immoral, ale, aux [ i(m)mɔral, o ] adj. ♦ (Personnes) Qui viole les principes de la morale établie. Homme foncièrement immoral. ⇒ corrompu, débauché, dépravé; amoral.
♢ (Choses) Contraire à la morale, aux bonnes mœurs. Conduite immorale. ⇒ honteux. Doctrines immorales. Ouvrages immoraux. ⇒ licencieux, obscène, scandaleux. Film immoral. « La littérature, qu'on accuse tant d'immorale hardiesse » (Barbey). Ce serait immoral de faire cela. — Adv. IMMORALEMENT , 1836 .
⊗ CONTR. Honnête, moral, vertueux.
● immoral, immorale, immoraux adjectif Qui viole les principes de la morale établie par sa conduite, sa pensée : Cet homme est profondément immoral. Qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs : Film immoral. ● immoral, immorale, immoraux (citations) adjectif Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde Dublin 1854-Paris 1900 Les livres que le monde appelle immoraux sont ceux qui lui montrent sa propre ignominie. The books that the world calls immoral are books that show the world its own shame. Le Portrait de Dorian Gray Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde Dublin 1854-Paris 1900 Il n'existe pas de livre moral ou immoral. Un livre est bien écrit ou mal écrit, c'est tout. There is no such thing as a moral or an immoral book. Books are well written, or badly written. That is all. Le Portrait de Dorian Gray, Préface ● immoral, immorale, immoraux (difficultés) adjectif Sens Ne pas confondre ces deux mots souvent employés l'un pour l'autre dans la langue courante. 1. Amoral = qui est étranger à la morale, qui ne prend pas la morale en considération. Pour être impartial, l'observateur des mœurs doit être amoral. 2. Immoral = contraire à la morale. « Cela devenait immoral d'encourager ainsi le vice »(E. Zola). ● immoral, immorale, immoraux (synonymes) adjectif Qui viole les principes de la morale établie par sa...
Synonymes :
- corrompu
- cynique
- dépravé
- dévergondé
- dévoyé
- vicieux
Qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs
Synonymes :
- dissolu
- grivois
- impur
- indécent
- leste
- obscène
Contraires :
- moral
immoral, ale, aux
adj. Qui viole les règles de la morale. Un homme, un livre immoral.
⇒IMMORAL, -ALE, -AUX, adj.
A. — [En parlant d'une pers.] Qui a une conduite contraire aux principes de la morale. Synon. corrompu, cynique, débauché, dépravé, dévergondé, dévoyé, impur, vicieux. Si le cœur des mortels se montrait à découvert, on ne ferait peut-être pas un pas dans la société sans rencontrer un être corrompu ou un homme immoral (GUILBERT DE PIXER., Coelina, 1801, II, 9, p. 37). Un homme si décidé, si dur, si brutal, si parfaitement immoral qu'il en recevait une sorte de pureté, d'intégrité (CAMUS, Requiem, 1956, 2e part., 4e tabl., p. 880).
— En partic. [En parlant d'un artiste ou d'un auteur] Dont les productions sont contraires à la morale. Vos regards se seraient détournés avec dégoût de l'auteur immoral, et votre conscience n'aurait pas attendu, pour se soulever, les syllogismes d'un orateur (COURIER, Pamphlets pol., Procès, 1821, p. 111).
— Emploi subst. Les immoraux et les athées, ce sont ces hommes, fermés à tous les airs venant d'en haut (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 78).
♦ Les Immoraux. Partisans de Robespierre (ainsi nommés par les partisans de Danton). [Les résultats] des Jacobins ou ceux des Immoraux auraient-ils été supérieurs? (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 867).
B. — [En parlant d'un inanimé] Qui est contraire à la morale ou aux bonnes mœurs. Synon. déréglé, dissolu, honteux, inconvenant, indécent, licencieux, malsain, obscène :
• ... la plupart des gens, quand ils n'avaient pas entièrement déserté leurs devoirs religieux, ou quand ils ne les faisaient pas coïncider avec une vie personnelle profondément immorale, avaient remplacé les pratiques ordinaires par des superstitions peu raisonnables.
CAMUS, Peste, 1947, p. 1397.
— En partic. [En parlant d'une production littér. ou artistique] Qui est contraire à la morale ou aux bonnes mœurs (dans sa forme ou dans son contenu). Les livres obscènes ne sont même immoraux que parce qu'ils manquent de vérité (FLAUB., Corresp., 1876, p. 285). On était las des ouvrages sans moralité, je ne veux pas dire des ouvrages immoraux, mais des livres qui ne prouvent rien (BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913, p. 183).
Prononc. et Orth. : [im(m)], masc. plur. [-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. [Av. 1662 « contraire à la morale » (PASC. ds BESCH. 1845)]; 1770 (RAYNAL, Hist. phil., XIX, 6, éd. 1780 ds LITTRÉ). Dér. de moral; préf. in-1 négatif; cf. l'angl. immoral (1660 ds NED). Fréq. abs. littér. : 385. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 662, b) 516; XXe s. : a) 621, b) 421.
DÉR. Immoralement, adv. D'une façon immorale. Je suis sans cesse sur le point d'envoyer immoralement au diable soit l'Académie des sciences morales qui m'a imposé cette grande tâche, soit la politique qui m'empêche de la remplir (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1843, p. 60). — [im(m)]. — 1re attest. 1836 (Ac. Suppl.); de immoral, suff. -ment2.
BBG. — BARB. Loan-words 1921, p. 259. - FREY 1925, pp. 202-203. - GOHIN 1903, p. 281. - UNDHAGEN (L.). Morale et les autres lexèmes formés sur le radical moral-. Lund, 1975, p. 174.
immoral, ale, aux [i(m)mɔʀal, o] adj.
ÉTYM. V. 1660, Pascal; en parlant des personnes, n'est attesté qu'en 1770, Raynal; de im- (→ 1. In-), et moral.
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1 (Personnes). Qui viole les principes de la morale, agit de manière contraire à la morale, à une morale donnée. || Un homme, un être immoral, foncièrement immoral. ⇒ Corrompu, dépravé, vicieux (→ Courtisane, cit. 3). || Des gens immoraux, sans foi ni loi. || Rendre immoral. ⇒ Démoraliser. || Immoral avec affectation. ⇒ Cynique. || Il est amoral, mais non pas immoral. — N. m. (Fin XIXe). || L'immoral et l'amoral (cit. 2). — Les Immoraux, nom donné par les partisans de Robespierre aux Dantonistes.
1 Le soir du 21, aux Jacobins, il (Robespierre) assura froidement (…) qu'il n'y avait plus de fanatisme que celui des hommes immoraux, soudoyés par l'étranger pour donner à notre Révolution le vernis de l'immoralité.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., XIV, IV.
2 (Choses). Contraire à la morale. || Existence (cit. 26), conduite immorale. ⇒ Déréglé, honteux. || Actions, choses immorales (→ Approuver, cit. 14). ⇒ Malhonnête, malpropre. || Le caractère immoral du haschisch (cit. 7). Opinions, conceptions, doctrines immorales (→ Conduire, cit. 28). || Écrits, ouvrages immoraux (→ Hardiesse, cit. 19). || C'est immoral, profondément immoral (→ Humaniser, cit. 10). || Il est immoral de…
2 Dans le système de la révolution française, ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire. La faiblesse, les vices, les préjugés sont le chemin de la royauté.
Robespierre, Discours du 7 févr. 1794.
3 Beaucoup de bons esprits blâment la démission de biens, qu'ils regardent comme immorale, car ils l'accusent de détruire les liens de famille (…)
Zola, la Terre, I, II.
3 Spécialt (dans le domaine des mœurs sexuelles). Contraire aux « bonnes mœurs ». ⇒ Impur, licencieux, obscène. || Un homme immoral et débauché. ⇒ Dépravé, dévergondé, vicieux. || Une conduite immorale et scandaleuse. — REM. Cette connotation spéciale du mot tend à vieillir, du fait de l'évolution des mœurs.
4 Il s'agissait, en 1834, de distinguer les ouvrages sciemment immoraux, dont l'obscénité était la raison d'être, de ceux où, pour des raisons de sujet, quelques scènes pouvaient sembler osées, certains détails scabreux, mais qui restaient des œuvres d'art.
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CONTR. Honnête, moral, vertueux.
DÉR. Immoralement, immoralisme, immoraliste, immoralité.
Encyclopédie Universelle. 2012.