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débiter

1. débiter [ debite ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1387; de dé- et bitte
1Découper (du bois, et par ext. toute autre matière) en morceaux prêts à être employés. diviser, partager. Débiter un arbre à la tronçonneuse. Scie à débiter. Débiter des plaques d'ardoises. Débiter un bœuf, un mouton. Pass. « Des arbres furent choisis, abattus, ébranchés, débités en poutrelles, en madriers et en planches » (Jules Verne). Adj. DÉBITABLE , 1863 .
2(1464) Écouler (une marchandise) par la vente au détail. vendre; 1. débit. « une affreuse baraque de planches où l'on débitait du genièvre aux mineurs » (Bernanos).
3Littér. Énoncer en détaillant. 1. dire, raconter .
Cour. Péj. Dire à la suite (des choses incertaines, inopportunes). fam. débagouler, dégoiser. Débiter des lieux communs, des fadaises. Débiter des calomnies. déblatérer. « Je commençais à débiter mon mensonge en tremblant » (A. Daudet). Cela « permet de débiter des banalités artistiques » (Maupassant).
Spécialt Dire en public (un texte déjà étudié). Débiter sa plaidoirie, son sermon, un compliment. prononcer, réciter. Débiter avec emphase ( déclamer) , avec monotonie ( psalmodier) .
Dire mécaniquement et avec volubilité. « Comme vous débitez tout cela d'une haleine ! On dirait que c'est une phrase apprise par cœur » (Gautier).
4(1838; du sens 2) Fournir, faire s'écouler (un volume de fluide dans un temps donné). Cette fontaine débite tant de m3 par seconde. Par anal. Le courant débité par la dynamo. Par ext. (1968) Permettre le passage en un temps donné de (une certaine quantité de personnes, de choses). « Les téléskis débitent 2 600 skieurs à l'heure » (Le Monde, 1968).
5(1838) Produire. Cette usine débite deux cents voitures par jour. 1. sortir.
débiter 2. débiter [ debite ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1723; de 2. débit
Rendre (qqn) débiteur d'une certaine somme que l'on porte au débit de son compte. Débiter qqn d'une somme. Par ext. Débiter un compte de telle somme (compte débitable ). Débiter un client, dans un magasin : enregistrer la vente. ⊗ CONTR. Créditer.

débiter verbe transitif (ancien scandinave bitte, poutre) Réduire du bois en planches ou en bûches, de la pierre en blocs ou en plaques, prêts à être utilisés : Débiter un chêne. Débiter un bloc d'ardoise. Détailler une matière, un produit, les découper en morceaux prêts à être employés : Débiter du drap, un bœuf. Vendre un article au détail d'une manière continue : Débiter du tabac, du vin. En parlant d'une machine, d'une usine, produire quelque chose : Machine qui débite des glaçons. Produire un fluide, le distribuer, avoir tel débit : À son embouchure, le Mississippi débite environ 20 000 mètres cubes par seconde. Familier. S'occuper de la clientèle, la traiter, l'avoir en un temps donné : Cabinet médical qui débite 100 clients à la journée. Donner passage à tant de personnes, de véhicules, dans un temps donné : Téléski qui débite 500 personnes à l'heure. Énoncer un texte en public avec monotonie : Débiter des vers. Dire, exprimer quelque chose de manière continue et lassante : Débiter des mensonges.débiter (synonymes) verbe transitif (ancien scandinave bitte, poutre) Détailler une matière, un produit, les découper en morceaux prêts...
Synonymes :
- couper
- découper
- dépecer
- équarrir
- tronçonner
Dire, exprimer quelque chose de manière continue et lassante
Synonymes :
- conter
- déballer (familier)
- dégoiser (populaire)
- proférer
- sortir (familier)
débiter verbe transitif (de débit) Porter une somme au débit d'un compte. ● débiter (synonymes) verbe transitif (de débit) Porter une somme au débit d'un compte.
Contraires :
- créditer

débiter
v. tr.
d1./d Tailler, découper en morceaux prêts à l'emploi. Débiter de la pierre. Débiter un quartier de boeuf.
d2./d Vendre (une marchandise) au détail.
d3./d Fournir (une certaine quantité de matière, de fluide, d'électricité, etc.) en une période donnée. Source qui débite tant de litres par heure.
d4./d Péjor. énoncer, réciter d'une manière monotone. Débiter une leçon sans la comprendre.
|| Péjor. Raconter, répandre (des sottises, des mensonges, etc.).
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débiter
v. tr. Porter une somme au débit de (qqn). Débiter un client d'une somme.
|| Par ext. Débiter un compte de telle somme. Ant. créditer.

I.
⇒DÉBITER1, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. désigne du bois] Découper en pièces prêtes à l'emploi. Des arbres furent choisis, abattus, ébranchés, débités en poutrelles, en madriers et en planches (VERNE, Île myst., 1874, p. 274).
P. ext. [Le compl. d'obj. désigne d'autres matières] Découper. Planche à débiter la viande (A. FRANCE, Le Mannequin osier, 1897, p. 156). On débite le pain en tranches minces au moyen d'une petite guillotine (BLOY, Journal, 1899, p. 314).
B.— P. anal.
1. Vendre au détail d'une manière continue. Il débite des drogues pour toutes les maladies (A. FRANCE, Crainquebille, La Signora Chiara, 1904, p. 233). Un petit estaminet (...), une affreuse baraque de planches où l'on débitait du genièvre aux mineurs trop pauvres pour aller ailleurs, dans un vrai café (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1069).
Emploi pronom. passif :
1. « Nous ne nous vendrons jamais, nous autres, » disait Zola... Il y a douze ans de cela. Aujourd'hui ses romans se débitent à cent éditions...
A. DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, p. 322.
Loc. Il débite bien sa marchandise. ,,Il fait valoir ce qu'il dit par la manière dont il le dit`` (Ac.).
2. [Le compl. d'obj. désigne un texte, des paroles]
a) Dire, lire à haute voix en public. Débiter un discours (Ac.). Un jour, Bouvard prit Athalie, et débita le songe tellement bien, que Pécuchet voulut à son tour l'essayer (FLAUB., Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 5) :
2. Ma dernière lecture chez la princesse a atteint les suprêmes limites de l'enthousiasme (textuel). Une bonne partie de ce succès doit revenir à la manière dont j'ai lu. Je ne sais pas ce que j'avais ce jour-là, mais j'ai débité le dernier chapitre d'une façon qui m'en a ébloui moi-même.
FLAUB., Correspondance, 1869, p. 25.
Emploi abs. Ce plaisir (...) d'être remué par un acteur qui débite bien et qui me fait croire pendant deux heures que j'assiste à une action, que je la vois enfin (DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 325).
MUS. ,,Précipiter l'exécution d'un passage, de manière à y substituer l'accent de la parole à l'accent musical`` (Ac. 1932). ,,Récitatif débité`` (Ac. 1932).
P. ext. [Le suj. désigne un instrument de mus., un orchestre] Jouer d'une manière continue. Trois orchestres débitaient des valses, deux cents couples tournaient (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 168). L'air qu'au rez-de-chaussée le piano mécanique débitait (F. CARCO, Voix basse, 1938, p. 189).
b) P. ext., péj.
Dire, réciter en public d'une manière monotone :
3. ... ce soir-là, la Trappe se montrait charmante. Après l'office, on dit le chapelet, non comme à Paris où l'on débite un pater, dix ave et un gloria et ainsi de suite; là, on égrenait, en latin, un pater, un ave, un gloria...
HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 285.
4. ... tu débites imperturbablement ta leçon, et non sans cesse une espèce de hargne, de monotonie excédée...
A. ARNOUX, Visite à Mathusalem, 1961, p. 159.
[Le compl. d'obj. désigne des propos qui ne sont pas dignes d'intérêt ou qui sont blâmables] Dire, raconter souvent, continuellement; p. ext., dire, raconter. Débiter des nouvelles (Ac.). Débiter des banalités, des fadaises, des mensonges, des sottises. Débiter des horreurs, sur un ton de première communiante à vous donner le bon Dieu sans confesse (BERNANOS, Joie, 1929, p. 620). L'hypocrisie des compliments adroits qu'on débite lorsqu'on a un peu d'expérience (GREEN, Journal, 1945, p. 215).
Rare. [Le verbe est suivi d'une complétive] :
5. On a débité, depuis, qu'au moment où le cercueil descendait l'escalier de l'Hôtel Strogonof, on avait vu une poule blanche qui s'était jetée sur le lit funèbre, et que cette poule était l'âme du Comte.
J. DE MAISTRE, Correspondance, 1811-14, p. 72.
Emploi pronom. passif. Vous ne sauriez imaginer les bêtises qui se débitent sur moi, les calomnies, les inculpations folles! (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 54). Le punch circula et les inepties commencèrent à se débiter (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 105).
3. Produire d'une manière continue.
a) [Le compl. d'obj. désigne un fluide] La source débite peu d'eau, mais elle est extrêmement pure et toute parfumée de lavandain (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 333).
Emploi abs. Deux robinets considérables qui débitaient à merveille (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 98).
b) [Le compl. d'obj. désigne des produits manufacturés] La machine qui débite des billets de métro (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 301) :
6. Une firme débite un produit qui (...) présente une part élevée (...) du débit de tous les produits dans le territoire et des achats de services dans le territoire.
PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 17.
Prononc. et Orth. :[debite], (je) débite [debit]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1330-32 « découper le bois en pièces » (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 9692 ds T.-L.); p. ext. 1556 « détailler une matière en vue de sa vente ou de son emploi » (Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, I, 893 ds IGLF : Faire débiter et cier les marbres); 2. 1464 « vendre au détail » (Stat. des chand. de Paris, Ord., XVI, 254 ds GDF. Compl.); 1730 débitant « tenancier d'un débit de tabac » (J. SAVARY DES BRUSLONS, Dict. universel de comm., Paris, t. 3, suppl.); 3. av. 1615 « exposer, raconter » (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, éd. de 1665, p. 861 ds IGLF); 4. 1838 « produire, fournir une certaine quantité de fluide par unité de temps » (Ac. Compl. 1842). Dér. de bitte; préf. dé-; dés. -er.
DÉR. 1. Débitable, adj. [En parlant d'une matière] Qui peut être débité (supra A, p. ext.). Ardoise. — Schiste possédant la propriété d'être débitable en plaquettes minces (J. CAHEN, BRUET, Carrières, 1926, p. 266). []. 1re attest. 1861 (C. r. Acad. des sciences, 1er semestre, p. 236); de débiter1, suff. -able. 2. Débitage, subst. masc. Action de débiter du bois ou une autre matière. Il avait découvert cette coupe vierge (...) et avait confié l'entreprise de l'abatage et du débitage au père Bastien (G. SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 265). Pour le débitage des pierres dures, granits et marbres on emploie des lames d'acier sans dents (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 44). []. 1res attest. a) 1611 « vente au détail » (COTGR.); b) 1794 « action de découper en pièces » (Abbé Grég. ds LALLEMENT, Choix de rapp. XV, 339 d'apr. DG); de débiter1, suff. -age.
BBG. — Ac. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 99 (s.v. débitage). — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 224, 256.
II.
⇒DÉBITER2, verbe trans.
A.— Débiter qqn. Inscrire une somme d'argent au débit de son compte. Madame Balzac, ma mère, n'a pas d'exemplaire du tome IV des « Contes et romans philosophiques »; voulez-vous m'en envoyer un dont vous me débiterez (BALZAC, Corresp., 1833, p. 242).
B.— Débiter un compte. Inscrire une somme au débit d'un compte :
1. Du Tillet dit (...) avoir pris les louis. Le parfumeur alla ouvrir son grand livre, le compte de son commis ne se trouvait pas encore débité.
BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 62.
P. ext. [Le compl. d'obj. désigne la somme inscrite au débit d'un compte] :
2. Quand le vendeur put s'approcher [de la caisse], après avoir débité sa vente d'un trait de crayon sur son cahier à souches, il appela cette vente, que le caissier inscrivit au registre...
ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 488.
Prononc. et Orth. :[debite]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1723 comptab. « porter au débit d'un compte » (J. SAVARY DES BRUSLONS, Dict. universel de comm.). Dér. de débit2; dés. -er.
STAT. — Débiter1 et 2. Fréq. abs. littér. :589. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 827, b) 897; XXe s. : a) 925, b) 761.

1. débiter [debite] v. tr.
ÉTYM. V. 1330; de 2. dé-, et bitte « pièce de bois sur laquelle on enroule les câbles d'amarrage », de l'ancien scandinave biti, ou plutôt (P. Guiraud), d'un dérivé direct en anc. français (cf. bit[e] « pierre de taille », normand, 1508) de l'ancien scandinave bite « morceau », de même étymon biten « mordre » que biti.
———
I
1 Découper (du bois, et, par ext., une autre matière) en morceaux prêts à être employés. Couper, découper, diviser, partager. || Débiter un chêne à la scie, en planches, en poutres, en cerceaux. || Débiter des plaques d'ardoises. || Débiter un bœuf, un mouton.Passif. || Être débité en morceaux.
0.1 (…) Pencroff, brandissant sa hache de charpentier, de s'écrier :
« Au pont, d'abord ! »
C'était le travail le plus urgent. Des arbres furent choisis, abattus, ébranchés, débités en poutrelles, en madriers et en planches.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 390.
0.2 (…) Chènevillot, aidé de ses ouvriers, auxquels les outils ne manquaient pas, abattit un certain nombre d'arbres dans le Béhuliphruen. Les troncs furent débités en planches, et la construction s'ébaucha sur la place des Trophées (…)
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 293.
1 Comme s'il y avait près d'ici une profonde carrière de viande, qui fût dans toute son épaisseur de la même qualité, du même grain; le flanc ouvert d'une colline de viande, qu'un carrier aux mains dégoulinantes n'aurait qu'à débiter suivant les dimensions choisies.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, VI, p. 44.
2 (1464). Écouler (une marchandise) par la vente au détail. Vendre.
2 Il (…) déclame contre le temps présent (…) De là il se jette sur ce qui se débite au marché, sur la cherté du blé (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « De l'impertinent ou du diseur de rien ».
3 Suis-je mieux nourri (…) après vingt ans entiers qu'on me débite (qu'on débite mon livre) dans la place ?
La Bruyère, les Caractères, XII, 21.
4 Elle tenait un petit estaminet tout près de Lens, une affreuse baraque de planches où l'on débitait du genièvre aux mineurs trop pauvres pour aller ailleurs dans un vrai café.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne, II, p. 62.
Fig. || Il débite bien sa marchandise : il a le don de persuasion, il sait faire valoir ce qu'il dit.
3 (XVIIe) Littér. Énoncer en détaillant. Dire, raconter. || Débiter tout ce que l'on sait sur un sujet (→ Avoir, cit. 45).
5 Je vous demande pardon si je vous débite avec tant de franchise ma pensée sur les présents que vous m'avez faits.
Corneille, Lettres.
6 On vient de débiter, Madame, une nouvelle
Que je ne savais pas (…)
Molière, Tartuffe, II, 4.
7 (…) il court par toute la ville le débiter (ce secret) à qui le veut entendre.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « Du débit des nouvelles ».
8 Et je commence à lui débiter, sans le laisser parler, tout ce que la girl avait pu picorer; vous pensez si, au bout de cinq minutes, il en avait plein le dos.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, V, p. 55.
Cour. et péj. Dire à la suite (des choses incertaines, inopportunes). (fam.) Débagouler, dégoiser, servir, sortir. || Débiter des lieux communs (→ Aplomb, cit. 4). || Débiter des fadaises, des sottises, des bourdes, des âneries, des inepties, des sornettes, des fagots, des fariboles, des mensonges, des blagues, des craques, des coquecigrues. Conter. || Débiter des paradoxes, des impertinences, un mauvais compliment. || Débiter des calomnies, des méchancetés sur qqn. Déblatérer (contre). || Débiter qqch. d'un air avantageux… Pérorer.
9 (…) un homme de mon âge a cru légèrement
Ce qu'un homme du tien débite impudemment ?
Corneille, le Menteur, V, 3.
10 À table, on ne manque pas, selon la méthode française, de faire beaucoup babiller le petit bonhomme. La vivacité naturelle à son âge, et l'attente d'un applaudissement sûr, lui firent débiter mille sottises (…)
Rousseau, Émile, II.
11 Je commençais à débiter mon mensonge en tremblant (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, III, p. 29.
12 Cela donne d'ailleurs dans le monde une multitude de sujets de conversation et permet de débiter des banalités artistiques qui semblent toujours profondes.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, Pl., t. II, p. 157.
Loc. fig. Débiter son chapelet. Chapelet.
Spécialt. Dire en public (un texte déjà étudié). || Débiter sa harangue, sa plaidoirie, son sermon. Prononcer. || Débiter une tirade d'une seule haleine. || Débiter un texte appris par cœur. Réciter. || Débiter avec emphase. Déclamer. || Débiter d'une manière monotone. Psalmodier. || Débiter un rôle en sacrifiant certaines parties pour faire valoir les autres. Déblayer.
13 (…) je distinguais, par-dessus la grouillante et sombre masse des spectateurs, l'émerveillement de la scène, sur laquelle une divette venait débiter des fadeurs.
Gide, Si le grain ne meurt, I, 1, p. 18.
Dire d'une manière étudiée, en cherchant l'effet.
14 Phellion fut confondu par cette tirade admirablement bien débitée (…)
Balzac, les Petits Bourgeois, Pl., t. VII, p. 141.
15 Caillaux débitait cela par petits tronçons agiles, d'une voix gaie, toujours prête à pétiller sous la pression d'une malice intérieure.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVI, p. 209.
Dire mécaniquement et avec volubilité comme un texte appris par cœur.
16 — Comme vous débitez tout cela d'une haleine ! On dirait que c'est une phrase apprise par cœur (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, II, p. 26.
Absolument :
17 Vertu de ma vie, comme vous débitez ! Il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre.
Molière, Dom Juan, I, 2.
———
II
1 (1848; du sens I, 2). Fournir, faire s'écouler (une quantité de fluide dans un temps donné). || Cette fontaine débite mille litres à l'heure. Par anal. (au p. p.). || Courant débité par une dynamo.
(1968). Permettre le passage en un temps donné de (une quantité de personnes, de choses). || « Les téléskis débitent 2 600 skieurs à l'heure » (le Monde, 6 janv. 1968).
Absolt. (Fam.). || Ça débite : le courant, la circulation s'écoule vite.
2 (1838). Produire (le sujet désigne une usine, une machine). || Cette usine, cette chaîne débite tant de voitures par jour. Sortir.
——————
se débiter v. pron. (valeur passive).
Être débité. || Bois qui se débite facilement. || Marchandise qui se débite bien. || Voilà des nouvelles qui se débitent.
18 Les sourdes accusations de perfidie et d'ingratitude se débitaient avec plus de précaution, et par là même avec plus d'effet.
Rousseau, les Confessions, X.
19 Sa phrase s'était débitée en trois tronçons, comme un vers romantique, avec de fortes césures.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIII, p. 204.
CONTR. Bloquer. — Garder (pour soi), rentrer (fam.), taire.
DÉR. 1. Débit, 1. débitable, débitage, débitant, 1. débiteur.
HOM. 2. Débiter.
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2. débiter [debite] v. tr.
ÉTYM. 1723; de 2. débit.
1 Rendre (qqn) débiteur d'une certaine somme que l'on porte au débit de son compte. || Débiter qqn d'une somme de… || Débiter qqn. || Débiter un client dans un magasin.
2 Faire figurer au débit. || Débiter un compte de telle somme.Mettre au débit la valeur de (qqch.). || Allez faire débiter cet article, puis passez à la caisse.
CONTR. Créditer.
DÉR. 2. débitable, 3. débiteur.
HOM. 1. Débiter.

Encyclopédie Universelle. 2012.