insipide [ ɛ̃sipid ] adj.
• 1503; bas lat. insipidus
1 ♦ Qui n'a aucune saveur, aucun goût. Il « avait avalé, à son insu, une poudre insipide [...] dans une tasse de thé à la menthe » (Mac Orlan ).
♢ Cour. Qui n'a pas assez de goût. ⇒ fade. Une sauce insipide.
2 ♦ Fig. Qui manque d'agrément, de piquant. ⇒ ennuyeux, fastidieux. Une conversation insipide. « Les gammes et les exercices se succédaient, secs, monotones, insipides » (R. Rolland).
♢ Qui manque d'esprit, de charme, d'intérêt. « les plus insipides romanciers » (Rousseau).
⊗ CONTR. Sapide , savoureux.
● insipide adjectif (bas latin insipidus) Qui n'a pas de saveur, de goût : L'eau pure est insipide. Qui rebute par sa fadeur, qui dégage l'ennui : Un film insipide. ● insipide (synonymes) adjectif (bas latin insipidus) Qui n'a pas de saveur, de goÛt
Synonymes :
- douceâtre
- fadasse
Contraires :
- fort
- fruité
- pimenté
- poivré
- relevé
- salé
Qui rebute par sa fadeur, qui dégage l'ennui
Synonymes :
- ennuyeux
- fade
- inintéressant
- plat
- terne
Contraires :
- exaltant
- intéressant
insipide
adj.
d1./d Qui n'a pas de goût, fade.
|| Fig. Sans intérêt. Roman insipide.
d2./d MED Diabète insipide, caractérisé par une polyurie due à une carence en hormone antidiurétique.
⇒INSIPIDE, adj.
A. — Qui n'a aucune saveur, aucun goût. La magnésie blanche est insipide et inodore; (...) elle se dissout avec effervescence et promptement (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 152). Elle [la bouteille] est légère, imputrescible, insipide et inodore, garantissant ainsi la conservation du liquide (Arts et litt., 1935, p. 84-03).
♦ Diabète insipide. ,,Syndrome (...) caractérisé exclusivement par l'association soif et diurèse aqueuse`` (Lar. encyclop.).
— P. ext. Qui n'a pas assez de saveur, dont le goût est fade. Aliment, breuvage insipide. Il fait bon aussi changer de nourriture quelquefois, car la même cuisine, à la longue, devient insipide (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 83). Il avait horreur du lait (...). [Lorsqu'] on lui offrait quelques gouttes de l'insipide liquide, il l'écartait doucement du geste (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 246).
B. — Au fig.
1. [En parlant d'un inanimé] Qui manque d'intérêt, de piquant. Synon. ennuyeux, fade, fastidieux, terne; anton. divertissant, exaltant, passionnant. Conversation, travail, vie insipide. Nos jours se passaient, comme chacun le soupçonne, dans une grande et insipide monotonie. L'ennui, les souvenirs, la mélancolie, étaient nos dangereux ennemis (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1893, p. 325) :
• Quand on ne veut pas se contenter des aperçus informes formés par le sens commun, il faut bien suivre des procédés tout opposés à ceux des sociologues, qui fondent leur réputation, auprès des sots, grâce à un bavardage insipide et confus
SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 67.
2. [En parlant d'une pers.] Qui manque de personnalité, de piquant. Synon. insignifiant. Cet homme petit, les cheveux jaunes, le regard faux, gluant, humble, insipide, bavard, bas, loquace et pâteux (GONCOURT, Journal, 1856, p. 274). Des sombres salles de concerts, étouffantes et puantes, des voisins désagréables, des virtuoses insipides (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 492).
REM. Insipidement, adv., rare. De façon insipide. L'habitant de la plaine et des riants vallons, Insipidement gais, ou tristement féconds, Rêve moins tendrement à ses dieux domestiques (DELILLE, Imagin., t. 1, 1806, p. 214).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1534 [date de l'éd.] saveur insipide (Guidon en fr., 121 a, d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 90); b) 1665 fig. phrase insipide (BOILEAU, Satires, II, éd. F. Escal, p. 18); 2. ca 1540 « dépourvu de raison, de jugement (d'une personne) » (G. DE GAIGNY [DE GANAY], Serm. de Guerricus, fol. 79 v° ds GDF. Compl.); 1588 « déraisonnable (d'une chose) » (MONTAIGNE, Essais, III, V, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 873). Empr. au b. lat. insipidus « fade, insipide » au propre et au fig. Le sens 2 est empr. à l'emploi fig. de sapidus (de sapere) « qui a du jugement, sage, vertueux », cf. insapiens « déraisonnable ». Fréq. abs. littér. : 363. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 832, b) 325; XXe s. : a) 480, b) 370.
insipide [ɛ̃sipid] adj.
ÉTYM. 1503; bas lat. insipidus; de in- (→ 1. In-), et lat. class. sapidus « qui a de la saveur », de sapere.
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b (1690). Cour. Qui n'a pas assez de goût. ⇒ Désagréable, fade (cit. 2; → Fadeur, cit. 3). || Breuvage (cit. 2) insipide.
1 La viande noire est hors de mode, et par cette raison insipide (…)
La Bruyère, les Caractères, XIII, 1.
2 S'il est question (…) d'une boisson insipide, comme par exemple, un verre d'eau, on n'a ni goût ni arrière-goût; on n'éprouve rien, on ne pense à rien; on a bu, et voilà tout.
Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. II, p. 58.
3 Gilieth avait ainsi avalé, à son insu, une poudre insipide composée d'éléments saugrenus, dans une tasse de thé à la menthe.
P. Mac Orlan, la Bandera, XIV.
2 (1588). Qui manque d'agrément, de piquant. ⇒ Ennuyeux (cit. 8), fastidieux (→ Forme, cit. 66). || Conte, style, vers insipides. ⇒ Imbuvable; anodin (→ Écœurant, cit. 5; exalter, cit. 3; historien, cit. 8). || Longueurs qui rendent un roman insipide. ⇒ Affadir. || Morale assommante (cit. 4) et insipide. || Mener une existence insipide. ⇒ Végéter (→ Fatigant, cit. 5). || Être insipide à qqn (vieilli), pour qqn. — (V. 1540; personnes). Qui manque d'esprit, de vivacité. || Flatteurs insipides (→ Assaisonner, cit. 5). || Personnage insignifiant et insipide (→ Fécondité, cit. 7).
4 Quelques savants ne goûtent que les apopht(h)egmes des anciens (…) l'histoire du monde présent leur est insipide (…)
La Bruyère, Discours sur Théophraste.
5 Et toute ma grandeur me devient insipide (…)
Racine, Esther, II, 1.
6 (…) les plus insipides romanciers, qui suppléent à la stérilité de leurs idées à force de personnages et d'aventures.
Rousseau, les Confessions, XI.
7 Il est difficile de lire quelque chose de plus plat, de plus rampant et de plus insipide.
Th. Gautier, les Grotesques, X, p. 358.
8 Les gammes et les exercices se succédaient, secs, monotones, insipides, plus insipides que les conversations que l'on avait à table, et qui toujours roulaient sur les plats, et toujours sur les mêmes plats.
R. Rolland, Jean-Christophe, L'aube, p. 64.
9 Il trouva dans cet amour un plaisir d'autant plus âcre et vif qu'il avait, lui, le sentiment du péché. Ses aventures passées lui parurent insipides à côté de ce bonheur mêlé de remords.
A. Maurois, la Vie de Byron, II, XVIII.
♦ N. m. || « Don Juan (…) court d'une femme à l'autre et perd le goût (…) Que tout se termine pour que disparaisse la saveur de l'insipide » (le Point, 11 mai 1981, p. 51).
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CONTR. Appétissant, délicieux, divertissant, drôle, exquis, sapide, savoureux.
DÉR. Insipidement, insipidité.
Encyclopédie Universelle. 2012.