CRÉDIT
Le mot crédit est en usage dans des domaines très divers: commerce, comptabilité, banque, législations financière, fiscale et pénale, droit des affaires, sciences morales, politiques et économiques. Toutes les acceptions, cependant, restent fidèles à l’étymologie latine: credere , faire crédit, c’est toujours faire confiance, autrement dit fonder un comportement sur une certaine représentation de l’avenir. La confiance a le temps pour mesure: qu’il s’agisse pour un banquier de consentir un prêt à un client, pour un fournisseur d’accorder un délai de paiement ou, pour un fonctionnaire, d’engager une dépense publique, brève ou longue, la durée du crédit est par définition limitée.
Le plus souvent, il s’agira de prêt d’argent, le terme de crédit désignant aussi bien les opérations consistant à prêter des fonds que les établissements se livrant à ce type d’activité. L’essentiel des développements qui suivent sera donc consacré au crédit bancaire. On n’oubliera pas pour autant une autre forme de prêt, particulièrement développée en France, le crédit interentreprises.
1. Origine du crédit moderne
Le crédit trouve ses origines lointaines aux sources de la civilisation, car son existence est indispensable à l’étalement dans le temps des échanges de biens ou de services que requiert la vie d’une société même rudimentaire. Sa distribution, sous une forme plus élaborée, semble avoir été d’abord le fait de prêtres et de grands propriétaires terriens des pays du Proche-Orient, et elle fut notamment réglementée par le code d’Hammourabi au début du IIe millénaire avant notre ère. Peu à peu, elle devait donner lieu à la création d’entreprises spécialisées, les banques, dont on trouve la trace dans plusieurs pays quelques siècles avant Jésus-Christ.
Exercé au Moyen Âge surtout par des usuriers, des juifs, des Lombards, et condamné par les théologiens, le commerce de banque prend un nouvel essor lorsque les échanges se développent à la suite des grandes découvertes. Les principaux banquiers deviennent alors les financiers des princes, notamment en Italie, seul pays européen qui possède des banques créées il y a cinq siècles. À partir du XVIIe siècle sont fondées les premières grandes banques publiques, la Banque d’Amsterdam et la Banque d’Angleterre. Mais il faut attendre 1850 et les développements de la révolution industrielle pour voir la création d’organismes bancaires prendre une réelle ampleur en Europe. L’ouverture de nombreux guichets de banque sur l’ensemble du territoire des principaux pays donne naissance à de grands établissements de crédit disposant d’importantes ressources pour financer le commerce et l’industrie. Le crédit va s’affirmer de plus en plus comme l’un des mécanismes fondamentaux de la vie économique.
Limité, avant la dernière guerre mondiale, à des avances à court terme consenties presque exclusivement à des affaires industrielles et commerciales, en vue de satisfaire des besoins momentanés, il comprend désormais des concours d’une durée considérablement plus longue, accessibles tant aux entreprises qu’aux particuliers, et destinés à des usages sans cesse plus variés. Les financements des investissements productifs, les délais de paiement consentis en matière de commerce international et l’acquisition de biens domestiques constituent sans doute les perfectionnements récents les plus marquants de la technique bancaire.
À mesure que l’activité économique se diversifiait, le crédit a donc permis de financer la production de biens destinés à être revendus. Il est à l’origine d’une création de richesse et, dans cette optique, sert à la fois l’emprunteur et la communauté tout entière. Ainsi, de nos jours, quand il donne aux particuliers la possibilité d’accroître leur confort sans attendre l’encaissement des revenus dont le caractère aléatoire a largement été atténué par les mesures de protection sociale. En soutenant la consommation, le crédit contribue à l’expansion économique: tout achat constitue, en effet, une incitation à la production, et, par là, le crédit exerce un effet multiplicateur sur les activités humaines. Ce fait, justifierait à lui seul l’intervention de l’État. Celle-ci est à la fois omniprésente et multiforme, portant sur le volume et l’affectation des crédits, l’organisation du système bancaire, l’encadrement juridique et fiscal des opérations.
2. La politique du crédit
L’action conjoncturelle est l’objet essentiel de la politique monétaire. Pour accélérer ou ralentir l’activité de l’économie, l’État agit sur la liquidité de celle-ci en s’efforçant d’accroître ou de freiner la création de monnaie. Or la monnaie est créée par ses contreparties, c’est-à-dire par les entrées nettes de devises étrangères, le déficit des opérations du Trésor (pour sa part non financée par l’épargne) et les concours bancaires à l’économie, ces derniers étant de très loin les plus importants. Les divers instruments de la politique monétaire ont ainsi pour objet d’influer sur le crédit bancaire: réescompte, réserves obligatoires, action directe telle que l’encadrement du crédit, ou action indirecte, désormais prédominante, de la politique monétaire par les taux d’intérêt. En France, la responsabilité de la politique monétaire est partagée entre le gouvernement, qui, aux termes de la loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, «arrête» cette politique, et la Banque elle-même, qui «contribue à sa préparation et participe à sa mise en œuvre».
L’action sectorielle consiste à orienter sélectivement le crédit vers des emplois jugés prioritaires: tour à tour, ou simultanément, on a favorisé l’exportation, l’agriculture, le logement, la recherche, le développement de l’énergie ou son économie, les grandes entreprises, les petites, etc. La mise en place des interventions publiques est fréquemment associée à des crédits bancaires. C’est le cas notamment des avances remboursables selon certaines conditions, des prêts ouverts à des conditions plus favorables que celles du marché et des bonifications d’intérêt. En France, au début des années 1980, 44 p. 100 des concours à l’économie étaient octroyés chaque année selon des procédures réglementées, c’est-à-dire qu’ils échappaient au marché. À partir de 1986, un retournement a été amorcé, et le volume des crédits ainsi distribués a sensiblement diminué; cependant le nombre des procédures d’aide dépasse encore deux cents au niveau national, et davantage à celui des collectivités territoriales.
L’action structurelle . Depuis la fin des années quatre-vingt, des normes ont été posées sur le plan mondial pour renforcer le système bancaire, devenu de plus en plus international, et pour améliorer les conditions de la concurrence. Les banques centrales des principaux pays industrialisés ont ainsi fixé à 8 p. 100 le rapport fonds propres sur actifs des établissements de crédit. Ce ratio, connu sous le nom de ratio Cooke, est de règle à l’intérieur de la C.E.E. Il garantit la solvabilité des banques en limitant le développement de leurs activités de crédit aux ressources propres qu’elles peuvent générer; mais, le calcul des différents actifs bancaires faisant, en l’espèce, intervenir certaines pondérations selon les risques qu’ils présentent, la règle du ratio entraîne également des effets sectoriels.
3. L’appareil de distribution
Le secteur commercial du crédit existe dans les pays qui demeurent attachés au principe de la libre entreprise; il s’agit essentiellement des banques, dont un même pays possède généralement plusieurs catégories: commercial banks et investment banks aux États-Unis, clearing banks , merchant banks et discount houses en Grande-Bretagne.
En France, la loi du 24 janvier 1984, qui régit l’activité bancaire, définit le crédit comme une opération de banque ne pouvant être effectuée «à titre habituel» que par des sociétés spécialement agréées comme «établissements de crédit». Ces derniers jouissent donc du monopole de ces opérations. Ils constituent six catégories. Quatre sont autorisées à recueillir des dépôts à vue: les banques, les banques coopératives ou mutualistes (Crédit agricole, banques populaires, Crédit mutuel, Crédit coopératif), les caisses d’épargne, les caisses de crédit municipal. Les deux autres catégories – sauf exceptions définies par des textes particuliers ou lors de leur agrément – ne peuvent faire que du crédit: sociétés financières et institutions financières spécialisées (Crédit foncier de France, Crédit national, Crédit d’équipement des petites et moyennes entreprises, etc.). Certains organismes d’État peuvent également faire du crédit dans certaines conditions: Trésor public, Caisse des dépôts et consignations, Poste.
Le nombre de ces établissements est beaucoup plus élevé en France que dans la plupart des autres pays. La loi de 1984 a tenu à assujettir à la réglementation et au contrôle d’autorités spécifiques nombre de sociétés qui, dans d’autres pays, relèvent du droit commun. Pendant longtemps, divers réseaux bancaires ont été chargés par l’État de certaines missions particulières, pour lesquelles ils disposaient de privilèges (financement de l’agriculture, de l’artisanat, du logement, notamment), parfois assortis de limitations dans leur activité. Sous l’effet d’une politique dite de banalisation, ces régimes particuliers ont presque entièrement disparu, sauf à l’égard des organismes d’État et de certaines institutions financières spécialisées.
4. Les formes du crédit
Elles sont nombreuses, bien qu’en réduction. La Banque de France tient à jour leur description schématique dans un ouvrage qui s’intitule Les Principales Procédures de financement des besoins des entreprises et des ménages . Pour s’en tenir aux seuls financements par le crédit, l’édition d’avril 1990 énumérait vingt-six types pour les besoins d’exploitation, quarante-six pour l’investissement, la création et la transmission d’entreprises, vingt-deux pour les crédits aux particuliers.
Les crédits aux entreprises
Observons d’emblée qu’à l’intérieur des besoins d’exploitation le financement du cycle de commercialisation et celui du cycle de production ne relèvent pas toujours de techniques distinctes. Dans la vie courante de l’entreprise, ces différentes étapes se superposent fréquemment.
Il est de pratique commerciale courante qu’un fournisseur accorde à son client un délai de règlement. La formule de quatre-vingt-dix jours fin de mois est habituelle en France et des délais plus longs existent. La mobilisation des créances commerciales détenues par les fournisseurs sur leurs clients revêt donc une grande importance. L’escompte commercial est la technique la plus traditionnelle. C’est l’opération par laquelle le banquier met à la disposition d’un client le montant d’une remise d’effets sans attendre l’échéance de ceux-ci. L’escompte emporte le transfert de propriété d’un effet de commerce ; le banquier ne prête pas: il achète une créance, ordinairement à terme, et en paie le prix. C’est dans la mesure où il anticipe le règlement de la créance qu’il accorde un crédit. Cette technique de crédit reste très répandue en France, malgré une diminution de son importance relative, ainsi que dans d’autres pays méditerranéens, telles l’Italie et l’Espagne. Elle est pratiquement ignorée dans les pays anglo-saxons.
Parallèlement, les entreprises peuvent recourir à des crédits de trésorerie. Les uns sont généraux, ce sont les crédits par caisse; même s’ils correspondent à des besoins clairement individualisés, ils peuvent être utilisés de la manière la plus souple pour régler toutes les dépenses de l’entreprise. Les autres sont spécialisés, et suivent en général des procédures particulières qui reposent sur des garanties spécifiques, d’où leur appellation de crédits garantis. Les crédits par caisse comprennent l’avance en compte courant, ou avance en compte, également appelée découvert, et le découvert mobilisable. On les nomme aussi crédits en blanc. Leur utilisation est très générale. Juridiquement, l’avance en compte ne se distingue pas d’un prêt. Dans le langage courant, ces deux opérations sont cependant nettement distinguées, en fonction des besoins des clients et des techniques employées pour les satisfaire. L’avance en compte est la forme de crédit par caisse la plus utilisée en France, où elle s’exécute par la faculté offerte au client d’avoir un compte débiteur. C’est donc une possibilité de découvert. Dans les pays anglo-saxons, au contraire, l’avance en compte est un véritable prêt, immédiatement versé en totalité au client, lequel doit normalement, compte tenu de ce crédit, conserver un solde toujours créditeur.
On appelle crédits par signature une grande diversité de concours que le banquier accorde à ses clients sans mettre de fonds à leur disposition, mais en prenant, par une signature, des engagements à leur place et en leur nom. Ils représentent des montants importants, qui, au surplus, croissent rapidement. Dans la plupart des cas, ces engagements ont pour objet de soulager la trésorerie des entreprises. Ils permettent, en effet, aux firmes qui y recourent soit d’éviter certains décaissements, soit d’étaler des paiements dans le temps, soit de percevoir certaines sommes plus rapidement. C’est pourquoi ils ont ici leur place, bien qu’ils n’entraînent pas pour le banquier l’octroi d’un véritable crédit; ils se substituent en effet à des crédits d’exploitation dont auraient eu besoin, autrement, les clients.
Au-delà des besoins courants d’exploitation, l’entreprise peut recourir au crédit pour financer dans la durée son développement. Les financements bancaires à moyen et à long terme ont été un des instruments essentiels du développement économique continu des années 1945 à 1973. Les banques de dépôts, traditionnellement spécialisées dans le financement de la trésorerie, ont dû s’habituer à cette activité nouvelle. Les autorités monétaires n’intervenant pas dans l’attribution de ces crédits, les modalités de ceux-ci sont très diverses en fonction des besoins des clients et des règles que le banquier se fixe à lui-même. La durée peut atteindre jusqu’à vingt ans. Elle est, en règle générale, fonction de la durée d’amortissement des investissements afin d’éviter les surfinancements.
Le crédit est réalisé soit par escompte de billets renouvelables, comme un crédit mobilisable, soit selon la procédure du contrat, soit selon d’autres modalités comme l’avance en compte. Mais il est d’autres techniques. Celle du crédit-bail vise à alléger les obligations de financement des entreprises, qui, pour partie au moins, pèseraient sur les fonds propres. Elle se substitue a due concurrence à ces derniers. Le crédit-bail se définit comme l’acquisition, par un établissement de crédit, de biens d’équipement ou d’immeubles à usage professionnel, donnés en location avec promesse de vente pour un prix résiduel convenu préalablement. La loi établit une distinction entre le crédit-bail mobilier, qui porte sur tous les biens sauf immeubles et ce qui leur est incorporé, et le crédit-bail immobilier, qui, au contraire, concerne uniquement les immeubles à usage professionnel. Lorsque le crédit-bail est effectué par une société spécialisée, ce qui est le cas le plus fréquent, celle-ci est obligatoirement classée dans la catégorie des sociétés financières.
Les crédits au commerce extérieur
Le moyen de financement le plus traditionnel, dont l’origine remonte au XIXe siècle, est le crédit documentaire. Il a été conçu lorsque les relations internationales étaient moins fréquentes et moins aisées, les transports de marchandises souvent lents. Le crédit documentaire est un moyen de règlement des transactions commerciales internationales. Il peut également être un support de crédit. En effet, compte tenu des garanties qu’il confère à chacune des parties (garantie de livraison pour l’importateur, garantie de paiement pour l’exportateur), celles-ci peuvent obtenir des financements auprès de leurs banquiers respectifs. Ceux-ci ne connaissent pas la marchandise; ils ne la voient pas et jugent toujours sur pièces. Le principe de l’autonomie de l’engagement bancaire, par rapport au contrat commercial sous-jacent au crédit, a pour corollaire la séparation entre les documents et les marchandises. Les banquiers se bornent à s’assurer que les documents prévus à l’ouverture du crédit (pièces d’expédition, contrats d’assurances, pièces précisant la nature de la marchandise et celles qui sont exigées par les douanes) sont strictement conformes. Ils se livrent à un contrôle formel, très minutieux, dont les modalités sont fixées par les «règles et usances» définies avec précision par la Chambre de commerce internationale. Si l’exportateur a accordé à l’importateur des délais de paiement, il reçoit, contre les documents, non pas le règlement mais un titre cambiaire portant l’échéance prévue par les conditions de règlement. L’opération est alors appelée «documents contre acceptation».
Le crédit documentaire est une technique sûre, mais lourde, et d’autres modes de paiement et de crédit se sont développés rapidement au cours des dernières années. Lorsque deux intervenants, importateur et exportateur, sont en relation d’affaires régulière et confiante, le financement des transactions pourra être effectué par les crédits de trésorerie, dont les techniques diffèrent peu de celles utilisées en matière de commerce intérieur.
En matière de crédits à moyen et à long terme à l’exportation, les pouvoirs publics sont constamment intervenus depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour favoriser ce qu’on appelle communément les «crédits export».
Sur le plan national, chaque pays a mis en œuvre des procédures privilégiées pour financer le commerce extérieur ou pour garantir ses opérations. Ces interventions s’appuient souvent sur des organismes spécialisés, notamment dans le domaine de l’assurance-crédit; ainsi, en France, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), créée en 1946. Sur le plan international, un «arrangement» a été mis en vigueur le 1er avril 1978 dans le cadre de l’O.C.D.E. pour neutraliser d’éventuelles distorsions de concurrence. Désormais désigné sous le nom de Consensus, il fixe un certain nombre de lignes directrices pour les crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public. Si le soutien public s’applique au financement, sont définis des taux d’intérêt minimaux en fonction de la catégorie du pays bénéficiaire (trois catégories, d’après le P.N.B. par habitant) et de la durée du crédit.
Les crédits aux particuliers
Il s’agit ici des crédits faits à des personnes physiques pour les seuls besoins de la vie privée. Ils font l’objet d’une réglementation protectrice de l’emprunteur très développée. La banque du XIXe siècle était principalement tournée vers les entreprises. Maintenant, les banques qui collectent des dépôts de particuliers développent également une activité de prêts. Ceux-ci concernent deux objets distincts: la trésorerie et l’habitat.
Le crédit à la consommation, qu’il vaut mieux appeler, comme la Banque de France, «crédits de trésorerie aux particuliers», revêt des formes très différentes. La plus traditionnelle est le financement d’achats à tempérament, qui permet à la fois l’encaissement immédiat du prix par le vendeur et le paiement par versements échelonnés de tout ou partie de ce prix par l’acheteur. L’objet de ce crédit est principalement le financement de véhicules, et accessoirement celui des biens d’équipement du foyer ou d’autres biens, comme bateaux et caravanes.
Le découvert et le prêt personnel servent à financer des besoins passagers, sans utilisation déterminée; ils se sont développés très rapidement en France, notamment à partir de 1986-1987, après la suppression de l’encadrement du crédit. Le premier est le crédit le plus simple qu’un client puisse obtenir de sa banque: un compte débiteur. Plusieurs modalités sont possibles: une acceptation tacite de découvert de courte durée (le banquier ne s’oppose pas à un paiement à découvert); une autorisation permanente de découvert, nécessairement explicite; le crédit est dit revolving , il peut en permanence fluctuer à l’intérieur de la limite convenue; un découvert limité, dans des conditions de montant et de durée fixées par un accord écrit, et comportant un remboursement, selon des modalités arrêtées au moment de l’ouverture du crédit; enfin, le compte permanent, formule récente qui cumule des caractères communs aux deux dernières procédures. Dans ces opérations, le banquier ne cherche pas à savoir à quel usage le crédit est destiné. En outre, en général mais pas toujours, il ne prend pas de garanties, se contentant de la domiciliation des revenus. Les prêts personnels, quant à eux, sont réellement des prêts: il y a un versement de fonds par la banque et en une seule fois. Après avoir été crédité du montant du prêt, le compte doit normalement demeurer créditeur, sous réserve de facilités consenties par le banquier. Ces prêts comportent un plan d’amortissement, établi sur une durée courte (quatre ans maximum, en règle générale).
Les crédits à l’habitat constituent la part la plus importante des concours bancaires au financement des ménages. Ces interventions sont également récentes. Elles ont été fortement influencées par les évolutions de la législation, ce secteur ayant toujours été étroitement organisé par l’État, pour des motifs économiques et sociaux évidents. Le cadre réglementaire existant conduit à distinguer quatre catégories de crédits d’habitat aux particuliers, ou crédits acquéreurs: le secteur aidé, qui relève pour l’essentiel d’institutions financières non bancaires; les prêts d’épargne-logement; les prêts conventionnés (secteur administré); les prêts du secteur libre, relevant le plus souvent du crédit hypothécaire. Les banques sont actives dans les trois dernières catégories. On peut mentionner que l’action de l’État dans ce secteur repose dans une large mesure sur le Crédit foncier de France, investi d’un rôle de tutelle sur le financement bancaire du logement.
5. Le risque et le prix du crédit
Ces aspects sont fondamentaux. Quelle que soit l’opération, le banquier doit apprécier le risque, tenter de se protéger contre l’insolvabilité du débiteur, fixer le prix à faire payer.
Risques et garanties
Des nombreux risques auxquels est exposée une banque, le plus grave et le plus traditionnel découle de l’activité de prêteur. Le banquier est toujours exposé à la défaillance de son débiteur. Analyser le risque, le prévenir si possible, détecter sa réalisation, se garantir sont des aspects permanents du métier de banquier, lequel prête l’argent d’autrui, opère avec des marges étroites et dispose de fonds propres très limités au regard de la masse des capitaux qu’il gère. L’analyse traditionnelle distingue différents types de risques: le risque général (crise mondiale, guerre...), le risque professionnel (crise affectant une branche d’activité: agriculture, énergie, immobilier) et le risque de l’entreprise. Elle doit être complétée par l’apparition plus récente du risque né de l’endettement excessif de certains pays, appelé risque-pays ou risque souverain.
Pour pallier l’éventuelle insolvabilité de son débiteur, le banquier essaie de se garantir par ce que l’on appelle des «sûretés». Celles-ci ne sont pas essentielles à la décision du crédit; plus importante est la confiance que le banquier accorde à son client. Elles n’en assurent pas moins une certaine protection en exerçant notamment sur le débiteur une action psychologique qui doit l’aider à respecter scrupuleusement ses engagements. On appelle ainsi «sûreté personnelle» tout engagement souscrit par un tiers, personne physique ou morale, de se substituer au débiteur, si celui-ci n’exécute pas ses obligations envers le créancier; la principale sûreté personnelle est la caution. Une «sûreté réelle» est l’affectation d’un bien en garantie d’une dette; on distingue les sûretés réelles immobilières (hypothèques) et les sûretés réelles mobilières (nantissements). Enfin, pour se garantir, le banquier a parfois recours aux techniques de l’assurance. La plus fréquente vise à garantir les clients des banques contre certains risques (décès, chomâge...); si ces derniers se réalisent, l’assureur se substitue au débiteur. Il s’agit donc d’assurances à l’appui du crédit. Nées dans les années cinquante, ces «assurances de crédit» se sont beaucoup développées au profit des particuliers, surtout pour les crédits immobiliers.
Le prix du crédit
Le niveau moyen des taux d’intérêt s’explique sur le plan économique à partir de ses composantes: le coût des ressources des banques, matière première qu’elles transforment, la marge qu’elles ajoutent à ce coût pour financer leurs dépenses de fonctionnement, les impôts qu’elles paient et le bénéfice qu’elles réalisent. Les banques sont bien entendu soumises au droit commun: liberté des prix d’une part, répression des ententes illicites et des abus de position dominante par le Conseil de la concurrence d’autre part. En outre, la loi du 28 décembre 1966 sur l’usure a institué la notion de taux effectif global (T.E.G.), lequel est plafonné. Est considéré comme usuraire un taux d’intérêt qui dépasse d’un tiers les taux moyens pratiqués pour des opérations de même nature. Il existe onze catégories de taux, et la Banque de France publie chaque trimestre les taux moyens qu’elle constate. Une telle réglementation, que ne connaissent pas d’autres fournisseurs ou prestataires de services, montre que les pouvoirs publics ne pensaient pas devoir compter sur la seule concurrence pour que le prix du crédit atteigne l’optimum économique.
6. Le crédit interentreprises
Lorsque les entreprises consentent des délais de paiement à leurs clients, elles comptabilisent à l’actif de leur bilan les sommes qui leur sont dues. Ce sont les créances commerciales. Le terme de crédit client est également employé. Lorsque les entreprises se voient accorder des délais de paiement de la part de leurs fournisseurs, elles comptabilisent au passif de leur bilan les sommes qu’elles doivent. Ce sont les dettes commerciales. Le terme de crédit fournisseur est également employé. Le crédit enterentreprises est ainsi le résultat d’une série de face-à-face entre les entreprises des différents secteurs d’activité. Le face-à-face entre l’industrie et le commerce est le plus important; mais il n’est pas le seul. Le crédit interentreprises représente globalement une ressource pour deux secteurs: le commerce de détail et le matériel de transport terrestre. Les autres grands secteurs d’activité sont prêteurs, l’industrie des biens d’équipement et celle des biens intermédiaires étant les plus défavorisées.
Cette forme de crédit est, en France, une composante majeure de financement à court terme des entreprises; les dettes commerciales y représentent plus de deux fois l’encours des concours bancaires à ces dernières. Les fournisseurs ont pu d’autant plus aisément consentir à leurs clients des délais de paiement, qu’ils avaient largement la possibilité d’escompter leurs traites auprès des banques. La technique du crédit objectif, appelé également crédit «causé», qui consiste à adosser chaque financement sur des échanges déterminés de biens ou de services, ainsi que la division des lignes de crédit entre une pluralité d’établissements, ont facilité le développement par les entreprises des crédits fournisseurs. Ce système est très différent de celui que connaît notamment l’Allemagne, où les relations entre la banque qui prête et l’entreprise qui emprunte sont plus étroites et où le mode de financement à court terme habituel est le crédit global d’exploitation. Il en est de même dans tous les pays d’Europe du Nord. Par rapport au total du bilan des entreprises, les créances et les dettes commerciales atteignent entre 10 et 15 p. 100 au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. Elles se situent entre 20 et 30 p. 100 en Italie et en Espagne, la France dépassant cette fourchette.
Ces situations sont relativement stationnaires. Au cours de la décennie de 1980, un faible allongement du délai moyen de paiement, de l’ordre de un ou deux jours, a pu être observé.
Une réflexion est engagée en France sur les moyens de réduire les délais de paiement entre entreprises. L’action envisagée s’appuie sur les principes suivants. Le problème des délais de paiement ne saurait être traité de manière simpliste. La démarche à entreprendre doit être collective. Elle consistera à organiser le cadre des échanges et non pas à réglementer le contenu et les délais eux-mêmes. Des accords entre professions définiront les délais de paiement, plus réduits qu’actuellement, considérés comme normaux. Un paiement anticipé bénéficiera d’un escompte, un paiement retardé supportera des agios, les deux étant matérialisés sur la facture. Le processus engagé en France devrait être relayé au niveau de la Communauté européenne.
crédit [ kredi ] n. m.
• 1481; lat. creditum, de credere « croire »
I ♦
1 ♦ Vx Confiance qu'inspire qqn ou qqch. « Des gens à qui l'on peut donner quelque crédit » (Molière). — Mod. Accorder, donner crédit à un bruit, une rumeur, y ajouter foi, y croire. ⇒ créance. FAIRE CRÉDIT À (qqn, qqch.) :se fier à, compter sur. Le « médecin qui fait crédit à la nature et à la fièvre plus qu'à ses remèdes » (Chardonne).
2 ♦ Littér. Influence dont jouit une personne ou une chose auprès de qqn, par la confiance qu'elle inspire. ⇒ 2. ascendant, autorité, empire, influence, 2. pouvoir. User de son crédit auprès de qqn. Jouir d'un grand crédit auprès de qqn. ⇒ faveur. Perdre tout crédit. ⇒ se discréditer. Une incapacité « de jauger son crédit dans le cœur et l'esprit d'autrui » (A. Gide). Il faut dire, à son crédit, qu'il a été honnête. — Cette opinion acquiert du crédit dans le milieu patronal, parmi les dirigeants. ⇒ force, importance.
II ♦ (empr. it.) Confiance dans la solvabilité de qqn.
1 ♦ Loc. À CRÉDIT : sans exiger de paiement immédiat (opposé à au comptant). Vendre, acheter, vente, achat à crédit, à terme, à tempérament (⇒ s'endetter) .
♢ FAIRE CRÉDIT À (qqn) :ne pas exiger un paiement immédiat. La maison ne fait pas crédit.
♢ CARTE DE CRÉDIT : carte magnétisée qui permet à son titulaire d'obtenir des biens, des services sans paiement immédiat. Carte de crédit utilisée pour le retrait d'espèces (⇒ billetterie, monétique) . Régler ses achats avec une carte de crédit (⇒ facturette) .
2 ♦ Opération par laquelle une personne met une somme d'argent à la disposition d'une autre; par ext. cette somme. ⇒ 2. prêt; avance. Établissement de crédit. ⇒ banque. Crédit bancaire. Ouverture de crédit : engagement de prêt. Crédit agricole, commercial, foncier, hôtelier, industriel, maritime. Crédit garanti par gage, hypothèque (crédit hypothécaire), caution. Crédit à long, moyen, court terme. Prendre, avoir un crédit sur dix ans. Crédit-relais. ⇒ relais. Coût, prix du crédit. ⇒ intérêt. Crédit-épargne. Ligne de crédit. Instruments de crédit; lettre de crédit. ⇒ accréditif, titre, valeur; effet (de commerce); billet, warrant. Crédit croisé. ⇒ swap(anglic.). Crédit mobilisable. Crédit documentaire : contrat par lequel un banquier accepte de régler le prix d'une marchandise au vendeur contre remise de documents attestant la livraison. Crédit à la consommation. Crédit revolving. Crédit d'impôt. ⇒ 2. avoir (fiscal). Société de crédit différé, pour l'acquisition d'un logement neuf. — Ellipt Établissement de crédit. Le Crédit foncier de France, qui consent des prêts sur immeubles. Crédit municipal, qui prête sur gages (⇒ mont-de-piété) .
3 ♦ (1845) Fin. Sommes allouées sur un budget pour un usage déterminé. ⇒ enveloppe. Crédits budgétaires. Vote des crédits. Crédits extraordinaires.
4 ♦ Comptab. Partie d'un compte où sont inscrites les sommes remises ou payées à la personne qui tient le compte. ⇒ 2. avoir. Balance du crédit et du débit. Porter une somme au crédit de qqn.
⊗ CONTR. Discrédit. Défiance, méfiance. — Emprunt. 2. Débit, doit.
● crédit nom masculin (latin creditum, de credere, croire) Littéraire. Confiance, estime, considération dont bénéficie quelqu'un ou quelque chose ; autorité : Cet astronome jouit d'un crédit certain auprès de ses collègues. Autorisation de dépenses accordée par les autorités qui établissent, votent ou règlent les budgets ; somme ainsi allouée : La bibliothèque dispose d'un crédit de dix mille francs. Acte par lequel une banque ou un organisme financier effectue une avance de fonds ; délai accordé pour un remboursement ; montant de l'avance. Nom donné à certaines banques (avec majuscule). Comptabilité Partie du compte d'un tiers où figurent ses créances, son avoir. (À l'inverse, les créances sur ce tiers figurent au débit, ou doit, de son compte.) ● crédit (citations) nom masculin (latin creditum, de credere, croire) Antonin Artaud Marseille 1896-Ivry-sur-Seine 1948 Il ne faut pas trop se hâter de juger les hommes, il faut leur faire crédit jusqu'à l'absurde, jusqu'à la lie. Lettre à Jacques Rivière, 6 juin 1924 Gallimard ● crédit (expressions) nom masculin (latin creditum, de credere, croire) À crédit, avec paiement différé : Acheter à crédit. Établissement de crédit, banque ou organisme financier effectuant des avances de fonds. Faire crédit à quelqu'un, lui accorder un délai de paiement ou, dans la langue littéraire, lui faire confiance, se fier à lui. Porter, mettre quelque chose (un acte) au crédit de quelqu'un, lui en reconnaître le mérite. Crédit d'accompagnement, crédit par acceptation dans lequel des tirages nouveaux peuvent faire l'objet d'acceptation au fur et à mesure de la fourniture des justifications. Crédit acheteur, technique de financement des exportations qui permet à un exportateur de biens d'équipement d'être immédiatement payé par l'acheteur étranger qui reçoit à cette fin un prêt bancaire. Crédit en blanc, crédit qui, à titre exceptionnel, n'est pas assorti d'une garantie. Crédit de campagne, crédit à court terme consenti à une industrie ou à un commerce saisonniers qui doivent constituer des stocks à un moment donné, alors que leurs fabrications ou leurs ventes s'étalent sur toute l'année. Crédit cartellaire, crédit à court ou moyen terme consenti à une même entreprise par plusieurs banques constituées en association, ou cartel bancaire. Crédit à la consommation, crédit consenti à un particulier, pour le paiement de biens de consommation ou de services. Crédit à court terme, crédit dont la durée n'excède pas deux ans. Crédit croisé, échange de créances ou de dettes pratiqué entre banques ou entre entreprises ; échange de monnaie nationale contre une devise étrangère, avec engagement de procéder à l'échange inverse à une certaine échéance et à un taux de change déterminé. Crédit différé, délai de paiement accordé à un titulaire de carte bancaire (à débit différé) lui permettant de régler ses achats ou prestations de services effectués par carte en fin de mois. Crédit(-)fournisseur ou interentreprises, crédit consenti par une entreprise à son client par l'octroi à ce dernier de délais de paiement (en général de 30, 60 ou 90 jours). Crédit gratuit, opération de prêt d'argent gratuit destiné à favoriser l'acquisition et la consommation d'un produit. (Il est régi par le Code de la consommation.) Crédit à long terme, crédit dont la durée excède sept ans. Crédit de mobilisation des créances commerciales (C.M.C.C.), technique de crédit permettant la mobilisation des créances commerciales sans qu'il soit nécessaire de les incorporer dans des effets de commerce dont le traitement s'avère lourd et onéreux. Crédit à moyen terme, crédit dont la durée se situe entre deux et sept ans environ. Crédit(-)relais, crédit consenti dans l'attente d'une rentrée de fonds ou de la mise en place d'un mode de financement approprié. Crédits de trésorerie, ensemble des escomptes d'effets de commerce, des avances en compte et de différents crédits, mobilisables ou non. Lettre de crédit, document délivré par un banquier à son client, afin de lui permettre de retirer des fonds ou d'ouvrir un crédit chez un banquier d'une autre ville. Lettres de crédit, synonyme de lettres de créance. Crédit d'impôt, créance sur le Trésor dont bénéficient les porteurs d'obligations ou de bons de caisse, qui ont subi une retenue à la source, et auxquels on accorde une réduction de l'impôt sur le revenu. (Pour les actions, on emploie de préférence le terme avoir fiscal.) Crédit public, actes et engagements qui naissent de la faculté qu'a l'État de contracter une dette publique par l'emprunt. Crédit photographique, mention obligatoire du nom du propriétaire des droits de reproduction des photographies illustrant un ouvrage. ● crédit (synonymes) nom masculin (latin creditum, de credere, croire) Littéraire. Confiance, estime, considération dont bénéficie quelqu'un ou quelque chose ; autorité
Synonymes :
- autorité
- crédibilité
- faveur
- prestige
- réputation
- vogue
Contraires :
- défaveur
- défiance
- discrédit
- oubli
Comptabilité. Partie du compte d'un tiers où figurent ses créances, son...
Synonymes :
- avoir
Contraires :
- débit
Banque. Crédit croisé
Synonymes :
- swap
crédit
n. m.
d1./d Faculté de se procurer des capitaux, par suite de la confiance que l'on inspire ou de la solvabilité que l'on présente. Avoir du crédit. Faire crédit, donner à crédit: céder des marchandises sans en exiger le paiement immédiat. Vendre, acheter à crédit.
d2./d Cession de capitaux, de marchandises, à titre d'avance, de prêt. Ouvrir un crédit à qqn, s'engager à lui faire des avances de fonds jusqu'à concurrence d'une certaine somme.
— Carte de crédit, délivrée par un organisme bancaire, qui permet d'acquérir un bien ou un service sans avoir à le payer immédiatement et d'effectuer des retraits d'espèces.
— Crédit à court, moyen, long terme: avance consentie par un organisme financier pour une durée inférieure à deux ans, de deux à dix ans, de plus de dix ans.
— Crédit-relais: prêt destiné à faire la liaison entre une dépense immédiate et une rentrée d'argent attendue.
— Crédit revolving, qui se renouvelle au fur et à mesure des remboursements de l'emprunteur.
|| FIN Crédit croisé: échange temporaire entre banques centrales d'un certain montant de leurs monnaies respectives afin de soutenir le cours de change de l'une d'elles. Syn. (off. déconseillé) swap.
— Lettre de crédit: V. lettre.
d3./d établissement de crédit: établissement destiné à faciliter l'avance des capitaux.
— Nom de certaines sociétés bancaires.
d4./d Somme prévue par le budget pour une dépense publique. Les crédits d'un ministère.
d5./d Partie d'un compte où figure ce qui est dû à un créancier.
d6./d Confiance qu'inspire une personne, considération dont elle jouit, influence qu'elle exerce. Il a perdu tout crédit.
d7./d (Québec) Unité de valeur dans l'enseignement collégial et universitaire. Cours de trois crédits.
⇒CRÉDIT, subst. masc.
A.— Domaine personnel ou subjectif. Confiance qu'inspire quelqu'un. Individu disposant d'un large crédit, crédit d'argent ou crédit moral. Sa valeur dépend de la valeur du crédit (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 556).
1. Confiance qu'inspire une personne jugée digne de foi et d'estime :
• 1. J'ai déjà fait observer qu'il ne peut y avoir de « toi » que pour celui qui se donne, qui fait crédit, qui « croit ». Cette foi, cette attente peut être déçue uniquement dans la mesure où le « toi » reste un « lui » dont je me réserve en quelque sorte de pouvoir dire : « le misérable! « il » m'a trompé, « il » a abusé de ma confiance ».
MARCEL, Journal métaphysique, 1922, p. 274.
• 2. ... là m'apparaît la tragédie particulière d'un cas comme celui de Boylesve qui avait, lui, dans ses minutes d'exaltation, cette notion de la solitude, mais qui, et parce que Français, ne parvenait jamais tout à fait à lui faire crédit, à lui accorder confiance. Et sans doute son œuvre, du moins jusqu'à la guerre, bénéficia-t-elle de cette situation, puisque son vrai et invariable sujet — sujet si français, qui revient chez presque tous nos grands auteurs modernes -, est la pesée que la société et l'opinion publique exercent sur l'être supérieur.
DU BOS, Journal, 1926, p. 133.
2. P. ext.
a) Influence, ascendant qu'exerce une personne et qui est dû à sa faveur auprès de quelqu'un ou à la confiance qu'elle inspire. Avoir du crédit, user (de) son crédit. Je me flatte d'avoir quelque crédit à la cour (MONTHERL., Maître Sant., 1947, p. 650).
b) Confiance que mérite une personne, une maison; p. ext. renommée qui s'y attache. Le nom des Pasquier jouissait, à Nesles, d'un crédit assez modeste (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 131).
3. Confiance qu'inspire la solvabilité de quelqu'un. Avoir du crédit, faire crédit, crédit public, le crédit de l'État. Ne faites jamais de crédit (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 13) :
• 3. Les effets du commerce s'étendent encore plus loin : non-seulement il affranchit les individus, mais, en créant le crédit, il rend l'autorité dépendante. L'argent, dit un auteur français, est l'arme la plus dangereuse du despotisme, mais il est en même temps son frein le plus puissant; le crédit est soumis à l'opinion; la force est inutile; l'argent se cache ou s'enfuit; toutes les opérations de l'état sont suspendues. Le crédit n'avait pas la même influence chez les anciens...
CONSTANT, De l'Esprit de conquête, 1813, p. 254.
• 4. Devant le vide du Trésor, il [Calonne] affecta un optimisme qu'il n'avait pas. Connaissant la nature humaine, il pensa que, pour ne pas se heurter aux mêmes oppositions que ses prédécesseurs, il fallait avoir l'économie aimable et non hargneuse (...). En même temps, au prix de quelques millions, il donnerait l'impression de la richesse, il restaurerait le crédit, un délai serait obtenu et les ressources de la France étaient assez grandes pour que l'État fût hors d'embarras au bout de quelques années.
BAINVILLE, Histoire de France, t. 2, 1924, p. 19.
B.— P. méton., domaine matériel. du dr., des fin.
1. [Avec idée de remboursement]
a) Acte par lequel une personne, généralement un banquier, met à la disposition d'une autre personne, une somme d'argent ou un bien qui devra être restitué, ou son équivalent. Ouverture de crédit, crédit privé. Crédit bancaire (cf. CHENOT, Entr. national., 1956, p. 60). Lettre de crédit (cf. BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 125).
b) P. ext. Prêt consenti, généralement par une banque. Établissement de crédit (cf. LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 74 et MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 242). Il existe dans beaucoup de pays une ou des « institutions de droit public », qui pratiquent le crédit foncier sans but véritablement lucratif (BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945p. 211).
SYNT. Crédit agricole. Crédit immobilier (cf. L'Activité en 1958 des services du Trésor publ., 1959, p. 5); crédit à court terme (cf. BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 129); crédit à moyen terme (cf. BAUDHUIN Crédit et banque, 1945, p. 213); crédit à long terme (cf. BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 60 et Univers écon. et soc., 1960, p. 3803).
— Spéc. Caisse de crédit municipal. Synon. récent de mont-de-piété (cf. BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 222).
c) P. méton. Délai accordé pour le paiement (différé) d'une marchandise déjà livrée. L'huissier était en compte avec ces loups-cerviers d'Angoulême, et leur faisait un crédit de six mois (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 588).
— Loc. et expr. proverbiales.
♦ Crédit est mort, les mauvais payeurs l'ont tué (cf. A. FRANCE, Crainquebille, 1905, III, 1).
♦ Faire crédit de la main à la poche (cf. BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 214).
2. [Sans idée de remboursement]
a) FIN. Autorisation de dépenser une certaine somme donnée au gouvernement par le Parlement dans le cadre du budget ou par des lois spéciales, et affectée à un usage déterminé. Vote des crédits budgétaires par l'Assemblée (Conseil S.D.N., 1938, p. 30) :
• 5. « Il vient, je crois, simplement pour savoir si le Parti français votera ou ne votera pas les crédits militaires que le gouvernement doit demander aux Chambres, dès lundi. »
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 614.
SYNT. Crédits ordinaires. Crédits extraordinaires (cf. JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 52); crédits hors budget (cf. JOFFRE, Mém. t. 1, 1931, p. 52); crédits supplémentaires (cf. Encyclop. éduc., 1960, p. 114 et 155).
b) COMPTAB. Partie d'un compte où est porté ce qui est dû à quelqu'un ou ce qu'il a versé. Porter une somme au crédit d'un compte (Ac. 1835-1932). Les quelque 20 000 bureaux de poste (...) encaissent les versements à porter au crédit des comptes et effectuent les paiements en numéraire par débit des comptes (L'Admin. Postes et Télécom., 1964, p. 34) :
• 6. Messieurs Cointet frères, se trouvant en compte courant avec Métivier, n'avaient pas besoin de faire traite. Entre eux, un effet retourné ne produisait qu'une ligne de plus au crédit ou au débit.
BALZAC, Illusions perdues, 1843, p. 592.
C.— À crédit, loc. adv.
1. Sans payer comptant parce que le client inspire confiance; sans exiger de paiement comptant. Vente à crédit. Shelley (...) acheta la voiture à crédit (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 141).
— Au fig. et pop.
a) [En parlant d'une femme] Faire un enfant à crédit.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-20e.
b) [En parlant d'un homme] Prendre à crédit un pain sur la fournée. Avoir un enfant sans être marié.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., LITTRÉ GUÉRIN 1892.
2. Fig., vieilli
a) ,,Inutilement, en vain, sans profit`` (Ac. 1798-1878). ,,Vous vous donnez de la peine à crédit`` (Ac. 1798-1878).
b) ,,Sans preuve, sans fondement`` (Ac. 1798-1878). ,,Vous dites cela, vous avancez cela à crédit, quelle preuve en avez-vous`` (Ac. 1798-1878).
Rem. On rencontre ds la docum. le synon. arg. crédo, subst. masc. Fallait quand même, que je trouve du bulle!... On me faisait du « crédo » nulle part (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 466).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1489-91 « influence, considération, dont jouit une personne, une opinion, etc. » (COMMYNES, Mémoires, éd. J. Calmette et G. Durville, t. 1, p. 12); 2. 1539 « confiance qu'inspire quelqu'un ou quelque chose » (EST.). B. 1. [1481 subst. fém. creditte « créance » (doc. de Mehun s. Yèvre, d'apr. K. BALDINGER ds Z. rom. Philol., t. 67, p. 22 : credittes mobiliaires); id. dans des coutumes de 1509, 1523, 1531, ibid.]; ca 1508 vendre a credit « vendre sans exiger le paiement comptant » (J. D'AUTON, Chron., IV, 395 ds BARB. Misc. 20, n° 6); 1563 lettre de credit « lettre dont le porteur peut toucher de l'argent chez lui à qui elle est adressée » (ds KUHN, p. 179); 1819 crédit « somme mise à la disposition de quelqu'un dans une banque » (BOISTE); 1852 p. méton. « établissement de crédit » (date de création du Crédit foncier d'apr. Lar. 19e); 2. 1636 crédit « confiance en la solvabilité de quelqu'un » (MONET); 3. 1675 terme de comptabilité, opposé à débit (J. SAVARY, Le Parfait négociant, Paris, t. 1, p. 257). Empr. à l'ital. credito, attesté dep. le XIVe s. au sens de « emprunt, dette » (Sacchetti ds BATT., cf. B; empr. au lat. class. creditum « id. », part. passé substantivé de credere au sens de « confier en prêt »), « confiance en la solvabilité de quelqu'un » (ID., ibid.), d'où « confiance » en gén. (XIVe s., Comment. sur la Divine Comédie, ibid.) et « influence, considération, etc. » (XVe s., Bisticci, ibid.; d'où A). Le lat. creditum, proposé comme étymon de A par BL.-W.5, n'a pas ce sens (v. FEW t. 2, p. 1310 b, note 52). Fréq. abs. littér. :1 830. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 672, b) 1 698; XXe s. : a) 2 042, b) 2 510. Bbg. GALL. 1955, pp. 30-31. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 73, 183. — HOPE 1971, p. 36.
crédit [kʀedi] n. m.
ÉTYM. V. 1481, « créance »; lat. creditum, du supin de credere « croire » (→ Croire); empr. ital. credito « dette » au sens II.
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1 Confiance qu'inspire qqn ou qqch. (dans quelques syntagmes verbaux sans article). ⇒ Confiance. || Cet auteur, ce livre n'a pas trouvé crédit auprès de lui. ⇒ Estime. || Donner crédit à un bruit, à une rumeur. || Accorder crédit, faire crédit à qqn. ⇒ Compter (sur), fier (se fier à). || Avoir tout crédit pour faire qqch. ⇒ Liberté. — Vx (avec un déterminant). || Avoir quelque crédit (→ ci-dessous, cit. 2 et 3). || Accorder du crédit à qqn. || On doit du crédit à cet homme.
♦ Mod. || Faire crédit à (qqn), s'y fier, compter sur lui. || Les électeurs ont fait crédit au candidat non inscrit. — ☑ Fig. Faire crédit au hasard.
1 Je lui fais crédit (au cardinal de Retz) pour sa conduite; tous ses amis se sont si bien trouvés de s'être fiés à lui, que je veux m'y fier encore (…)
Mme de Sévigné, 688, 28 avr. 1678.
2 Des gens à qui l'on peut donner quelque crédit.
Molière, l'École des maris, II, 2.
3 Pour le faire venir vous avez tout crédit.
Molière, les Femmes savantes, III, 3.
4 Le romancier, d'ordinaire, ne fait point suffisamment crédit à l'imagination du lecteur.
Gide, les Faux-monnayeurs, I, VIII, p. 97.
5 (…) cette confiance du médecin qui fait crédit à la nature et à la fièvre plus qu'à ses remèdes (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, III, p. 480.
2 Littér. Influence dont jouit une personne ou une chose auprès de qqn, par la confiance qu'elle inspire. ⇒ Ascendant, autorité, empire, influence, pouvoir. || Jouir d'un grand crédit auprès de qqn. ⇒ Faveur. || Cela lui a acquis du crédit. || Il a gagné du crédit. || Le crédit de qqn, son crédit (auprès de qqn). || Il a renforcé son crédit. || Perdre de son crédit. || Il y a employé, usé, compromis, perdu, ruiné tout son crédit. || Son crédit pâlit. — Il n'a plus aucun crédit. → Il est brûlé. || Se servir de son crédit pour protéger, recommander qqn. || Prêter son crédit. ⇒ Couvrir, engager (s'), répondre (de). || Avoir beaucoup de crédit. → Présenter beaucoup de surface; avoir toutes les portes ouvertes devant soi. || Garder son crédit. ⇒ Réputation (vivre sur sa réputation). || Il est malaisé d'avoir du crédit dans son pays. → Nul n'est prophète en son pays. — Cette idée a du crédit dans son esprit. || Cette opinion acquiert du crédit dans tel milieu. ⇒ Force, importance. — ☑ Loc. En crédit (→ ci-dessous, cit. 8). || Être en crédit, en grand crédit auprès de qqn . ⇒ Faveur (en). — Mettre une mode en crédit. ⇒ Vogue. || Cette coutume est en crédit dans tout le pays. ⇒ Régner.
6 — Je disais vérité. — Quand un menteur la dit,
En passant sur sa bouche elle perd son crédit.
Corneille, le Menteur, III, 6.
7 Sur l'esprit de Tartuffe elle a quelque crédit (…)
Molière, Tartuffe, III, 1.
8 (…) ils ne laissent pas pour cela d'être en crédit parmi les gens (…)
Molière, Dom Juan, V, 2.
9 (…) cette suite continuelle de méchantes affaires, qui nous réduisent, à toutes heures, à lasser les bontés du Souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis ?
Molière, Dom Juan, IV, 4.
10 Les Jésuites ont assez bonne opinion d'eux-mêmes, pour croire qu'il est utile et comme nécessaire au bien de la religion, que leur crédit s'étende partout et qu'ils gouvernent toutes les consciences.
Pascal, les Provinciales, 5.
11 En conscience, je suis contrainte de penser qu'un de ses moyens pour réussir dans une maison, est de chercher à séduire la femme qui a le principal crédit.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXXV, p. 449.
12 Vous allez donc paraître ? et vous avez la bonté de compter sur ce que vous appelez mon crédit ! Il est en vérité bien mince. Je n'ai un peu accès qu'à trois journaux (…)
Sainte-Beuve, Correspondance, 96, 30 nov. 1829, t. I, p. 160.
13 (…) une singulière incapacité de jauger son crédit dans le cœur et l'esprit d'autrui leur était commune et les paralysait tous deux.
Gide, les Faux-monnayeurs, I, IX, p. 100.
14 (…) cette effarante imputation de « haine » à l'égard de mon pauvre oncle Charles (…) était assimilable à une émission de billets faux, tant elle trouvait peu de crédit et d'assentiment dans mon cœur.
Gide, Journal, 19 août 1927.
———
II
1 (Confiance dans la solvabilité de qqn.)
♦ ☑ Loc. (V. 1508). À crédit : sans exiger de paiement immédiat (opposé à au comptant). || Achat, vente à crédit. ⇒ Tempérament (vente à), terme; régional carnet (au).
♦ ☑ Faire crédit à (qqn) : ne pas exiger de paiement immédiat. || On fait volontiers crédit aux fonctionnaires. || Cafetier qui fait crédit aux consommateurs (→ Ardoise, 3.). — Absolt. ☑ La maison ne fait pas crédit.
2 (1636). Confiance qu'inspire qqn; réputation de solvabilité. || Avoir du crédit. || Le crédit de qqn, son crédit.
15 Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte.
La Fontaine, Fables, XII, 7.
♦ Crédit public : confiance que l'État inspire aux particuliers et qui lui permet de recourir à l'emprunt. — Le crédit de l'État, de la banque centrale…
16 (…) le crédit des États reposait sur une armature financière que les contemporains estimaient devoir durer toujours (…)
André Siegfried, l'Âme des peuples, I, 1, p. 8.
♦ ☑ Loc. Prêter son crédit à qqn. ⇒ Aval, caution, ducroire.
♦ ☑ Prov. Crédit est mort, les mauvais payeurs l'ont tué. — ☑ Vieilli. Avoir du crédit comme un chien à la boucherie, ne pas avoir de crédit.
3 Fin., cour. Opération par laquelle une personne met une somme d'argent à la disposition d'une autre, et, par ext., cette somme. ⇒ Prêt; avance. || Établissement de crédit. ⇒ Banque. || Crédit bancaire. || Ouverture de crédit : engagement de prêt. || Carte de crédit. || Avoir un crédit de tant chez un banquier, dans une banque. || Faire une demande de crédit. ⇒ Compte (compte courant), découvert. || Bloquer le crédit. || Crédit à la production. || Crédit agricole, commercial, foncier, hôtelier, industriel, maritime. || Crédit réel. || Crédit personnel. || Crédit garanti par gage, hypothèque, cautions… ⇒ Garantie, sûreté. || Crédit à long terme, à moyen terme, à court terme. || Crédit étalé sur dix ans. || Instruments de crédit, lettre de crédit. ⇒ Billet, effet (de commerce), titre, valeur, warrant.
17 Il serait fort gênant pour un vendeur à crédit ou pour un prêteur d'argent d'être toujours obligé d'attendre l'arrivée du terme pour toucher la somme promise (…) L'invention des titres de crédit a fourni un ingénieux moyen de concilier des intérêts en apparence inconciliables et de remettre les capitaux prêtés à la disposition des prêteurs quand ils le désirent, sans qu'il soit nécessaire de les réclamer prématurément aux emprunteurs.
Paul Reboud, Précis d'économie politique, t. I, p. 546.
18 Déjà, pour terminer son bungalow, elle avait fait une ou deux demandes de crédit aux banques de la colonie.
M. Duras, Un barrage contre le Pacifique, p. 28.
♦ Fin. || Crédit de campagne : avance aux entreprises pour un achat de matières premières agricoles. || Crédit documentaire : contrat par lequel un banquier accepte de régler le prix d'une marchandise au vendeur contre remise de documents attestant la livraison.
♦ Crédit acheteur : forme de crédit à l'exportation, attribué à l'acheteur étranger par les banques du pays exportateur.
♦ (V. 1966; pour traduire l'anglic. leasing). || Crédit-bail : opération de financement, à moyen ou à long terme, de l'achat d'immeubles ou de biens d'équipement, dans laquelle un organisme financier se porte acheteur du local ou du matériel dont une entreprise a besoin, et le lui loue en lui laissant le droit de rompre le contrat ou de ne pas acquérir en fin de bail. || Des crédits-bails.
♦ Crédit d'impôt. || Crédit logement. || Société de crédit différé, pour l'acquisition d'un logement neuf. || Crédit revolving (anglic.), renouvelé au fur et à mesure des remboursements. ⇒ Revolving.
19 Il accepterait à la rigueur d'emprunter le minimum d'apport personnel exigé par le crédit logement : à condition de voir les deux familles y participer à parts égales.
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 181.
♦ Au Canada. || Crédit social. ⇒ Créditiste.
♦ Crédit croisé (trad. de l'anglicisme swap, recomm. off.). « Troc portant sur des monnaies différentes et effectué, entre banques, par un jeu croisé d'écritures… » (Journal officiel, 1er mars 1974, p. 95).
♦ (1852). Qualifié. Nom donné à des établissements de crédit. || Le Crédit foncier de France, qui consent des prêts sur immeubles. || Crédit municipal, nom des anciens monts-de-piété. || Le Crédit agricole.
4 (1845). Fin., cour. (au plur.). Sommes allouées sur un budget pour un usage déterminé. || Crédits budgétaires. || Vote des crédits. || Crédits ordinaires. || Crédits additionnels, supplémentaires, extraordinaires. || Ouverture de crédits par décret.
5 (1675). Comptab. Partie d'un compte où sont inscrites les sommes remises ou payées par l'ayant compte à celui qui tient le compte (opposé à débit). ⇒ Avoir. || Le crédit est porté sur le côté droit du compte. || Balance du crédit et du débit.
6 (Mil. XXe; mot angl. des États-Unis). Au Canada, Unité de valeur dans l'enseignement universitaire.
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CONTR. Discrédit. — Défiance, méfiance. — Débit, doit.
DÉR. et COMP. Créditer, créditeur, créditiste. Crédirentier. Accréditer, décréditer, discrédit, eurocrédit.
Encyclopédie Universelle. 2012.