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égayer

égayer [ egeje ] v. tr. <conjug. : 8>
agueer v. 1228; de é- et gai
1Rendre gai, amuser. distraire, divertir, ébaudir, réjouir. « Au lieu de m'égayer, l'observation de Jacques me fit monter aux yeux un grand flot de larmes » (A. Daudet). Le champagne les a égayés.
Par ext. Rendre agréable, colorer d'une certaine gaieté. Rideaux qui égayent une pièce. Égayer de boutades un entretien sérieux.
2Pronom. S'ÉGAYER : s'amuser. ⇒ se réjouir, 1. rire. Spécialt S'égayer aux dépens de qqn, s'en moquer.
⊗ CONTR. Assombrir, attrister. ⊗ HOM. Égailler.

égayer verbe transitif Divertir, amuser quelqu'un : Égayer les convives avec des histoires drôles. Donner de l'agrément, un air plus gai, plus vif à quelque chose, un lieu : Égayer une robe grise avec un foulard coloré. Synonyme de élaguer. ● égayer (difficultés) verbe transitif Conjugaison S'égayer → égayer. Prononciation 1. S'égailler = [&ph103; ;&ph89; ;&ph91; ;&ph85; ;&ph94; ;&ph89; ;], -ailler se prononce comme pour rimer avec cahier. 2. S'égayer = [&ph103; ;&ph89; ;&ph91; ;ɛ ;&ph94; ;&ph89; ;], -ayer se prononce comme pour rimer avec veiller Orthographe et sens 1. S'égailler (avec deux l) = se disperser, se débander, en parlant d'animaux ou de personnes. Les moineaux se sont égaillés en piaillant ; le groupe de fugitifs s'est égaillé dans la nature. 2. S'égayer (avec un y) = devenir plus gai, s'amuser. Nous nous sommes beaucoup égayés de cette histoire. ● égayer (synonymes) verbe transitif Divertir, amuser quelqu'un
Synonymes :
- amuser
- dérider
- détendre
- distraire
- réjouir
Contraires :
- assombrir
- attrister
- chagriner
- consterner
- désoler
- ennuyer
- rembrunir
Donner de l'agrément, un air plus gai, plus vif à...
Synonymes :
- agrémenter
- décorer
- embellir
- enjoliver
- ornementer
- orner
Contraires :
- déparer
- enlaidir
- gâter
Synonymes :
- élaguer

égayer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Réjouir, rendre gai. égayer des convives.
d2./d Donner quelque ornement agréable à (qqch). égayer un ouvrage par des broderies de couleur.
d3./d Rendre plus agréable, plus gai. Le soleil égaie l'appartement.
rII./r v. Pron. Devenir gai.

⇒ÉGAYER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. Rendre gai; répandre la gaieté :
1. Il m'est arrivé d'égayer l'empereur par les anecdotes et les coq-à-l'âne prêtés gratuitement, sans nul doute, à Mme la Maréchale Lefèvre...
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 624.
2. Donner à quelque chose un air de gaieté. Une lumière rose égayait le jardin et prêtait une apparence de vie aux pierres de la longue façade (GREEN, Journal, 1941, p. 180).
En partic.
Égayer un sujet, un ouvrage, un style, un tableau. Les agrémenter de détails plaisants. Cet ouvrage est trop sec, il fallait égayer la matière (Ac.).
Égayer son deuil. ,,Commencer à le porter moins rigoureusement`` (LITTRÉ).
3. HORTIC. Égayer un arbre. ,,Lui donner de l'air en le rendant moins touffu`` (Ac. 1932).
4. Arg., THÉÂTRE Égayer l'ours. Siffler une pièce. Le vaudevilliste qui dit : on a égayé l'ours, le comédien qui dit : j'ai fait four, (...) parlent argot (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 189).
B.— Emploi pronom.
1. Se réjouir; se divertir; s'amuser. Bientôt il se mit à rire. Il abondait en propos pittoresques, il s'égayait lui-même de ses saillies (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 39).
2. [Avec constr. prép. ou loc. prép.] S'égayer sur, avec, aux dépens de :
2. Malheureux étalon! que des jouissances forcées et trop fréquentes avaient mis dans un état si pitoyable, si ridicule, qu'il pouvait servir de leçon à ceux même qui s'égayaient à ses dépens.
DUSAULX, Voyage à Barège, t. 2, 1796, p. 12.
3. ... et, comme il [un soldat] était gentil et drôle, plaisantant sa blessure d'un air insouciant de Parisien farceur, elle [Gilberte] finit par s'égayer avec lui.
ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 347.
S'égayer à + inf. :
4. La malignité s'est égayée à créer une autre cause; la simple vérification des dates suffit pour la rendre absurde.
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 72.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Égayé, ée, part. passé et adj. ) [En parlant de pers.] Enjoué; mis en gaieté (v. accordé, ée ex. 2). Je murmurai, attendri et très égayé :« mais tu es folle. J'aime mieux rester chez moi. » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 791). ) [En parlant de choses] Qui a pris un air de fête, de gaieté, un aspect riant. Le coucher du soleil allumait les vitraux des verrières, égayées de teintes très tendres, des verts et des jaunes surtout (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 808). b) Égayeur, euse, subst. Personne qui égaie. Au milieu de ces deux égayeurs, Popelin, dans la grandeur de son premier rôle, est triste, dirait Balzac, comme une maladie vénérienne (GONCOURT, Journal, 1871, p. 833).
Prononc. et Orth. :[] ou p. harmonis. vocalique [egeje], (j')égaye [] ou (j')égaie []. Conjug. cf. balayer, bégayer. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1. 1174-77 soi esgaier « se disperser (de personnes), s'en aller au hasard » (Renart, éd. M. Roques, 5707), uniquement en a. fr., cf. T.-L. et DEAF, s.v. gai]; 2. ca 1225 « s'épanouir (d'un arbre) » (Sept sages, éd. Le Roux de Lincy, p. 13); 3. 1225-30 agueer « devenir gai, se réjouir » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 32 [var. : esgaier]); 4. 1547 p. ext. « rendre plus agréable (un ouvrage, le style, etc.) » (J. Goujon ds Martin, trad. de Vitruve, f° D IIII r°). Dér. de gai; préf. é-; dés. -er. 1 est gén. rattaché à égayer « rendre gai » (FEW t. 16, p. 8 b, 9, note 9; DEAF, loc. cit.); on propose l'évolution gai « vif », esgaier « être vif; sauter de joie; se disperser », cf. Bestiaire d'amour rimé, éd. A. Thordstein, p. 135; cf. aussi égailler, trop tardif dans ce sens pour qu'on puisse y rattacher esgaier et qui fait problème du point de vue phonétique. Fréq. abs. littér. :801. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 046, b) 1 675; XXe s. : a) 2 042, b) 387.
DÉR. Égaiement, égayement, subst. masc. Le fait d'égayer ou de s'égayer. Enfin arrive le cinquième acte, qu'on joue au milieu de l'égayement amené par la figure de Pierrot que s'est faite un détenu (GONCOURT, Journal, 1889, p. 941). [], []. Cf. bégaiement, bégayement. 1res attest. a) ca 1175 esgaiement « plaisir, amusement » (B. DE SAINTE-MAURE, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 14 927) emploi isolé; b) 1535 « action de s'égayer » (CALVIN, Bible, Isaïe, 65 ds HUG.) — 1677 MIÈGE, de nouv. 1859 (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, p. 358); du rad. de égayer, suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. Égaiement : 7.
BBG. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 270. — QUEM. /e s. t. 1 1970.

égayer [egɛje; egeje] v. tr. [CONJUG. payer.]
ÉTYM. V. 1228, agueer; soi esgaier, v. 1175; de é-, gai, et -er.
1 Rendre gai, plus gai. Amuser, dérider, désennuyer, distraire, divertir, réjouir. || Égayer un malade. || Il égayait les convives par ses bons mots ( Bouffonner).Par ext. || Égayer la conversation.
1 Mais quant aux discours de la philosophie, ils ont accoutumé d'égayer et réjouir ceux qui les traitent, non les renfrogner et contrister.
Montaigne, Essais, I, XXVI.
2 Un roman, dites-vous, pourrait vous égayer;
Triste chose à vous envoyer !
Que ne demandez-vous un conte à La Fontaine ?
C'est avec celui-là qu'il est bon de veiller (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Silvia ».
3 (…) au lieu de m'égayer, l'observation de Jacques me fit monter aux yeux un grand flot de larmes.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, XIV, p. 356.
(1821). Argot de théâtre (vx). || Égayer une pièce, égayer l'ours : siffler une pièce.
2 (1547). Rendre agréable, plus agréable.
a (Sujet n. de personne). || Égayer un sujet, un ouvrage sérieux. Orner. || Égayer de, par quelques plaisanteries un entretien sérieux. || Égayer son style. || Égayer un tableau.Égayer son deuil : porter un deuil moins sévère.
b (Sujet n. de chose). Colorer (une chose) d'une certaine gaieté. || Un bon feu égayait la chambre. || Fleurs, aquarelles qui égaient un appartement (→ Capucine, cit.; curiosité, cit. 21). || Il faudrait une peinture claire pour égayer ce rez-de-chaussée.Rencontre qui égaie un séjour monotone (→ Chimpanzé, cit.).
4 (…) il a fort égayé la tristesse du voyage.
Mme de Sévigné, 424, in Littré.
5 (…) ces jupons sont d'un jaune queue de serin très vif, égayé de broderies de plusieurs nuances, représentant des oiseaux et des fleurs.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 44.
6 Étonnants voyageurs ! (…)
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Le voyage ».
3 Arbor. || Égayer un arbre. Élaguer.
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s'égayer v. pron.
Se divertir gaiement. Amuser (s'), réjouir (se), rire.
7 Je voudrais qu'à l'utile on joignît l'agréable;
J'aime à voir le bon sens sous le masque des ris;
Et c'est pour m'égayer que je viens à Paris.
Voltaire, le Russe à Paris.
8 Quand la maison n'est qu'une triste solitude, il faut bien aller s'égayer ailleurs.
Rousseau, Émile, I.
9 (…) la divinité d'Empédocle alla échouer contre le scepticisme des rieurs, et la malicieuse légende s'égaya de ses sandales trouvées sur le mont Etna.
Renan, l'Avenir de la science, in Œ. compl., t. III, p. 957.
10 Ah ça ! il est saoul ! se dit Lahrier, qui s'égayait à le voir faire.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 6e tableau, II, p. 243.
S'égayer aux dépens de qqn, s'en moquer. Gausser (se).
11 (…) au billard du Casino ou Cercle Noble de Verrières, quand quelque beau parleur interrompt la poule pour s'égayer aux dépens d'un mari trompé.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XXI.
Spécialt et vx. Donner libre cours à sa fantaisie, à sa moquerie… (notamment par la parole).
12 Ce Monsieur Fleurant-là et ce Monsieur Purgon s'égayent bien sur votre corps (…)
Molière, le Malade imaginaire, I, 2.
13 Ainsi, dans cet amas de nobles fictions,
Le poète s'égaie en mille inventions (…)
Boileau, l'Art poétique, III.
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égayé, ée p. p. adj.
Voir à l'article.
CONTR. Affliger, assombrir, attrister, chagriner, endeuiller, ennuyer, rembrunir.
DÉR. 1. Égaiement ou égayement, égayant, égayeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.