steppe [ stɛp ] n. f. ♦ Grande plaine inculte, sans arbres, au climat sec, à la végétation pauvre et herbeuse. La steppe russe. ⇒ toundra. Steppes d'Asie centrale. Steppes d'Amérique du Sud (⇒ pampa) , du Nord (⇒ prairie) , d'Afrique australe (⇒ veld) .
♢ Archéol., hist. Art, civilisation, peuple des steppes, des plaines de la Russie méridionale, à l'époque protohistorique.
● steppe nom féminin (russe step) Formation végétale constituée d'herbes xérophytes de petite taille en tapis discontinu et occupant d'immenses surfaces en Asie centrale et dans les zones méditerranéennes subarides. (Sous les tropiques, la dégradation de la forêt fait apparaître des pseudo-steppes.) ● steppe (difficultés) nom féminin (russe step) Genre Féminin : la steppe. Remarque Au xixe s., le mot était masculin. ● steppe (homonymes) nom féminin (russe step) step nom masculin
steppe
n. f.
d1./d GEOGR Formation végétale caractéristique des zones semi-arides, constituée par une couverture discontinue de graminées xérophiles dont les intervalles peuvent être occupés par des arbustes épineux (surtout mimosacées et plantes succulentes).
|| GEOGR et cour. Vaste plaine couverte par une telle végétation. La steppe sibérienne.
d2./d ARCHEOL Art des steppes: art ornemental des peuples nomades de la steppe eurasiatique (IIIe millénaire av. J.-C. - IIIe s. apr. J.-C.).
⇒STEPPE, subst. fém.
A. — BIOGÉOGRAPHIE
1. Gén. au sing. Formation végétale constituée de plantes xérophiles herbacées ou ligneuses, le plus souvent en touffes espacées, qui croissent sous un climat continental sec en été ou un climat tropical semi-aride (d'apr. GEORGE 1984); type d'espace géographique correspondant à cette forme de végétation. [La France] est située hors de portée de ces contrastes fortement tranchés qu'engendrent la steppe ou le désert (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 52). [La vigne] s'étend vers le Nord et vers l'Est jusqu'aux franges des deux types homogènes de végétation de la forêt boréale et de la steppe (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 146).
— Loc. adj. De steppe. Propre à ce type de formation végétale, d'espace géographique correspondant; qui en a certaines caractéristiques (aridité en partic.). La substitution d'une faune de steppe à la faune de forêt (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 128). Des barrages de barbelés, de grands squelettes de chevaux morts (...) complétaient cette âpre désolation de steppe (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 360).
2. Gén. au plur. Vaste étendue localisée sur le globe, où se développe ce type de formation végétale. L'élevage trouva aussi dans les steppes des pays neufs tempérés des deux hémisphères un domaine immense dès que les voies ferrées et les installations d'abattage, les frigorifiques, eurent été créés (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 304).
SYNT. Steppes arides, désolées, glacées, sans fin; les steppes de l'Asie centrale, de la Russie; traverser les steppes; à travers les steppes.
3. [Dans certains empl. rel. à la préhist. et à l'hist., le subst. au sing. ou au plur., sans adj. ni compl. déterminatif, désigne plus partic. des régions du continent eurasiatique] Les peuples de la steppe. L'immense empire des steppes fondé par Gengis-Khan (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 271).
— ARCHÉOL. Art des steppes. Forme d'art caractérisée par la représentation d'animaux qui se développa du 3e millénaire avant J.-C. au IIIe s. après J.-C. environ chez les peuples nomades des steppes eurasiatiques. Les chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie réalisés par l'art des steppes (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 185).
B. — Littér. [P. allus. à certaines caractéristiques (nature physique, immensité, aridité, monotonie, etc.) propres aux steppes] La Chênaie est une sorte d'oasis au milieu des steppes de la Bretagne (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1832, p. 66). Je parle, je parle. Kossiakoff (...) ne comprend pas (...). Il y a des steppes entre nous (GIONO, Solit. pitié, 1932, p. 200).
Rem. Chez un certain nombre d'aut. du XIXe s. (p. ex. Las Cases, Balzac, Sand, Flaubert) et même du XXe s. (p. ex. Loti, G. Leroux, Vercel), ce subst. se rencontre au masc. Cela tient sans doute au fait que le mot a d'abord été orthographié step en fr. mais il n'y a plus de contestation actuellement quant à son genre féminin.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1835, 1878 au masc. ou au fém., 1935 au fém. Étymol. et Hist. 1679 step nom d'un désert de Sibérie (Relation curieuse de l'estat present de la Russie, traduite d'un auteur anglois [S. COLLINS] d'apr. R. ARVEILLER ds Mél. Dauzat (A.) 1951, p. 30); 1752 step subst. masc. « plaine de Russie » (Trév.); 1810 steppe subst. masc. « plaine désertique » (J. DE MAISTRE, Corresp., t. 3, p. 492); 1835 (Ac. indique ,,plusieurs géographes font ce mot féminin``). Empr. par l'intermédiaire de l'angl. (1672 step S. COLLINS ds NED), au russe step', mot fém. empl. aussi au masc. (VASMER t. 3 1958). Fréq. abs. littér.:214. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 159, b) 277; XXe s.: a) 219, b) 493.
DÉR. Steppique, adj., biogéogr. De steppe; qui appartient à la steppe; qui a certaines caractéristiques (aridité, immensité, etc.) propres à la steppe. Régions steppiques. Populations sahariennes ou steppiques (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 109). Ailleurs régnait une lande steppique (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 107). — [], [ste-]. — 1re attest. 1909 (E. DE MARTONNE, Traité de géogr. phys., p. 844); de steppe, suff. -ique.
steppe [stɛp] n. f.
ÉTYM. 1679, step; mot exotique et rare avant le XIXe; russe step, n. f.
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1 Grande plaine inculte, sans arbres, au climat sec, à la végétation pauvre et herbeuse (plantes xérophiles, graminées). || La steppe russe. || Steppes d'Asie centrale. || Steppes d'Amérique du Sud (⇒ Pampa), du Nord (⇒ Prairie), d'Afrique australe (⇒ Veld). || Steppe herbeuse, steppe désertique. || À mesure que le climat devient plus sec, la savane fait place à la steppe, puis au désert. || Steppe tropicale. || Dans les steppes de l'Asie centrale, poème symphonique de Borodine. — REM. Steppe a été masculin au XIXe s. (Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 95; → aussi Galop, cit. 6, Loti; pousser, cit. 58, Maupassant).
0.1 Ici commençait véritablement ce qu'on appelle la steppe sibérienne, qui se prolonge jusqu'aux environs de Krasnoiarsk. C'était la plaine sans limites, une sorte de vaste désert herbeux, à la circonférence duquel venaient se confondre la terre et le ciel sur une courbe qu'on eût dit nettement tracée au compas.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 174-175.
1 Les steppes herbeuses ou pierreuses, humides ou sèches, se différencient graduellement des savanes par la moindre hauteur et densité des graminées et la disparition des arbres, puis des broussailles.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. III, p. 1401.
♦ Archéol., hist. || Civilisation, peuple (peut-être indo-européen) des steppes, des plaines de la Russie méridionale, à l'époque protohistorique. || L'art des steppes.
2 Plaine stérile.
2 On ne voit rien d'abord qu'une steppe crayeuse et pierreuse, jaune et grise, à perte de vue.
H. Barbusse, le Feu, II, XX.
♦ Par métaphore :
3 Combien longtemps j'eus à me débattre ! Quelles mornes steppes j'ai traversées !
Gide, Journal, 27 sept. 1929.
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DÉR. Steppique.
Encyclopédie Universelle. 2012.