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débris

débris [ debri ] n. m.
• 1549; de l'a. v. débriser (XIIe), de dé- et briser
1Cour. (rare au sing.) Reste d'un objet brisé, d'une chose en partie détruite. fragment, morceau. Les débris d'un vase. Débris de bouteille. tesson. Débris de bois. copeau, sciure. Débris de métal, de vieilles machines. ferraille. Spécialt déchet, détritus, résidu. « D'un peu partout, des odeurs de débris, de balayures » (Romains).
Restes. Les débris d'un repas, d'un plat. relief, rogaton. Les débris d'un navire naufragé. bris , carcasse, épave. « Comme aux débris épars d'un vaisseau submergé » (Hugo).
2Littér. Restes (d'un mort). « L'ange rassemblera les débris de nos corps » (La Fontaine). cendres, ossements. Vieilli Ruines (d'un édifice). Carthage « Vit sur ses murs détruits Marius malheureux Et ces deux grands débris se consolaient entre eux » (Delille).
3(Au plur.) Fig. et littér. reste. Les débris d'un État, d'un royaume, d'une institution. Les débris d'une armée, ce qui en reste après la défaite. Réunir les débris de sa fortune, de son héritage.
4Fam. et péj. Un vieux débris : une personne âgée, décrépite. ⇒ croulant.

débris nom masculin (ancien français debrisier, mettre en pièces) Reste, morceau, fragment inutilisable d'une chose brisée, écroulée ou mise en morceaux (surtout pluriel) : Ramasser des débris de verre. Ce qui reste après la destruction de quelque chose (surtout pluriel) : Les débris d'une fortune. Ce qui reste d'un animal, d'un homme mort : Des débris fossiles.débris (difficultés) nom masculin (ancien français debrisier, mettre en pièces) Orthographe Finale en -is (penser à briser), comme avis, paradis, parvis, radis. ● débris (expressions) nom masculin (ancien français debrisier, mettre en pièces) Populaire. Vieux débris, vieillard décrépit. ● débris (synonymes) nom masculin (ancien français debrisier, mettre en pièces) Reste, morceau, fragment inutilisable d'une chose brisée, écroulée ou mise...
Synonymes :
- éclat
- gravats
- lambeau
- morceau
- plâtras
- tesson
Populaire. Vieux débris
Synonymes :
- épave
- loque
- résidu
- ruine

débris
n. m. (Surtout au Plur.)
d1./d Fragment d'un objet brisé, ou en partie détruit. Les débris d'un vase.
|| Ruines (d'un bâtiment, d'une ville).
Fig., litt. Les débris d'un empire, d'une civilisation.
d2./d Débris fossiles, débris organiques: restes plus ou moins bien conservés d'êtres organisés.
d3./d Restes d'une chose en partie consommée. Les débris d'un repas.
d4./d Fam., péjor. Un vieux débris: une personne âgée, diminuée physiquement et intellectuellement.

⇒DÉBRIS, subst. masc.
A.— Vx. Action de briser, de détruire une chose; état qui en résulte :
1. Le passé et le présent sont deux statues incomplètes : l'une a été retirée toute mutilée du débri des âges; l'autre n'a pas encore reçu sa perfection de l'avenir.
CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, t. 1, 1803, p. 426.
B.— Usuel
1. Au sing. et au plur. Morceau ou ensemble de morceaux qui restent d'une chose brisée, détruite par une action physique ou chimique, naturelle ou provoquée. Débris de navire, de temple, de vaisselle. Un monceau de débris formés de meubles brisés, d'écrins forcés, d'armoires enfoncées, etc. (DELACROIX, Journal, 1849, p. 254). Ce terreau riche et noir, composé de débris de végétaux et d'humus friable (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 321) :
2. Bougie est la ville des ruines. Sur le quai, en arrivant, on rencontre un débris si magnifique, qu'on le dirait d'opéra. C'est la vieille porte sarrasine, envahie de lierre. Et dans les bois montueux autour de la cité, partout des ruines, des pans de murailles romaines, des morceaux de monuments sarrasins, des restes de constructions arabes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Marroca, 1882, p. 786.
SYNT. Débris accumulés, dispersés, épars; débris amorphes; débris humains, organiques, végétaux; menus débris; débris d'animaux, d'arbres, de rochers; amoncellement, tas de débris; encombré, jonché de débris.
a) Spéc., au plur.
Péj. Restes inutilisables d'une chose ou d'un ensemble de choses diverses. Balayer des débris. Synon. déchets, ordures. L'amas des débris, des restes et des immondices (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 165) :
3. Dans le ruisseau sale, dessous, l'eau dormait dans les détritus et les débris de viande; une eau noire avec une peau de soie de toutes les couleurs. Il y avait de tout. Des vieilles tripes, des pieds de bœuf écorchés, ...
GIONO, Regain, 1930, p. 107.
♦ Restes d'une chose entamée. Débris de déjeuner, du festin. Des débris succulents de pâtés de foie (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 9).
b) P. anal. Dépouille mortelle de l'homme. Véronique fit porter ce précieux débris dans la chapelle de la Sainte-Face (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 314).
c) P. exagér. et péj.
♦ Objet détérioré, en mauvais état. Nous avions fait cinquante-quatre lieues dans un débris de cabriolet tombant en ruines (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 383).
♦ Personne en mauvais état physiquement ou moralement. Un vieux débris. Tous leurs bandages et pansements qui les faisaient ressembler à de glorieux débris (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 175) :
4. Nous ne voulons pas que nos enfants recommencent, continuent après nous d'être commandés par ces résidus d'abandonnement, par ces débris des plus anciennes capitulations.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1294.
d) Au fig. [Appliqué à une chose abstr.] Fragment d'un tout dont l'unité a été brisée. L'on voit combien arrivent incomplètes et par débris, à chaque famille, ses notions sur elle-même (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 41) :
5. Mais elles [les paroles d'Andrée] étaient les débris informes et reconstituables de cette pensée que j'avais fait exploser, en la heurtant, malgré Andrée.
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 928.
2. Ce qui a survécu à la destruction; ce qui subsiste d'une chose en grande partie disparue.
a) [En parlant d'une lignée] Elle était une des anciennes du pays, débris d'une famille vaillante et estimée (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 29).
b) [En parlant d'une armée défaite, d'un groupe hum. désorganisé] Débris de régiments. Les débris de la société philharmonique (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1855, p. 194) :
6. Cette défection causa une sensation immense en Allemagne et hâta le repli des derniers débris de l'armée française qui ne s'arrêta plus qu'à l'Elbe.
BAINVILLE, Histoire de France, t. 2, 1924, p. 132.
c) [En parlant de biens matériels] Débris d'une fortune. Les débris de la dot de Laure, réunis aux débris du domaine de la Rochelandier (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 58).
d) [En parlant de choses abstr.] Débris d'un système, d'une institution. Un débris du régime féodal (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 222) :
7. Ces mots et d'autres encore qu'on pourroit citer en grand nombre, et qui tiennent à toute la métaphysique orientale, sont des débris évidens de langues plus anciennes détruites ou oubliées.
J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 119.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1549 « action de briser, de rompre » (EST.); 1616-20 fig. « destruction, anéantissement » (D'AUBIGNÉ, Hist. Univ., XI, 15 ds HUG.); 2. 1666 « amas de choses brisées » (BOILEAU, Sat. III ds LITTRÉ : un long débris de bouteilles cassées); 3. 1671 « reste d'une chose détruite » ici au fig. (FLÉCHIER, Vie de Commendon, I, 5, ibid.); 1690 mar. (FUR. : Debris, se dit plus particulierement des vaisseaux qui perissent en mer); spéc. 1794 les débris des animaux (CONDORCET, Esq. tabl. hist., p. 136); 1796 débris des êtres mortels (DUPUIS, Orig. cultes, p. 9). Déverbal d'un verbe débris(i)er « briser, mettre en pièces » (Psautier de Cambridge, 75, 3 ds T.-L.) encore en usage au XVIIe s. (1627 Crespin, 1669 Widerhold d'apr. FEW t. 1, p. 533 b), v. briser. Fréq. abs. littér. :2 211. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 347, b) 3 429; XXe s. : a) 2 162, b) 1 701. Bbg. GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, pp. 26-27. — Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 39.

débris [debʀi] n. m.
ÉTYM. 1549; de l'anc. v. débriser (XIIe-XVIIe), de 2. dé-, et briser. → Briser.
———
I Vx. Action de briser, de détruire. Bris. || Le débris du temps.
———
II Mod.
1 (Rare au sing.). Reste d'un objet brisé, d'une chose en partie détruite. Fragment, morceau. || Les débris d'un vase. || Des débris de vaisselle. || Débris de bouteille. Tesson. || Débris de meubles. || Débris de vêtement. Lambeau. || Débris de bois. Copeau, sciure. || Débris de métal, de vieilles machines. Ferraille. || Débris de maçonnerie. Blocage, plâtras. || Débris de végétaux. || Débris d'animaux, de coquillages. Falun, fossile. || Débris de poteries recueillis lors de fouilles archéologiques. || Les kjökkenmöddings, amas de débris ménagers de l'âge de pierre.
Spécialt. Déchet, détritus. Ordure, rebut, résidu, rognure. || Des débris jonchent le sol. || Ramasser, balayer des débris. || Mettre des débris au rebut, aux ordures.
1 Dans les rues latérales s'ouvrent de petites boutiques à demi obscures, d'où viennent des relents de légumes écrasés, de fruits fermentés. D'un peu plus loin viennent des odeurs de viande, de sang, de graisse, de tripes. D'un peu partout, des odeurs de débris, de balayures (…)
J. Romains (→ Crasse, cit. 4).
Restes. || Les débris d'un repas, d'un plat : restes de ce qui est en partie consommé. Relief, rogaton.
2 (…) des Bédouins mangeant avec leurs doigts (…) déchiquetant, à belles dents blanches, d'immondes débris de poulets.
Loti, Jérusalem, XVI, p. 195.
Épave. || Débris d'un navire naufragé. Bris, carcasse.
3 Tout à coup elle aperçut les débris d'un navire qui venait de faire naufrage (…)
Fénelon, Télémaque, I (→ Blanc, cit. 3).
4 Quand dans l'éternité leur sort sera plongé,
Les insensés en vain s'attacheront aux heures,
Comme aux débris épars d'un vaisseau submergé.
Hugo, Odes et Ballades, II, 10, p. 40.
Littér. Restes (d'un corps après la mort). || Débris (du corps) humain. Cendre, os, ossement, poussière, reste; relique.
5 L'ange rassemblera les débris de nos corps;
Il les ira citer au fond de leur asile.
La Fontaine, Odes, VI, 8.
6 Au pied de la chapelle, sur l'un des côtés, l'on a rangé les restes du cimetière : car la haine et la destruction ont ici porté une main si avide, que les tombes mêmes en ont été ôtées, et que les seuls débris y sont les restes de restes, les reliques de la mort, et non pas même de la vie.
André Suarès, Trois hommes, Pascal, I, p. 19.
Vieilli. Décombre, ruine, vestige. || Les débris d'un édifice en ruine.
7 Quoi ! ces monuments chéris
Histoire de notre gloire
S'écrouleraient en débris !
Béranger, la Gaule poétique.
8 Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Au lecteur ».
(En parlant de personnes). Vx ou par plais. → le sens 3 (le vers de l'abbé Delille, aujourd'hui comique, ne l'était nullement dans la langue classique).
9 (…) Telle jadis Carthage
Vit sur ses murs détruits Marius malheureux
Et ces deux grands débris se consolaient entre eux.
Abbé Delille, les Jardins, IV.
10 On disputait chez Madame de Luxembourg sur ce vers de l'abbé Delille : « Et ces deux grands débris se consolaient entre eux. »
On annonce le bailli de Breteuil et madame de la Reynière : « Le vers est bon », dit la maréchale.
Chamfort, Caractères et anecdotes, p. 193.
2 (Au plur.) Littér. Ce qui reste de qqch. Reste. || Les débris d'un État, d'un royaume, d'une institution.
11 (Il) fondait sur trente États son trône florissant,
Dont le débris est même un empire puissant ?
Racine, Mithridate, III, 1.
12 J'ai resté plus d'un an en Italie, où je n'ai vu que le débris de cette ancienne Italie si fameuse autrefois.
Montesquieu, Lettres persanes, 113.
Les débris d'une armée : ce qui reste de cette armée après la défaite.
13 Il va recueillir au delà du Rhin les débris d'une armée défaite (…) La nuit sauve le reste de son armée.
Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé.
14 Ce prince (Valérius), après avoir mis le feu à ses vaisseaux, retourna par terre en Macédoine, menant avec lui les tristes débris de ses troupes presque entièrement désarmées et dépouillées.
Rollin, Hist. ancienne, Œ., t. VIII, p. 109, in Littré.
Les débris d'une fortune. || Réunir les débris de sa fortune. || Les débris d'un héritage.
3 Fam. et péj. || Un vieux débris : une personne très âgée.
15 Vous êtes dur, vous alors, dit Gabriel. Il a quand même du chagrin, ce vieux débris.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 176 (1959).

Encyclopédie Universelle. 2012.