hôte, hôtesse [ ot, otɛs ] n. I ♦ A ♦ Un hôte, une hôtesse.
1 ♦ Personne qui donne l'hospitalité, qui reçoit qqn. ⇒ amphitryon, maître (de maison). Remercier ses hôtes. Hôtesse charmante, avenante, cordiale. — Robe d'hôtesse : robe d'intérieur longue, à la fois élégante et confortable.
2 ♦ Vieilli ⇒ aubergiste, cabaretier, hôtelier, 2. restaurateur. L'hôtesse d'une auberge. — Loc. (1606) Table d'hôte : table commune où plusieurs personnes réunies mangent à prix fixe dans une auberge, un restaurant, une pension de famille.
3 ♦ (v. 1950) HÔTESSE ou HÔTESSE DE L'AIR : jeune fille, femme chargée de veiller au confort, à la sécurité des passagers dans les avions de ligne. L'hôtesse et le steward font partie de l'équipage. — Par ext. HÔTESSE : jeune fille, femme chargée de l'accueil (dans des centres, des villes, des gares, etc.). Adressez-vous à l'hôtesse. Hôtesse d'accueil. Hôtesse d'agence, de grand magasin.
B ♦ HÔTEn. m.
1 ♦ (fin XIXe) Biol. Organisme ou cellule susceptible d'abriter un parasite. Hôte intermédiaire. Hôte vecteur, qui assure le transport du parasite.
2 ♦ Inform. Ordinateur hôte : ordinateur qui effectue certaines parties d'un traitement informatique et qui assure, pour le reste, la gestion d'ordinateurs satellites ou d'unités de traitement spécialisées.
II ♦ Un hôte, une hôte.
1 ♦ Personne qui reçoit l'hospitalité. Recevoir, loger, nourrir un hôte, une hôte, ses hôtes. ⇒ invité. « il était pour ce dernier soir, non plus un membre, mais l'hôte du mess » (Maurois). Un hôte de marque. Hôtes réunis chez qqn. ⇒ commensal , convive. Être l'hôte à déjeuner de qqn. — Hôte payant, qui prend pension chez qqn, moyennant redevance. Chambre d'hôte, louée par un particulier.
♢ Client d'une auberge, d'un hôtel. — Par ext. Les hôtes successifs d'une chambre d'hôtel, d'un appartement meublé. ⇒ habitant, locataire, occupant.
2 ♦ (1668) Littér. et vx Être qui vit dans un lieu. ⇒ habitant. Les hôtes de l'air : les oiseaux.
⊗ HOM. Haute (haut); hautesse.
● hôte nom masculin Personne qui est reçue chez quelqu'un, à qui on donne l'hospitalité : Bien traiter ses hôtes. Client d'un hôtel, d'une auberge. Littéraire. Être qui vit habituellement quelque part : Les hôtes des bois. Être vivant qui héberge un parasite. Paysan qui, sur la terre d'un seigneur, venait défricher de petites tenures (ou hôtises) contre certaines redevances. ● hôte (citations) nom masculin Homère IXe s. avant J.-C. Étranger, ma coutume est d'honorer les hôtes. L'Odyssée, XIV, 56-57 (traduction V. Bérard) ● hôte (expressions) nom masculin Chambre d'hôte, chambre louée au voyageur par un particulier. Hôte définitif, être vivant, vertébré ou invertébré, dans l'organisme duquel vit un parasite à l'état adulte, mature sexuellement. Hôte intermédiaire, être vivant, vertébré ou invertébré, dans l'organisme duquel un parasite se développe à l'état larvaire ou dans une phase d'immaturité sexuelle et peut cependant se multiplier. Hôte payant, personne logée et nourrie chez un particulier moyennant un prix de pension. Ordinateur hôte, ordinateur qui, dans une configuration d'informatique répartie, assure à un moment donné une partie du traitement de l'information. ● hôte (homonymes) nom masculin haute adjectif féminin haute nom féminin ôte forme conjuguée du verbe ôter ôtent forme conjuguée du verbe ôter ôtes forme conjuguée du verbe ôter ● hôte (synonymes) nom masculin Personne qui est reçue chez quelqu'un, à qui on donne...
Synonymes :
- convive
- invité
● hôte, hôtesse
nom
(latin hospitem, de hospes, -itis)
Personne qui reçoit quelqu'un chez elle, qui lui donne l'hospitalité gracieusement : Prendre congé de ses hôtes.
● hôte, hôtesse (difficultés)
nom
(latin hospitem, de hospes, -itis)
Orthographe
Avec un accent circonflexe sur le o.
Sens et registre
Le masculin a deux sens opposés, le féminin n'a qu'un sens.
1. Un hôte = celui qui reçoit ; celui ou celle qui est reçu. Notre hôte nous a fait goÛter le meilleur bourgogne de sa cave. « L'hôte, en Orient, est supérieur au maître de la maison »(E. Renan). « Le bon hasard qui nous avait octroyé, ce soir-là, nos hôtes féminins »(Villiers de L'Isle-Adam). Registre soutenu.
Recommandation Au sens de « personne qui est reçue », on dit plutôt aujourd'hui dans le registre courant, pour éviter l'ambiguïté : un invité, une invitée.
2. Une hôtesse = une femme qui donne l'hospitalité, qui reçoit quelqu'un chez elle. « [...] Je gagnai, à travers champs, la maison de mon hôtesse. Je demeurai vingt-quatre heures chez elle »(Chateaubriand).
● hôte, hôtesse (homonymes)
nom
(latin hospitem, de hospes, -itis)
haute
adjectif féminin
ôte
forme conjuguée du verbe ôter
ôtent
forme conjuguée du verbe ôter
ôtes
forme conjuguée du verbe ôter
● hôte, hôtesse (synonymes)
nom
(latin hospitem, de hospes, -itis)
Personne qui reçoit quelqu'un chez elle, qui lui donne l'hospitalité...
Synonymes :
- amphitryon (littéraire)
hôte, hôtesse
n.
rI./r
d1./d Personne qui donne l'hospitalité. Un hôte accueillant.
|| Loc. Table d'hôte, à laquelle les clients d'un hôtel, d'une pension de famille mangent à prix fixe.
— (Québec) Menu, ensemble déterminé de plats servis pour un prix fixé à l'avance dans un restaurant.
d2./d n. f. Spécial. Jeune femme chargée de l'accueil des visiteurs dans une entreprise, une foire, un salon, etc.
|| Hôtesse de l'air: membre féminin du personnel commercial navigant, qui veille au bien-être et à la sécurité des passagers.
d3./d n. m. BIOL Organisme qui héberge un parasite.
rII./r (Dans ce sens le féminin est hôte.)
d1./d Personne qui reçoit l'hospitalité. Bien traiter ses hôtes.
d2./d Personne, animal qui occupe un lieu. Un jeune artiste et des souris étaient les hôtes de la case.
⇒HÔTE, HÔTESSE, subst.
A. — Personne qui reçoit (quelqu'un) dans sa demeure ou invite au restaurant, qui offre l'hospitalité. Hôte attentionné, empressé; hôtesse charmante, prévenante; prendre congé de ses hôtes. Mes os sont fatigués, mes pieds sont usés à force de marcher : aucun hôte n'a voulu recevoir l'étranger; les portes ont été fermées contre moi (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 352). Notre aimable hôtesse reçoit justement à dîner pour la première fois les voisins qui lui ont loué la Raspelière (PROUST, Sodome, 1922, p. 884) :
• 1. Élias (...) m'invita à dîner. Hélas! ce fut un repas de Gargantua! Les plats copieux et fort délicats se succédaient rapidement, j'en comptai une vingtaine au moins; mon hôte me pressait avec instance de faire honneur à sa table.
DU CAMP, Nil, 1854, p. 288.
— Au fig. Il a peint quelquefois la beauté, mais non cette ravissante beauté d'un corps « hôte d'une belle âme » (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 11).
1. En partic.
a) Personne qui tient une auberge, une pension et propose, moyennant paiement, le logement et la nourriture. Synon. aubergiste, hôtelier. Afin de quitter la pension puante, ignoble (...), ne fallait-il pas payer un mois à son hôtesse, et acheter des meubles pour son appartement de dandy? (BALZAC, Goriot, 1835, p. 173). En somme, grâce à l'hôtesse, l'hospitalité des auberges perd quelque chose de sa laideur d'hospitalité payée (HUGO, Rhin, 1842, p. 30) :
• 2. ... dans la vaste cuisine, par la porte grande ouverte, on apercevait l'horloge sonore, les images d'Épinal collées parmi les faïences, l'hôtesse énorme activant le tournebroche.
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 55.
♦ Table d'hôte. Table d'une auberge, d'une pension, où les clients prennent en commun un repas à prix fixe. Un de ces traiteurs-rôtisseurs qui tenaient alors ce qu'on appelait improprement une table d'hôte (puisque l'hôte ne mangeait point à cette table) (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 85). C'est là où le marchand de vin a organisé une sorte de table d'hôte dont le coût est de trente-cinq sous (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 44).
♦ Compter sans son hôte. Cf. compter I A 1 c.
b) Hôtesse (de l'air). Jeune femme chargée de veiller au confort et à la sécurité des passagers voyageant à bord des avions commerciaux. Ce problème de l'accueil au long des grands itinéraires n'est-il pas resté posé au cours des siècles? Les bons moines d'autrefois ont simplement fait place aux charmantes hôtesses d'Air-France (PINEAU, S.N.C.F. et transp. fr., 1950, p. 138). En dehors des pilotes, le personnel navigant comprend encore (...) sur les avions de ligne, stewards et hôtesses de l'air (L'Aviat. d'auj., Paris, Larousse, 1968, p. 418).
— P. ext. Hôtesse. Jeune femme chargée d'accueillir, d'informer, de guider une personne, un groupe de personnes dans une exposition, une ville, une gare, une entreprise. Hôtesse d'accueil, hôtesse de Paris. Le train-croisière (...) est accompagné par des guides et des hôtesses (DEFERT, Pol. tour. Fr., 1960, p. 76). — Les hôtesses du Louvre, recrutées parmi les anciennes élèves de l'école du Louvre, sont à la disposition des touristes étrangers pour leur donner tous les renseignements d'ordre pratique qui peuvent leur faciliter la visite du musée (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p. 248).
2. P. anal., PARASITOL. Être vivant dont l'organisme héberge et entretient un agent infectieux ou parasite. Cette cohabitation, si l'on ose employer ce terme, ne va pas sans danger pour l'hôte qui les héberge [les parasites], soit sur sa peau, soit dans ses divers organes (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 8). Toute attaque est d'abord précédée d'une période de coexistence assez longue entre le parasite et son hôte (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 60).
♦ Hôte intermédiaire. Organisme hébergeant temporairement un parasite en cours de développement. La parasitologie expérimentale (...) a mis en évidence le rôle des insectes comme hôtes intermédiaires ou comme vecteurs de parasites (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 416).
B. — Personne qui est accueillie (chez quelqu'un), qui reçoit l'hospitalité. Synon. invité. Hôte illustre, de passage; recevoir des hôtes. Marthe descendit. Elle s'excusa auprès de ses hôtes d'être une maîtresse de maison si peu matinale (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 307). Il est entendu qu'à Washington, je serai, à tous égards, l'hôte du président et du gouvernement des États-Unis (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 235) :
• 3. Le droit d'hospitalité est aussi ancien que la famille et la race humaine, nulle tribu, nulle horde si sauvage qu'elle soit ne conçoit qu'il soit possible de livrer son hôte.
VIGNY, Journal poète, 1837, p. 1074.
SYNT. Hôtes assidus, étrangers; hôtes d'honneur, d'importance, de marque; accueillir, traiter ses hôtes; être l'hôte d'une nation, d'un peuple.
1. En partic. Client d'une auberge, personne ayant pris pension chez un particulier. Hôte d'un aubergiste, hôte payant. Le digne aubergiste, connaissant la qualité de ses hôtes, les conduisit lui-même en une chambre (...) où brillait dans une cheminée à large manteau un feu pétillant et clair (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 199). Nous ne pouvions aller nulle part sans rencontrer quelques hôtes de la pension (GIDE, École femmes, 1929, p. 1257).
2. P. ext. Personne ou animal séjournant, habituellement ou temporairement, en un lieu. Synon. habitant, occupant. C'est l'heure où l'immense forêt n'a pour hôtes que les daims. Ils viennent bondir dans ses allées désertes (LAMART., Raphaël, 1849, p. 292). Il était devenu l'un des hôtes de la prison-caserne du Cherche-Midi. C'est là que je le trouvai, un dimanche, assis sur un banc de pierre (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 283) :
• 4. ... quand l'homme arriva sur la terre, en face de ce qui restait des reptiles, en face des nouveaux hôtes du globe, non moins redoutables, les tigres et les lions, il trouva l'oiseau, le chien, l'éléphant à côté de lui.
MICHELET, Oiseau, 1856, p. 297.
— Par périphrase poét. [Pour désigner des animaux] Les hôtes de l'air, du ciel. Les jours passaient et le froid ne passait pas, et une faim plus féroce minait et dévorait les hôtes de la forêt (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 65) :
• 5. ... le chant des oiseaux, par exemple, est tellement commandé pour notre oreille, qu'on a beau persécuter ces hôtes des bois, ravir leurs nids, les poursuivre, les blesser avec des armes et dans des piéges; on les peut remplir de douleur, mais on ne les peut forcer au silence.
CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 172.
3. Au fig. [Pour désigner des notions appartenant au domaine intellectuel, mor.] Ce haut lieu, qui va vous retenir dix-huit mois dans sa solitude, n'a pas d'hôte plus fidèle que mon imagination (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1937, p. 290). Ces bâtiments inachevés n'avaient que le malheur pour hôte (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 146).
Rem. 1. Pour les diverses acceptions regroupées supra B, la forme est hôte au masc. comme au fém. Cette âme de femme de chambre hôte d'un si beau corps (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 11). Causant (...) le plus gracieusement du monde avec la jeune fille que j'avais pour hôte (PROUST, Fug., 1922, p. 547). Cependant on rencontre qq. emplois vx ou littér. du fém. hôtesse. Elle fut placée au couvent (...) auprès de la mère (ci-devant mademoiselle) de La Fayette (...) qui la réclama pour hôtesse bien plutôt que pour prisonnière (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 209). Hôtesse de ce corps opaque, une âme attend sans doute, emmurée, que vienne la toucher enfin quelque rayon de votre grâce, Seigneur! (GIDE, Symph. pastor., 1919, p. 880). 2. On rencontre chez Péguy le subst. employé adj. Dans la maison amie, hôtesse et fraternelle On nous a fait coucher dans le lit du garçon (PÉGUY, Tapisserie N.-D., 1913, p. 680).
Prononc. et Orth. : [o:t], fém. [] ou [-]. Att. ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694 et 1718, s.v. hoste, hostesse. Homon. haute, hautesse. V. hôtel. Étymol. et Hist. 1. a) Début XIIe s. oste « celui qui donne l'hospitalité » (BENEDEIT, S. Brendan, 827, ds T.-L.); ca 1150 oste « hôtelier, aubergiste » (WACE, S. Nicolas, 215, ibid.); ca 1195 fig. (AMBROISE, Guerre sainte, 10102, ibid.); b) ca 1150 ostesce « celle qui tient une auberge » (WACE, op. cit., 157, ibid.); 2. ca 1165 oste « celui qui reçoit l'hospitalité » (G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2540); 3. ca 1180 dr. médiév. (Proverbes au Vilain, 26c, ds T.-L.). Du lat. class. hospes,-itis « celui qui offre l'hospitalité; celui qui la reçoit », terme de dr. féod. en lat. médiév. « tenancier de statut personnel libre, muni d'une tenure à cens relativement modeste » (ca 1000 ds NIERM.), v. R. BOUTRUCHE, Seigneurie et Féodalité, pp. 16, 49. Fréq. abs. littér. Hôte : 2 493. Hôtesse : 319. Fréq. rel. littér. Hôte : XIXe s. : a) 4 724, b) 4 723; XXe s. : a) 3 081, b) 2 186. Hôtesse : XIXe s. : a) 762, b) 428; XXe s. : a) 325, b) 280. Bbg. BALDINGER (K.). Die Bedeutung des Mittellateins für die Entstehung und Entwicklung der französischen Urkundensprache. In : [Mél. Bulst (W.)]. Heidelberg, 1960, pp. 125-146. - BOEL (E.). Le Genre des n. désignant les professions... R. rom. 1976, t. 11, pp. 27-28; p. 47. - DUCHÁ (O.). Déficiences du lex. Ét. rom. Brno. 1974, n° 7, pp. 9-10. - QUEM. DDL t. 10.
hôte, hôtesse [ot, otɛs] n.
ÉTYM. Déb. XIIe, oste, au sens I; hoste, v. 1195; fém. hostesse, ostesce « aubergiste », v. 1150; du lat. hospitem, accusatif de hospes « celui qui donne ou reçoit l'hospitalité ». → Otage.
❖
———
1 Personne qui donne l'hospitalité, qui reçoit qqn. ⇒ Amphitryon, maître (de maison). || Hôte généreux, attentionné. || Notre hôte; nos hôtes (→ Épanchement, cit. 6). || Fausser (cit. 3) politesse à ses hôtes. || Hôtesse charmante, avenante, cordiale (→ Énormité, cit. 4). || Notre hôtesse, l'hôtesse… || Il prend chez son hôte bien des libertés (→ Boire, cit. 2). || Remercier ses hôtes. || La cigogne, hôtesse du renard, dans la fable de La Fontaine (→ Cuire, cit. 15).
1 Chez les de Champcenais, s'achevait un dîner brillamment servi. Les invités eussent été bien embarrassés de dire ce qu'il y manquait (…) Pourtant aucun d'entre eux ne s'en irait, ce soir, avec le sentiment d'avoir été comblé (…) Au vrai, tous les invités de ce soir-là (…) se sentaient jaloux de leurs hôtes (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XIII, p. 174, 176.
♦ Fig. et poét. (vx). || Beau corps, hôte d'une belle âme (cit. 22).
2 Vieilli. ⇒ Aubergiste, cabaretier, hôtelier, restaurateur (→ Abreuver, cit. 2; 1. écot, cit. 1; énoncer, cit. 9). || L'hôte, l'hôtesse d'une auberge (cit. 1). → Écarter, cit. 7.
2 (…) Belle hôtesse et qui rit vaut autant que bon vin en une hôtellerie.
3 (Watteville) s'arrête pour dîner à un méchant cabaret seul dans la campagne (…) met pied à terre, demande ce qu'il y a au logis. L'hôte lui répond : « Un gigot et un chapon ».
Saint-Simon, Mémoires, II, I.
4 (…) je retournai loger à mon ancien hôtel Saint-Quentin (…) Nous avions une nouvelle hôtesse qui était d'Orléans. Elle prit pour travailler en linge une fille de son pays (…) qui mangeait avec nous ainsi que l'hôtesse.
Rousseau, les Confessions, VII (→ aussi Avancer, cit. 23; balai, cit. 7).
5 Nous nous étions attablés à boire du cidre dans une auberge sur la place de l'Église, et, là encore, nous interrogions l'hôtesse, qui était une très vieille femme.
Loti, Mon frère Yves, X.
♦ ☑ Loc. (1606, in D. D. L.). Table d'hôte : table où plusieurs personnes réunies mangent à prix fixe, dans une auberge, une hôtellerie, une pension de famille et certains restaurants (→ Garçon, cit. 25). || Manger à table d'hôte.
5.1 Décoré, je ne demande plus à être servi à part, dans les restaurants : la table d'hôte me suffit.
J. Renard, Journal, 7 juin 1901.
6 (…) les quelque dix ou douze personnes qui étaient entrées se mettaient à table. Toutes (…) étaient des habitués du restaurant (…) Deux garçons en tablier blanc circulaient autour de la table d'hôte et servaient la soupe (…) À mi-voix elle (la patronne) compta les clients; dix à la table d'hôte et un tout seul, à la petite table (…) depuis que la table d'hôte était au complet, il disparaissait, dans son coin.
J. Green, Léviathan, I, III.
♦ Vx. Personne qui loge quelqu'un moyennant un loyer. ⇒ Logeur, propriétaire. — REM. On emploie encore hôtesse dans ce sens.
7 (…) le Père dut laisser l'appartement où son ordre l'avait placé pour venir loger chez une vieille personne (…) Pendant le déménagement, le Père avait senti croître sa fatigue et son angoisse. Et c'est ainsi qu'il perdit l'estime de sa logeuse (…) Et, tous les soirs avant de regagner sa chambre (…) il devait contempler le dos de son hôtesse (…)
Camus, la Peste, p. 250.
3 N. f. || Hôtesse. a (V. 1950). || Hôtesse de l'air, et, absolt, hôtesse : jeune femme, jeune fille chargée de veiller au confort, à la sécurité des passagers, de leur servir les repas, les boissons, de s'occuper des enfants voyageant seuls, etc., dans les appareils des compagnies de transport aérien. || Les hôtesses et les stewards font partie de l'équipage. || Uniforme d'hôtesse de l'air.
7.1 En avion (…) je suis immobile, tassé, aveugle; mon corps, et partant mon intellect, sont morts : je n'ai à ma disposition que le passage du corps vernissé et absent de l'hôtesse, circulant comme une mère indifférente entre les berceaux d'une garderie.
R. Barthes, Roland Barthes, p. 145.
b Jeune fille ou femme chargée de l'accueil (dans des centres, des gares, des congrès, etc.). || Hôtesse d'accueil. || Hôtesse d'agence, de grand magasin. || Renseignements, conseils donnés par l'hôtesse. ⇒ Réceptionniste. || Adressez-vous aux hôtesses. || Elle a trouvé un job d'hôtesse au salon des arts ménagers.
➪ tableau Noms de métiers.
4 N. m. || Hôte. a (1897, ex. ci-dessous). Organisme animal ou végétal qui héberge un parasite. → Parasite, cit. 8. || Hôte définitif. || Hôte intermédiaire. || « Les commensaux naturels des Fourmis et Termites offrent de belles preuves de la toute-puissance de la sélection (…) la similitude trompeuse qui existe entre le commensal et l'hôte appartenant à des ordres différents, ne peut s'expliquer par un “développement parallèle” » (A. Ménegaux, Compte rendu 1897, in l'Année biol., t. XIX, p. 737 [1899]).
b Sujet qui reçoit une greffe (2. Greffe, cit. 6).
———
1 Personne qui reçoit l'hospitalité. — REM. Dans ce sens, on dira hôte au féminin et non hôtesse comme le fait Corneille : « L'honneur de recevoir une si grande hôtesse » (Médée, IV, 5). || Recevoir, loger, nourrir, régaler, traiter un hôte, ses hôtes. ⇒ Invité. || Notre hôte est une femme remarquable. || Réserver à ses hôtes un accueil amical, chaleureux. || Recevoir un hôte. → Faire les honneurs de la maison. || Entrez, vous êtes notre hôte, vous êtes ici chez vous. || Hôte de passage. || Hôte de marque. || Être l'hôte à déjeuner de qqn. || De nombreux hôtes (→ Affluence, cit. 2). || Hôtes réunis chez quelqu'un. ⇒ Commensal, convive (→ Circonstance, cit. 13). || Renvoyer, retenir un hôte (→ Échapper, cit. 36). || L'ambassadeur d'Angleterre a été l'hôte du premier ministre. || En Grèce, le proxène recevait les hôtes publics. — Les membres de la délégation ont été les hôtes de la municipalité, de la ville. || Ces réfugiés politiques sont les hôtes de la France. || Durant ses vacances, l'ancien Premier ministre britannique sera l'hôte de notre pays.
8 Pour boire à Jupiter qui nous daigne envoyer
L'étranger, devenu l'hôte de mon foyer.
André Chénier, Bucoliques, « Le mendiant ».
9 (…) ne faut-il pas déployer pour son hôte et pour son ami toutes les chatteries, toutes les câlineries de la vie ?
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 374.
10 Un empressement affectueux et ce mélange de boissons, plus que britannique, lui firent sentir avec délicatesse qu'il était, pour ce dernier soir non plus un membre, mais l'hôte du mess.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XVII.
♦ Hôte payant, qui prend pension chez qqn, moyennant redevance.
11 — Je dois donc me résoudre, modula Mrs Pigott, à prendre des hôtes payants. Je vous demanderai trente et un shillings par semaine et mes filles vous apprendront l'anglais.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, III.
♦ Client (d'une auberge, d'un hôtel). || Les hôtes d'un aubergiste (→ Éventer, cit. 2).
12 C'est un hôtel très vieux; on dirait un ancien manoir (…) Le patron, M. Bonnabel, n'est pas là aujourd'hui (…) D'ordinaire, il va et vient d'un pas majestueux, prêt à converser avec ses hôtes et à vanter (…) la nourriture (…) le climat (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 211-212.
♦ Par ext. Occupant (d'un lieu). || Les hôtes successifs d'une chambre d'hôtel, d'un appartement meublé. ⇒ Habitant, locataire.
13 L'âme n'est pas logée dans un corps comme l'hôte transitoire d'une chambre anonyme : elle est l'âme d'un corps.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, IV, p. 130.
♦ Littér. Visiteur. || Les rats sont des hôtes fort incommodes (Académie). Fig. || Avoir pour hôtes les soucis, les alarmes (cit. 7, La Fontaine).
2 (1646, Rotrou). Fig. et poét. Être qui vit dans un lieu. ⇒ Habitant. || Les hôtes de l'air : les oiseaux. || Les hôtes des bois (cit. 16). → aussi Bruit, cit. 1, La Fontaine.
14 Remplissons de nouveaux hôtes
Les cantons de l'univers.
La Fontaine, Fables, VIII, 20.
15 Chaque saison nous ramenait ses hôtes, et chacun d'eux choisissait aussitôt ses logements, les oiseaux de printemps dans les arbres à fleurs, ceux d'automne un peu plus haut, ceux d'hiver dans les broussailles, les buissons persistants et les lauriers.
E. Fromentin, Dominique, III.
3 (Fin XIIIe). Par métaphore. Réalité psychique qui réside en qqn. || L'âme, considérée comme l'hôte du corps. || « Les vices en nous sont des hôtes qui deviennent des maîtres » (Sainte-Beuve, in G. L. L. F.). — REM. L'emploi du fém. hôtesse (→ suff. -et, -ette, cit. 3, Ronsard), est archaïque, dans ce sens comme au sens propre. || « L'âme (cit. 43) est un hôte de passage » (Durkheim).
❖
HOM. (Du masc.) haute; formes du v. ôter. — (Du fém.) hautesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.