Akademik

craquer

craquer [ krake ] v. <conjug. : 1>
• 1544; rad. onomat. crac
I V. intr.
1Produire un bruit sec. « Le bois mort craque sous les pieds » (Sand). Le feu de bois craque. craqueter. Biscuit qui craque sous les dents. croquer; craquant. Vieux meuble, plancher qui craque. Disque qui craque. 2. grésiller. Faire craquer ses doigts, en tirant sur les articulations. Spécialt Faire craquer une allumette, et trans. craquer une allumette, en la frottant.
2Par ext. Céder, lâcher soudainement. se déchirer, se défaire. Les coutures ont craqué sous l'effort. Son collant a craqué. filer. Loc. PLEIN À CRAQUER : rempli jusqu'aux limites. La salle était pleine à craquer. « Des villes pleines à craquer, où l'on couche dans les hangars » (Saint-Exupéry).
3(1718) Être ébranlé, menacer ruine. Le ministère craque. Projet qui craque. échouer, s'écrouler.
4Spécialt Ses nerfs ont craqué : il a eu une défaillance nerveuse, il n'en peut plus. — Par ext. (personnes) Il est surmené et sur le point de craquer. s'effondrer. Je craque !
Fam. Céder brusquement (à une envie, un besoin). Elle a craqué pour ce voyage. Je reprends de votre vin, je craque ! S'attendrir. fondre; craquant. « il s'est mis debout dans son lit, il a dit “Nanie !” ça m'a fait craquer, il est tellement beau ce petit bout ! » (M. Winckler).
II V. tr. (1967) Techn. Traiter (un produit pétrolier) par craquage.

craquer verbe intransitif (de crac) Se briser, céder, se déchirer en produisant un bruit sec : Les coutures de sa veste ont craqué. Produire un bruit sec dû à un frottement, une pression, etc. : Faire craquer une allumette. Produire un bruit particulier en claquant du bec (cigogne). Échouer, rater, avorter : Tous ces projets risquent de craquer faute d'argent. Céder soudain, avoir une grave défaillance physique ou psychologique ; s'effondrer : Ses nerfs ont craqué. Populaire. Tomber sous le charme de quelqu'un, céder à l'attrait de quelque chose : Craquer pour une vedette.craquer (expressions) verbe intransitif (de crac) Populaire. Craquer un cours, en parlant d'un élève, ne pas y assister ; sécher. Familier. Plein à craquer, qui comporte tant de choses ou de personnes qu'on a l'impression qu'il va éclater. ● craquer (homonymes) verbe intransitif (de crac)craquer (synonymes) verbe intransitif (de crac) Se briser, céder, se déchirer en produisant un bruit sec
Synonymes :
- crever
Produire un bruit sec dÛ à un frottement, une pression...
Synonymes :
- claquer
- grincer
Produire un bruit particulier en claquant du bec (cigogne).
Synonymes :
- craqueter
Échouer, rater, avorter
Synonymes :
- crouler
- s'écrouler
- s'effondrer
Céder soudain, avoir une grave défaillance physique ou psychologique ; s'effondrer
Synonymes :
- flancher
- lâcher
Populaire. Tomber sous le charme de quelqu'un, céder à l'attrait de...
Synonymes :
- fondre
craquer verbe transitif Briser quelque chose, le déchirer, le faire céder : Craquer son pantalon. Familier. Dépenser de l'argent, le dilapider. ● craquer verbe transitif (de cracking) Modifier un produit pétrolier par craquage. ● craquer (expressions) verbe transitif Craquer une allumette, la frotter sur une surface adéquate pour l'allumer. ● craquer (homonymes) verbe transitif craquée nom féminincraquer (homonymes) verbe transitif (de cracking) craquée nom féminin

craquer
v.
rI./r v. intr.
d1./d Faire un bruit sec. La table craque. Le pain dur craque sous la dent.
|| v. tr. Craquer une allumette, l'allumer par frottement.
d2./d Céder, se casser en faisant du bruit.
Plein à craquer, au point de risquer d'éclater.
d3./d Fig. échouer. L'affaire a craqué.
d4./d Fam. S'effondrer nerveusement. Je suis à bout, je vais craquer!
rII./r v. tr. TECH Soumettre au craquage (un produit pétrolier).

I.
⇒CRAQUER1, verbe intrans.
Produire un bruit généralement sec.
A.— 1. [Le suj. désigne une chose faite d'une matière dure, rigide] Produire un bruit sec en se dilatant ou en se comprimant, en se froissant, en se brisant. Une bûche craqua dans le vaste feu (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933. p. 427). Elle coupait le pain, qui craquait en se brisant sous la lame (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 48) :
1. ... le parquet ou quelque meuble, ou, peut-être, le lit lui-même, craqua. Ce fut un bruit sec comme si quelque support s'était brisé; ...
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Le Mal d'André, 1883, p. 385.
SYNT. Le bois, une charpente, un meuble, le cuir, des souliers, les feuilles mortes, la neige gelée craque(nt).
Emploi factitif. Faire craquer une allumette (en la frottant pour l'enflammer).
Absol. Il craqua une allumette et alluma sur une petite table une lampe à esprit de vin (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 148).
Craquer + compl. prép.
♦ [Le compl. indique la cause] Aussi doucement qu'elle monte, les marches craquent sous son poids (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 341). Et l'on entendit craquer le céleri rave et le radis rose sous des dents aussi puissantes que jaunâtres (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 164) :
2. ... ce havane, a craqué sous le pouce de telle façon que je puis vous assurer les plus hautes délices.
A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 288.
♦ [Le compl. indique le point précis où se situe, d'où part le bruit (cf. infra 3 : craquer du bec)] Tout le moulin, sous l'effort des ailes, tremblait sur son pivot (...) et craquait dans sa membrure (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 17). C'était un train composé de vieux wagons démodés et sans couloirs. Il craquait de toute sa charpente et cliquetait de toutes ses vitres (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 96).
Rem. On rencontre ds la docum qq. ex. où le suj. ne désigne pas la chose qui fait le bruit (elle est exprimée par un compl.) mais celle qui en est la cause. J'entendis des pas légers craquer sur le parquet (LAMARTINE, Raphaël, 1849, p. 185).
Au fig., vieilli. L'heure qui craque. L'heure précise (cf. tapant). Elle [la pendule] doit sonner juste à l'heure qui craque (ESTAUNIÉ, Bonne-Dame, 1891, p. 213) :
3. HONORÉ. — Quant à M. Brotonneau, à neuf heures, mais vous savez, pas de ces neuf heures comme il y en a tant, à neuf heures précises, à neuf heures craquant, pendant que ça sonne, il arrive...
FLERS, CAILLAVET, M. Brotonneau, 1923, I, 1, p. 3.
2. [Le suj. désigne certaines part. du corps hum.] Les jointures, les doigts, les genoux craquent; les dents craquent. [Il] arrivait à une telle tension de nerfs que ses dents craquaient (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 150).
Emploi factitif. Il crispait ses poings à faire craquer les jointures (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 731).
3. [Le suj. désigne un animal et plus partic. certains oiseaux qui crient ou font claquer leur bec] Craquer du bec (cf. craqueter). Les corbeaux me regardaient. Ils se mirent à craquer les deux comme des branches qui se cassent (GIONO, Solit. pitié, 1932, p. 185).
B.— P. ext.
1. a) Se déchirer, se fendre, se briser (en produisant ou non un bruit sec). Sur le pavé de Paris (...) les fines chaussures craquaient en deux jours (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 80). L'enduit a craqué sous les chaleurs de l'été (JOUVE, Paulina, 1925, p. 12) :
4. Toute la ramure est pesante de fruit. Elle va fléchir, craquer peut-être. Quel effort de chaque fibre pour ne pas laisser périr l'épuisant, le vivant fardeau!...
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 135.
Emploi factitif. Le soleil faisait craquer les derniers et tardifs bourgeons des chênes sous la pression chaude de ses rayons (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 108).
P. métaph. :
5. Nous croyons leur [aux jeunes filles] enseigner la timidité à domicile, elles n'en prennent que la grimace; encore cette apparence craque après trois mois de mariage et de monde; ...
TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 63.
Craquer + compl. (indiquant l'endroit précis qui craque). Un vêtement craque dans le dos, aux épaules.
Rem. On rencontre ds la docum. qq. emplois trans. du verbe, vraisemblablement p. ell. de faire, au sens de déchirer, briser. Je ne suis invitée qu'au dessert. Alors on craque ensemble des noix (CLAUDEL, Protée, 1914, II, 3, p. 344).
b) Au fig.
[Le suj. désigne une chose abstr.] S'écrouler, se briser :
6. Que tout craque une bonne fois, qu'on la porte à la poubelle, cette République. Une honte. Plus que ça irait mal et mieux que ça vaudrait.
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 88.
Emploi factitif. Il faut si peu de chose pour faire craquer un mariage (LABICHE, Sensit., 1883, I, 1, p. 318).
[Le suj. désigne une chose ou une pers.] Échouer, se dérober (cf. claquer1 I B). Tout me craque dans les mains pour le quart d'heure, parents, amis, argent, et vous, vous sur qui je comptais toujours (FLAUB., Corresp., 1847, p. 46) :
7. Et il [Bompard] racontait ses aventures, dénombrait toutes les belles occasions de s'enrichir qui lui avaient craqué, là, dans la main...
A. DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, p. 86.
[Le suj. désigne une pers., ses facultés phys. ou mor.] S'effondrer, faiblir, avoir une défaillance. Il sentit sa raison craquer sous le poids de la passion (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1404). J'ai une faim, j'en craque (MONTESQUIOU, Mém., t. 1, 1921, p. 252). Les nerfs d'Ali craquèrent subitement. (A. LE BRETON, Rififi 1953, p. 81).
P. ext. Mourir (cf. claquer1 I B) :
8. ... cette explosion fut suivie d'une si complète faiblesse, que ces mots : « Oh! mon fils » furent comme un murmure.
— Va-t-il aussi nous craquer dans les mains, celui-là? demanda le surveillant.
BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, p. 510.
2. P. exagér. Être plein, tendu à craquer; craquer de qqc. L'armoire (...) craquait d'ouvrages spéciaux, de collections sans cesse consultées (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 864). La voiture, pleine à craquer, qui ramenait les deux familles Haudoin à la maison (AYMÉ, Jument, 1933, p. 226).
P. métaph. Je descends dès neuf heures en ville, libre, et craquant du bonheur d'être libre (J. VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 153). J'ai vu pleurer le général en chef. Or il est riche, craque d'orgueil, et viole les filles (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 857).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. craqûre. Cassure, rupture. Au fig. [Lavaux] dans la très prochaine craqûre du ménage s'est mis du côté qu'il suppose le plus solide (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 112).
Prononc. et Orth. :[], (je) craque []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. a) 1544 « émettre un bruit sec et répété (en parlant d'un oiseau, avec son bec) » (L'Arcadie de Sonnazar, trad. I. Martin, 108 v° d'apr. Vaganay ds R. Et. rab., t. 9, p. 304); b) 1546 plus gén. « produire un bruit sec » (Palmerin d'Olive, 226 a d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 38); 2. a) 1662 « se briser » (PASCAL, Pensées, I, 1, éd. Lahure ds LITTRÉ); b) 1806-07 « aller à sa destruction, se décomposer (en parlant d'une association, d'une entreprise, de toute réalité socio-économique) » (J. DE MAISTRE, Corresp., t. 2, p. 352); c) 1847 « ne plus tenir le coup, céder au désespoir » (BALZAC, Splend. et mis., p. 510). B. Trans. 1. 1908 « faire céder, faire se rompre » (HAMP, Marée, p. 59); 2. 1908 craquer une allumette (G. LEROUX, Parfum, p. 130). Dér. de l'onomat. crac. L'emploi du verbe à propos des réalités socio-économiques (2 b) est à rapprocher de l'angl. to crack connaissant de tels emplois dès le XVIIe s. (NED). Bbg. DUCHÁ (O.). L'Interdépendance et l'interaction du contenu et de l'expr. Orbis. 1972, t. 21, p. 475. — Termes tech. fr. Paris, 1972, p. 36.
II.
⇒CRAQUER2, verbe intrans.
,,Populairement, mentir, hâbler, se vanter mal à propos et faussement`` (Ac. 1835, 1878). ,,C'est un homme qui ne fait que craquer`` (Ac. 1835, 1878).
Prononc. :[], (je) craque []. Étymol. et Hist. 1718 « mentir, dire des hâbleries » (Ac.). Spécialisation de sens de craquer1, peut-être due à la comparaison de tels propos avec le bruit agaçant que font certains oiseaux (FEW t. 2, p. 1271 a), l'existence de l'interjection cracq adressée à un hâbleur (v. craque) en serait une illustration, à moins qu'il ne s'agisse simplement d'exprimer la rupture entre ces propos et la vérité.
DÉR. 1. Craquerie, subst. fém. Mensonge, hâblerie. Synon. craque. On ne lui demanda pas de supprimer ses vivacités naturelles et ses craqueries, qui faisaient de lui un prélat qui ne ressemblait à nul autre (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 290). []. Ds Ac. 1798-1878. 1res attest. fin XIIe s. d'apr. DAUZAT 1973; 1694 (MÉN.) d'apr. FEW t. 2, p. 1270 a; 1750 (MÉN., s.v. craquer); de craquer « mentir, dire des hâbleries », suff. -erie. 2. Craqueur, euse, subst. Personne qui ment, raconte des histoires. — Ça m'en fait sept [ablettes], dit Jacquemetton. Mais Varachaud (...) — Vieux craqueur! Six comme moi (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 209). [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1718-1878. 1res attest. ca 1640 craqueux (DAVID FERRAND, Muse Normande, IV, 200 et 201 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 499); 1715 fém. plur. craqueuses (LESAGE, Ceinture, I, 2 d'apr. Esnault ds Fr. mod., t. 2, p. 63); av. 1720 craqueur (Mme Du Noyer ds Trév. 1752); de craquer au sens de « se vanter faussement, mentir », suff. -eur2; pour la forme craqueux, v. POPE, § 400.
BBG. — BAUDEZ (J.) Boniments de parade. Vie Lang. 1965, pp. 71-72. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 153. — GREIMAS (A. J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 301 (s.v. craqueur).
III.
CRAQUER3, verbe intrans.
Traiter des molécules d'hydrocarbures pour en constituer de nouvelles plus légères et plus volatiles, produire l'opération du cracking. Les phénols peuvent être cracqués ou hydrogénés sous pression, en vue de les transformer en carburants (CHARTROU, Pétroles nat. et artif., 1931, p. 191).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. craquage, que le Comité d'étude des termes techniques propose d'adopter pour traduire cracking (cf. ID, ibid., p. 130; E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 313).
Prononc. et Orth. :[], (il) craque []. On rencontre la graph. cracquer (J.-J. CHARTROU, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1931 (CHARTROU, loc. cit.). Adaptation de l'angl. to crack attesté en ce sens dep. 1868 (NED Suppl.), v. cracking.
STAT. — Craquer1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. :1 144. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 667, b) 1 825; XXe s. : a) 2 261, b) 1 965.

1. craquer [kʀake] v.
ÉTYM. 1544; du rad. onomatopéique crac.
———
I
A V. intr.
1 Produire un bruit sec. || La neige durcie, les feuilles sèches craquent sous les pieds (→ Automne, cit. 9). || Bonbon, gâteau qui craque sous les dents. Croquer. || Faire craquer ses doigts, en tirant sur les articulations (→ Articulation, cit. 4). || Faire craquer ses dents. Grincer (des dents). || Vieux meuble, boiserie qui craque. || Faire craquer une branche (cit. 4) d'arbre.
1 (…) le bois mort craque sous les pieds.
G. Sand, la Mare au diable, VIII, p. 66.
2 (…) je voyais tous ses mouvements sans qu'elle me vît, mais en m'en allant j'aurais fait craquer les buissons, elle m'aurait entendu et elle aurait pu croire que je m'étais caché là pour l'épier.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 216.
3 C'était un train composé de vieux wagons démodés et sans couloirs. Il craquait de toute sa charpente et cliquetait de toutes ses vitres.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, IX, VIII.
Spécialt. || Faire craquer une allumette, en la frottant d'un coup sec.
2 Déchirer (se), défaire (se). || Sa veste a craqué dans le dos. || Les coutures ont craqué sous l'effort. || Son bas a craqué. Filer.
Par exagération :
4 Les sarisses, les haches, les épieux, les bonnets de feutre et les casques de bronze, tout oscillait à la fois d'un seul mouvement. Ils emplissaient la rue à faire craquer les murs (…)
Flaubert, Salammbô, II, p. 23.
Loc. Plein à craquer, à éclater. Bondé; éclater. || La malle était pleine à craquer.Fig. || Maison pleine à craquer.
5 (…) des villes pleines à craquer, où l'on couche dans les hangars (…)
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, XV, p. 110.
3 (1718). Fig. Être ébranlé, menacer ruine. Désorganiser (se). || Le ministère craque. || Projet qui craque. Échouer, écrouler (s'). || Faire craquer une fortune. Claquer; manger, engloutir.
6 (…) qu'une affaire craque, qu'une banque saute, que quelques millions sombrent, voilà le prince comme aux abois.
Louis Madelin, Talleyrand, XXIV, p. 248.
7 Philippe sentait bien que le prétexte craquait de toutes parts et qu'il fallait en trouver un autre au plus tôt.
H. Troyat, le Vivier, p. 88.
4 Personnes. a Avoir une grave défaillance physique, nerveuse. || Il n'a pas tenu le coup, ses nerfs ont craqué. || Il est surmené et sur le point de craquer. Effondrer (s'). || Le coureur a craqué dans la dernière étape.Je sens que je vais craquer. || Je craque !
8 Maintenant, je n'ai pas raison de craquer. Toujours du travail devant moi, je suis contente de ma vie.
S. de Beauvoir, les Belles Images, p. 23.
9 — Et si les tripes lui sortaient du ventre ?
— Tu sais, malgré leurs airs impavides, il ne serait pas le seul. Cette nuit, je parie que des tas de types vont se flinguer. Les Boches, ça craque aussi à la fin.
A. Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 31.
b Fam. Céder brusquement à une envie, un besoin… || Je ne voulais pas partir avec lui, mais quand il m'a proposé une semaine à Bali, j'ai craqué. || Elle suit un régime, mais elle craque toujours au moment du dessert.Craquer pour… || Elle a craqué pour cet appartement.
Par ext. Être brusquement et fortement séduit. || Il craque complètement devant son bébé. || Sa gentillesse me fait craquer. Craquant (2.).
5 Rare. Crier, claquer du bec (en parlant de certains oiseaux, et, spécialt, de la grue). Craqueter. || La grue craque quand elle fait du bruit en fermant son bec, et aussi quand elle crie. || La cigogne, le perroquet craquent.
B V. tr.
1 (1908). || Craquer une allumette : la faire craquer, l'allumer.
2 Fam. Faire se déchirer. || Elle a craqué son bas. || Craquer son pantalon.Passif et p. p. || Son bas est craqué.
———
II V. tr. (1931; angl. to crack). Techn. Traiter (un produit pétrolier) par craquage.
DÉR. (Du I.). Craquant, craqueler, 2. craquelin, craquement, craqueter, craqûre. V. 2. Craquer, craquette. — (Du II.). Craquage.
————————
2. craquer [kʀake] v. intr.
ÉTYM. 1718; p.-ê. de 1. craquer, I., A., 5., par anal. avec le bruit que font certains oiseaux.
Vx, fam. Hâbler, mentir. Craque.
DÉR. Craque, 1. craqueur.

Encyclopédie Universelle. 2012.