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insulte

insulte [ ɛ̃sylt ] n. f.
• 1535; insult « attaque » 1380; n. m. jusqu'au XVIIe; bas lat. insultus
1Acte ou parole qui vise à outrager ou constitue un outrage. affront, injure , offense. C'est la pire insulte qu'on puisse lui faire. Adresser des insultes à qqn. grossièreté, invective. Ressentir, prendre qqch. comme une insulte. déshonneur, indignité. Endurer, supporter; mépriser les insultes.
2 Par ext. C'est une insulte à son honneur, à sa douleur. atteinte, outrage. Fig. Ce raisonnement est une insulte au bon sens ( défi) .

insulte nom féminin (de insulter) Parole ou acte qui offense, qui blesse la dignité : Proférer des insultes. Sa conduite est une insulte. Ce qui constitue une grave atteinte à quelque chose : Une insulte au bon sens.insulte (citations) nom féminin (de insulter) Claude Debussy Saint-Germain-en-Laye 1862-Paris 1918 De tout temps la beauté a été ressentie par certains comme une secrète insulte. Monsieur Croche, antidilettante Gallimardinsulte (synonymes) nom féminin (de insulter) Parole ou acte qui offense, qui blesse la dignité
Synonymes :
- injure
- insolence
- invective
- offense
- outrage
- sottises (familier)
Ce qui constitue une grave atteinte à quelque chose
Synonymes :
- affront
- atteinte
- défi

insulte
n. f. Parole ou action volontairement offensante.
|| Fig. Une insulte au bon sens.

⇒INSULTE, subst. fém.
A. — Vx. Attaque armée (contre quelque chose ou quelqu'un) généralement menée par surprise. Synon. assaut, attaque. Mettre un poste à l'abri de toute insulte (Ac. 1835, 1878). Les assiégés (...), n'ayant pas prévu cette insulte, n'avaient rien aux remparts du midi (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 413). On touchait aux bois où Galagan avait annoncé qu'on se trouverait hors d'insulte (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 45) :
En ce qui concernait la protection de la région Lille-Tourcoing exposée aux insultes de la cavalerie allemande, je fis demander au ministre...
JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 291.
Au fig., gén. au plur. Coups répétés. Synon. assauts. Les insultes de l'hiver. Ma maison devient (...) mon musée personnel où je reprends le goût de vivre malgré les insultes de l'âge (LA VARENDE, Amour sacré, 1959, p. 543).
B. — 1. Paroles ou attitude (interprétables comme) portant atteinte à l'honneur ou à la dignité de quelqu'un (marquant de l'irrespect, du mépris envers quelque chose). Synon. injure, offense. Dire des insultes à qqn; éclater en insultes contre qqn; accueillir qqn par des insultes; en venir aux insultes. Faire insulte à qqn; il a reçu une cruelle insulte (Ac.). — (...) Tiens, tu mourras sans confession, vilain damné, qui n'a pas communié cette année. Cette insulte irrita le Chouan au point de le faire pâlir (BALZAC, Chouans, 1829, p. 49). Ce geste lui apparut comme une insulte à l'amitié (RADIGUET, Bal, 1923, p. 113). — Gérard, mon vieux, disait Paul entre ses lèvres, n'écoute pas cette typesse... Elle nous embête. Élisabeth bondit sous l'insulte : — Typesse! eh bien, mes types, débrouillez-vous. Soigne-toi tout seul (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 30).
[Détermine un subst. désignant un acte] Lettre d'insulte. — Zinzolina, dit Sténio d'un ton d'insulte et de mépris, l'air qu'on respire ici est infect (SAND, Lélia, 1833, p. 249). Le valet demeura stupide, les trois paysans s'en allèrent avec des rires d'insulte, des moqueries, lâchées très haut (ZOLA, Terre, 1887, p. 157).
2. P. ext. Fait, chose, personne dont l'existence est (interprétable comme) une atteinte à la dignité (de quelqu'un), une marque d'irrespect, de mépris envers quelque chose ou quelqu'un. Synon. injure, offense, outrage. Ce livre est une insulte à la moralité. Qu'est-ce que l'héritage? Une insulte à la justice. Qu'est-ce que la famille? Une insulte aux enfants trouvés (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 52). Notre adolescence qui, déjà, fournit à Frédie l'occasion de réclamer de temps en temps le Gillette de papa. Nos jeunes muscles, nos duvets, nos voix qui muent sont autant d'empiétements, autant d'insultes muettes qu'il faut châtier (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 178). Je déteste sortir habillée dans ce quartier, dit-elle sur un ton d'excuse. Le matin, je traîne en savates, c'est différent; mais à cette heure-ci, dans cette toilette, je suis une insulte (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 341).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1380 masc. insult « soulèvement, sédition » (Procéd. faite contre ceux de Montpellier, Dupuy, I, 172 Richel. ds GDF.); av. 1527 [ms. XVIe s.] id. insulte (D'AUTON, Chron., Richel. 5082, fol. 19 r°, ibid.); b) 1542 id. « attaque » (DEROZIERS, trad. de DION CASSIUS, Hist. rom., L. XLVII, ch. 64 [132 r°] ds HUG.); 1671 fém. insulte (POMEY); 2. 1535 masc. insulte « offense outrageante en paroles ou en actes » (G. AFFAGART, Relation de Terre sainte, p. 100 ds FEW t. 4, p. 730 b); av. 1664 fém. (PERROT D'ABLANCOURT ds RICH. 1680). Sur le genre du mot, v. Rem. sur la lang. fr. de M. de Vaugelas avec notes de Th. Corneille, t. 2 (1687), p. 981, ainsi que la recension de LIVET. Déverbal de insulter; insult est prob. directement empr. au lat. médiév. insultus « assaut, attaque » (av. 1125 ds BLAISE Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér. : 726. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 181, b) 1 055; XXe s. : a) 968, b) 931.

insulte [ɛ̃sylt] n. f.
ÉTYM. 1535; insult « attaque », 1380; n. m. jusqu'au XVIIe; bas lat. insultus, du lat. class. insultum, supin de insilire.
1 Vx. Agression. Spécialt. Attaque militaire. || « Une place exposée aux insultes de l'ennemi » (Littré).REM. Ce sens archaïque est encore attesté dans les Mémoires de Joffre (in T. L. F.).
2 (1525). Mod. Acte ou parole qui vise à outrager ou constitue un outrage. Affront, attaque (fig.), injure, offense, outrage; et aussi algarade, aubade (vx), avanie. || Un air de mépris, de dérision, de moquerie était la pire insulte qu'on pût lui faire. || Ils lui ont fait une telle insulte que… (→ Dédire, cit. 6). || Une insulte outrageante (→ Défi, cit. 2). || Adresser, dire des insultes à qqn. Grossièreté, insolence, invective (→ Gronder, cit. 17). || Proférer des insultes. || Jurements, cris et insultes (→ Coup, cit. 16; découler, cit. 1). || Recevoir une insulte. || Ressentir qqch. comme une insulte. Déshonneur, indignité. || Se venger d'une insulte (→ Chatouilleux, cit. 3). || Ne prenez pas cela pour une insulte. || Endurer, supporter; dédaigner, mépriser les insultes (→ Cuirasse, cit. 4; forfanterie, cit. 3).
1 J'ai cette insulte-là sur le cœur (…) Me venir faire, à l'improviste, un affront comme celui-là !… Me traiter de coquin, de fripon, de pendard, d'infâme !
Molière, les Fourberies de Scapin, II, 4.
2 C'était une charitable correction, et non une insulte outrageuse que vous aviez à lui faire.
Bossuet, Sermon pour le mardi 3e semaine de carême, II.
3 (…) je ne veux pas endurer leurs insultes, et je ne manquerai pas le premier qui me manquera.
Rousseau, les Confessions, VII.
4 Il est vrai qu'un écrivain satirique, après avoir outragé les hommes célèbres pendant leur vie, croit réparer ses insultes par les éloges qu'il leur donne après leur mort (…)
d'Alembert, Mélanges littéraires, Éloge, Œuvres, t. IV, p. 535.
5 On l'a souvent vu (le lion) dédaigner de petits ennemis, mépriser leurs insultes et leur pardonner des libertés offensantes (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le lion.
6 Quel déni de justice ! quelle insulte faite aux jeunes illustrations, aux ambitions nées sur le sol !
Balzac, Z. Marcas, Pl., t. VII, p. 740.
7 Tout ce que sa mémoire enflammée par l'alcool contenait de grossièretés, d'obscénités, d'insultes, il le vomissait sur les deux bossus. Ce débordement d'outrages immondes, d'affronts sanglants, de railleries parfois cocasses, déferlait contre la boutique dont le silence exaspérait l'irritation croissante de Pataclé.
H. Bosco, Antonin, p. 58.
3 Une insulte à (qqch.). || C'est une insulte à son courage, à son honneur, à sa pudeur, à sa douleur. Atteinte, outrage (→ Infâme, cit. 6). Fig. || Un tel raisonnement est une insulte au bon sens ( Défi).
Rare (en emploi absolu) :
8 Je déteste sortir habillée dans ce quartier, dit-elle d'un ton d'excuse. Le matin, je traîne en savates, c'est différent; mais à cette heure-ci, dans cette toilette, je suis une insulte.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 341.

Encyclopédie Universelle. 2012.