démener (se) [ dem(ə)ne ] v. pron. <conjug. : 5>
1 ♦ S'agiter violemment. ⇒ s'agiter, se débattre, se remuer. Se démener comme un beau diable.
2 ♦ (v. 1530) Fig. Se donner beaucoup de peine pour parvenir à un résultat. ⇒ se décarcasser, se démancher, se dépenser , se remuer. « Ils se démenaient tous, changeant, chavirant l'arrimage » (Loti). Il se démène pour trouver un logement.
démener (se)
v. Pron.
d1./d S'agiter violemment. Se démener comme un beau diable, comme un diable dans un bénitier.
d2./d Fig. Se donner beaucoup de peine. Il s'est démené pour obtenir cette place.
⇒DÉMENER, verbe trans.
A.— Emploi trans., vx, région. Mener avec force, agiter. Elle [la monarchie parlementaire] démena ses guerres; on se battit en son honneur (CHATEAUBR., Ét. ou Discours hist., t. 4, 1831, p. 428). Les vaches qui démènent tant la queue, ce ne sont pas celles qui ont le plus de lait (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 177).
Rem. 1. Attesté ds DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e. 2. On relève un autre verbe démener anton. formé par jeu de mots sur mener. Il y a les sentiments qui nous (...) détournent de Dieu; qui nous démènent (...) de Dieu (PÉGUY, Charité, 1910, p. 147).
B.— Emploi pronom., fam. S'agiter, se remuer violemment. Se démener comme un possédé, comme un diable dans un bénitier (Ac. 1835, 1878), comme un lion en cage; se démener fort, furieusement. Lui, agile et déluré, (...) se démène des bras, des jambes, des yeux, de la tête, avec une pétulance de méridional (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 5). Elle [une vieille] se démène, gesticule, selon le rythme du tam-tam (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 884) :
• 1. Coupeau était fou furieux, un échappé de Charenton! Il se démenait au milieu de la cellule, envoyant les mains partout, sur lui, sur les murs, par terre, culbutant, tapant dans le vide; ...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 790.
PARAD. S'agiter, courir, frétiller, gesticuler, remuer.
— Au fig. Se donner du mal, assumer les démarches parfois fastidieuses ou très nombreuses nécessaires pour obtenir quelque chose. Il s'est bien démené pour cette affaire (Ac. 1835-1932). Se démener pour quelqu'un (cf. MALLARMÉ, Corresp., 1878, p. 182). Ah! On voit bien que c'est pas toi qui te démènes! Qui t'échines ici! Qui te décarcasses en dix-huit! Pour faire face aux obligations! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 566) :
• 2. Je me suis alors retourné du côté de l'Assistance publique, mais tous les postes sérieux étaient déjà occupés, de sorte que bientôt, après m'être absurdement démené, j'ai dû me résigner à l'inutilité et l'angoisse inactive.
GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1914, p. 441.
Prononc. et Orth. :[demne], (je me) démène []. Ds Ac. dep. 1694. Aux rad. [m()n-] et [] correspondent respectivement les graph. men- et mène. DG, WARN. 1968 admettent, en combinaison avec [m()n-] (sous la forme [mn]), un préf. en [] : []. L'existence de transcr. [] à côté de [demne] dénote une hésitation quant à la syllabation. Enq. :/demen/ (il se) démène. Étymol. et Hist. 1. Mil. XIe s. trans. « manifester (un sentiment) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 21, 4) — av. 1755, Saint-Simon ds ADAM, p. 4; 2. ca 1150 pronom. « s'agiter violemment » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1232); 3. 1558 [éd.] « se donner beaucoup de peine » (Cl. MAROT [attribution douteuse], Le Riche en pauvreté, 281 ds Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 3, p. 406). Dér. de mener; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :273. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 103, b) 522; XXe s. : a) 430, b) 531.
DÉR. Démènement, subst. masc., rare. Action de se démener. Déjà la Talochée appelait la foule ahurie du vacarme, avec le démènement frénétique de son corps (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 49). — 1re attest. XIIIe s. demenement « façon d'agir, de se conduire » (S. Graal, ms. B.N. fr. 2455, f° 150 r° ds GDF.) — 1611, COTGR.; de nouv. 1857 « action de s'agiter » (GONCOURT, Journal, p. 384); de démener, suff. -ment1. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 359.
démener (se) [demne] v. pron. [CONJUG. mener. → Lever.]
ÉTYM. V. 1130; démener « agiter », 1080; de 2. dé-, et mener.
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1 S'agiter violemment. ⇒ Agiter (s'), débattre (se), remuer (se). || Se démener comme un possédé, comme un beau diable. ☑ Loc. Se démener comme un diable dans un bénitier.
1 Tandis que le moine se démène pour se débarrasser du chien (…)
2 La petite Fadette dansait très bien; il l'avait vue gambiller dans les champs ou sur le bord des chemins, avec des pâtours, et elle s'y démenait comme un petit diable, si vivement qu'on avait peine à la suivre en mesure.
G. Sand, la Petite Fadette, XIV, p. 102.
2 (V. 1530). Fig. S'agiter, se donner beaucoup de peine pour parvenir à un résultat. ⇒ Agiter (s'), dépenser (se), donner (se donner de la peine, du mal). || Se démener pour réussir. || Se démener pour achever un travail à la date promise.
3 Ils se démenaient tous, changeant, chavirant l'arrimage.
Loti, Pêcheur d'Islande, II, XII, p. 128.
♦ Se démener contre… ⇒ Battre (se), colleter (se), lutter. || Se démener contre la misère. || Se démener contre mille difficultés (→ Être aux prises avec).
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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CONTR. Calmer (se), immobiliser (s'); tranquille (rester, demeurer, se tenir tranquille). — Désintéresser (se).
Encyclopédie Universelle. 2012.