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imputer

imputer [ ɛ̃pyte ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1361; emputer fin XIIIe; lat. imputare « porter au compte », de putare « compter »
I ♦ IMPUTER À : mettre (qqch.) sur le compte de qqn. ⇒ attribuer. Fig. et vx « Vous m'imputez [...] un poème sur la religion naturelle » (Voltaire).
1Attribuer à qqn (une chose digne de blâme). accuser, charger (de). Imputer un crime à qqn. incriminer. Imputer une erreur à qqn. Par ext. (à une chose) Imputer un échec à la malchance, une erreur à la négligence. « On ne pouvait en imputer la faute qu'à la fortune » (Fléchier).
2Littér. IMPUTER À (suivi d'un subst. sans l'art.) :considérer l'action que l'on impute comme. « Je m'imputais à honte, et presque à crime, le silence qui régnait » (Stendhal).
II(fin XVIe) Porter en compte, appliquer à un compte déterminé. imputation; 2. affecter, appliquer (à), 1. porter. Imputer une dépense sur les frais généraux. « Il fallait imputer les frais d'hôpital au budget de la ville » (Camus). ⊗ CONTR. Excuser; disculper, laver (d'une accusation).

imputer verbe transitif (latin imputare, porter en compte) Attribuer à quelqu'un, à quelque chose la responsabilité d'un acte répréhensible, d'un fait blâmable ou fâcheux : Imputer divers délits à un malfaiteur. Imputer ses échecs à la malchance. Porter une somme au débit ou au crédit d'un compte : Imputer des frais sur un budget. Compter une somme comme déduction à faire sur quelque chose : Imputer une avance sur un prêt. Appliquer les mérites de Jésus-Christ aux chrétiens. ● imputer (difficultés) verbe transitif (latin imputare, porter en compte) Construction 1. Imputer qqch à qqn = le lui attribuer, l'en rendre responsable. On m'impute cette erreur à tort. 2. Imputer (une somme) sur, à = la porter au crédit ou au débit d'un compte. Vous imputerez la dépense sur les frais généraux. La subvention a été imputée au compte bancaire de l'association. 3. Imputer qqch. à crime à qqn = le juger avec trop de sévérité pour une action anodine. Il lui impute à crime une bévue sans gravité. Vous n'allez tout de même pas lui imputer à crime d'être allée danser, à dix-sept ans ! Registre soutenu. Remarque La langue classique disait imputer pour crime :« Accusez-moi plutôt [...] et m'imputez pour crime un trop parfait amour »(Corneille). ● imputer (expressions) verbe transitif (latin imputare, porter en compte) Vieux et littéraire. Imputer à crime quelque chose à quelqu'un, considérer que telle de ses actions est un manquement très grave à la loi, à la morale, etc. : On lui impute à crime son silence, d'avoir gardé le silence.imputer (synonymes) verbe transitif (latin imputare, porter en compte) Attribuer à quelqu'un, à quelque chose la responsabilité d'un acte répréhensible...
Synonymes :
- accuser
- charger de
- reprocher
- taxer de

imputer
v. tr.
d1./d Attribuer (une action, une faute) à qqn. Imputer un méfait à qqn.
Par ext. Imputer un accident à la négligence.
d2./d FIN Affecter (une somme) à un poste comptable.

⇒IMPUTER, verbe trans.
Mettre quelque chose sur le compte de quelque chose, de quelqu'un.
A. — 1. Imputer à qqn. Attribuer à quelqu'un (des actions, des faits ou des comportements généralement jugés blâmables). Synon. prêter, charger de. On lui impute une mauvaise action; ne lui imputez pas cette faute (Ac.). Barrès (...) impute à la police la tentative d'assassinat faite sur lui par les anarchistes (GONCOURT, Journal, 1893, p. 489). Ces vices ne prouvaient pas cependant, à supposer qu'on les imputât justement à Bergotte, que sa littérature fût mensongère (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 558). Ce retard, on ne pouvait l'imputer à M. Millerand dont l'énergie m'était connue (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 482).
Emploi pronom. réfl. indir. Le gouverneur vint à cinq lieues au-devant de nous, dans sa pirogue : quoique le soin du fanal l'eût occupé toute la nuit, il s'imputait la faute de n'avoir pu réussir à tenir sa mèche allumée (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 101).
Emploi pronom. réciproque indir. Les deux partis s'imputent réciproquement les malheurs publics (Ac. 1835-1935). Tous les chefs (...) s'imputaient à l'envi les projets les plus perfides (MÉRIMÉE, Don Pèdre Ier, 1848, p. 169).
[Construit avec de + inf.] Synon. soupçonner. On lui impute d'avoir voulu corrompre les témoins (Ac.). Si je suis découverte et condamnée comme complice, poursuivit la duchesse d'un ton de fierté, je ne veux point que l'on puisse m'imputer de vous avoir séduit (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 353).
Emploi pronom. réfl. indir. J'ai eu bien tort pourtant. Et elle s'accusait elle-même dans son caractère en louant mon amitié; elle s'imputait de troubler les meilleurs moments par ses tristes humeurs (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 199).
Vx. [Constr. avec un compl. propositionnel introd. par que] On lui impute que, loin d'avoir cherché à calmer les esprits, il les a encore plus irrités (Ac. 1835, 1878).
Rem. Dans des cont. didact., imputer garde parfois son sens étymol., accompagné d'un compl. désignant des faits qui ne sont pas considérés comme blâmables. Dans le projet, je m'implique moi-même; (...) je m'impute l'action future en identifiant ce moi projeté au moi qui projette (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 133).
2. Imputer à qqc. Attribuer à quelque chose (des faits, une responsabilité dans des faits). Imputer un retard à un malentendu. On ne doit imputer cela qu'au hasard (Ac. 1835-1935). C'est qu'avec Rousseau seulement la sensation acquiert droit de cité; jusqu'à lui nulle dignité n'est imputée aux états intérieurs (DU BOS, Journal, 1923, p. 338). Les partisans de la génération spontanée (...) seront désormais tenus de dire qu'ils préfèrent imputer la naissance de la vie aux débris amorphes (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 111) :
1. Aussi faut-il sans doute imputer au contact de l'hellénisme la pénétration (...) de la spatialité du monde (...) à l'intérieur de l'hébraïsme.
VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 202.
B. — Vx, littér. [Constr. avec à/pour + subst.]
1. Attribuer comme tel ou tel quelque chose à quelqu'un. Ne m'imputer pas à crime un moment d'oubli (Ac. 1935). Sentez-vous combien (...) le silence de notre dévouement pouvait nous être imputé à crime? (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 58). Saint François de Sales n'a pas été pour nous, cependant, une trop longue digression, et ne saurait nous être imputé à hors-d'œuvre (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 279) :
2. Le joli, le gracieux et l'agréable lui devinrent antipathiques. De là une injustice réelle dans plusieurs faits d'appréciation qui lui fut imputée à mauvaise humeur, à parti pris, bien qu'aucune critique ne soit plus intègre et plus sincère que la sienne.
SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 275.
Emploi pronom. réfl. indir. L'Enfer ne peut pas être éternel sans que Dieu se nie lui-même, et ne s'impute à crime et maléfice la Création de l'homme et de l'univers (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 374).
2. Mettre quelque chose sur le compte de quelque chose. Imputer à négligence, à oubli (Ac.). Mais imputant à bonne fortune tout ce que j'ai pu rencontrer dans notre français d'expressions qui représentaient assez bien le grec de mon auteur (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1807, p. 758). Lorsque chacun fut retourné à son logement (...) il y eut un orage si épouvantable, que presque toutes les tentes du camp royal furent renversées. Ce malheur fut imputé à mauvais présage par beaucoup de personnes (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 173).
C. — FIN. Imputer sur, à. Imputer une dépense sur un budget; recettes à imputer; imputer une somme sur un compte. Les paiements que fait un débiteur doivent être imputés sur les dettes qui lui sont le plus à charge (Ac.). Si le pupille a quelque bien (...) l'administration de ses biens (...) passera au tuteur officieux, qui ne pourra néanmoins imputer les dépenses de l'éducation sur les revenus du pupille (Code civil, 1804, art. 365, p. 68). Quant aux pensions, M. le Ministre de la guerre ne sachant sur quel fonds les imputer, porta la somme des 250 000 fr. dans son budget de 1818 (CHATEAUBR., Mél. hist., 1827, p. 377). La seconde section (...) reçoit (...) le montant des amortissements imputés aux charges de fonctionnement (Admin. Postes et Télécomm., 1964, p. 14).
Emploi pronom. passif. Être imputé sur le/au compte (de quelque chose). Les sociétés houillères ouvrent-elles sagement un compte (...) au débit duquel s'imputent les frais de toutes sortes (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 236). Les dépenses qui ne sont pas aussi spécifiquement liées à l'accroissement du potentiel de production s'imputeront à la première section (Admin. Postes et Télécomm., 1964, p. 13).
Prononc. et Orth. : [], (il) impute []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 2e moitié du XIIIe s. emputer trans. « accuser, attribuer (à quelqu'un) une chose digne de blâme » (RUTEBEUF, Le Testament de l'âne, 63 ds Œuvres complètes, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 301); mil. XIVe s. [ms.] imputer (Isopet, I, Fable XIV, 33, éd. J. Bastin, t. 2, p. 225); b) av. 1628 « attribuer (quelque chose) à quelqu'un, sans idée de blâme ou avec éloge » (MALHERBE, Traité des bienfaits à Sénèque, II, 23 ds LITTRÉ); 2. 1370-72 imputer à mal (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 182, 3); 3. a) 1587 « porter (quelque chose) au compte de quelqu'un, en déduction de ce qu'il doit » (au fig.) (DU VAIR, Oraison funèbre, éd. R. Radouant, p. 14, 380); b) 1636 « porter en compte, appliquer à un compte déterminé » (MONET). Empr. au lat. de l'époque imp. imputare « porter en compte; mettre en ligne de compte, faire valoir; attribuer ». Fréq. abs. littér. : 393. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 905, b) 269; XXe s. : a) 317, b) 560.

imputer [ɛ̃pyte] v. tr.
ÉTYM. V. 1361; emputer, XIIIe; lat. imputare « porter au compte », de im- (2. In-), et putare au sens de « compter ».
Littéraire, didactique ou style soutenu.
———
I Imputer à : mettre (qqch.) sur le compte de (qqn). Attribuer (cit. 18).
1 Imputer une action à quelqu'un, c'est la lui attribuer comme à son véritable auteur, la mettre, pour ainsi parler, sur son compte, et l'en rendre responsable.
Dict. de Trévoux (1771), art. Imputer.
1 (V. 1398). Attribuer (à qqn une chose digne de blâme). Attribuer (cit. 11); accuser, charger (de). || Imputer un crime, une faute, une mauvaise action à qqn (→ 1. De, cit. 48; 1. faux, cit. 56; 2. fourgon, cit. 2). || Attaquer qqn en lui imputant des fautes, des torts ( Incriminer). || On lui impute cette erreur.Imputer à un écrivain un livre condamnable (cit. 4).
2 La faute à votre amant doit-elle être imputée ?
Molière, Tartuffe, II, III.
3 Seigneur, je crois surtout avoir fait éclaterLa haine des forfaits qu'on ose m'imputer.
Racine, Phèdre, IV, 2.
4 (…) je ne veux pas (…) vous imputer mon malheur, et je n'en accuse que moi (…)
A. R. Lesage, le Diable boiteux, V.
5 On lui attribuait (au spéculateur Foulon) une parole cruelle : « S'ils ont faim, qu'ils broutent l'herbe (…) Patience ! que je sois ministre, je leur ferai manger du foin, mes chevaux en mangent » (…) On lui imputait encore ce mot terrible : « Il faut faucher la France. »
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, II.
6 Ce qu'il y a de plus singulier, c'est que ces savants sont d'une sincérité parfaite. Leur imputer la moindre mauvaise foi serait les calomnier.
Fustel de Coulanges, Questions contemporaines, p. 16.
7 L'imagination populaire a besoin de personnes vivantes auxquelles elle puisse imputer ses maux et sur lesquelles elle puisse décharger ses ressentiments (…)
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. III, p. 20.
8 Ainsi bâti, Flick se savait hideux comme déjà il se savait imbécile, et il imputait à tout le monde la responsabilité de cette double disgrâce.
Courteline, le Train de 8 h 47, I, II, p. 20.
9 Cependant, sous ses artifices, Necker avait caché d'énormes trous. Son successeur Joly de Fleury révéla la vérité : c'est à lui qu'on imputa le déficit. Il tomba à son tour (…)
J. Bainville, Hist. de France, XV, p. 311.
Pron. (Passif). || De tels forfaits ne s'imputent pas à la légère (→ Avérer, cit. 2).(Récipr.). || S'imputer mutuellement des fautes.
Par ext. || Imputer qqch. à qqch. : rendre (qqch.) responsable de… || Imputer un malheur à l'influence, à l'action de qqn; l'imputer à la malchance, au hasard.
10 Telle était son habileté que (…) lorsqu'il était vaincu, on ne pouvait en imputer la faute qu'à la fortune.
Fléchier, Oraison funèbre de Turenne.
11 Cependant, loin d'imputer la mort du chanoine à la boisson et aux saignées, il sortit en disant d'un air froid qu'on ne lui avait pas tiré assez de sang ni fait boire assez d'eau chaude.
A. R. Lesage, Gil Blas, II, II.
12 (…) une lettre injurieuse dans laquelle il imputait à mon influence occulte le rejet de son travail (…)
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. I, p. 4.
2 Vx (langue class.). Attribuer (à qqn qqch. de louable, de favorable).REM. Ce sens, disparu du dictionnaire de l'Académie (l'édition de 1835 ne le mentionne plus), est abondamment illustré dans Littré.
13 Ils voudraient bien, s'ils pouvaient, imputer à leur mérite ce qu'ils doivent à l'assistance de leur ami.
Malherbe, Traité des bienfaits de Sénèque, II, 23.
14 Mais je sais que chacun impute, en pareil cas,
Son bonheur à son industrie (…)
La Fontaine, Fables, VII, 14.
15 Le croirai-je, Seigneur, qu'un reste de tendresseVous fasse ici chercher une triste princesse ?Ou ne dois-je imputer qu'à votre seul devoirL'heureux empressement qui vous porte à me voir ?
Racine, Andromaque, II, 2.
(1541). Relig. Mettre au compte de l'homme, attribuer à l'homme (les mérites de Jésus-Christ). || « La justice de Jésus-Christ qui nous était imputée » (Bossuet), dont les mérites nous étaient attribués.
3 (Av. 1628). Vx. Attribuer (qqch. à qqn) sans idée de blâme ni d'éloge. || Imputer une idée, un sentiment à quelqu'un (→ Auteur, cit. 5, Corneille). || Imputer des vers à un auteur (→ Acrostiche, cit. 2, Voltaire).
16 Ils diront qu'on impute un faux nom à Léonce.
Corneille, Héraclius, III, 4.
17 Vous m'imputez (…) un poème sur la religion naturelle. Je n'ai jamais fait de poème sous ce titre. J'en ai fait un, il y a environ trente ans, sur la Loi naturelle, ce qui est très différent.
Voltaire, Lettre à l'abbé Cogé, 3155, 27 juil. 1767.
4 (V. 1370, Oresme : imputer à mal). Vieilli ou littér. || Imputer à, (suivi d'un nom sans article). Considérer (l'action que l'on impute) comme… || Imputer qqch. à crime (Corneille; → Capital, cit. 2), à faiblesses (Bossuet), à forfait (Corneille), à lâcheté (Voltaire). || Imputer à négligence, à oubli (Académie). || Imputer à…, à qqn. || On lui impute à crime d'avoir fait cela. || On lui impute à erreur de… → ci-dessous, cit. 22. — Pron. || S'imputer qqch. à crime, à péché (→ Bagatelle, cit. 7; et ci-dessous cit. 20, 21).Vx. || Imputer à gloire (Bossuet).
18 (…) une action qui fut imputée à grandeur de courage par ceux qui en furent les témoins.
Corneille, le Cid, Avertissement.
19 Je crains, Sire, dit-il, qu'un rapport peu sincère
Ne m'ait à mépris imputé
D'avoir différé cet hommage;
Mais j'étais en pèlerinage (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 3.
20 Je m'imputais à honte, et presque à crime, le silence qui régnait trop souvent à la cour d'un vieux bourgeois despote et ennuyé tel qu'était M. Daru le père.
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 39.
21 (…) il répondit d'abondance de cœur aux questions empressées de Julien, puis s'arrêta tout court, désolé d'avoir toujours du mal à dire de tout le monde, et se l'imputant à péché.
Stendhal, le Rouge et le Noir, IV.
22 Vous m'imputez à erreur d'avoir avancé que vous n'auriez pris que sur le tard la détermination d'écrire vos mémoires.
F. Porché, Lettre à Gide, in Gide, Corydon, Appendice, p. 200.
Vx. || Imputer pour crime (Corneille), pour une faute (Domat). || Imputer (qqch.) comme un crime.
23 (…) un manque d'imagination m'a été imputé comme un crime (…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Manuscrit trouvé dans une bouteille ».
(1636). Vx. || Imputer à qqn de (suivi de l'inf.).
(1688). || Imputer… que (suivi de l'indic.). Reprocher.
24 Endurer que l'Espagne impute à ma mémoireD'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Corneille, le Cid, I, 6.
25 Imputer à de telles gens qu'ils sont soumis par faiblesse (c'est) vouloir obscurcir la vérité même (…)
Bossuet, Hist. des variations, 5e avertissement, §16.
———
II (1587, « porter au compte de qqn en déduction »; sens mod., 1636). Dr., fin. Porter en compte, appliquer à un compte déterminé. Imputation (II.); affecter, appliquer (à), porter. || Imputer un paiement sur telle ou telle dette. || L'avancement d'hoirie doit être imputé sur la quotité disponible, sur la part de l'héritier. || Imputer les revenus sur les intérêts et le capital d'une créance (→ Antichrèse, cit. 2). || Imputer une dépense sur les frais généraux, sur un chapitre du budget.
26 (…) à convaincre ses associés de la nécessité d'épargner un temps aussi précieux que le sien, et à faire imputer son équipage sur les frais généraux du journal.
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 124.
27 (…) savoir s'il fallait imputer les frais d'hôpital au budget de la ville (…)
Camus, la Peste, p. 123.
CONTR. Excuser; disculper, laver (d'une accusation).
DÉR. Imputable.

Encyclopédie Universelle. 2012.