insignifiant, iante [ ɛ̃siɲifjɑ̃, jɑ̃t ] adj.
• 1767; de 1. in- et signifiant
1 ♦ Qui ne présente aucun intérêt. ⇒ quelconque. Personne insignifiante, qui passe inaperçue, qui a peu de personnalité. ⇒ effacé, 2. falot, inconsistant, 1. terne. « Rose était laide, plate, insignifiante » ( Maupassant). Un visage insignifiant. ⇒ banal. Roman insignifiant. ⇒ insipide, médiocre, nul.
2 ♦ (Choses) Qui n'est pas important, n'a pas de conséquence. Détails, faits insignifiants. ⇒ infime, mince, minime, négligeable, petit. Pour une somme insignifiante. ⇒ dérisoire, malheureux, misérable. Ses romans « ne lui rapportaient que des droits insignifiants » (Romains). On échangeait des paroles insignifiantes. ⇒ frivole, futile, vain. Chose insignifiante : bagatelle, bricole, broutille, vétille.
3 ♦ Rare Qui n'a pas de signification, de sens.
⊗ CONTR. Frappant, intéressant, remarquable. Important. Signifiant.
● insignifiant, insignifiante adjectif Qui n'a rien de marquant, qui est sans intérêt : Parler de choses insignifiantes. Qui manque de personnalité, de qualités : Un acteur insignifiant. Qui est sans importance, sans valeur : Un détail insignifiant. ● insignifiant, insignifiante (synonymes) adjectif Qui n'a rien de marquant, qui est sans intérêt
Synonymes :
- anodin
- banal
- frivole
- futile
- vide
Contraires :
- intéressant
Qui manque de personnalité, de qualités
Synonymes :
- effacé
- falot
- insipide
- médiocre
- terne
Qui est sans importance, sans valeur
Synonymes :
- dérisoire
- infime
- minime
- modeste
- modique
- nul
Contraires :
insignifiant, ante
adj.
d1./d Sans intérêt particulier. Personne insignifiante, effacée, sans aucune personnalité (sens 2).
d2./d Sans importance. Détail insignifiant.
⇒INSIGNIFIANT, -ANTE, adj.
I. A. — Rare
1. Dénué de toute signification. Anton. signifiant. J'aurai à traiter des actes manqués, insignifiants en apparence, de l'homme sain (FREUD, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1923, p. 38) :
• 1. Profondes, insignifiantes, et d'autant plus insignifiantes que plus profondes, ces recherches qui ne cherchent que leurs limites. Il n'y a que les choses superficielles qui puissent ne pas être insignifiantes. Ce qui est profond n'a point de sens ni de conséquence.
VALÉRY, Tel quel II, 1943, p. 271.
— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il ne peut y avoir de donné pur (...); cet immédiat qui serait l'insignifiant pur ne peut s'insérer nulle part dans la dialectique (G. MARCEL, Journal, 1918, p. 144).
2. Vieilli. Qui n'a pas de signification adéquate ou claire (défaut lié au signe linguistique ou à l'expression du locuteur). Anton. significatif. J'ai lu avec un grand dégoût le livre de M. Kératri (qui porte le titre bizarre et insignifiant d'Inductions morales et physiologiques) (MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, p. 240). Ce mot charmant est insignifiant malgré son étymologie, et commun pour rendre ce que je voudrais exprimer! (STENDHAL, Amour, 1822, p. 154).
B. — 1. [Insignifiant implique un jugement qualitatif]
a) Dont la valeur existentielle est médiocre ou nulle.
— [En parlant du contenu d'échanges langagiers, de propos] Dont la valeur dans l'information, la communication est médiocre ou nulle. Synon. frivole, futile, vide. Parler de choses insignifiantes; conversation insignifiante; sujet, verbiage insignifiant. Après un moment employé par quelques paroles insignifiantes entrecoupées de pauses très significatives, le comte dit avoir mal au cœur et à la tête (BALZAC, Lys, 1836, p. 202). Il (...) prononça quelque phrase insignifiante, comme — « Amusez-vous bien, mes enfants », ou — « Que Dieu vous ait en sa sainte garde » (GIDE, Si le grain, 1924, p. 473).
— [En parlant d'actions, de faits] Qui appartient au quotidien le plus banal, le plus ordinaire. Synon. banal, commun, médiocre, ordinaire, routinier. Incident insignifiant. Les jours passaient l'un après l'autre, en des occupations insignifiantes et cependant absorbantes (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Prem. neige, 1883,p. 414). Nous rendions compte au professeur d'un détail de service insignifiant, à l'occasion duquel il s'était irrité avec une violence presque morbide (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 40) :
• 2. Une vieille dame de province, qui ne faisait qu'obéir sincèrement à d'irrésistibles manies et à une méchanceté née de l'oisiveté, voyait, sans avoir jamais pensé à Louis XIV, les occupations les plus insignifiantes de sa journée, concernant son lever, son déjeuner, son repos, prendre par leur singularité despotique un peu de l'intérêt de ce que Saint-Simon appelait la « mécanique » de la vie à Versailles...
PROUST, Swann, 1913, p. 118.
♦ Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Nous sommes encore une fois retombés dans le fade et l'insignifiant, lorsque Garnier (...) a pris la parole (DELÉCLUZE, Journal, 1824, p. 58).
b) Dont l'importance (envisagée d'un certain point de vue) est médiocre ou nulle.
— Qui est sans importance, sans portée ou sans conséquence (dans l'ordre normal des choses ou pris isolément). Synon. anodin. Fait en apparence insignifiant. La rougeole est insignifiante chez l'enfant, grave chez l'adulte (CARREL, L'Homme, 1935, p. 311). Nous sommes dès aujourd'hui à la merci du plus insignifiant incident qui peut surgir en Pologne, en Yougoslavie, n'importe où (MARTIN DU G. Notes Gide, 1951, p. 1374) :
• 3. Remarquez que la plupart des actes importants d'une existence d'homme sont provoqués par un fait insignifiant. Les contingences sont les facteurs habituels de nos volontés les plus graves. Cela ne veut point dire que les contingences en soient, à proprement parler, l'origine.
ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 259.
— Qui n'a pas une très grande importance, qui ne remplit qu'une fonction secondaire (dans un domaine, une institution, un système). Synon. mineur. Jouer un rôle insignifiant. Aucune note n'est harmoniquement insignifiante dans un contrepoint de cette sorte [dans un mélange à 4 parties] (KOECHLIN, Règles contrepoint, 1926, p. 109). Son premier mouvement fut de se féliciter qu'on ne lui demandât qu'une collaboration insignifiante (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 422) :
• 4. ... on regarde le sensualisme comme une sorte d'anomalie, comme un phénomène insignifiant dont tout l'emploi, dans le tableau de la philosophie moderne est de faire ombre au phénomène fondamental, l'idéalisme.
COUSIN, Hist. philos. XVIIIe, t. 1, 1829, p. 8.
♦ En partic. Dont l'intérêt est médiocre ou nul. Synon. négligeable :
• 5. Ouvrez un recueil d'épigraphie antique. Sur cent inscriptions, une ou deux peut-être offrent un véritable intérêt (...). Ce n'est pas (...) un luxe superflu d'avoir publié celles qui semblent inutiles, car il se peut faire que telle qui nous paraît maintenant insignifiante devienne capitale dans une série de recherches que nous ne pouvons prévoir.
RENAN, Avenir sc., 1890, p. 218.
♦ Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. La peur devant l'escargot est immédiatement tranquillisée, elle est usée, elle est « insignifiante ». Mais nous nous vouons dans ces pages à l'étude de l'insignifiant (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 109).
— [Qualifie une prop.] (Qui est) sans intérêt, sans grande importance. Il est insignifiant pour elles [les nations industrielles] de solder leurs comptes en marchandises ou en espèces; que c'est le bon marché seul qu'elles ont à considérer! (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 93). Laideur pour laideur, il est insignifiant de vouloir comparer (MALLARMÉ, Corresp., 1871, p. 351).
c) Dont la valeur, l'effet esthétique est médiocre ou nul. Le théâtre insignifiant à l'extérieur renferme une salle très coquette (VERLAINE, Souv. et fantais., 1896, p. 233). Belles dans leur cadre original, elles [les œuvres d'art] deviennent insignifiantes et vulgaires dans la promiscuité des salles de musées (RÉAU, Archives, bibl., musées, 1909, p. 2).
d) P. exagér., gén. antéposé. [Avec, dans le cont., une valeur dépréc. ou polémique fortement marquée] Synon. faible, minable, misérable, nul. Quel curieux état d'esprit que le sien! Il n'admet en regard de l'Église que d'insignifiantes foutaises (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1224). Elle a grogné pour le principe quand l'insignifiant article de la petite Bizet a paru (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 167) :
• 6. ... dans les laboratoires trop richement subventionnés pour les besognes qu'on y fait, on place une insignifiante bestiole agonisante sous les appareils les plus perfectionnés.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 198.
2. [Insignifiant implique un jugement quantitatif] Qui est très peu important (par le nombre, les dimensions, le volume, la durée, la valeur monétaire). Une somme insignifiante. Elle [la ligne de partage] descend brusquement dans l'insignifiante dépression qui sépare le lac de Genève de celui de Neuchâtel (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 9). Ce que produit la France est insignifiant comparé à l'échelle mondiale (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 129) :
• 7. Comment les rendre responsables [les écrivains] de nos malheurs présents, dans notre France où les écrivains dignes de ce nom ne touchent qu'une élite insignifiante par le nombre, et isolée de la masse?
MAURIAC, Journal occup., 1940-44, p. 316.
— [Avec, dans le contexte, une valeur dépréc. ou polémique fortement marquée] Synon. dérisoire, infime. Sept mille livres de rente pour un homme ce n'est rien, et comme dot c'est insignifiant. Quinze mille livres de rente pour toute une famille sont maigres (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 296).
— Dont la valeur, l'importance est extrêmement petite (par rapport à une valeur absolue, à une grandeur infiniment grande). Je suis une parcelle insignifiante de l'univers (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 920).
C. — Dépréciatif
1. [En parlant de pers.] Dont l'apparence physique (semble) dénote(r) une personnalité médiocre; qui est sans personnalité, sans caractère. Synon. effacé, fade, falot, inconsistant, terne.
♦ Postposé. La sœur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu'on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 251). On l'aimait bien, mais on la considérait comme parfaitement insignifiante au moral et au physique (GYP, Éduc. prince, 1890, p. 296) :
• 8. Les premiers jours, j'avais pris ce grand jeune homme noir et myope, perclus de timidité, pour un être insignifiant et je n'y prêtais pas plus d'attention qu'à un meuble. Il faisait travailler les enfants, les emmenait en promenade, mangeait peu, et ne disait mot.
MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 115.
♦ Antéposé. [Avec, dans le cont., une valeur dépréc. ou polémique fortement marquée] Toutes les femmes qu'il avait approchées et plus ou moins connues, y compris la sienne, lui semblèrent ne valoir guère mieux que d'insignifiantes poupées vis-à-vis de cette merveille (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 190).
— P. ext., antéposé. Synon. anonyme, quelconque. Il était loin d'imaginer que cet insignifiant voisin prenait la mesure d'un grand homme (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 76).
— Emploi subst. J'avais dans mes relations mondaines une jeune femme (...). Je la classais parmi les insignifiantes, bien qu'elle ne fût pas laide (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, 1882, p. 778). Tous ces insignifiants, dont il fallait entendre les extraordinaires banalités, auxquels il fallait répondre (GYP, Leurs âmes, 1895, p. 77).
2. [En parlant d'un trait physique] Qui est commun, sans caractère. Synon. fade, inexpressif, ordinaire. Physionomie insignifiante; sourire insignifiant. J'aurais eu plaisir à voir cette joie enfantine si cette femme n'eût pas eu l'air d'ailleurs si insignifiant, si froid et si nul (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 438). Le comte d'Artois a un charmant et insignifiant visage comme on pourrait en voir de nos jours, je le suppose, dans un bar (GREEN, Journal, 1955, p. 68).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1750 « (d'une chose) qui ne présente aucun intérêt, quelconque, banal » (FOUGERET DE MONBRON, Margot la Ravaudeuse, p. 135); b) 1789 d'une pers. (MIRABEAU, Hist. secrète de la Cour de Prusse, VI, p. 236 ds BRUNOT, t. 6, p. 76, note 10); 2. 1771 « qui ne signifie rien » (HELVÉTIUS, De l'homme, t. 1, p. 116 : ces expressions sont insignifiantes en elles-mêmes); 3. 1778 « qui n'est pas important, mince, minime » (VERGENNES, 26 oct. ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 258). Dér. de signifiant, part. prés. adj. de signifier; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 1 169. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 345, b) 1 373; XXe s. : a) 1 802, b) 2 003. Bbg. GOHIN 1903, p. 284. - SPITZER (L.). Insignifiant ds le titre d'un journal amér. Fr. mod. 1954, t. 22, pp. 253-257.
insignifiant, ante [ɛ̃siɲifjɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1750, au sens II; de 1. in-, et p. prés. de signifier.
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2 (Repris mil. XXe). Qui n'a pas de signifiance; ne constitue pas un signe ou ne fonctionne pas en tant que signe dans le domaine concerné. — REM. Le mot insignifiant employé dans ce sens est le plus souvent mêlé au sens II, 1, et alors commenté (→ ci-dessous, cit. 3, Gide), ou est marqué typographiquement (in-signifiant).
0.1 Ces quelques anamnèses sont plus ou moins mates (insignifiantes : exemptées de sens). Mieux on parvient à les rendre mates, et mieux elles échappent à l'imaginaire.
R. Barthes, Roland Barthes, p. 114.
0.2 Fables, histoire, portrait, paysage, nature morte, deviennent des genres majeurs lorsqu'ils accèdent tour à tour à ce domaine confus qu'ils étendent mais qui les englobe. Les paysages entrent dans la peinture de Rubens lorsqu'il attend de ses arbres ce qu'il attend de ses nus; les sujets in-signifiants fondent leur république quand l'artiste leur demande ce qu'il demandait aux dieux, à l'homme reflet des dieux.
Malraux, la Métamorphose des dieux (1957), p. 29.
♦ N. m. || L'insignifiant.
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II
1 Qui n'a pas de portée, d'importance, de conséquence. ⇒ Banal, dérisoire. — (Paroles, écrits). || Mot insignifiant, parole, phrase insignifiante. || Écrire (cit. 41) quelque chose d'insignifiant. || Caquetage (cit. 1), verbiage insignifiant. ⇒ Frivole, futile, vain, vide (→ Du vent). || C'est un récit insignifiant. → De la bouillie (cit. 4) pour les chats. → ci-dessous, supra cit. 3, sur le plan esthétique.
1 C'est une belle main qui trace des choses insignifiantes, dans les plus beaux caractères (…)
Diderot, Salon de 1767, La chaste Suzanne.
2 (…) que les mots sont froids, insignifiants, que la parole est misérable quand on veut essayer de dire combien l'on aime !
A. de Musset, Bettine, VI.
♦ (Choses, événements, actions). || Détails, faits (cit. 29) insignifiants. ⇒ Infime, mince, minime, négligeable, petit (→ Amplifier, cit. 4; convaincre, cit. 6). || Un bobo insignifiant. ⇒ Anodin (→ Chancre, cit. 1). || Distance (→ Fusion, cit. 1) insignifiante. || Économie insignifiante. ⇒ Mesquin. → De bouts de chandelle. || Une erreur, une faute insignifiante. ⇒ Véniel. → Il n'y a pas de quoi fouetter un chat. || Ne dramatisez pas cette affaire insignifiante. ⇒ Malheureux, misérable. || Jouer un rôle insignifiant dans une affaire. ⇒ Mineur. || C'est insignifiant. → C'est trop peu de chose; cela ne vaut pas la peine d'en parler; fam. et enfantin Ça compte pour du beurre. || « Tout ce qui est exagéré (cit. 22) est insignifiant » (Talleyrand).
2.1 Une vieille dame de province, qui ne faisait qu'obéir sincèrement à d'irrésistibles manies et à une méchanceté née de l'oisiveté, voyait (…) les occupations les plus insignifiantes de sa journée, concernant son lever, son déjeuner, son repos, prendre par leur singularité despotique un peu de l'intérêt (…)
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 118.
♦ (Travaux, œuvres). Qui a peu d'intérêt esthétique, intellectuel. ⇒ Faible, médiocre, nul. || C'est un travail qui a demandé beaucoup d'efforts, mais le résultat est assez insignifiant. || Cette thèse est à peu près insignifiante. || Un tableau insignifiant. || Un roman insignifiant mais pas désagréable à lire. — REM. Dans cet emploi, et lorsqu'il s'agit d'un produit du langage (→ ci-dessus, supra cit. 1), le sens I et le sens II peuvent interférer.
3 Je n'ai du reste aucun mépris pour tout cela, mais qui reste pour moi sans réelle signification; « insignifiant », au sens propre du mot.
Gide, Journal, 10 déc. 1942.
♦ En phrase impersonnelle. || Il est insignifiant de (et inf.). || Il n'est pas insignifiant d'y parvenir, cela a quelque importance.
♦ Avec un compl. prépositionnel (pour) indiquant une personne qui porte le jugement d'insignifiance. || Ce qui est insignifiant pour le directeur ne l'est pas pour les employés.
♦ Spécialt. Qui a peu d'importance relative (par rapport à des faits mis en rapport). || Il a été condamné pour un délit insignifiant. || C'était une blessure insignifiante, mais l'infection s'y est mise.
♦ (Sur le plan quantitatif). Très faible, presque nul. ⇒ Minuscule. || Une somme insignifiante. || Des gains insignifiants. — Des achats, des dépenses insignifiantes. — (Choses). De faible prix. || Un cadeau insignifiant. ⇒ Bagatelle, bricole, brimborion, broutille, fanfreluche, misère, rien, vétille. || Une petite bague insignifiante. → De quatre sous.
4 Quant à ses romans mondains, qu'il produisait d'une veine avare, ils ne lui rapportaient que des droits insignifiants.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XIII, p. 177.
2 1789. (Personnes). Qui n'a pas une personnalité suffisante, qui ne retient pas l'attention, l'intérêt, soit par l'apparence physique, soit par la valeur. ⇒ Anodin, effacé, falot, inconsistant, terne. || Un petit bonhomme insignifiant. ⇒ Fantoche, (vx) myrmidon, (vx) pygmée. || Gens insignifiants. ⇒ Fretin. || Un comparse insignifiant. → Être la cinquième roue du carrosse, de la charrette. || Une petite femme fade et insignifiante. — Un visage insignifiant, commun, ordinaire, inexpressif. ⇒ Quelconque.
5 (…) il n'avait pas plus de vingt ans, et son visage était assez insignifiant (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, I.
6 Le marquis est un homme assez insignifiant : il est bien en cour, ses qualités sont négatives comme ses défauts; les unes ne peuvent pas plus lui faire une réputation de vertu que les autres ne lui donnent l'espèce d'éclat jeté par les vices.
Balzac, Étude de femme, Pl., t. I, p. 1048.
7 La sœur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu'on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien.
Maupassant, Bel-Ami, II, III.
8 (…) cet homme fluet qu'elle avait toujours jugé insignifiant et négligeable (…)
France, le Mannequin d'osier, I, Œuvres, t. XI, p. 333.
9 Je ne suis presque jamais sorti de Paris; je n'ai rien vu, je ne sais rien, je suis un homme quelconque, un homme insignifiant, oui, oui, insignifiant. Je n'ai rien à vous raconter d'extraordinaire.
G. Duhamel, Salavin, I, VIII.
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CONTR. Attachant, capital, conséquence (de), considérable, coquet, crucial, énorme, extraordinaire, grave, historique, important, imposant, intéressant, remarquable.
DÉR. Insignifiance.
Encyclopédie Universelle. 2012.