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médecin

médecin [ med(ə)sɛ̃ ] n. m.
• 1392; medechin v. 1330; de médecine
1Personne habilitée à exercer la médecine après obtention d'un diplôme sanctionnant une période déterminée d'études (en France, le doctorat en médecine). docteur, thérapeute, fam. toubib. Aller chez le médecin, à son cabinet. Consulter un médecin. On dit « docteur » au médecin. Diagnostic, ordonnance, prescriptions du médecin. Ordre des médecins. Droits et devoirs des médecins. déontologie. Le médecin est tenu au secret professionnel. Mauvais médecin. charlatan, médicastre. « Il n'y a pas plus de mauvais médecins que de mauvais plombiers. Mais il y en a autant » ( J. Testart). Médecin exerçant. clinicien, praticien. Médecin consultant, médecin traitant. Médecin de famille. Médecin de garde. Médecin conventionné. Médecin propharmacien. Médecin de quartier, de campagne. Médecins sans frontières. Médecin allopathe, homéopathe. Médecin généraliste. omnipraticien. Médecin spécialiste : accoucheur, allergologue, anesthésiste, cancérologue, cardiologue, chirurgien, dermatologue, endocrinologue, gastroentérologue, gynécologue, néphrologue, neurologue, obstétricien, ophtalmologue, oto-rhino-laryngologiste, pédiatre, phoniatre, pneumologue, psychiatre, radiologue, rhumatologue, stomatologue, urologue; psychanalyste. Médecin hospitalier : interne, chef de clinique, chef de service. Médecin légiste. Médecin du travail, chargé d'examiner à titre préventif les salariés sur leur lieu de travail. Médecin-conseil. Médecin des armées. Médecin-major. major. Médecin du service de santé, de la Marine. Le médecin du bord. Elle est médecin scolaire. Par appos. Femme médecin. docteur, doctoresse. Par anal. Médecin vétérinaire. REM. Le féminin rare, est la médecin.
2Fig. Médecin de l'âme, des âmes : confesseur, prêtre, directeur de conscience.

médecin nom masculin (latin medicus) Personne qui, titulaire du diplôme de docteur en médecine, exerce la médecine. ● médecin (citations) nom masculin (latin medicus) Jules Amédée Barbey d'Aurevilly Saint-Sauveur-le-Vicomte 1808-Paris 1889 Dans une société qui devient de plus en plus matérialiste, le confesseur, c'est le médecin. Disjecta membra Guillaume Bouchet, sieur de Brocourt Poitiers 1513-1594 Je voudrais […] que l'on fît comme en un certain pays, là où si les malades meurent, on fait payer les médecines à leurs médecins. Les Sérées Georges Cabanis Cosnac, Corrèze, 1757-Rueil, commune de Seraincourt, Val-d'Oise, 1808 L'étude de l'homme physique est également intéressante pour le médecin et pour le moraliste. Rapports du physique et du moral de l'homme Bonaventure Des Périers Arnay-le-Duc vers 1500 ?-vers 1543 Il vaut mieux tomber dans les mains d'un médecin heureux que d'un médecin savant. Nouvelles Récréations et joyeux devis Eugène Ionesco Slatina 1912-Paris 1994 Un médecin consciencieux doit mourir avec le malade s'ils ne peuvent pas guérir ensemble. La Cantatrice chauve Gallimard Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 La témérité des charlatans, et leurs tristes succès, qui en sont les suites, font valoir la médecine et les médecins ; si ceux-ci laissent mourir, les autres tuent. Les Caractères, De quelques usages Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 L'un disait : « Il est mort ; je l'avais bien prévu. — S'il m'eût cru, disait l'autre, il serait plein de vie. » Fables, les Médecins Julien Offray de La Mettrie Saint-Malo 1709-Berlin 1751 Je sens tout ce que demande l'intérêt de la société ; mais il serait sans doute à souhaiter qu'il n'y eût pour juges que d'excellents médecins. L'Homme machine Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu château de La Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris 1755 Ce n'est pas les médecins qui nous manquent, mais la médecine. Mes pensées Anonyme Médecin, guéris-toi toi-même. Medice, cura te ipsum. ● médecin (difficultés) nom masculin (latin medicus) Genre Toujours masculin, même pour désigner une femme : Odette Lambert est un très bon médecin. Recommandation Lorsqu'il est nécessaire de préciser que le médecin dont on parle est du sexe féminin, dire ou écrire femme médecin (ou médecin femme). Orthographe On écrit médecin-chef, médecin-conseil, avec un trait d'union. Médecin généraliste, médecin militaire, médecin inspecteur, sans trait d'union. Construction Aller chez le médecin. On doit dire aller chez le médecin. Recommandation Éviter le tour populaire aller au médecin. → àmédecin (expressions) nom masculin (latin medicus) Médecin d'état civil, celui qui est chargé par l'Administration d'aller constater les décès. Médecin aide-major, auxiliaire, major principal, sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, commandant, lieutenant-colonel, colonel, anciennes appellations des grades de la hiérarchie des médecins militaires. Médecin aspirant, grade donné aux élèves officiers des écoles du service de santé de Lyon et de Bordeaux au début de leur quatrième année d'études universitaires, ainsi qu'aux médecins du contingent effectuant leur service national après deux mois de service actif. Médecin des hôpitaux, titre qui était donné aux médecins ayant passé un concours (médicat) en vue d'accéder aux fonctions de chef de service dans un hôpital public. Médecin du travail, médecin examinant les travailleurs d'une ou de plusieurs entreprises et appointé par le ou les employeurs. ● médecin (synonymes) nom masculin (latin medicus) Personne qui, titulaire du diplôme de docteur en médecine, exerce...
Synonymes :
- clinicien
- docteur
- praticien
- thérapeute
- toubib (familier)

médecin
n. m.
d1./d Personne qui exerce la médecine, qui est habilitée à le faire.
Médecin traitant, qui soigne un malade pour une affection déterminée.
Médecin légiste, habilité à faire des expertises et à déposer des rapports, dans les affaires judiciaires.
|| (En appos.) Femme médecin.
d2./d Fig. Moyen propre à conserver ou à rendre la santé. Le sommeil est un excellent médecin.

⇒MÉDECIN, subst. masc.
A. — Personne habilitée à exercer la médecine après avoir été admise à différents examens sanctionnant plusieurs années d'études médicales (universitaires et hospitalières) et après avoir soutenu une thèse de doctorat. Synon. docteur (v. ce mot II B 1), praticien. Un médecin vient visiter un malade, observe les symptômes de son mal, lui prescrit un remède, et sort (...). Le malade a été sauvé (SAY, Écon. pol., 1832, p.123). Un médecin ne saurait se borner à prescrire sèchement à son malade ce que la science lui permet de faire. Il a en outre des devoirs d'humanité à remplir (...). Le vrai médecin doit (...) guérir quand il peut, soulager quand il ne peut guérir et consoler quand il ne peut ni guérir ni soulager (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.33). Elle occupait son temps à soigner des maladies imaginaires, essayer d'un médecin, puis d'un autre: chacun à tour de rôle était le sauveur (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p.1126). V. aussi ausculter ex. 1, docteur ex. 8:
1. Il n'y a plus ni médecine ni médecins à l'heure qu'il est, plus de médecin de famille et d'habitude, qui suive son malade. Le médecin est maintenant un homme qui ne se dérange plus, qui a son hôpital le matin (...) et qui (...) dans le bruit incessant du timbre annonçant une nouvelle visite et un nouveau louis, éreinté, effaré, ahuri par le tourbillonnement des maladies et des ordonnances, vous donne cinq minutes d'une consultation au petit bonheur!
GONCOURT, Journal, 1869, p.521.
P. anal. Comment se défend l'arbre? (...) il lui vient un ami, un médecin, le pic, qui soigneusement l'ausculte, tâte et frappe de son fort marteau (MICHELET, Insecte, 1857, p.XVII).
Emploi adj. Qui donc réunit à l'affection sérieuse l'expérience médicale qu'il faudrait pour te donner ici réponse et conseil? Un ami n'est pas assez médecin, un médecin n'est pas assez ami (AMIEL, Journal, 1866, p.150).
Rem. 1. Médecin s'emploie aussi à propos d'une femme (parfois dans la formule femme médecin, synon. de doctoresse). Elle était médecin de l'un des hôpitaux chinois (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.211). 2. Contrairement à docteur qui lui sert de substitut en tant que terme d'adresse, médecin n'est pas utilisé comme appellatif.
SYNT. Médecin réputé; bon, excellent, grand médecin; avis, certificat, clientèle, consultation, diagnostic, prescription, visite du médecin; aller chercher, appeler, consulter, faire venir, voir le médecin; être condamné par les médecins; être entre les mains des médecins.
Pop. et fam. Aller au médecin (v. aller au docteur, s.v. docteur II B 1 en partic.). Elle ne voulait jamais aller au médecin (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.26).
Expr. proverbiale. Il vaut mieux aller chez le boulanger que chez le médecin. Il vaut mieux ne pas se restreindre sur la nourriture plutôt que d'être malade à force de privations. (Dict. XIXe et XXe s.).
Spécialement
Médecin + adj. Médecin aliéniste, allopathe, assermenté, consultant, dentiste, généraliste, homéopathe, vétérinaire.
Médecin agréé. Médecin dont l'autorité a été reconnue en exclusivité par un organisme public ou privé. Sous réserve d'avoir satisfait à un examen médical d'un médecin agréé (Jeux et sports, 1967, p.1631).
Médecin analyste. Synon. de psychanalyste. Le médecin analyste et le moi affaibli du malade (...) s'unissent contre leurs ennemis: les exigences pulsionnelles du ça et les exigences morales du surmoi (FREUD, Abr. psychanal., trad. par A. Bermann, 1949, p.40).
Médecin conventionné. ,,Médecin qui est lié à une caisse de sécurité sociale ou de mutualité sociale agricole par une convention collective (...) ou par son adhésion individuelle aux tarifs d'honoraires fixés par les organismes assureurs`` (Lar. méd. t.2 1972).
Médecin hospitalier. Médecin qui exerce en milieu hospitalier. Des médecins hospitaliers hautement spécialisés (Le Monde, 2 mai 1979, p.10, col.3).
Médecin légiste. Médecin chargé d'apporter des éclaircissements à la Justice sur des questions de médecine légale. Si j'étais juré, je ne l'acquitterais pas. A moins que les médecins légistes ne m'avertissent que je suis en présence d'un paralytique général (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p.5). La loi a fixé des seuils en matière d'arrêt de travail (...). Qu'il s'agisse d'un patient victime de coups et blessures ou d'un accident du travail ou de la route, seul le médecin légiste est juge. Son pronostic vaut un verdict (Télé 7 jours, 30 mai 1981, p.86).
Médecin militaire. Médecin affecté au service médical des Armées. Des ambulances qui étaient dirigées par des médecins militaires de vingt-huit ou trente ans (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.894).
Médecin omnipraticien. Synon. de médecin généraliste. Le médecin omnipraticien, qu'on appelait jadis le médecin de famille, et qui reste le vrai soutien de la santé publique (BIOT, Politique de la santé publ., 1933, p.37).
Médecin salarié (Le Monde, 3 déc. 1975, p.21, col. 4).
Médecin scolaire. Médecin chargé de surveiller l'état de santé des élèves, l'hygiène des milieux scolaires. Le médecin scolaire peut aussi animer des réunions d'information, pour les enfants et leurs parents, sur des sujets aussi divers que la sexualité, la drogue, le tabac, l'hygiène alimentaire (Le Monde, 22 févr. 1978, p.14, col. 6).
Médecin spécialiste. Médecin ayant des connaissances particulières dans une branche de la médecine et un certificat d'études spéciales. Procéder aux contrôles suivants: (...) examen médical par médecin spécialiste (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p.18).
Médecin traitant. Médecin qui traite habituellement le patient ou qui a entrepris un traitement. Après avoir regardé ma grand'mère sans la fatiguer, et avec un excès de réserve qui était une politesse au médecin traitant (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.342).
Médecin + subst. ou adj., loc. en appos., lié ou non par un trait d'union
Médecin-chef. On remit à Léon une enveloppe: «Sanatorium de X... Le médecin-chef.» Elle était de son médecin de l'hôpital auxiliaire (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.813). Médecin en chef. V. docteur ex. 7.
Médecin-conseil. Médecin chargé par un organisme d'examiner l'état de santé des personnes qui en dépendent, d'émettre un avis sur les prescriptions du médecin traitant. Le système français de Sécurité sociale est assorti pour l'assurance maladie d'un contrôle médical qui est confié à des médecins-conseils attachés aux Caisses mais astreints au secret professionnel (J. DOUBLET, G. LAVAU, Sécurité sociale, Paris, P.U.F., 1957, p.95).
Médecin-expert. Médecin chargé de procéder à des expertises. Souvent le médecin-expert est chargé d'établir les liens qui unissent traumatismes et cancer (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p.44).
Médecin(-)inspecteur. Médecin chargé d'exercer un contrôle sanitaire. Un enfant chez qui le médecin inspecteur a reconnu des symptômes de maladie contagieuse (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.96). Les services d'Hygiène scolaire et universitaire sont placés dans chaque académie sous l'autorité du recteur qui a auprès de lui un conseiller technique en la personne d'un médecin-inspecteur (Décret du 21 janv. 1954, art.3).
Médecin-major (vieilli). La Guillaumette, que le médecin-major avait la veille exempté de bottes vingt-quatre heures (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., I, p.7). V. major2 A 4.
Médecin Tant-mieux, Médecin Tant-pis. [P. allus. sans doute à La Fontaine, Fables V, 12, et p. iron.] Médecin optimiste, médecin pessimiste. On reprochait à M. de ... d'être le médecin Tant-Pis. «Cela vient, répondit-il, de ce que j'ai vu enterrer tous les malades du médecin Tant-Mieux...» (CHAMFORT, Caract. et anecd., 1794, p.156). P. anal. Deux sortes de journaux se publient; journaux d'opposition, journaux ministériels, c'est comme qui dirait (...) le médecin Tant-Pis et le médecin Tant-Mieux (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p.753).
Rem. Pour docteur médecin, v. docteur II B 1 spéc.
Médecin + prép. + subst. (ou loc. subst.)
Médecin de campagne. Médecin qui exerce à la campagne. Genestas devina quelque mystère dans cette vie obscure, et se dit (...): — Par quel hasard est-il resté médecin de campagne? (BALZAC, Méd. camp., 1833, p.21).
Médecin de famille. Médecin qui traite habituellement une famille, qui la suit dans son évolution au cours des générations. Supra ex. 1 et BIOT, Politique de la santé publ., 1933, p.38.
Médecin de garde. Médecin affecté au service des malades pour assurer les urgences. Une hémoptysie effrayante se déclara. Le médecin de garde dit le danger (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.222).
Médecin de quartier:
2. À Paris, dans chaque quartier, il existe un médecin dont le nom et la demeure ne sont connus que de la classe inférieure (...) et qu'on nomme conséquemment le médecin du quartier. Ce médecin, qui fait les accouchements et qui saigne, est en médecine ce qu'est, dans les petites affiches, le domestique pour tout faire. Obligé d'être bon pour les pauvres, assez expert à cause de sa longue pratique, il est généralement aimé.
BALZAC, Cous. Pons, 1847, p.102.
Médecin de l'état civil/d'état civil. Médecin chargé de constater les décès. Les médecins légistes, les médecins de l'état civil et ces immondes experts de la médecine mentale (NIZAN, Conspir., 1938, p.219).
Médecin des hôpitaux. Médecin qui a reçu par concours un titre reconnaissant ses capacités à exercer en milieu hospitalier à un haut niveau. V. agrégation ex. 41.
P. métaph. Médecin des pauvres. Un médecin y t'en foutrait pour quinze francs de drogue et puis de la diète, en veux-tu en voilà. Ça [en parlant d'un livre], c'est le médecin des pauvres, et puis c'est un rude, tu peux me croire (GIONO, Colline, 1929, p.104).
Médecin des morts (vieilli). Synon. de médecin de l'état civil (supra). D'Avrigny alla chercher le médecin de la mairie qui remplit les fonctions d'inspecteur après décès, et que l'on nomme assez énergiquement le médecin des morts (DUMAS père, Comte Monte-Cristo, t.2, 1846, p.587).
Médecin du travail. Médecin spécialisé dans la médecine du travail, chargé d'examiner l'état de santé des travailleurs dans certaines entreprises, de prévenir les maladies professionnelles, etc. Des services médicaux du travail seront assurés par un ou plusieurs médecins qui prennent le nom de «médecins du travail» et dont le rôle exclusivement préventif consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail (Loi du 11 oct. 1946, art.1er).
♦Subst. (ou loc. subst.) + prép. + médecin
Conseil de l'ordre national des médecins / ordre des médecins. Conseil chargé de veiller à l'application des règles de déontologie médicale, de sanctionner éventuellement les manquements à ces règles et de défendre l'indépendance de la profession. Rappeler les buts donnés au conseil de l'ordre par le législateur (...):«L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine (...). Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.» (Le Monde, 16 févr. 1977, p.26, col. 3).
Par/sur ordonnance du médecin. On ne donne de l'opium que sur une ordonnance de médecin (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1733).
Médecin aux pieds nus. Médecin de campagne chinois exerçant une médecine aux moyens généralement rudimentaires et dans des conditions de grande pauvreté. Les médecins aux pieds nus? Sourire. «Mais ils sont dans les campagnes chinoises... (...). Non, nous ne sommes pas là pour faire des vaccinations de masse, ni l'éducation sanitaire (...)» (Le Monde, 6 sept. 1978, p.16, col.5).
B.P. anal.
1. Rare. Personne qui examine avec minutie, sans complaisance. Ce livre, déshabillé, nu (...). Ce n'est plus le stylet de la Muse, c'est le scalpel et le speculum du médecin. L'historien y semble le médecin des urines du peintre hollandais (GONCOURT, Journal, 1858, p.489).
2. a) Personne qui soigne, guérit les affections morales, spirituelles. Médecins des âmes. Le divin médecin que la femme! Et comme elle veut, de coeur, nous soulager à tout prix! (MICHELET, Journal, 1859, p.454). Comme médecin moral, comme directeur et conseiller des âmes, il [Marc-Aurèle] n'était que le plus humble, le plus doux et le mieux morigéné des mortels (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.9, 1865, p.341). Le prêtre, dit un lieu commun très-misérable, est le médecin de l'âme, comme si le prêtre ne devrait pas guérir, du même coup, l'âme et le corps (BLOY, Journal, 1894, p.128).
Loc. Médecin, guéris-toi toi-même. Avant de conseiller autrui, il faut savoir se gouverner soi-même. Il y a toujours quelque ridicule (...) à vouloir conseiller le voisin (...) surtout pour nous autres Français, auxquels on peut toujours si facilement répondre, quand ils s'occupent des infirmités des autres: médecin, guéris-toi toi-même (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec H. Reeve], 1853, p.143).
Expr. proverbiale. Après la mort, le médecin. Il ne sert à rien de porter secours quand le mal est déjà fait, irrémédiablement. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Chose qui remédie à un manque, à un mal. Je me garderais bien de défendre l'espoir à un pauvre blessé (...). L'espoir est le meilleur médecin que je connaisse (DUMAS père, Reine Margot, t.5, 1845, II, 2, p.65).
Expr. proverbiale. Le temps est un grand médecin/le plus habile médecin (d'apr. BOISTE 1823).
REM. 1. Médicaillon, subst. masc., péj. Médecin médiocre. Synon. médicastre. Si ça vous plaît, à vous, de vous faire f... de vous par un médicaillon! (...) — Vous direz au docteur que je ne suis pas quelqu'un qui attend pendant une heure et demie à la porte d'un médecin de village (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.900). 2. Mège, subst. masc., vx. Synon. de médecin. Région. Synon. de charlatan, médicastre. En soignant ses douleurs avec des herbes, des pommades de son invention, il avait acquis par toute la Camargue, de Trinquetaille à Faraman, une grande célébrité de mège guérisseur, surtout pour les fièvres et les rhumatismes (DAUDET ds Lar. Lang. fr.). Des moralistes s'inquiètent de voir tant de sots et d'ignorants se mêler de soigner, tant de «mèges» (médecins) incapables qui, ne sachant même pas panser une blessure, s'aventurent à opérer (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.87).
Prononc. et Orth.:[], [--]. BARBEAU-RODHE 1930, Lar. Lang. fr.: [-e-]; Pt ROB.: [--]; PASSY 1914: [-e-] ou [--]; WARN. 1968: [] parler soutenu, [] parler cour. Ac. 1694, 1718: me-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1358 medechin pic. «personne qui exerce la médecine» (Hugues Capet, éd. La Grange, 4893); 1458 medicin «id.» (Arch. Nord B 1687, f° 48 v°); ca 1480 medecin «id.» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 21538); b) ) 1690 medecin de quartier (FUR.); ) 1690 medecin consultant (ibid., s.v. consultant); ) 1825 médecin-major (LE COUTURIER, Dict. portatif et raisonné des connaissances militaires ds FEW t.6, 1, p.58b); ) 1833 médecin légiste, v. légiste; 2. fin XIVe s. fig. «chose dont l'effet est analogue aux soins du médecin» (EUSTACHE DESCHAMPS, Balade ds Œuvres complètes, éd. G.Raynaud, t.VII, p.219, 26); 3. a) 1656 «personne qui guérit les douleurs morales» (PASCAL, Provinciales, IV ds Œuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.384b); b) 1680 médecin des âmes (RICH.). Prob. dér. régr. de médeciner (aussi mediciner dans l'anc. lang.), cf. FEW t.6, 1, p.602b. Médecin a évincé l'anc. subst. mire «médecin» (mil. du XIIe s. ds T.-L. — 1660, OUDIN Esp.-Fr.), essentiellement norm. et pic. (cf. encore mière, mire en norm. et ang., v. FEW t.6, 1, p.604b), et ses var. dial.: mie (pic., flam., wallon, v. FEW loc. cit.), mege (Nord-Est; encore mège, meige «personne qui exerce la médecine sans titre» dans certains dial.; cf. FEW loc. cit.), meide, meie, du lat. medicus «médecin». Fréq. abs. littér.:7089. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 8880, b) 13574; XXe s.: a) 9987, b) 9291. Bbg. BOEL (E.). Le Genre des n. désignant les professions fém. R. rom. 1976, t.11, p.40. — QUEM. DDL t.4, 8, 10, 23 (s.v. mede). — THORN (C.). Les Désignations du médecin. Z. fr. Spr. Lit. 1932, t.55, p.129.

médecin [mɛdsɛ̃] n. m.
ÉTYM. XIVe; medechin, v. 1320; de médecine.
1 (V. 1320). Personne habilitée à exercer la médecine après obtention d'un diplôme sanctionnant une période déterminée d'études (en France, le doctorat en médecine). Docteur, mire (vx); toubib (fam.); iatr(o)-, -iatre, et aussi médico-. || Un grand médecin (→ par plais. un esculape, un hippocrate). || Le but (cit. 11) du médecin est de soigner, traiter, guérir (cit. 2 et 7) les malades. Thérapeutique; thérapeute. || Le médecin et l'individu (cit. 7) humain. || Médecins du roi sous l'Ancien Régime. Santé (officier de). || Premier médecin d'une cour. Archiatre. || Il, elle est médecin. || Mme X, médecin-chef, médecin des hôpitaux. || S'établir médecin. || Monter, ouvrir un cabinet de médecin. || Médecins associés dans un cabinet de groupe. || Secret professionnel exigé du médecin. || Médecin interdit, guérisseur poursuivi par l'Ordre des médecins. || Droits et devoirs des médecins. Déontologie.Médecin exerçant. Clinicien, praticien. || Médecin qui n'exerce (cit. 38) plus, qui ne reçoit que sur rendez-vous. || Médecin consultant. || Médecin traitant qui suit le malade. || Appeler, faire venir, attendre, consulter le médecin, son médecin de famille, son médecin habituel, ordinaire, le médecin de garde, de service. || Consultation, visite, diagnostic (cit. 2), soins, prescriptions, ordonnance (→ Griffonner, cit. 3), honoraires (2. Honoraires, cit. 5) du médecin. || Instruments (cit. 3), trousse de médecin.Intervention du médecin. || Le médecin ausculte, examine son client, le radiographie… || Médecin qui appelle un confrère en consultation, tient conférence avec lui, envisage un nouveau traitement… || Bon, grand médecin. || Le médecin l'a sauvé, l'a tiré d'affaire (cit. 44). || Mauvais médecin qui drogue ses patients ( Drogueur), dépêche (cit. 2 et 3), expédie ses malades (ad patres), les enterre tous. Charlatan, empirique (cit. 3 et 5), empiriste, médicastre (→ Morticole; marchand [cit. 13] de mort subite). || Plaisanter les médecins. Faculté (cit. 14).
Médecin de médecine générale.(1962). || Médecin généraliste. Omnipraticien. || Médecin de quartier, de campagne. || Médecin allopathe, homéopathe, humoriste (vx).Médecin spécialiste. Spécialiste, les suff. -iatre (gériatre, pédiatre, psychiatre…), -logue, -logiste (anesthésiologiste, bactériologiste, cancérologue, cardiologue, dermatologiste, gynécologue, neurologue, urologue…); et aussi accoucheur, anesthésiste, auriste, chirurgien, interniste, obstétricien, oculiste.Médecin des hôpitaux. || Médecin-chef de l'hôpital. || Médecin-chef d'un établissement (cit. 9) hospitalier.Médecin expert près les tribunaux.(1833). || Médecin légiste, spécialisé dans l'exercice de la médecine légale.Médecin du travail, chargé d'examiner à titre préventif les salariés sur leur lieu de travail.Médecin-conseil : médecin attaché à une administration, consulté sur des décisions médicales.Fam. || Médecin des morts : médecin de l'état-civil qui constate les décès et délivre les permis d'inhumer.Littér. || Le Médecin malgré lui (1666), comédie de Molière. || Le Médecin de campagne (1833), roman de Balzac. — ☑ Prov. Mieux vaut aller au boulanger qu'au médecin.
1 Les médecins ne se contentent point d'avoir la maladie en gouvernement, ils rendent la santé malade, pour garder qu'on ne puisse en aucune saison échapper (à) leur autorité.
Montaigne, Essais, II, XXXVII.
2 (Argan) — C'est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies, et je le trouve bien plaisant d'aller jouer d'honnêtes gens comme les médecins (…) de se moquer des consultations et des ordonnances, de s'attaquer au corps des médecins (…) si j'étais que des médecins, je me vengerais de son impertinence; et quand il sera malade, je le laisserais mourir sans secours (…)
Molière, le Malade imaginaire, III, 3.
3 La preuve qu'il ne fut jamais mon médecin,
C'est que je suis encore en vie.
Boileau, Épigramme à Perrault (→ Assassin, cit. 10).
4 Tant que les hommes pourront mourir, et qu'ils aimeront à vivre, le médecin sera raillé, et bien payé.
La Bruyère, les Caractères, XIV, 65.
5 Je souhaiterais (…) qu'un médecin se trouvât aux funérailles de son malade comme un lieutenant criminel assiste (…) au supplice d'un coupable qu'il a condamné.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, XVI.
6 Les lois romaines voulaient que les médecins pussent être punis pour leur négligence ou leur impéritie (…) à Rome, s'ingérait de la médecine qui voulait; mais parmi nous les médecins sont obligés de faire des études, et de prendre certains grades; ils sont donc censés connaître leur art.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXIX, XIV.
7 Au mois de juillet 1808, je tombai malade, et je fus obligé de revenir à Paris. Les médecins rendirent la maladie dangereuse. Du vivant d'Hippocrate, il y avait disette de morts aux enfers, dit l'épigramme : grâce à nos hippocrates modernes il y a aujourd'hui abondance.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 6.
8 (…) le calme du jeune médecin ne ressemblait pas à de l'indifférence. Il posa quelques questions à son visiteur, commença de l'examiner, le palpa, l'ausculta, le pesa, fit devant lui l'essai des urines, prit la pression artérielle.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XI, XIII, p. 127.
9 — Est-ce que vous avez un bon médecin ? — Aux honoraires qu'il demande, je présume que c'est un bon médecin.
Montherlant, les Lépreuses, I, III.
Par appos. || Femme médecin. Docteur, doctoresse.Littér. || L'Amour médecin (1665), comédie de Molière.
Médecin de l'armée, du Service de Santé. Major.(1835). || Médecin militaire. || Médecins militaires qui dirigent une ambulance (cit. 2). || Médecin-major. || Médecin-commandant. || Médecin-lieutenant, -capitaine. || Caducée, képi à bandeau de velours grenat des médecins militaires (généralement appelés aujourd'hui par leur grade).
Médecin du Service de Santé de la Marine. || Médecin de 3e, 2e, 1re classe, principal, général… || Médecin sanitaire maritime. || Médecin de la Marine marchande. || Le médecin du bord (→ Lazaret, cit. 2).
tableau Noms de métiers.
2 Par métaphore. || « Il n'y a point (…) pour l'homme de médecin plus sûr que son propre appétit » (cit. 13, Rousseau).Par ext. Ce qui aide à oublier un chagrin, une peine morale. || « La poésie est un médecin » (→ Baume, cit. 10, Hugo). || Le Temps, médecin qui guérit (cit. 24, Musset) toute chose.
Fig. Médecin de l'âme, des âmes : confesseur, prêtre, directeur de conscience.
10 Aussitôt qu'elle eut repris connaissance, elle me demanda d'envoyer chercher le Père Anselme et elle ajouta : « C'est à présent le seul médecin dont j'aie besoin; je sens que mes maux vont bientôt finir ».
Laclos, les Liaisons dangereuses, CLXV.

Encyclopédie Universelle. 2012.