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corrompu

corrompu, ue [ kɔrɔ̃py ] adj.
• de corrompre
1Vx Altéré, en décomposition.
2Fig. Goût, jugement corrompu. 1. faux, mauvais.
(Moral) plus cour. Une jeunesse corrompue. dépravé, dissolu. « La nature des hommes est corrompue et déchue de Dieu » (Pascal). 1. bas, mauvais, vil. « La société était corrompue et impudente » (Sand).
3Qu'on a corrompu, qu'on peut corrompre (II, 2o). pourri, prévaricateur, fam. ripou, vénal, vendu. Des dirigeants corrompus. Juge corrompu.
⊗ CONTR. 1. Frais. Pur, vertueux; intègre.

corrompu, corrompue nom Personne dépravée.

corrompu, ue
adj.
d1./d Altéré par décomposition.
d2./d Fig. Dépravé. âme corrompue.
d3./d Qui s'est laissé corrompre (sens 3) ou que l'on peut corrompre. Fonctionnaire corrompu.

⇒CORROMPU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de corrompre.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une substance matérielle (cf. corrompre I A)] Chair, viandes corrompue(s); vin corrompu. Ces matières à demi corrompues (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 27). Des eaux corrompues, des eaux mortes (PÉGUY, Porche myst., 1911, p. 274).
B.— Au fig.
1. Altéré dans sa valeur (cf. corrompre II A).
a) [Correspond à corrompre II A 1] Civilisation, société corrompue; monde, temps corrompu(s). Une apothéose de luxe magnifique et corrompu (MAUPASSANT, Contes et nouv., t. 1, Avent. paris., 1881, p. 762). Le printemps est là, printemps de Paris, un peu poitrinaire, un peu corrompu, vite lassé (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 228) :
1. Il n'y eut jamais de conquêtes durables que celles de la civilisation dans sa vigueur sur la barbarie, ou celles des peuples neufs sur la civilisation corrompue et mourante : ...
LAMENNAIS, De la Religion, 1826, p. 213.
b) [Correspond à corrompre II A 2] Goût, instincts, style corrompu(s). Un système de vérités corrompues et déplacées (J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 319). De cet auteur d'un talent très réel mais très corrompu (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Voy. Fr. 1896, p. 111).
c) [Correspond à corrompre II A 3] Langue corrompue; latin, mot corrompu. Balbutiant un patois corrompu (VIOLLET-LE-DUC, Entret. archit., t. 2, 1872, p. 180). Des textes de plus en plus mutilés et corrompus (MAETERL., G. secret, 1921, p. 40).
2. Dénaturé dans sa valeur morale (cf. corrompre II B).
a) [Correspond à corrompre II B 1] Jeunesse corrompue; hommes, peuples corrompus. Les plus vils et les plus corrompus de tous les hommes (ROBESP., Discours, Sur le marc d'argent et les journées d'ouvriers, t. 7, 1791, p. 166). On se prit d'amour pour les sauvages. On se sentait vieux et corrompus; on les croyait innocents et jeunes (A. FRANCE, Génie latin, 1909, p. 202).
Emploi subst. Un peu plus grasse, elle [Miss Néant] eût perdu cet attrait à demi morbide, que mon imagination de corrompu préférera toujours à la banale et brutale santé (BOURGET, Profils perdus, 1884, p. 277).
En partic. Qui s'est laissé acheter. Député, fonctionnaire, juge corrompu :
2. ... vous n'aurez par là que des ministres corrompus et avides, semblables à ces esclaves mutilés qui gouvernaient le Bas-Empire et qui vendaient tout, se souvenant d'avoir eux-mêmes été vendus.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 33.
b) [Correspond à corrompre II B 2] Conscience, nature corrompue; un cœur si corrompu. Un homme très méprisable de caractère et de mœurs très corrompues (CONSTANT, Cahier rouge, 1830, p. 16). J'ai appris avec intérêt que j'avais un esprit corrompu (GREEN, Journal, 1945, p. 205).
Rare. [En parlant d'une action physique] Elle [Salomé] n'était plus seulement la baladine qui arrache à un vieillard, par une torsion corrompue de ses reins, un cri de désir et de rut (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 74).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Fréq. abs. littér. :721. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 048, b) 706; XXe s. : a) 671, b) 536.

Encyclopédie Universelle. 2012.