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fasciner

1. fasciner [ fasine ] v. tr. <conjug. : 1>
XVIIe; fessiner XVe; de fascine
Techn. Garnir de fascines. fasciner 2. fasciner [ fasine ] v. tr. <conjug. : 1>
XIVe; aussi jusqu'au mil. XIXe « ensorceler »; lat. fascinare, de fascinum « charme, maléfice »
1Maîtriser, immobiliser par la seule puissance du regard. hypnotiser. Ses yeux me fascinaient. « On a dit qu'une vipère [...] le fixant lorsqu'il [le rossignol] chante, le fascine par le seul ascendant de son regard » (Buffon). Immobiliser et captiver par l'éclat, le reflet. L'alouette est fascinée par le miroir. « Je restais là, fasciné par ce feu comme une bête » (Bosco).
2 (XVIe) Fig. Éblouir par la beauté, l'ascendant, le prestige. captiver, charmer, émerveiller, hypnotiser, séduire. Il a fasciné son auditoire. Le « magique ascendant par lequel il avait fasciné le monde » (Vigny). Se laisser fasciner par des promesses, par l'argent.

fasciner verbe transitif (latin fascinare, de fascinum, charme) Attirer, dominer, immobiliser un être vivant en le privant de réaction défensive par la seule puissance du regard : Le serpent a fasciné l'oiseau. Attirer irrésistiblement le regard de quelqu'un : Le feu le fascinait. Être pour quelqu'un un objet privilégié de pensée, de désir, etc. : La mort est un problème qui m'a toujours fasciné. Exercer sur quelqu'un une attraction puissante : Les enfants l'écoutaient, fascinés.fasciner (synonymes) verbe transitif (latin fascinare, de fascinum, charme) Attirer, dominer, immobiliser un être vivant en le privant de...
Synonymes :
- hypnotiser
- magnétiser
Être pour quelqu'un un objet privilégié de pensée, de désir...
Synonymes :
- attirer
- captiver
- éblouir
- enchanter
- séduire
- troubler
Exercer sur quelqu'un une attraction puissante
Synonymes :
- charmer
- ensorceler
- envoûter
fasciner verbe transitif (de fascine) Garnir de fascines.

fasciner
v. tr.
d1./d Immobiliser par la seule force du regard. La vipère passait pour fasciner les oiseaux.
d2./d Fig. Attirer irrésistiblement le regard de; charmer, éblouir. Cette grande poupée fascinait toutes les fillettes.

⇒FASCINER, verbe trans.
A.— Exercer un attrait irrésistible, soumettre à sa domination par la puissance du regard. Je vois ferrer un cheval fougueux; un hussard le fascine par le regard et le contient immobile (STENDHAL, Mém. touriste, t. 1, 1838, pp. 24-25) :
1. ... je rencontre toujours ses yeux (...) de loup attachés sur les miens (...). Veut-il me fasciner à la manière des sorciers finnois?
MÉRIMÉE, Débuts aventur., 1853, p. 330.
P. ext. Attirer irrésistiblement le regard, le captiver. Le jour, les vitrines fascinent la vue. La vue de la mer (...) l'avait fascinée de son mirage magnétique (SAND, Indiana, 1832, p. 237). Cette horloge dont le balancier me fascinait (MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 23) :
2. La lampe électrique n'est plus un appareil d'éclairage, c'est une machine à fasciner, un appareil à anéantir.
MORAND, New-York, 1930, p. 164.
B.— Au fig. Subjuguer, tenir sous son empire, sous sa domination, sous son influence. Fasciner l'esprit de qqn. Fascinez-le par de doux prestiges, plongez-le dans une mer d'illusions (NERVAL, Faust, 1840, 1re part., p. 66). L'élève Dargelos fascinait les élèves (COCTEAU, Fin Potomak, 1940, p. 117) :
3. ANNA [à sa sœur]. — Eh! bien, dis-le à mon père; résiste-lui.
CAROLINE. — Impossible, il me fascine... À tout ce qu'il me dira, je répondrai : oui...
BALZAC, Éc. mén., 1839, II, 10, p. 438.
En partic. Éblouir, charmer vivement, plaire. Être fasciné par qqn, par la beauté d'un visage, par le théâtre. Vous m'avez fasciné (...) je suis sous le charme (LABICHE, J. homme pressé, 1848, 4, p. 355) :
4. Madame de Bargeton avait soudain voué un culte à l'idole du jour, dont les manières, l'esprit et l'entourage l'avaient séduite, éblouie, fascinée.
BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 182.
Emploi pronom. réfl. La conscience se fascine sur un fourmillement d'impressions (SARTRE, Imaginaire, 1940, p. 216). Réciproque. Dix minutes durant ils se fascinèrent, les yeux rivés aux yeux (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 46).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Fascinable, adj. Qui est apte à être fasciné. Ce qu'il y a de bas, et aussi de fascinable en chaque être était appelé là avec la plus sauvage véhémence (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 390). b) Fascinatoire, adj. Qui a le pouvoir de fasciner. Nous offrons deux mille francs (...) pour un monstre japonais, un bronze fascinatoire, que je ne sais quoi nous dit que nous devons posséder (GONCOURT, Journal, 1868, p. 460). c) Fasciné, ée, part. passé adj. Pris sous une fascination. Une perdrix fascinée. Un être fasciné, sans liberté, et qui à ce titre ne compte plus pour moi (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 194).
Prononc. et Orth. :[fasine], (je) fascine [fasin]. [-ss-] ds LAND. 1834, LITTRÉ, DG et, à titre de var., ds BARBEAU-RODHE 1930. [ss] représente la prononc. de s et de c devant i. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. fasiner (B. DE GORD., Pratiq., VII, 14, éd. 1495 ds GDF., s.v. fesnier); 1579 fasciner (PARÉ, Œuvres, éd. Malgaigne, XIX, 27). Empr. au lat. class. fascinare « faire des charmes, des enchantements »; fasciner, refait sur le lat. a évincé l'a fr. fesnier (XIIe s. ds T.-L.), de formation populaire. Fréq. abs. littér. :297. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 338, b) 269; XXe s. : a) 346, b) 625.

1. fasciner [fasine] v. tr.
ÉTYM. XVIIe; fessiner, XVe; de fascine.
Techn. Garnir de fascines. || Fasciner un fossé.
DÉR. Fascinage.
HOM. 2. Fasciner.
————————
2. fasciner [fasine] v. tr.
ÉTYM. XIVe, fasiner; lat. fascinare, de fascinum « charme, maléfice »; a remplacé la forme anc. et pop. fesnier (fin XIe).
1 Vieilli. Ensorceler (un sujet, une personne) par un charme. Charmer, ensorceler, hypnotiser, magnétiser. || Il croyait qu'on l'avait fasciné par un maléfice (Académie).
1 On assure que, pour leur inspirer ce courage furieux, le chef les fascinait par des breuvages enivrants, les portait endormis dans des lieux de délices (…)
Michelet, Hist. de France, IV, III, t. II, p. 279.
2 Maîtriser, immobiliser par la seule puissance du regard. || Ses yeux me fascinaient.Fasciner les yeux, la vue de qqn.
2 Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, « La beauté ».
3 Son regard était attaché sur le visage de son père sans qu'elle parvînt à en détourner la vue; ces yeux où le sang dessinait de minces réseaux la fascinaient. Elle recula encore et rencontra le mur sous ses paumes ouvertes; et elle eut la sensation qu'on l'y clouait.
J. Green, Adrienne Mesurat, p. 130.
(Le sujet désigne un animal). || Le serpent fascine sa proie (→ Convoiter, cit. 5). Hypnotiser.
4 (…) on a dit qu'une vipère (…) le fixant lorsqu'il (le rossignol) chante, le fascine par le seul ascendant de son regard au point qu'il perd insensiblement la voix et finit par tomber dans la gueule béante du reptile.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le rossignol, Œ., t. II, p. 503.
Par anal. (le sujet du verbe désigne un objet brillant). Captiver par l'éclat, le reflet. || L'alouette est fascinée par le miroir (Académie).
5 Malgré le froid, je ne pouvais plus m'en aller. Je restais là, fasciné par ce feu comme une bête. Car je suis aussi une bête sauvage. Sinon subirais-je cette fascination ?
H. Bosco, Hyacinthe, p. 126.
3 (XVIe). Fig. Éblouir, captiver par la beauté, l'ascendant, le prestige. Attirer, charmer, émerveiller, hypnotiser, séduire, troubler. || Spectacle qui fascine tous les yeux. Emparer (s'). || La mer le fascine (→ Attrait, cit. 15). || Son ascendant, sa prestance, sa personnalité fascinent tous ceux qui l'approchent. Plaire (à). || Il avait fasciné l'auditoire, par son éloquence prestigieuse. || Ces belles promesses ont fasciné les esprits. || Se laisser fasciner par l'argent ( Égarer, enivrer).
6 Tout cela pouvait fasciner mon jugement, j'en conviens, mais non pas altérer ma bonne foi; car je craignais de me tromper sur toute chose.
Rousseau, Rêveries…, 3e promenade.
7 Le grand égoïste s'était montré à nu devant moi; mais à mesure que je m'éloignai de lui je commençai à le contempler dans ses œuvres, et il reprit encore sur moi, par cette vue, une partie du magique ascendant par lequel il avait fasciné le monde.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, VI.
8 Il croit d'abord qu'un rêve a fasciné ses yeux,
Et, doutant de lui-même, interroge les cieux.
A. de Musset, Poésies nouvelles, Lettre à Lamartine.
Absolt. || L'argent, le pouvoir fascine.
9 Il (Voltaire) sait flatter et ne sait point consoler. Il fascine et ne persuade pas.
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, Voltaire.
——————
fasciné, ée p. p. adj.
Sous l'emprise de la fascination. || Comme fascinée par une puissance d'attraction (cit. 9) cachée.Oiseau fasciné (par un serpent, par un miroir, etc.) → aussi ci-dessus cit. 5. || Fasciné par la grande ville, par le luxe. || Adolescents fascinés par la violence.
10 Et le peuple, fasciné, comme toujours, par le prestige qui sort pour lui, des coups d'audace et de fortune (…)
Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels, « Vox populi ».
CONTR. Repousser.
DÉR. Fascinant, fascinateur. — (Du lat.) V. Fascination.
HOM. 1. Fasciner.

Encyclopédie Universelle. 2012.