courtiser [ kurtize ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Faire sa cour à (qqn) en vue d'obtenir quelque faveur. ⇒ aduler, flatter, louanger (cf. Lécher les bottes, faire du plat à). Courtiser les grands, les riches, les puissants.
2 ♦ Faire la cour à (une femme), chercher à plaire. Il « eût souhaité qu'elle fût à la fin de son deuil, afin de pouvoir la courtiser et la faire danser » (Sand).
● courtiser verbe transitif (italien corteggiare) Faire sa cour à quelqu'un, à un groupe ; chercher à gagner leur faveur, les fréquenter en les flattant ; aduler : Courtiser les puissants, le pouvoir. Faire la cour à une femme ; rechercher ses faveurs. ● courtiser (synonymes) verbe transitif (italien corteggiare) Faire sa cour à quelqu'un, à un groupe ; chercher à...
Synonymes :
- aduler
- flatter
- louanger
Contraires :
- dédaigner
- mépriser
Faire la cour à une femme ; rechercher ses faveurs.
Synonymes :
- draguer (familier)
- flirter (familier)
● courtiser
verbe transitif indirect
Être fiancé à : Il courtise avec la fille de nos amis.
courtiser
v.
d1./d v. tr. Faire sa cour à, rechercher les bonnes grâces de. Courtiser les grands.
|| Courtiser une femme, chercher à la séduire.
d2./d v. intr. (Belgique) Avoir des relations sentimentales (avec qqn), souvent en vue du mariage. Elle courtisait avec l'instituteur.
— (Sans compl.) Il courtise depuis un an.
⇒COURTISER, verbe trans.
A.— [Avec une idée de mondanité empreinte d'adulation et de flatterie]
1. Gén. péj. Faire la cour à un roi, à un prince ou à une personne influente pour obtenir quelque faveur ou quelque avantage. Il s'humiliait à courtiser cet homme, lui si fier et si noble, et il en rougissait de honte vis-à-vis de lui-même (FLAUB., 1re Éduc. sentim., 1845, p. 99) :
• 1. Comme à vivre un peu dans les secrets, les mystères, les coulisses d'une petite cour comme celle-ci, grandit votre mépris de l'humanité, des princes, de ceux qui les approchent, les courtisent et les servent! Quelle fausse idée se fait le public de ce petit monde d'ici et comme il ignore à quoi peut être réduite et abaissée l'intimité d'une princesse impériale!
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1869, p. 537.
— P. ext. [Le compl. désigne un groupe de pers.] Courtiser le peuple :
• 2. Courtiser la société dont on peut avoir besoin, mettre de l'adresse à se la concilier, faire l'habile, me paraît toujours office de laquais et d'intrigant, et cette œuvre servile ne m'inspire qu'un insurmontable dégoût.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 55.
2. P. anal. [Le compl. désigne des entités ou des inanimés plus ou moins personnifiés] Je ne sais s'il est maintenant plus profitable de courtiser le pouvoir tombé que le pouvoir debout (MUSSET, Revue des Deux-Mondes, 1833, p. 103). M'accuser d'avoir courtisé sa fortune et de tourner le dos à sa ruine (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 237).
SYNT. Courtiser le malheur. Rendre hommage à quelque noble infortune. PARAD. (Quasi-)synon. aduler, flagorner, flatter, louanger.
B.— [Le suj. désigne un homme] Faire la cour à une femme en l'entourant de prévenances flatteuses et assidues. Les femmes l'aiment, car il les courtise; les hommes lui sont dévoués, car il les sert (FLAUB., 1re Éduc. sentim., 1845, p. 276) :
• 3. Courtiser à l'écart une petite niaise
Sortant de pension, — toute rouge et tout aise,
Qui prend feu dès l'abord au moindre aveu banal,
Et s'imagine avoir trouvé son idéal...
T. GAUTIER, Premières poésies, 1830-45, p. 148.
— P. anal. Ils courtisaient tous deux la même maîtresse, la popularité (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 9, 1863-69, p. 153).
♦ Adjectif :
• 4. Il y avait dans le jardin où je suis né, à Rome, une jeune rose qui était la reine du parterre, et, pour ne pas dire la seule, la plus courtisée de toutes ses compagnes. Les papillons les plus beaux l'entouraient assidûment de leurs hommages et se voyaient repoussés avec un dédain désespérant.
MURGER, Les Nuits d'hiver, 1861, p. 198.
SYNT., EXPR., Courtiser les Muses. S'adonner aux belles-lettres et à la poésie. Ce poète fluet courtise les femmes et les muses (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p. 60). Arg. Courtiser la dame de pique. S'adonner au jeu. Attesté ds LARCHEY, Dict. hist. arg., 2e Suppl., 1883, p. 50; Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop.
Rem. 1. On rencontre ds BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, GUÉRIN 1892 l'emploi réfl. réciproque « se faire mutuellement la cour ». 2. On rencontre le subst. fém. courtisation. Fait de courtiser. Il n'est pas une manifestation de l'instinct sexuel, surtout de l'instinct viril, qui ne s'accompagne d'agressivité (...). Les jeux de lutte, chez l'animal déjà, sont très distincts des jeux de chasse et sont, dans la majeure partie des cas, liés à la courtisation (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 557).
Prononc. et Orth. :[], (je) courtise []. Ds Ac. 1694-1932. Courtisant []. Étymol. et Hist. 1557 « faire sa cour à quelqu'un de puissant » (O. DE MAGNY, Souspirs, p. 67 ds IGLF); 1560 spéc. « faire sa cour à une femme » (J. GREVIN, L'Olimpe, p. 293, ibid.). Empr. à l'ital. corteggiare, attesté dep. le XIVe s. au sens de « faire partie de la cour d'un personnage important » (Libro di viaggi ds BATT.), dep. 2e moitié XVe s. au sens de « faire sa cour à quelqu'un de puissant » (Savonarole, ibid.) et dep. début XVIe s. au sens de « faire sa cour à une femme » (L'Arioste, ibid.), dér. de corte (cour; v. TRACC., pp. 132-133; WIND, p. 138; HOPE, pp. 184-185), plutôt que transformation, sous l'infl. de courtisan, de l'a. fr. cortoier « faire partie de la cour d'un prince, d'un seigneur » (FEW t. 2, p. 851a; EWFS2; BL.-W.5) qui ne semble pas attesté au-delà du début du XIVe s. (v. GDF. et T.-L.). Fréq. abs. littér. :178. Bbg. HOPE 1971, pp. 184-185. — PIRON (M.). Les Belgicismes lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, n° 1, p. 299.
courtiser [kuʀtize] v. tr.
ÉTYM. 1557; altér. de l'ital. corteggiare « faire partie de la cour d'un personnage important », « faire sa cour à qqn de puissant », de corte « cour ».
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1 Littér. Faire sa cour à (qqn) en vue d'obtenir des faveurs. ⇒ Aduler, caresser, flatter, louanger; botte (lécher les bottes), cour (faire la cour), plat (faire du plat). || Courtiser les grands, les riches, les puissants. || Courtiser qqn en l'entourant d'attentions, de soins empressés.
1 On t'honore dans Rome, on te courtise, on t'aime.
Corneille, Cinna, V, 1.
♦ Par anal. || Courtiser le pouvoir.
1.1 Je ne sais s'il est maintenant plus profitable de courtiser le pouvoir tombé que le pouvoir debout.
REM. Même dans ce sens, courtiser semble moins péjoratif que courtisan et courtisanerie.
2 (1560). Faire la cour à (une femme), chercher à (lui) plaire, à (en) obtenir des faveurs. ⇒ Coqueter (vx), galantiser (vx), mugueter (vx). || Galant qui courtise les femmes. || Courtiser une jeune fille. || Courtiser la brune et la blonde (cit. 10).
2 (…) plus d'un garçon, en la voyant marcher si légère et de si belle grâce, eût souhaité qu'elle fût à la fin de son deuil, afin de pouvoir la courtiser et la faire danser.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXIV, p. 224.
3 Cela semble absurde, au premier abord, que courtiser une vierge soit plus difficile que de s'attaquer à une femme qui s'est donnée et qui, sachant tout, peut mieux se défendre.
Paul Bourget, le Disciple, IV, p. 223.
♦ Par anal. || Elle le courtise.
3.1 La Mia n'est pas pour toi. C'est notre fille à nous. D'ailleurs, elle courtise.
M. Leroy, les Chatons gelés, p. 78 (1969).
3 ☑ Fig. (Poét. et vx ou par plais.). Courtiser les Muses : s'adonner à la poésie, faire des vers. — Courtiser la gloire, la fortune, les rechercher.
4 Juge si, toujours triste, interrompu, troublé,
Lamoignon, j'ai le temps de courtiser les Muses.
Boileau, Épîtres, VI.
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courtisé, ée p. p. et adj.
♦ || Femme très courtisée, courtisée par beaucoup d'hommes.
♦ N. || Un courtisé, une courtisée.
5 Mais il faut être un courtisan fameusement subtil pour savoir où réside exactement l'inquiétude du courtisé (…) Et quelle ampleur elle a, et comment l'apaiser.
F. Giroud, Si je mens, p. 19.
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Encyclopédie Universelle. 2012.