garrigue [ garig ] n. f. ♦ Terrain aride à sous-sol calcaire de la région méditerranéenne; végétation broussailleuse qui couvre ce genre de terrain. ⇒ lande, maquis. Se promener dans la garrigue. « ces garrigues brûlées sur lesquelles végètent [...] les chênes-verts et les buissons épineux » (Duhamel).
● garrigue nom féminin (ancien provençal garriga, du préceltique carra, pierre) Formation végétale méditerranéenne des sols calcaires, constituée de chênes kermès, d'arbustes aux feuilles persistantes et coriaces (ciste, arbousier, lentisque, myrte, lavande, thym) et de quelques herbes annuelles.
garrigue
n. f. Formation végétale discontinue et buissonneuse (chênes verts, cistes, romarins notam.) des plateaux calcaires méditerranéens.
|| Terrain couvert par la garrigue.
⇒GARRIGUE, subst. fém.
A. — BIOGÉOGR. Association buissonnante discontinue des plateaux calcaires méditerranéens résultant d'une régression de la forêt sous l'influence du feu ou du pâturage intensif (d'apr. GEORGE 1970; Agric. 1977). Ces formations buissonneuses (lentisques, myrtes, etc.) qui couvrent les versants et les plateaux secs du monde méditerranéen et qui constituent les maquis (Corse), les garrigues (Languedoc) (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 164).
B. — P. méton. Les plateaux couverts de cette végétation. L'armoire à glace, fortement parfumée des herbes recueillies sur la garrigue (BARRÈS, Jard. Bérén., 1891, p. 42). Entre les panaches des pins maritimes, la villa toute raide et archaïque regarde la garrigue tachetée de touffes de buis et de romarin (LARBAUD, Amants, 1923, p. 119).
Prononc. : []. Ds Ac. dep. 1835. Garigue (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. de Fr., 1908, p. 281; BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 259). Guarrigue (GIONO, Colline, 1929, p. 48, 158). Étymol. et Hist. 1544 garrigues « landes » (Amadis, V, 37 ds HUG.). Empr. au prov. garriga « garrigue » (ca 1120, Quercy ds BRUNEL, n° 23, 2; cf. lat. médiév. garrica, garriga dep. 817 [Couserans] et jusqu'au mil. du XIIe s. dans tout le domaine d'oc, NIERM., v. aussi BAMBECK Boden, § 2; cf. le masc. correspondant : a. prov. garric « chêne kermès » 1177, Rouergue ds BRUNEL, n° 160, 4), auquel correspond ds le domaine d'oil, jarrie (1150-80 fr.-prov. « chêne kermès », G. de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 8492; a.fr. « terre inculte » ca 1315 typonyme La Jarrie, Arch. du Loiret ds GDF., cf. aussi les toponymes cités par LONGNON, § 33, notamment en Charente-Mar., Loire-Atlantique et Touraine); cf. l'a. fr. jarris (-icius v. -is) ca 1170 « bâton taillé ds un chêne kermès » (BÉROUL, Tristan, éd. E. Muret, 1260 : jarri). Ces mots se rattachent à un vaste ensemble lexicologique désignant des plantes épineuses, des terres incultes, dont on relève les représentants de la Péninsule Ibérique jusqu'à l'Italie du sud. Cet ensemble serait dér. d'un type préroman carra- pour l'identification duquel les avis divergent : pour FEW t. 2, p. 411, BL.-W.5, DAUZAT Topon., éd. 1971, p. 85, ce type serait à identifier avec la base préromane carra- « pierre » (d'où le dér. gasc. carroc, garroc « rocher », PALAY, LESPY-RAYM.), les sols pierreux donnant naissance à une végétation rabougrie et épineuse; J. HUBSCHMID, Sardische Studien, 1953, p. 97 préfère, notamment pour des raisons phon., séparer la base préromane, karr- « chêne » (d'où les dénominations de plantes épineuses, de landes v. ID., op. cit., pp. 93-96 et HUBSCHMID fasc. 2, p. 95), de la base préromane karri- « pierre » (J. HUBSCHMID, op. cit., pp. 108-112). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. CARNOY (A.). Probl. ling. Orbis. 1956, t. 5, p. 113 - PAULI 1921, pp. 8-9.
garrigue [gaʀig] n. f.
ÉTYM. 1544; provençal garriga; de l'anc. provençal garric « chêne épineux » que P. Guiraud rattache, sans exclure une parenté avec le préceltique carra « pierre », au lat. carere, carrere « carder » (→ 2. Jarre).
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♦ Terrain aride à sous-sol calcaire de la région méditerranéenne; végétation broussailleuse qui couvre ce genre de terrain. ⇒ Lande, maquis. || Garrigue inculte. || Se promener dans la garrigue. || Une, des garrigues.
1 Las du vignoble, nous errions sur les collines, dans ces garrigues brûlées sur lesquelles végètent, opiniâtres, les chênes-verts et les buissons épineux.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, II.
2 On s'engagea enfin à travers une vaste garrigue, peuplée de houx, de myrtes, d'argélas épineux.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, II, p. 127.
3 On donne le nom de garrigue (…) à la végétation constituée par de la petite broussaille formée de buissons épars et de taches herbacées desséchées en été, qui couvre les terrains arides et plus ou moins rocailleux à sous-sol calcaire de la région méditerranéenne.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. III, p. 1273.
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DÉR. V. Garriguette.
Encyclopédie Universelle. 2012.