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crotter

crotter [ krɔte ] v. <conjug. : 1>
• fin XIIIe; de crotte
1 V. tr. Vieilli Salir de crotte (2o), de boue. maculer, souiller. Crotter un parquet avec des chaussures sales. Pronom. « Tenant son parapluie bien droit, il allait et venait au gré de sa fantaisie, sans crainte de se crotter » (Simenon). P. p. adj. Un bas de pantalon tout crotté. sale.
2 V. intr. Fam. Faire des crottes.
⊗ CONTR. Décrotter.

crotter verbe transitif Littéraire. Salir quelque chose de boue : Crotter ses souliers.crotter (homonymes) verbe transitifcrotter verbe intransitif Populaire. Faire des crottes. ● crotter (homonymes) verbe intransitif

crotter
v.
d1./d v. tr. Salir avec de la boue.
Pp. adj. Des souliers crottés.
|| v. Pron. Il s'est crotté en jouant.
d2./d v. intr. Faire des crottes (sens 1).

⇒CROTTER, verbe.
A.— Emploi trans., vx ou littér. [Correspond à crotte B] Recouvrir de crotte, c'est-à-dire de boue, et, p. ext., salir. Tout entier au souci de ne pas crotter ses souliers, par les temps de pluie (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 71).
Emploi pronom. Se crotter jusqu'aux genoux. Le pardessus de Brague, trop long, lui bat les mollets et se crotte à chaque pas (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 13).
P. métaph. [Les] ruisseaux fangeux où devait se crotter sa conscience (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 278). Ils [les gens du juste milieu] se prélassent tout guindés de liberté et tout crottés de gloire (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 53).
B.— Emploi intrans.
1. [En parlant des animaux] Expulser des fientes, faire des crottes (cf. ce mot A 1). Il [un hérisson] crottait partout, comme font les hérissons qui comme les rhinocéros dispersent leurs laisses (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 243).
2. Très fam. (notamment dans le lang. enfantin). Aller à la selle; expulser des excréments. Synon. (vulg.) chier, (didact.) déféquer. Mais beaucoup [des soldats] assuraient les avoir vu bouger et même « crotter », disaient-ils dans leur patois savoureux (THARAUD, Relève, 1919, p. 49).
3. Au fig. et pop. ,,Lâcher des bombes, en parlant d'un avion, d'un aviateur`` (ESN. Poilu 1919).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1170 part. passé « couvert de boue » terres crostees (avec s peut-être dû à l'infl. morphol. de croste, croûte) (B. DE STE-MAURE, Ducs Norm., éd. C. Fahlin, 3894)]; 1er quart XIIIe s. fig. siecle crotant (RENCLUS, Carité, 134-11 ds T.-L.); 2e moitié XIIIe s. [date du ms.] part. passé au propre (Dit des avocas, éd. G. Raynaud, 325). Dér. de crotte; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 31.

crotter [kʀɔte] v.
ÉTYM. XIIe; de crotte.
1 V. tr. Vieilli ou régional. Salir de crotte (II., 1.). Maculer, souiller. || Crotter un parquet avec des chaussures sales.Pron. || Se crotter : se salir avec de la boue.
1 Ils ont des pieds qui vont chercher de la boue dans tous les quartiers de la ville (…) et la pauvre Françoise est presque sur les dents, à frotter les planchers (qu'ils) viennent crotter régulièrement tous les jours.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 3.
2 V. intr. Fam. Faire des crottes (I.). || Le chat a crotté dans toute la maison. Chier (vulg.), déféquer (didact.), faire (fam.).
1.1 (…) il dit à l'enfant en lui désignant une chèvre qui crottait : Tu vois, elle dit son chapelet par-derrière.
R. Sabatier, les Noisettes sauvages, p. 109.
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crotté, ée p. p. et adj.
ÉTYM. (V. 1170; de crotte, 4.).
1 Vieilli ou régional (mais plus vivant que le verbe). Couvert de boue. || Vêtement crotté, tout crotté. Sale.Loc. fam. Crotté comme un barbet, crotté jusqu'à l'échine, jusqu'aux oreilles.
2 Tel s'est moqué de son confrère qui était arrivé le matin crotté jusqu'à l'échine et mouillé jusqu'aux os, qui, le soir, rentre chez lui dans le même état.
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 469.
2 Par métaphore ou fig. Vx. Pauvre. || Un étudiant crotté. || Un jupon crotté : une miséreuse. || « Il la trahissait pour le premier jupon crotté, suivi sur un trottoir » (E. Zola, l'Assommoir, 1877, in T. L. F.).
CONTR. Décrotter, laver, nettoyer.

Encyclopédie Universelle. 2012.