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farcir

farcir [ farsir ] v. tr. <conjug. : 2>
XIIIe; lat. farcire
1Remplir, garnir de farce (un mets). Farcir une volaille, un poisson, des tomates. Pronom. pass. La dinde se farcit avec des marrons.
2Fig. Surcharger de (connaissances, notions, idées, etc.). Farcir la tête d'un enfant de connaissances inutiles. bourrer, encombrer. Farcir un écrit de citations. truffer.
3(1932) Fam. SE FARCIR (qqch.) :prendre et consommer. ⇒ s'envoyer, se taper. Se farcir un bon repas. Faire (une corvée). Se farcir tout le travail. s'enfiler, se payer.
Vulg. Se farcir qqn, posséder sexuellement. ⇒ se faire. Fam. et péj. Supporter. J'ai dû me farcir le gosse. Loc. fam. Il faut se le (la, les) farcir (chose, personne),le (la, les) supporter, et c'est pénible (cf. Il faut se le faire).

farcir verbe transitif (latin farcire, remplir) Remplir un aliment de farce. Surcharger un discours, un texte, de notions inutiles, de redondances : Farcir une dissertation de citations. Bourrer la tête de quelqu'un de quelque chose : On lui a farci la tête de préjugés.farcir (synonymes) verbe transitif (latin farcire, remplir) Surcharger un discours, un texte, de notions inutiles, de redondances
Synonymes :
- entrelarder
- larder
- truffer
Bourrer la tête de quelqu'un de quelque chose
Synonymes :
- bonder
- bourrer
- remplir
- surcharger

farcir
v.
rI./r v. tr.
d1./d Remplir de farce. Farcir une volaille, des aubergines.
d2./d Fig., péjor. Bourrer, remplir avec excès. Farcir un discours de citations.
rII./r v. Pron. Fam. Supporter, endurer. Ils se sont farci deux heures d'attente.
|| Vulg. Se farcir une nana, coucher avec elle.

FARCIR, verbe trans.
[Correspond à farce1]
A.— Emploi trans.
1. Remplir de farce une viande, un poisson, un légume. C'est (...) de l'ail broyé que ces mêmes paysans ajoutent à la sauce dont on farcit les oies et les cochons de lait (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 170) :
Notre dîner, placé sur cette table, se composait d'un pilau, d'un plat de lait aigri que l'on mêle avec de l'huile, et de quelques morceaux de mouton haché, que l'on pile avec du riz bouilli, et dont on farcit certaines courges semblables à nos concombres.
LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 246.
2. P. ext., fam. Remplir jusqu'à saturation. Une tabatière d'où ils tirent une poudre noire avec laquelle ils farcissent incessamment leur nez (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1840, p. 209).
Farcir de balles, etc. Cribler de balles, etc. Notre père (...) a dû le tirer de trop près [un lièvre] : il est farci de petit plomb (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 271).
3. Au fig.
a) Surcharger un écrit ou un propos, de citations, de mots ou de tournures identiques. Synon. truffer. Les femmes croient les gens quand ils farcissent leurs phrases du mot amour (BALZAC, Chabert, 1832, p. 50). Il répétait trop souvent le mot « en effet » et moi je farcissais mes lettres de « en effet » (STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 449).
b) Imposer à quelqu'un, par des sollicitations répétées, une idéologie, une forme de conduite, de culture. Ah! ces penseurs, mon enfance en a-t-elle été assez farcie, comblée, bondée, obstruée, saturée, soûlée! (BLOY, Lieux communs, 1902, p. 220).
B.— Emploi pronom.
1. À valeur passive. Les dindons se farcissent avec des truffes (LITTRÉ).
2. À valeur réfl. [Suivi d'un compl. d'obj.; le pron. a une valeur de compl. d'obj. indir.]
a) Fam. Se farcir (la panse, le chou...). Se remplir, se saturer (de), manger avec excès. Ah! quel plaisir de boire frais, De se farcir la panse! (BERLIOZ, Grotesques mus., 1859, p. 29). Cf. aussi MARTIN DU G., Gonfle, 1928, III, 2, p. 1228.
b) Au fig. Se farcir (la tête, la cervelle) de. Surcharger son esprit, son intelligence, de notions, de connaissances pas toujours utiles. Laissez-là tous vos déclamateurs de tribunes et toutes ces billevesées grecques et latines dont vous vous êtes farci la mémoire (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 97).
3. Argot
a) [Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.]
Se farcir (un travail, une tâche). Exécuter de mauvaise grâce un travail ennuyeux ou pénible. Synon. se taper, se coltiner. Je me le suis farci [le piano à déménager] tout seul (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 87).
Rare. S'offrir, s'acheter quelque chose. Tu te rends compte de ce qu'on peut se farcir avec quinze mille francs! (VIALAR, Faux-fuyants, 1953, p. 120).
Se farcir une peine (de prison). La purger. Tu sors du ballon? Combien que tu t'es farci? — Dix piges (TRIGNOL, Pantruche, 1946 p. 91).
b) [Le compl. désigne une pers.]
Supporter avec beaucoup de mal. Jojo était avare (...) mais, en plus, fallait se le farcir! (SIMONIN, Pt Simonin ill., 1957, p. 190).
Trivial. Se farcir une femme. Coucher avec elle. Synon. se taper, s'envoyer. On aurait voulu le poirer nous en train de se farcir la patronne (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 201).
Prononc. et Orth. :[], (je) farcis []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-76 au propre « bourrer, remplir » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1983); b) av. 1236 plus particulièrement, terme de cuis. Rostir, farsir, frire, larder (G. DE COINCI, Doutance de la mort, 873, éd. V. F. Kœnig, Miracles, t. 4, p. 474); 2. ca 1210 au fig. farsie de träisson (Dolopathos, 322 ds T.-L.). cf. aussi farsi « mêlé de, avec un mélange de » un benedicamus farsi a orgue, a treble et a deschant (Renart, éd. E. Martin, XII, 884); 3. [1932 se farcir quelque chose (argot des voyous d'apr. ESN.)] 1935 (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! p. 87 : j'vais m'la farcir). Du lat. class. farcire « remplir, bourrer, gorger de » au propre et au figuré. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. LE BIDOIS Délire 1970, p. 203. — VERSINI (L.). Néol. et tours à la mode dans Angola. In :[Mél. Pintard (R).]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1975, t. 13, n° 2, p. 515.

farcir [faʀsiʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; farsir, v. 1190; lat. farcire « farcir », d'abord « enfoncer, bourrer, remplir ».
1 (XVIe). Remplir, garnir de farce (un mets). || Farcir une volaille, un poisson, des tomates, des aubergines.Pron. || Les dindons se farcissent avec des truffes. Farcissure.
2 Garnir abondamment, remplir de… Bourrer. || Farcir un lièvre de plombs.Au p. p. :
1 (Ceux) qui avaient l'estomac farci de quinquina.
Racine, Lettre à Boileau, 24 août 1687.
Farcir une région de troupes.
2 L'empereur cherchait de tous côtés à acheter des troupes, il en farcissait le Tyrol.
Saint-Simon, in Littré.
3 (XIIIe). Abstrait. Surcharger de (connaissances, notions, idées, etc.). || Farcir la tête d'un enfant de connaissances inutiles. Bourrer, encombrer.Farcir un écrit de citations. Entrelarder, larder, truffer.Se farcir l'esprit de dates, de faits sans importance.
3 Il ne faut que l'épître liminaire d'un Allemand pour me farcir d'allégations (…)
Montaigne, Essais, III, XII.
4 (…) pour mettre quelque choix dans le fatras dont je m'étais farci la tête.
Rousseau, les Confessions, III.
5 Ses naïves confessions sont pleines de bonne humeur, de drôleries, d'exubérance. Il les farcit de citations dans toutes les langues, de vers de son invention, de morales de mirliton.
R. Rolland, Voyage musical au pays du passé, p. 108.
6 On nous a farci la cervelle d'une foule d'idées qui sont respectables, sans doute, mais passablement niaises. Et maintenant nous voilà quand même au pied du mur, et il va falloir grimper.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, XIX.
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se farcir v. pron.
Familier.
1 (Concret). || Se farcir la panse. Remplir (se).(Abstrait). || Se farcir la tête, la cervelle de… (→ ci-dessus).
2 (1932, Se farcir deux sacs, les gagner au jeu, Esnault). Fig. Obtenir, avoir, pouvoir consommer. Envoyer (s'), faire (se), taper (se). || Se farcir un bon repas.Faire (une corvée). || Se farcir tout le travail. || Se farcir cinq cents bornes par jour.
Vulg. (Compl. n. de personne). Posséder physiquement.
6.1 (…) j'ai un sacré béguin pour vous. Dès que je vous ai vue, je me suis dit : je pourrais plus vivre sur cette terre si je ne me la farcis pas un jour ou l'autre (…)
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 157.
Péj. Supporter. || J'ai dû me farcir le vieux pendant deux bonnes heures. — ☑ Loc. fam. Il faut se le (la, les) farcir, le (la, les) supporter. Faire (se faire, B., 6.).
6.2 Qu'est-ce que tu veux, ils sont comme ça, il faut se les farcir ! Mais tu n'auras pas à t'en occuper : on te montera tes repas, tu auras la radio, tu seras peinarde : toute une chambre pour toi.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 52.
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farci, ie p. p. adj. et n. m.
1 a Adj. Rempli de farce. || Tomates farcies. || Poivrons farcis. || Volaille farcie.Chou farci. aussi 2. Far.
b N. m. Régional (pays occitans, notamment Sud-Ouest, Rouergue…). Farce, plat farci, souvent enveloppé dans une feuille de chou. Hachis. || Soupe au farci. — ☑ Loc. fig. Couper le farci : agir en maître ou en maîtresse.
6.3 (…) plus ça allait, plus ce goujat prenait de la maîtrise dans la maison, par la folie de la Mathive. Si quelquefois elle n'agréait pas quelque chose qu'il avait en tête, il parlait d'abord de s'en aller, et la vieille bestiasse de femme cédait et le laissait agir; bref, c'était lui qui coupait le farci, comme on dit de ceux qui font les maîtres.
Eugène Le Roy, Jacquou le Croquant, p. 231.
(Provence) Souv. au plur. || Les farcis : plat de légumes farcis.
2 Par anal. Bourré de.
7 (…) la grêle devint de plus en plus épaisse, plus dense, mieux truffée, farcie d'obus et de balles.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 37.
3 Abstrait et péj. Rempli. Plein. || Cervelle farcie de chiffres. || Livre farci de mots barbares.
8 Nous autres, critiques, avons la tête farcie de tout ce qu'il nous faut lire et examiner, tant les volumes pleuvent et se pressent.
Sainte-Beuve, Correspondance, 29 janv. 1833, t. I, p. 337.
9 Ce bout de ruban rouge noué à mon veston me réhabilitait aux yeux des parents et alliés, farcis de préjugés vieillots.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 445.
Spécialt. || Pièces farcies : au Moyen Âge, Pièces de vers dans lesquelles on mêlait au français des mots latins ou étrangers.
CONTR. Vider. — Vide.
DÉR. Farcissure.
HOM. Farsi.

Encyclopédie Universelle. 2012.