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jungle

jungle [ ʒœ̃gl; ʒɔ̃gl ] n. f.
• 1796; mot angl., de l'hindoustani jangal « steppe »
1Dans les pays de mousson, Forme de savane couverte de hautes herbes, de broussailles et d'arbres, où vivent les grands fauves. Les lianes de la jungle. « Le Livre de la jungle », de R. Kipling.
2Tout endroit, tout milieu humain ou règne la loi des fauves, de la sélection naturelle. « La jungle urbaine » (Le Clézio). La loi de la jungle : la loi du plus fort.

jungle nom féminin (anglais jungle, de l'hindi jangal, steppe) En Inde, formation végétale arborée qui prospère sous un climat chaud et humide avec une courte saison sèche. Milieu où règne la loi du plus fort : La jungle du monde des affaires.jungle (difficultés) nom féminin (anglais jungle, de l'hindi jangal, steppe) Prononciation [ʒ̃&ph91;&ph96;], avec le son un, comme dans humble, ou [ʒ̃&ph91;&ph96;], avec le son on, comme dans ongle. La première prononciation est courante, la seconde est vieillie. ● jungle (expressions) nom féminin (anglais jungle, de l'hindi jangal, steppe) La loi de la jungle, la loi du plus fort ; celle qui préside aux règlements de compte. Style jungle, style de jazz caractérisé par des effets de growl et des modulations de cuivres (sourdine wa-wa) qui évoquent les bruits et les cris de la forêt vierge, illustré dès 1925 par Duke Ellington. ● jungle nom féminin Musique Genre de rap caractérisé par un rythme très rapide.

jungle
n. f.
d1./d Formation végétale continue, très dense, typique des pays de mousson, constituée de bambous, de lianes et de fougères arborescentes.
d2./d Fig. Une jungle: un milieu où règne la loi de la jungle, la loi du plus fort.

⇒JUNGLE, subst. fém.
A. — GÉOGR. Plaine marécageuse de l'Inde couverte d'une végétation épaisse et exubérante, où vivent les grands fauves; p. ext. forêt vierge. Lianes de la jungle. Des temples merveilleux qu'enrichissait l'inépuisable ornementation de l'architecture indienne. Puis, d'immenses étendues de terrain se dessinaient à perte de vue, des jungles où ne manquaient ni les serpents ni les tigres (VERNE, Tour monde, 1873, p. 50). V. flamboyant, ex. de Beauvoir :
1. Au-delà de Bénarès et jusque dans le Pendjab, c'est la grande culture du Blé. Ailleurs, la jungle alterne ses herbes hautes de 2 à 3 mètres avec des fourrés inextricables de lianes, des bouquets impénétrables de Bambous et des enchevêtrements de Rotangs.
L. GUYOT, Origine des plantes cultivées, Paris, P.U.F., 1964, p. 79.
P. ext. Végétation épaisse et touffue. La jungle vert minéral, qui cernait la plage (LA VARENDE, Homme aux gants, 1943, p. 140).
B. — P. anal. [Souvent suivi d'un déterm.] Milieu où les individus les plus forts imposent leur volonté et où les moins aptes à lutter sont voués à l'échec. Jungle citadine, jungle du monde des affaires. C'est effrayant, cette jungle de la finance! On n'y rencontre que les sentiments les plus durs et les plus affreux (L. DAUDET, Cœur brûlé, 1929, p. 95). La jungle financière de certains milieux cinématographiques (MORAND, Fr.-la-doulce, 1934, p. 9). V. basse-cour ex. 2.
Loc. Loi de la jungle. Loi du plus fort. À coups de boutoir, à coups de dents, il [Gallieni] entreprend d'enseigner au marcassin [Lyautey] que lui a confié la horde, les lois de la Jungle et le goût du réel (MAUROIS, Dialog. commandement, 1924, p. 56). V. fauve ex. 5 :
2. Mais nous efforcer de tenir Machiavel en respect, à contre-courant de ce monde meurtrier, cela n'implique pas que nous renoncions à nous défendre contre les fauves, ni que nous méconnaissions les lois de la jungle.
MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 492.
Prononc. et Orth. : [] et []. [--] lang. cour. même chez les gens cultivés selon FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 218 et Pt ROB. [--] et [--] ds PASSY 1914, Pt ROB., WARN. 1968 et Lar. Lang. fr. Mais [--] ds LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930. À rapprocher de junte dans lequel [--] l'emporte. Att. ds Ac. dep. 1878. Jongle (influence de la prononc. et aussi pour la rime) ds HUGO, Châtim., 1853, p. 52 et Année terr., 1872, p. 160). Étymol. et Hist. 1796 (Bibliothèque britannique, II, p. 245 ds MACK. t. 1, p. 191); 1797 (J. HOWEL, Voy. en retour de l'Inde, 4 ds Fonds BARBIER : le pays voisin est montueux et couvert de jungles [Note : Jungle est un mot dont on se sert dans l'Inde qui signifie bosquet ou bouquet de bois]). Empr. à l'angl. jungle attesté dep. 1777, transcr. de l'hindoustani jangal « territoire inhabité, désert » d'où « territoire couvert de végétation impénétrable » (NED; FEW t. 18, p. 76a). Fréq. abs. littér. : 96.

jungle [ʒɔ̃gl], cour. [ʒœ̃gl] n. f.
ÉTYM. 1796, n. m.; fém. in Littré, 1867; mot angl. (1777), de l'hindoustani jangal « steppe, territoire inhabité, couvert de végétation impénétrable », issu du sanskrit jangala « désert ».
1 Dans les pays de mousson, Forme de savane couverte de hautes herbes, de broussailles et d'arbres, où vivent les grands fauves. || Lianes, tiges, serpents de la jungle. || Être perdu dans la jungle. || Le Livre de la jungle, de R. Kipling.
0.1 Ma police d'assurance contre le choléra, la dissenterie (sic) et la fièvre des Jungles (les trois grandes maladies de l'Inde), ne me quitte pas, et je compte bien ne l'ouvrir qu'à Paris (…)
V. Jacquemont, Lettre à P. Jacquemont, 15 mai 1830.
0.2 Le (sic) jungle est un embryon de forêt vierge, comme le makis (sic) de la Corse; c'est un fouillis d'arbustes qui n'arrivent jamais à la hauteur d'arbres : je n'en ai guère vu dépassant neuf pieds. Ce sont invariablement, jusqu'ici, des tamarix nains, qui paraissent d'une grande ressource aux indigènes comme chauffage (…)
Guillaume Lejean, le Pandjab et le Cachemir, in le Tour du monde 1868, t. II, p. 183 (1866).
1 (…) rien d'humain ne paraît s'indiquer nulle part. Seulement des arbres, des arbres et des arbres, dont les têtes se succèdent, magnifiques et pareilles (…) Là-bas, des lacs, où sont maîtres les crocodiles et où viennent boire, au crépuscule, les troupeaux d'éléphants sauvages. C'est la forêt, la jungle (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), II, I.
2 L'Inde présente comme milieux principaux : la forêt tropicale humide (…) des savanes du type jungle, épaisses et broussailleuses (Tigre, Cuon, Antilope, Faisans, Paon) […]
É. de Martonne, Traité de géographie physique, t. III, p. 1448.
Par anal. Végétation épaisse, touffue.
Par métonymie. Les animaux de la jungle. || « Maintenant, la jungle chasse » (F. de Croisset, in G. L. L. F.).
Par métaphore (→ Explorer, cit. 8).
2 (1904, in Höfler). Endroit, milieu humain où règne la loi des fauves, de la sélection naturelle. || C'est une vraie jungle. — ☑ Loc. (1899). La loi de la jungle, la loi du plus fort.
3 (…) c'était avec un visage dur que Salavin fonçait dans la jungle parisienne.
G. Duhamel, Salavin, V, VIII (1920).
4 (…) une société sans injustice, sans corruption, sans privilèges, et où la règle ne sera plus celle de la jungle : l'entre-mangement universel (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 230.
REM. Au sens 1, on relève la variante graphique jongle sur la prononciation anc. du mot (Hugo, les Châtiments, « L'année terrible », in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.