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ignominie

ignominie [ iɲɔmini ] n. f.
• 1468; lat. ignominia
1Déshonneur extrême causé par un outrage public, une peine, une action infamante. honte, infamie, opprobre. Se couvrir d'ignominie.
2Caractère de ce qui déshonore. Ignominie d'une condamnation.
3(XVIIe) Une ignominie : action ignominieuse. ⇒ turpitude. S'abaisser aux pires ignominies.
⊗ CONTR. Gloire, honneur, noblesse.

ignominie nom féminin (latin ignominia) Degré extrême du déshonneur ou de l'indignité, résultant d'un outrage public, d'une condamnation ou d'une action infamante : Il s'est couvert d'ignominie pendant la guerre. Caractère de ce qui est une cause de déshonneur ou d'indignité pour quelqu'un : Connaître l'ignominie de la prison. Action déshonorante, dégradante pour son auteur : Cette accusation, c'est une ignominie !ignominie (synonymes) nom féminin (latin ignominia) Degré extrême du déshonneur ou de l'indignité, résultant d'un outrage...
Synonymes :
- avilissement
- déchéance
- dégradation
- déshonneur
- honte
- indignité
- infamie
- opprobre
Caractère de ce qui est une cause de déshonneur ou...
Synonymes :
- abjection
- bassesse
- flétrissure
Action déshonorante, dégradante pour son auteur
Synonymes :
- affront
- avanie
- injure
- insulte
- turpitude
- vilenie

ignominie
n. f.
d1./d Grand déshonneur, infamie. être couvert d'ignominie.Syn. opprobre.
d2./d Caractère de ce qui est déshonorant. L'ignominie d'une accusation.
d3./d Procédé, action infamants. Souffrir de grandes ignominies.

⇒IGNOMINIE, subst. fém.
A. — Au sing.
1. Grand déshonneur (infligé par un jugement social, formel ou implicite), état de dégradation, de déchéance sociale. Synon. infamie, opprobre. Acte, marque d'ignominie; être couvert d'ignominie; être exposé à l'ignominie; vivre dans l'ignominie. La Grèce ignorait nos préjugés aristocratiques, qui frappent d'ignominie quiconque exerce une profession manuelle, et l'excluent de ce qu'on peut appeler le monde distingué (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 395). Le petit Jean-François connut alors les tristesses réservées aux enfants des familles qui tombent, l'ignominie où chaque jour on enfonce davantage, l'éternel regret du temps où l'on était encore quelque chose (THARAUD, Trag. de Ravaillac, 1913, p. 14) :
1. La fadeur de la fausse bonne renommée met en appétit de honte. On dédaigne tant les hommes qu'on voudrait en être méprisé. Il y a de l'ennui à être estimé. On admire les coudées franches de la dégradation. On regarde avec convoitise la turpitude, si à l'aise dans l'ignominie.
HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 213.
P. méton. Caractère de ce qui cause de l'ignominie, de ce qui est dégradant. L'ignominie d'une condamnation, d'un châtiment. Ces douleurs, Il [le Christ] les a senties de telle sorte que l'ignominie de son supplice et l'angoisse de sa mort physique n'ont été que la faible image de l'angoisse de son âme (MONOD, Sermons, 1911, p. 200).
2. Caractère de bassesse extrême, de vilenie morale (d'une personne ou d'un acte). Ils ont proclamé la noblesse morale de la dureté et l'ignominie de la charité (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 173) :
2. On nous a reproché d'autre part, de souligner l'ignominie humaine, de montrer partout le sordide, le louche, le visqueux, et de négliger un certain nombre de beautés riantes, le côté lumineux de la nature humaine...
SARTRE, Existent., 1946, p. 10.
P. anal. Caractère hideux, répugnant (d'une chose). L'auteur [Zola] relève l'ignominie de sa conception par je ne sais quelle sombre apothéose qui fait planer sur tout Paris une Nana impersonnelle (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 256). Je me rends compte (...) combien un prêtre intelligent peut être incompréhensif dès qu'il s'agit d'art. Je lui parle de l'ignominie monumentale de Lourdes; il ne s'en était jamais aperçu (HUYSMANS, Foules Lourdes, 1906, p. 149).
B. — Au sing. et au plur.
1. Action, parole basse et déshonorante. Voyez comme on traite cet homme après tant de services, c'est une ignominie (Ac. 1935). Nous vivons dans un âge fréquent en lâchetés, abondant en ignominies, fertile en crimes (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 56). Le discours par où s'achevait la promenade comportait généralement, en effet, quelque ignominie bien frappée, qui souffletait tout ensemble sur nos joues de soldats vaincus la vérité, la décence et la patrie (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 155).
2. Chose d'une laideur ou d'une saleté répugnante. Nous le suivîmes à sa boutique où nous choisîmes deux costumes, de singes, je crois (...); deux ignominies en tout cas, deux saletés rongées de vermine et d'usure (COURTELINE, Linottes, Pendule, 1890, I, p. 182). Je ne permets pas que vous avilissiez la beauté du monde, en mettant dans le même panier les saintes harmonies et les ignominies (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 434).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1475 (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 119 : Depuis... monta de ignominie a grant gloire); 1572 (AMYOT, Alc., 59 ds LITTRÉ : a la honte et ignominie des Athéniens); 1587 (LA NOUE, Disc. polit. et milit., XXVI, 1, p. 695 ds HUG. : irritez d'une telle ignomenie). Empr. au lat. ignominia « deshonneur, tache, honte ». Fréq. abs. littér. : 391. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 383, b) 404; XXe s. : a) 1 229, b) 378.

ignominie [iɲɔmini] n. f.
ÉTYM. V. 1460; lat. ignominia « déshonneur », de 1. in-, et gnomen, anc. forme de nomen « nom ».
Littéraire ou style soutenu.
1 Déshonneur extrême, causé par un outrage public, une peine, une action infamante. Abjection, déshonneur, honte (cit. 5), infamie, opprobre (→ Assiéger, cit. 11). || Plein d'ignominie. Ignominieux. || Tomber, verser dans l'ignominie (→ Église, cit. 9). || Se couvrir d'ignominie. || S'exposer à l'ignominie. || Traîner qqn dans l'ignominie. Fange. || Châtiment qui imprime une grande ignominie sur le coupable (→ Effigie, cit. 6). Flétrissure. || Être traité avec ignominie. Ignominieusement. || L'ignominie du forçat. Dégradation.Caractère de ce qui déshonore. || L'ignominie d'une condamnation, d'un crime. || L'ignominie d'une telle conduite. Bassesse, turpitude.Par métaphore. || L'ignominie des âmes privées de la grâce (→ Apologie, cit. 4).
1 Mais, quant à la couardise, il est certain que la plus commune façon est de la châtier par honte et ignominie.
Montaigne, Essais, I, XVI.
2 (…) j'en veux à genoux souffrir l'ignominie,Comme une honte due aux crimes de ma vie.
Molière, Tartuffe, III, 6.
3 Qu'est-ce donc ici qui l'humilie, et de quoi a-t-il (Jésus) plus de honte ? est-ce d'avoir à subir un châtiment qui ne convient qu'aux esclaves ? En consentant à prendre la forme d'un esclave, il a consenti à en porter toute l'ignominie.
Bourdaloue, Exhortation sur la flagellation de J.-C., I.
4 N'espérez pas pouvoir être heureux si j'étais déshonorée, ni pouvoir, d'un œil satisfait, contempler mon ignominie et mes larmes.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, Lettre XI.
5 Ne te suffit-il pas de m'avoir tourmentée, dégradée, avilie  (…) dans ce séjour de ténèbres où l'ignominie m'a forcée de m'ensevelir, les peines sont-elles sans relâche, l'espérance est-elle méconnue ?
Laclos, les Liaisons dangereuses, CLXI.
6 (…) il y aura quelqu'un qui aura ta casaque rouge, qui portera ton nom dans l'ignominie et qui traînera ta chaîne au bagne !
Hugo, les Misérables, I, VII, III.
2 Une, des ignominies. a Acte, situation qui cause l'ignominie. Affront; → Cabale, cit. 3. || Les ignominies que la guerre (cit. 35) procure à l'humanité ( Honte). || On l'a chassé comme un chien, quelle ignominie !
7 Un homme tel que moi voit sa gloire ternie,Quand il tombe en péril de quelque ignominie (…)
Corneille, Horace, V, 2.
8 Seule dans son palais la modeste JunieRegarde leurs honneurs comme une ignominie.
Racine, Britannicus, II, 2.
9 Il vit tranquillement dans les ignominies,Simple jésuite et triple gueux.
Hugo, les Châtiments, IV, VII.
b Action ignoble. Turpitude. || Tolérer les ignominies de qqn (→ Félonie, cit. 1). || Commettre une ignominie. || S'abaisser aux pires ignominies.
CONTR. Gloire, grandeur, honneur, noblesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.