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flamboyant

flamboyant, ante [ flɑ̃bwajɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n. m.
XIIe; de flamboyer
1Qui produit une vive lueur, un vif éclat. 1. brillant, éclatant, étincelant. Épée, armure flamboyante.
Par ext. Qui a l'éclat, la couleur d'une flamme. ardent. Yeux, regards flamboyants de haine, de colère. D'une couleur rouge vif, qui évoque les flammes. rutilant. Chevelure flamboyante.
2Blas. Qui se termine par une flamme (en parlant d'une pièce ondée). Pals flamboyants.
3(1830) Gothique flamboyant : style caractéristique de l'architecture gothique française tardive ( XV e s.), où certains ornements (soufflets, mouchettes) sont en forme de flamme. Subst. « le flamboyant, toutes ces flammes de pierre d'un enfer si prophétique... » (J.-P. Amette). Par ext. Cathédrale flamboyante.
4 N. m. Arbre tropical (césalpiniacées) à fleurs rouge vif. « Les flamboyants dressés déploient leurs armoiries de feu » (Grainville ).

flamboyant nom masculin Arbre (césalpiniacée) ornemental, à fleurs rouges, des régions tropicales. Style flamboyant. ● flamboyant, flamboyante adjectif Littéraire. Qui flamboie : Des yeux flamboyants. Familier. Qui est d'un éclat trop brillant, tapageur : Une toilette flamboyante. Se dit d'un style propre à la dernière période de l'art gothique. (En France, fin du XIVe-milieu du XVIe s.) [Ainsi nommé en raison des fenestrages à réseaux ondoyants comme des flammes qui sont une de ses caractéristiques.]

flamboyant, ante
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Qui flamboie; qui brille comme une flamme. Astre flamboyant. Regard flamboyant.
d2./d ARCHI Style gothique flamboyant: style gothique de la dernière période (XVe s.), aux ornements contournés en forme de flamme.
rII./r n. m. BOT Arbre tropical (Fam. césalpiniacées) aux belles fleurs rouges en bouquets.

⇒FLAMBOYANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de flamboyer.
II.— Emploi adj.
A.— Qui jette (en brûlant) des flammes claires et intermittentes. L'immense cheminée qui s'ouvrait rouge et flamboyante (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 279). Elle tendait aux grandes flammes ses mains grelottantes. Le feu flamboyant lui brûlait le visage (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Prem. neige, 1883, p. 416). Il tisonnait les bûches flamboyantes (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 133).
[P. allus. biblique, Genèse 3] Quand j'entrerai dans cette chambre, et que je voudrai tirer mon épée du fourreau, j'ai peur de tirer l'épée flamboyante de l'archange, et de tomber en cendres sur ma proie (MUSSET, Lorenzaccio, 1834, IV, 3, p. 218). La main se leva comme chargée du glaive flamboyant de l'archange (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 183).
B.— P. ext.
1. Qui jette des lueurs vives et intermittentes. La fin flamboyante du jour; la clarté flamboyante des lustres. Une journée pluvieuse qui a été traversée de deux rayons de soleil : l'un auroral et blanc, l'autre crépusculaire et flamboyant (MALLARMÉ, Corresp., 1862, p. 34). La voiture s'était arrêtée devant le restaurant dont la vaste façade vitrée et flamboyante arrivait seule à percer l'obscurité (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 400). Le soleil de quatre heures, déjà bas, s'insinuait entre les troncs, et couchait sur le sol de longues traînées flamboyantes (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 864).
2. [En parlant de couleurs] Qui resplendit, étincelle avec éclat. Synon. rutilant. Un coq aux plumes flamboyantes comme un chef de peaux-rouges (RENARD, Journal, 1894, p. 232). Elle a le secret de s'envelopper de flamboyantes étoffes violettes, pourpre, d'or (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 79) :
1. Il (...) vit (...) Yvette, vêtue d'un long manteau ample qui découvrait ses longues jambes, étroitement moulées dans une robe claire, une robe rouge qui lui sauta aux yeux (...). Il jeta sa cigarette et, sifflotant, vint à travers le square à la rencontre de cette robe claire, étroite, flamboyante.
ROY, Bonheur occas., 1945, p. 300.
C.— Au fig.
1. [En parlant d'une chose] Qui a la teinte rougeoyante du feu (cf. flambant II C 1). Elle rejeta la tête en arrière, et son visage se perdit dans l'ombre, sur la litière flamboyante des cheveux (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 969). La comtesse Kamenskaia, (...) dont les cheveux roux et flamboyants avaient des admirateurs (NIZAN, Conspir., 1938, p. 146).
2. [En parlant d'une idée, d'un mot] Qui se manifeste avec éclat (cf. flambant II C 2). Cette nuit de méditation avait fait surgir, claire, nette, flamboyante, une idée unique dans le cerveau de sir Williams (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 480). Quentin réalisait, comme il pouvait, ses rêves flamboyants sur la toile grise de l'universelle platitude (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 128) :
2. Il me semblait que je lisais à mesure sur ses lèvres d'autres mots qu'elle ne prononçait pas, qui s'inscrivaient un à un, dans mon cerveau, tout flamboyants.
BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1136.
3. [En parlant d'une pers., d'une toilette] Qui est bien ou richement équipé, vêtu (cf. flambant II C 3). Ce qui n'empêchait pas Albert de faire des toilettes flamboyantes toutes les fois qu'il allait à l'opéra avec Franz (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 471). J'ai été quand même revêtu, absolument flamboyant, extrêmement chaud mais solide (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 354).
4. Flamboyant de. [En parlant des yeux, du regard; le compl. prép. désigne un affect] Qui flamboie de (cf. flamboyer B 2 ainsi que flamber I B 1 b). Des yeux flamboyants de famine. À cette pensée, elle jetait à sa mère des regards flamboyants de courage (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 194) :
3. L'antichambre était pleine de gendarmes et d'agents de police; au milieu d'eux, gardé à vue, enveloppé de regards flamboyants de haine, se tenait debout, calme et immobile, le prisonnier.
DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 75.
[Avec effacement du compl. prép.] L'œil du prêtre était fixe, hagard, flamboyant (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 323).
D.— P. anal., emplois techn.
1. ARCHIT. Gothique, style flamboyant. Dernière période (XVe siècle) du style gothique, qui s'est développée essentiellement en France, caractérisée par des ornements ondoyants et contournés. Fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qui à l'église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail (PROUST, Swann, 1913, p. 137) :
4. Voici une petite chronologie (...)
1200. Gothique.
1260. Gothique orné ou fleuri.
1350. Commencement du style flamboyant (les contours des ornements (tracery) établis sur les divisions verticales des fenêtres se rapprochent de l'S majuscule, formée par la flamme d'un fagot qui brûle).
STENDHAL, Mém. touriste, Paris, Pauvert, 1955 [1838], p. 50.
Emploi subst. masc. Le flamboyant. Le XVIIIe siècle ajoutera [aux cathédrales] ses élégantes grilles de fer forgé, où l'on découvre comme une parenté entre les caprices du flamboyant et ceux de la rocaille (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 103).
2. HÉRALD. Pièce ondée, imitant une flamme, sur l'écu. Pals flamboyants (DG).
III.— Subst. masc. Arbre tropical à fleurs rouges. On apercevait à perte de vue la jungle verte où éclatait de loin en loin le rouge d'un flamboyant (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 427).
Rem. La docum. atteste un emploi adj. Arbre flamboyant; bractées d'un rouge légèrement orangé, du plus bel effet; fleurs très petites, d'aspect insignifiant, tubulaires, jaunes, rappelant celles des bougainvillées (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 978).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. :454. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 637, b) 881; XXe s. : a) 763, b) 455.

flamboyant, ante [flɑ̃bwajɑ̃, ɑ̃t] adj. et n. m.
ÉTYM. XIIe, flambeant; p. prés. de flambeier, flamboyer.
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I Adj.
1 (XIIIe). Qui brûle en produisant une vive lueur, des flammes. || Flambant un brasier flamboyant (→ ci-dessous, cit. 4.1).Par ext. Qui produit une vive lueur, un éclat. Brasillant, brillant, éclatant. || Épée, armure flamboyante. Étincelant. || Métal flamboyant de clarté, de lumière (→ ci-dessous, cit. 3).(Regards). Qui a de l'éclat, qui jette des flammes. || Regards flamboyants. || Des yeux flamboyant de colère, de haine, de passion.
1 Ses yeux flamboyants ne lançaient que menace (…)
Molière, la Princesse d'Élide, I, 2.
2 Bartholoméo renversa brutalement les deux conciliateurs en leur montrant une figure en feu et des yeux flamboyants qui paraissaient plus terribles que ne l'était la clarté du poignard.
Balzac, la Vendetta, Œ., Pl., t. I., p. 907.
3 (…) un amphithéâtre désolé, mais flamboyant de lumière (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, I, p. 29.
4 Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !
Baudelaire, les Épaves, « Les bijoux ».
4.1 La conflagration de la bourgade s'opérait avec une violence extraordinaire. Ces maisons, construites en sapin, flambaient comme des résines. Elles étaient là cent cinquante qui brûlaient à la fois. Aux crépitements de l'incendie se mêlaient les hurlements des Tartares. Le vieux marinier, en prenant un point d'appui sur les glaçons voisins du radeau, était parvenu à le repousser vers la rive droite, et une distance de trois à quatre cents pieds le séparait alors des berges flamboyantes de Poshkavsk.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 439.
D'une couleur rouge vif; qui évoque les flammes. || Couleurs flamboyantes. Rutilant. || Des cheveux roux et flamboyants.
5 Un coq aux plumes flamboyantes comme un chef de Peaux-Rouges.
J. Renard, Journal, 20 juin 1894.
tableau Désignations de couleurs.
D'une richesse éclatante. || Des toilettes éclatantes, flamboyantes.
2 Fig. Ardent, brûlant.
6 (…) brûlée de flamboyante passion (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 226.
3 (1885). Blason. Se dit d'une pièce ondée, terminée par une flamme. || Pals flamboyants
tableau Termes de blason.
4 (1830, Le Prévost). || Gothique flamboyant : style caractéristique de l'architecture gothique française du XVe siècle, où certains ornements (soufflets, mouchettes…) ont une forme ondulée. || Le style flamboyant est le plus orné, le plus surchargé des styles gothiques. Par ext. || Cathédrale flamboyante.
7 C'est en raison de ces formes contournées, si souvent reproduites dans les compartiments des fenêtres, des roses, des balustrades (…) que M. Le Prévost avait proposé de désigner le style ogival de la troisième époque sous le nom de gothique flamboyant; cette dénomination (…) est adoptée déjà par un grand nombre d'antiquaires.
Arcisse de Caumont, Cours d'antiquités monumentales, t. IV, p. 297.
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II N. m. Arbre exotique, à fleurs rouge vif.
8 On a dépassé la cime des flamboyants (…) dont les mille rosaces enchevêtrées interdisent de percevoir plus longtemps la différence qui existe entre une feuille, une fleur et une flamme. Ils étaient comme autant d'incendies qui se fussent épris des maisons (…)
A. Breton, l'Amour fou, p. 99.
9 Les flamboyants dressés déploient leurs armoiries de feu : floraisons immobiles, écarlates sur le bleu irréel de l'azur et de la mer. Géants panaches de fleurs rouges dans l'absence absolue de feuillages, sur tout le cercle de la baie.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 11.
REM. Ce mot, didactique ou littéraire en Europe, est courant en Afrique francophone et aux Antilles. Il désigne en Afrique le Delonix regia cesalpiniacea (IFA).
10 (…) les dernières étoiles doucement glissaient sous des tas de nuages, pareils aux flamboyants en fleurs.
Keita Fodeba Aube africaine, in Panorama de la littérature négro-africaine, p. 95.
tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.

Encyclopédie Universelle. 2012.