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vilenie

vilenie [ vil(ə)ni; vileni ] ou vilénie [ vileni ] n. f.
• v. 1200; vilanie 1119; de vilain, avec attract. de vil.
REM. — La prononciation [ vileni ] est due à l'infl. de vilain
1Littér. Action vile et basse. infamie, saleté.
2Caractère vil. « il sent au fond de l'homme la vilenie mieux installée que la noblesse » (Caillois).
⊗ CONTR. Générosité, noblesse.

vilenie nom féminin (de vilain) Littéraire Caractère vil de quelqu'un, d'un comportement. Action ou parole vile, basse et mesquine. ● vilenie (citations) nom féminin (de vilain) Littéraire Guillaume de Lorris Lorris-en-Gâtinais vers 1200-1210-après 1240 et Jean de Meung Meung-sur-Loire vers 1240-Paris 1305 « Vilenie fait les vilains ; C'est pourquoi il n'est pas juste que je l'aime : Le vilain est félon, sans pitié, Sans obligeance et sans amitié. » « Vilenie fait les vilains, Por ce n'est pas drois que je l'ains : Vilains est fel et sanz pitié, Sanz servise et sanz amitié. » Roman de la Rose Commentaire Paroles du dieu d'Amour à Guillaume de Lorris. Voir aussi Jean de Meung, auteur de la seconde partie du Roman de la Rose. Francisco Gómez de Quevedo y Villegas Madrid 1580-Villanueva de los Infantes 1645 La dernière vilenie de l'âme est la crainte de son devoir. La última villanía del ánimo es temer su obligación. La constancia y paciencia del santo Job vilenie (difficultés) nom féminin (de vilain) Littéraire Prononciation [&ph106;&ph93;&ph96;&ph89;&ph98;&ph93;], en prononçant le premier e comme é, ou [&ph106;&ph93;&ph96;&ph98;&ph93;], en ne le prononçant pas. La première prononciation est aujourd'hui beaucoup plus fréquente.

vilenie
n. f. Litt. Action vile.

⇒VILENIE, subst. fém.
A. — Vx ou littér. Ce qui est vil, bas, mesquin. Synon. bassesse, infâmie. Il accumule les preuves de la vilenie de Jean-Jacques (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 302).
En partic., rare. Avarice. Synon. ladrerie. L'idée que le temps est de l'argent est le comble de la vilenie. Le temps est (...) de la classification, de l'ordre, de la perfection (VALÉRY, Tel quel II, 1943, p. 37).
B. — P. méton.
1. Action vile et basse. Voici le vingtième tour de la sorte qu'il me joue. Tu comprendras que je t'en parle longtemps: tu sais qu'aimant beaucoup mes amis, toute vilenie me blesse amèrement (MALLARMÉ, Corresp., 1864, p. 108). Quand le cœur reste fidèle, les vilenies du corps sont peu de chose (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1213).
2. Parole, écrit, discours grossier, injurieux. Synon. injure. Après m'avoir choqué une première fois par ses grossières injures sur la personne que je vénère le plus dans le monde, il a épuisé sur moi toutes les vilenies de la langue (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 560).
Prononc. et Orth.:[vil()ni]. MARTINET-WALTER 1973, 16/17 [-le-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1119 vilanie « action vile et basse » (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 125), forme att. — 1611, COTGR.: villanie; ca 1145 vilenie (WACE, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 982); 2. 1538 vilenie « avarice » (EST., s.v. illiberalitas), qualifié de ,,vx`` par ROB. Dér. de vilain; suff. -ie avec rapprochement sém. de vil; cf. le lat. médiév. villania « bassesse » au XIIe s. ds LATHAM. Fréq. abs. littér.:156. Bbg. ROBREAU (Y.). L'Honneur et la honte. Genève, 1981, pp. 189-194 (s.v. vilanie).

vilenie [vil(ə)ni] n. f.
ÉTYM. V. 1200; vilanie, 1119, sens 2; de vilain, avec attraction de vil.
Vx ou littéraire.
1 (Mil. XIIe). Littér. (Une, des vilenies). Action vile et basse. Infamie (cit. 8), saleté (→ Reprocher, cit. 12). || C'est une vilenie.
Vx. Parole injurieuse, grossière. || Lâcher des insolences et des vilenies. Injure (→ Hésiter, cit. 18).
2 La vilenie. Caractère vil, bas. Abjection, bassesse. || La vilenie de sa conduite.
0 (…) cette honte, qui me fait trembler, de ma vilenie, de mon indignité, de ma sottise, de mon aveuglement (…)
Michel Butor, l'Emploi du temps, p. 265.
3 (1538). Vx. Avarice sordide.
CONTR. Générosité, noblesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.