtout la relation de nos cœurs. Elle fut pour moi la plus tendre des mères (…)
Rousseau, les Confessions, III.
REM. Diverses prononciations populaires sont parfois notées : [mɑ̃mɑ̃] manman, [mɔmɑ̃] môman, [mmɑ̃] m'man. « Momman » (G. Sand, 1827, in D. D. L.). Oui, m'man.
6 Mais, manman, tu sais bien que tu étais arrivée juste au bon moment, la dernière fois.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 11.
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COMP. Belle-maman, bonne-maman, grand-maman.
Encyclopédie Universelle. 2012.