1. germain, aine [ ʒɛrmɛ̃, ɛn ] adj. et n.
• v. 1165; lat. germanus « qui est du même sang », de germen
1 ♦ Vx ou dr. Né des mêmes père et mère. Frères germains (opposé à utérin et à consanguin) . N. Les germains : frères, sœurs, parents.
2 ♦ (XIXe) Cour. Cousins germains, ayant au moins une grand-mère ou un grand-père commun. Subst. Cousins issus de germains, qui descendent d'un cousin germain (ou d'une cousine germaine) ou dont les parents sont cousins germains entre eux.
⊗ HOM. Germen.
germain 2. germain, aine [ ʒɛrmɛ̃, ɛn ] adj. et n.
• fin XIIIe; germaniens 1284; repris au lat. Germanus, p.-ê. du celt. gair « voisin » et maon, man « peuple »
1 ♦ Qui appartient à la Germanie, région correspondant à peu près à l'Allemagne, à l'époque du Bas-Empire et du haut Moyen Âge. ⇒ germanique.
2 ♦ N. Habitant de la Germanie. Les Germains (Burgondes, Francs, Goths, Lombards, Saxons, Suèves, Teutons, Vandales).
● germain nom masculin Cousin, cousine issu(e) de germain, descendant(e) d'un cousin germain, d'une cousine germaine. ● germain (expressions) nom masculin Cousin, cousine issu(e) de germain, descendant(e) d'un cousin germain, d'une cousine germaine. ● germain, germaine adjectif (latin germanus, frère) Cousin(e) germain(e), cousin(e) né(e) du frère ou de la sœur du père ou de la mère de quelqu'un, ayant donc avec celui-ci une grand-mère ou un grand-père commun. Frère germain, sœur germaine, frère, sœur issus du même père et de la même mère (par opposition à utérin et à consanguin). ● germain, germaine (expressions) adjectif (latin germanus, frère) Cousin(e) germain(e), cousin(e) né(e) du frère ou de la sœur du père ou de la mère de quelqu'un, ayant donc avec celui-ci une grand-mère ou un grand-père commun. Frère germain, sœur germaine, frère, sœur issus du même père et de la même mère (par opposition à utérin et à consanguin). ● germain, germaine (homonymes) adjectif (latin germanus, frère) germaine germen nom masculin ● germain, germaine adjectif et nom (latin Germanus) Qui appartient aux Germains ou à la Germanie.
germain, aine
adj. (et n.)
d1./d DR Né du même père et de la même mère. Frère germain. Soeur germaine.
|| Subst. Les germains: les frères germains, les soeurs germaines.
d2./d Loc. Cousins germains, dont le père ou la mère de l'un a pour frère ou soeur le père ou la mère de l'autre.
— Cousins issus de germains, dont les parents sont cousins germains.
I.
⇒GERMAIN1, -AINE, adj.
A. — [Indique un lien de parenté]
1. Langue juridique Frère germain, sœur germaine. Frère, sœur qui a le même père et la même mère qu'un autre frère ou qu'une autre sœur. On me parlait beaucoup de ma mère : mon oncle, qui était son frère germain (...) m'avait nourri du plus pur lait domestique (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 137).
— [P. ell. du subst.] Les germains prennent part dans les deux lignes [paternelle et maternelle], et les utérins et consanguins chacun dans leur ligne seulement (Code civil, 1804, art. 752, p. 138).
— Au fig. La poésie est la sœur germaine de l'humour (BREMOND, Poés. pure, 1926, p. 86).
2. Cousin germain, cousine germaine. Cf. cousin1 A, B 3 spéc.
— Expressions
♦ (Cousin, cousine) issu(e) de (s.-ent. cousins) germains. Dont l'un des parents est cousin germain (de l'un des parents de l'autre personne). J'ai reçu la vôtre, mon frère ou mon cousin, puisque nous sommes issus de germains (COURIER, Pamphlets pol., Pièce diplom. extr. des journ. angl., 1823, p. 190) :
• 1. La première femme de M. Camusot, le marchand de soieries... — Qui vient d'être nommé pair de France... — Était une demoiselle Pons, cousine germaine de M. Pons. — Ils sont cousins issus de germains...
BALZAC, Cous. Pons, 1848, p. 180.
♦ Cousin remué de germain. Synon. (vx) de cousin issu de germain(s) :
• 2. ... quand on nous rappelle nos gestes d'une époque passée, il nous semble que l'on nous parle d'un autre homme que de nous (...), peut-être d'un de nos cousins remué de germain que nous n'avons jamais connu.
CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 516.
♦ Il a le germain sur moi (vieilli). Il est cousin germain de l'un de mes parents (cf. Ac. 1798-1878).
Rem. Dans ces expr., la dernière exceptée, germain s'écrit logiquement au plur. On le rencontre néanmoins au sing. ds la docum. et ds certains dict., en partic. du XIXe siècle.
B. — Au fig. Qui présente certains rapports, certaines ressemblances (avec quelque chose). Berlin est, sous le rapport ennuyeux, germaine de Genève (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1847, p. 672).
REM. Germania, subst. fém. a) [Mot esp. signifiant confrérie] Argot espagnol. (Ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr.). b) Hapax, p. plaisant. (cf. germain2). Argot allemand. Autant que j'en puis juger par le peu de Germania que je sais, l'argot allemand n'a pas la gaieté du nôtre (MÉRIMÉE, Lettres F. Michel, 1849, p. 12).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694. L'expr. issu de germain(s) est écrite au sing. ds Ac. 1798-1932. De même ds BESCH. 1845, LITTRÉ et plus tard ds QUILLET 1965. On rappelle ds ROB. que le plur. était déjà admis, au XVIIe s. ds Furetière et au XVIIIe s. ds Trévoux. Toute la série des Lar. donne le plur. de Nouv. Lar. ill. jusqu'à Lar. Lang. fr., on en rencontre de nombreux ex. dans la docum. (supra). Homon. au fém. germen. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 adj. « né de même père et de même mère » (B. DE STE-MAURE, Troie, 28618 ds T.-L.); id. germains cosins (ID., Troie, 5676, ibid.); 1680 cousin issu de germain (RICH.); 2. ca 1165 subst. « cousins germains » (B. DE STE-MAURE, Troie, 18886 ds T.-L.). Empr. au lat. germanus « naturel; germain ».
II.
⇒GERMAIN2, -AINE, adj. et subst.
A. — HIST. De la Germanie, territoire correspondant approximativement aux limites de l'Allemagne actuelle.
1. (Celui, celle) qui appartient à des peuplades originaires des environs de la presqu'île du Jylland et venues s'installer dans le centre et l'est de l'Europe, dans ce qu'on a appelé la Germanie, à l'époque de l'Empire romain et du Haut Moyen Âge. Les anciens Germains; mœurs des Germains. Tacite remarque, qu'au lieu de temples et de statues, les Germains n'avoient que des forêts sacrées (BONSTETTEN, Homme Midi, 1824, p. 51). Aux mains des envahisseurs germains (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 59).
— [En parlant d'une collectivité] Hordes germaines. Il appela aux armes (...) toutes les tribus germaines (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 24).
2. Qui est relatif, propre à ces peuplades. Elle [l'invasion arabe] a eu (...) un éclat, une grandeur qui avaient manqué à l'invasion germaine (GUIZOT, Hist. civilisation, Leçon n° 3, 1828, p. 18).
B. — P. ext.
1. (Celui, celle) qui descend de ces peuplades, qui vit sur les territoires qu'elles occupèrent, qui en a certaines caractéristiques physiques ou morales; plus partic., synon. de allemand, -ande. Le Germain Nietzsche (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1901-02, p. 247). Chez le Français, si peu latin ou germain (...) mais la fleur des Celtes (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 182) :
• 1. ... l'Angleterre se donnera un roi allemand, George Ier (...) les Germains continentaux sont plus près que nous du cœur de ces Germains insulaires que sont les Anglo-Saxons.
MORAND, Londres, 1933, p. 33.
2. (Ce) qui est relatif à la fois à ces peuplades, aux territoires qu'elles occupèrent (en particulier l'Allemagne) et à leurs descendants (en particulier les Allemands), à leur culture; qui en a certaines caractéristiques. La retraite allemande tournait en débâcle. Et von Mesnil, sans l'avouer, souffrait dans son orgueil germain (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 421). C'était l'aigre novembre germain, et nous étions contraints à plusieurs heures d'immobilité (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 264) :
• 2. Pas de sécurité en Europe, tant que ne sera pas déraciné l'impérialisme germain. Tant que le bloc austro-allemand n'aura pas fait son évolution démocratique.
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 976.
— Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Wotan est le Teutatès germain. (Mais alors, il y a donc du germain en Lorraine?) (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1912, p. 240).
— Loc., rare. À la germaine. À la manière des anciens Germains et de leurs descendants. Elles ont les cheveux blonds et les yeux bleus à la germaine (GONCOURT, Journal, 1860, p. 794).
Rem. ROB. et Lar. Lang. fr. signalent que l'emploi adj. fém. est peu usité et qu'on lui préfère germanique. La docum. indique néanmoins que cet emploi est relativement bien attesté pour qualifier des choses ou des collectivités, aussi bien au sens A qu'au sens B et autant au XIXe s. qu'au XXe s. La forme fém., pour désigner une femme, se rencontre parfois. Druidesse germaine (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 252).
REM. Germanité, subst. fém. [Formé vraisemblablement sur le modèle de latinité, grécité] Ensemble de caractères propres au monde germanique; ensemble des Germains, de leurs descendants. Le monde mythique de la germanité primitive (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 295).
Prononc. : [], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1512 Hist. (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations, III, 375 (Genève, 1969) ds QUEM. DDL t. 3). Empr. au lat. Germanus, -a, -um « de Germanie ». Fréq. abs. littér. : 692. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 136, b) 603; XXe s. : a) 1 173, b) 944. Bbg. QUEM. DDL t. 7 (s.v. germanité). - ROBLIN (M.). All. et Allemagne. Vie Lang. 1957, pp. 309-311.
1. germain, aine [ʒɛʀmɛ̃, ɛn] adj. et n.
ÉTYM. V. 1165, « frère ou sœur »; lat. germanus, de germen, proprt « qui est du même sang ».
❖
1 Adj. Vx ou dr. Né des mêmes père et mère. || Frères (cit. 1) germains. || Sa sœur germaine. — REM. De nos jours, cet emploi se limite au langage juridique qui distingue les frères germains (dans le langage courant, simplement « frères ») des frères utérins ou consanguins (dans le langage courant, « demi-frères »).
1 Les frères ou sœurs germains du mineur sont seuls exceptés de la limitation de nombre posée en l'article précédent (…)
Code civil ancien, art. 408.
♦ N. (1646, Scarron). Vx ou poét. || Les germains : les frères ou sœurs de mêmes parents. ⇒ Frère, sœur. || Les germains, les utérins et les consanguins. — (1642, Corneille). Vx. Membre de la même famille.
2 Les gens de Cornélie, entre qui vos Romains
Ont déjà reconnu des frères, des germains (…)
Corneille, Pompée, IV, 1.
♦ (1580, Montaigne). Fig. et vieilli. ⇒ Apparenté, parent, voisin.
3 Ces animaux, dit-il, sont germains du renard.
La Fontaine, Fables, IX, Disc. à Mme de la Sablière.
4 (…) le regret n'est pas le remords, quoiqu'il en soit un peu germain.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, t. I, p. 202.
2 Adj. (V. 1160). Cour. (employé avec cousin). || Cousins germains : cousins ayant au moins une grand-mère ou un grand-père commun. || Ils sont cousins germains par un grand-père paternel qui s'est marié deux fois; ils n'ont pas la même grand-mère. || Leurs pères sont frères, leurs mères sont sœurs; ils sont cousins germains par leurs quatre grands-parents. || Les cousins germains sont parents au quatrième degré (cit. 5). || Cousin germain du père ou de la mère (→ fam. Oncle à la mode de Bretagne). — N. m. || Des germains (rare) : des cousins germains. ☑ Loc. Cousins issus de germains : cousins au cinquième ou au sixième degré de parenté, qui descendent d'un cousin germain (ou d'une cousine germaine) ou dont les parents sont cousins germains entre eux.
REM. L'Académie (huitième éd.), suivie de la plupart des dictionnaires, définit les cousins issus de germains comme des « personnes qui sont sorties de deux cousins germains », définition qui pourrait s'appliquer aux frères et sœurs issus du mariage de deux cousins germains. Le dictionnaire de l'Académie dans ses éditions successives, de même que Littré qui cite Voltaire (Candide, 19), écrit cousins issus de germain (sans s). Cependant l'orthographe issus de germains est déjà admise au XVIIe s. (Furetière) et au XVIIIe s. (Trévoux).
5 Un de mes parents. Un cousin issu de germains (…)
G. Duhamel, Salavin, VI, XX.
♦ Par ext. Qui a des traits communs, comparables.
6 La petite montagnarde de Valldemosa (…) n'en est pas moins une cousine germaine de la poétique bergère sainte Geneviève et de la bergère sublime Jeanne d'Arc.
G. Sand, Un hiver à Majorque, p. 192.
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HOM. 2. Germain. — (Du fém.) Germen.
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2. germain, aine [ʒɛʀmɛ̃, ɛn] adj. et n.
ÉTYM. Fin XIIIe, B. Latini; germaniens, 1284, in D. D. L., repris au lat. Germanus, p.-ê. du celtique gair « voisin », et maon, man « peuple », nom donné par les Gaulois à leurs voisins de l'Est.
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1 Adj. Qui appartient à la Germanie, nom de la région correspondant à peu près à l'Allemagne, à l'époque du Bas-Empire et du haut Moyen Âge. — REM. La forme féminine est peu usitée, et on préfère germanique lorsqu'il s'agit de choses. — Les guerriers germains (→ Flexible, cit. 7). || Éléments germains de la civilisation gréco-latine (→ Centre, cit. 14). ⇒ Germanique.
2 N. (rare au sing., inusité au fém., à cause de l'homonymie avec le prénom). Habitant de la Germanie. || Les Germains (Burgondes, Francs, Goths, Lombards, Saxons, Suèves, Teutons, Vandales…). || Les invasions des Germains.
0 Les Germains, établis dans l'Empire du consentement de l'empereur, ne restèrent pas tranquilles dans la possession des terres qu'ils avaient occupées. Ces mêmes Huns, qui autrefois avaient forcé les Goths de passer le Danube, entraînèrent les autres Germains demeurés en Germanie, et tous ensemble ils passèrent le Rhin.
Michelet, Hist. de France, II, I.
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DÉR. Germaniser.
HOM. 1. Germain. — (Du fém.) Germen.
Encyclopédie Universelle. 2012.