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fat

fat, fate [ fa(t), fat ] adj. et n. m.
• 1622; « sot » 1534; mot provenç. « sot »; lat. fatuus fatuité
Qui montre sa prétention de façon déplaisante et quelque peu ridicule. content (de soi), fiérot, infatué, plein (de soi-même), poseur, prétentieux, suffisant, vaniteux. Il est un peu fat. « Rien de plus fat qu'un niais » (A. Gide). Un air fat. avantageux. « une attitude à la fois très fate et très gênée » (Alain-Fournier). N. m. Vieilli Personne qui affiche une très haute opinion de soi, sans raison et de manière ridicule. Quel fat ! « Sans être un fat, je me rendais compte que je n'avais rien pour déplaire » (Bourget). ⊗ CONTR. Modeste. ⊗ HOM. poss. Fa.

fat, fate adjectif et nom (ancien provençal fat, sot, du latin fatuus) Littéraire. Vaniteux ; prétentieux. ● fat, fate (difficultés) adjectif et nom (ancien provençal fat, sot, du latin fatuus) Prononciation Le plus souvent [&ph90;&ph85;&ph104;], en faisant entendre le t final, parfois [&ph90;&ph85;], sans faire sonner le t. Emploi Le substantif ne s'emploie qu'au masculin. Seul l'adjectif a une forme féminine, rare mais attestée : « Une attitude à la fois très fate et très gênée »(Alain-Fournier). ● fat, fate (homonymes) adjectif et nom (ancien provençal fat, sot, du latin fatuus) fa nom masculin invariable

fat
adj. m. Prétentieux et vain. Jeune homme fat. Un air fat.
|| n. m. Ce n'est qu'un fat.

⇒FAT, FATE, adj.
A.— Au masc.
1. Vx ou fam. Niais, sot, stupide (ds LITTRÉ, ROB.).
Emploi subst. Je suis un grand fat d'écouter vos sornettes! [dit Eustache à l'escamoteur] (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 217).
2. Médiocre mais très satisfait de soi. (Quasi-)synon. content (de soi), infatué (de sa personne), prétentieux, suffisant, vaniteux :
1. ... ils [Ces hommes qui éprouvent une extrême sensibilité pour l'extérieur] risquent de ressembler aux plus sots, aux plus ridicules, aux plus fats de tous les hommes, à ces Chatterton manqués, à ces jeunes gens de génie méconnus, qui trouvent tout au-dessous d'eux, et anathématisent la société...
RENAN, Avenir sc., 1890, p. 401.
Emploi subst. Les muscadins et les incroyables, jeunes fats du moment dont les cheveux étaient peignés à la mode des têtes coupées (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 320). J'étais alors un fat, très-enflé de mon nom, de ma jeune importance et de mes petits succès de salon (FEUILLET, Rom. j. homme pauvre, 1858, p. 8).
3. Qui se croit irrésistible auprès des femmes. Ponta est un drôle de type... De grands succès l'ont rendu très fat... Il fait la cour à toutes les femmes, il a une façon de les regarder, assez gênante... (BERNSTEIN, Secret, 1913, 2, VII, p. 22).
Emploi subst. Quel fat! Il croit que toutes les femmes veulent se jeter à son cou (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 977) :
2. Ma mère avait eu cette faiblesse de me dire souvent dans mon enfance que j'étais joli garçon. Marianne et mon autre maîtresse me l'avaient répété. Sans être un fat, je me rendais compte que je n'avais rien pour déplaire, ni dans mon visage, ni dans ma tournure.
BOURGET, Disciple, 1889, p. 110.
B.— Au masc. ou parfois au fém. [En parlant de la physionomie, du comportement d'une pers.] Qui manifeste la satisfaction de soi d'un homme médiocre. L'air assuré et fat des hommes que les femmes payent (ZOLA, Argent, 1891, p. 222). Il se tenait les pouces au revers de son veston, dans une attitude à la fois très fate et très gênée (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 169). Toujours le même dogmatisme raide, la même fate confiance en soi (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1918, p. 119).
Prononc. et Orth. :[fat] est la prononc. la plus cour. La prononc. [fa] qui est la prononc. anc. (on rappelle que dans le Misanthrope de Molière fat rime avec combat) n'est qu'une var. proposée ds PASSY 1914, Pt ROB., WARN. 1968, et ds LITTRÉ qui ajoute : ,,Il n'y a aucune raison pour ne pas prononcer fat comme rat, plat, etc.`` Le fém. fate est rare (cf. DUPRÉ 1972, p. 981). Le plur. fats se prononce gén. [fa] (cf. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 421). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1534 adj. « sot » (RABELAIS, I, 21 ds HUG.); 2. 1666 « personne pleine de complaisance pour elle-même » (BOILEAU, Satire, V, 5). Empr. à l'a. prov. fat « sot » (XIIe s. ds LEVY), mod. « fou » (MISTRAL), du lat. class. fatuus « fade; insensé, extravagant ». Fréq. abs. littér. :361. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 991, b) 476; XXe s. : a) 275, b) 268. Bbg. QUEM. DDL t. 2.

fat [fat] ou [fa], fate [fat] adj. et n. m.
ÉTYM. 1534, Rabelais, qui le donne comme languedocien; d'abord « sot », encore au XVIIe; sens mod., 1622; provençal fat « sot », aujourd'hui « fou » → Fada, du lat. fatuus au sens de « sot ».
1 Adj. m. Vx. Sot, sans esprit, qui ne dit que des fadaises.
1 (…) ses antiques précepteurs l'avaient rendu tant fat, niais et ignorant.
Rabelais, Gargantua, 21.
Substantif :
2 Autrefois sur l'honneur on était délicat;
Un mari qui s'en pique à présent est un fat.
Destouches, in Littré.
2 Adj. et n. m. (Déb. XVIIe). Mod. (régional ou littér.). Qui a peu d'esprit, peu de valeur, mais beaucoup de prétention, de complaisance pour lui-même. Arrogant, content (de soi), fiérot, impertinent, infatué (de sa personne), plein (de soi-même), poseur, prétentieux, satisfait (de soi), suffisant, vain, vaniteux. || Il est si fat qu'on ne dit jamais de lui autant de bien qu'il n'en pense.
3 Rien de plus fat qu'un niais.
Gide, Journal, mars 1930.
N. m. Personne qui affiche une très haute opinion de soi, sans raison et de manière ridicule. || Un fat ridicule, insupportable (→ Ennuyer, cit. 8). || Une attitude avantageuse qui dénonce le fat.
4 (…) voyant un fat s'applaudir d'un ouvrage
Où la droite raison trébuche à chaque page.
Boileau, Satires, IX.
5 En effet, intriguées par le dédain du fat des contributions indirectes, stimulées par son affectation à prétendre qu'il était impossible de le faire sortir de son marasme, et piquées par son ton de sultan blasé, les femmes le recherchaient encore plus vivement qu'à son arrivée (…)
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 532.
REM. Le fém. (sens 2. et 3.) est virtuel. || Elle est un peu fate; c'est une petite fate.
3 Adj. Qui a des prétentions auprès des femmes et se croit irrésistible. Bellâtre. || Il est beau (cit. 14), dommage qu'il soit si fat ! || Un joli garçon un peu fat (→ Faraud, cit. 3).Subst. :
6 Sans être un fat, je me rendais compte que je n'avais rien pour déplaire, ni dans mon visage, ni dans ma tournure.
Paul Bourget, le Disciple, IV, III.
4 Adj. (Choses). Qui manifeste de la fatuité. || Un air satisfait et un peu fat. Avantageux. || « Une attitude à la fois très fate et très gênée » (Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, in T. L. F.). || « La même fate confiance en soi » (Genevoix, Au seuil des guitounes, in T. L. F.).
CONTR. Modeste.
DÉR. et COMP. (Du lat. fatuus) V. Fatuité, infatuation, infatuer.
HOM. Fa.

Encyclopédie Universelle. 2012.