envoûter [ ɑ̃vute ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Représenter (une personne) par une figure de cire, de terre glaise, etc. (autrefois appelée volt, vout) dans le dessein de faire subir à la personne représentée l'effet magique des invocations que l'on prononce devant la figurine ou des atteintes qu'on lui porte. ⇒ ensorceler, marabouter. « réputés grands sorciers à faire des images de cire à la ressemblance du roi et des princes pour les envoûter » (Mézeray).
2 ♦ (fin XIXe) Fig. et cour. Exercer sur (qqn) un attrait, une domination irrésistible. ⇒ captiver, charmer, ensorceler, 2. fasciner, séduire, subjuguer. « Nous étions envoûtés par les gestes, les voix, le décor, tout ce prestige du théâtre » (Tharaud).
● envoûter verbe transitif (ancien français vout, visage, traits, du latin vultus, visage) Agir magiquement, le plus souvent pour faire le mal, sur un être animé par l'intermédiaire de son effigie (statuette de cire, photographie, etc.). Dominer, subjuguer par un attrait irrésistible : Envoûter son auditoire. ● envoûter (difficultés) verbe transitif (ancien français vout, visage, traits, du latin vultus, visage) Orthographe Attention à l'accent circonflexe sur le u. De même pour envoÛtement, envoÛteur. ● envoûter (synonymes) verbe transitif (ancien français vout, visage, traits, du latin vultus, visage) Dominer, subjuguer par un attrait irrésistible
Synonymes :
- captiver
- charmer
- fasciner
envoûter
v. tr.
d1./d Pratiquer un envoûtement sur (qqn). Syn. (Afr. subsah.) marabouter.
d2./d Fig. Charmer comme par un effet magique, subjuguer. Cette femme l'a envoûté.
⇒ENVOÛTER, verbe trans.
A.— OCCULT. Exercer à distance une influence maléfique sur une personne par l'intermédiaire le plus souvent d'une figurine à son effigie ou d'une autre représentation symbolique. (Quasi-)synon. charmer, enchanter, ensorceler, jeter un sort à :
• Il se plaint de coups d'aiguilles du côté du cœur. (...) c'est un état de dépérissement inexplicable pour un homme qui n'est ni cancéreux ni diabétique. — Ah çà, je suppose, dit Carhaix, qu'on n'envoûte plus les personnes avec des images de cire et des épingles, avec la « Manie » ou la « Dagyde », comme cela s'appelait, au bon vieux temps?
HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 68.
— Emploi abs. Il y avait une heure que Mérodack envoûtait; un tremblement l'agitait de la nuque au talon, il pesa sur la tête, l'aplatissant (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 280). Je livre la clef des kabbales, J'ai des philtres qui font mourir. Pour forcer à l'amour, j'envoûte (APOLL., Casanova, 1918, II, p. 991). Les poses d'une femme qui envoûte, qui enfonce une épingle dans une figurine de cire (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 172).
B.— Au fig. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé abstr.] Exercer un ascendant proche de la fascination sur la volonté, l'esprit, les sentiments. (Quasi-)synon. captiver, ensorceler, fasciner. Au cours d'un séjour à Paris, il lui arriva d'envoûter, par ce don de parole et son idéalisme, une vieille fille de bonne bourgeoisie (THARAUD, Cruelle Esp., 1937, p. 60).
— Emploi abs. L'espace est franchi qui sépare la fantaisie à laquelle on ne croit pas de la poésie qui envoûte (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 258). L'acte d'écrire se trouve donc lié à plusieurs contraintes : intriguer, exprimer, envoûter. Envoûtement que nul ne nous enseigne (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p. 181).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. envoûtant, ante, en emploi adj. [Correspond à envoûter B] Qui exerce un ascendant. Ce sont, malgré tout, d'envoûtantes satisfactions esthétiques (Gds cour. pensée math., 1948, p. 437). b) Le part. passé envoûté, ée, en emploi subst. Celui, celle qui est sous l'effet d'un envoûtement. Et qu'est-ce qu'il raconte ce manuel à l'usage des possédés? Tiens, il renferme des adjurations bizarres. En voici pour les énergumènes et les envoûtés (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 156).
Prononc. et Orth. :[], (j')envoûte []. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 (G. DE DOUAI, Jérusalem, 5527 ds T.-L.). Dér. de l'a. fr. volt, vout « visages, traits » (cf. XIIe s. ds GDF.), du lat. class. vultus « visage, physionomie »; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :64. Bbg. PAULI 1921, pp. 96-97.
envoûter [ɑ̃vute] v. tr.
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1 Représenter (une personne) par une figurine de cire, de terre glaise, etc. (autrefois appelée volt, vout) dans le dessein de faire subir à la personne représentée l'effet magique des invocations que l'on prononce devant la figurine ou des atteintes qu'on lui porte. ⇒ Ensorceler; → Jeter un sort; cire, cit. 2.
1 Il courut un bruit qu'il (Enguerrand de Marigny) avait dessein de faire mourir le roi, et que sa femme s'aidait d'un nommé Paviot et d'une vieille boiteuse réputés grands sorciers à faire des images de cire à la ressemblance du roi et des princes pour les envoûter.
Mézeray, Louis X.
2 Ah çà ! je suppose (…) qu'on n'envoûte plus les personnes avec des images de cire et des épingles, avec la « Manie » ou la « Dagyde », comme cela s'appelait, au bon vieux temps ?
Huysmans, Là-bas, XIV, p. 200.
2 (Fin XIXe). Fig. Exercer sur (qqn) un attrait, une domination irrésistible. ⇒ Assujettir, captiver, charmer, dominer, ensorceler, fasciner, séduire, subjuguer, suggestionner. || Envoûter son auditoire. || Il n'est plus lui-même, cette femme l'a envoûté. || Un charme étrange les envoûtait.
3 Aix les avait pris, envoûtés, d'une sorte de sorcellerie à laquelle ils ne pouvaient échapper.
Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne, XI, p. 94.
4 Mais qu'importaient les vers ! Nous étions envoûtés par les gestes, les voix, le décor, tout ce prestige du théâtre qui n'a rien de commun avec l'écriture.
Jérôme et Jean Tharaud, Notre cher Péguy, p. 37.
5 (…) les créatures de Faulkner sont envoûtées, une étouffante atmosphère de sorcellerie les entoure.
Sartre, Situations I, p. 12.
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CONTR. Conjurer, exorciser.
DÉR. Envoûtant, envoûtement, envoûteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.