co- ♦ Élément, du lat. co, var. de cum « avec » (réunion, adjonction, simultanéité). ⇒ con-.
● co- Préfixe, du latin cum, avec, entrant dans la composition de nombreux mots où il indique l'association, la participation, la simultanéité : coauteur, coexister, etc.
co-
Préf., du lat. co, variante de cum, "avec", exprimant le concours, l'union, la simultanéité (ex. coauteur, coaccusé, codétenu).
⇒CO(-), (CO, CO-)préf.
Préf. tiré de la prép. lat. cum ,,avec`` et du préf. lat. co- de même sens, entrant dans la compos. de nombreux mots exprimant un point commun entre plusieurs pers. ou plusieurs choses.
I.— Dans l'espace ou dans la communauté d'intérêts, de fonction, etc.
A.— [En parlant de pers. ou de leur état, de leur fonction] Il signifie ,,en commun avec une ou plusieurs autres personnes`` et il exprime l'idée de réunion, d'association, de participation, de partage de responsabilités, de communauté d'intérêts ou d'actions. Il est formateur de substantifs, d'adjectifs ou de participes passés adjectivés ou substantivés.
1. [Le composé désigne une pers. ayant un point commun avec d'autres]
a) [Une fonction juridique commune (vocab. du dr.)] :
cobourgeois, subst. masc., vx. [Dans certains ports] « Ceux qui ont un intérêt commun sur un vaisseau marchand » (Ac. Compl. 1842) (attesté aussi ds BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e et Nouv. Lar. ill).
cocaution, subst. fém. « Celui qui est caution avec un autre » (attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et QUILLET 1965)
cocontractant, subst. masc. « Celui qui s'engage avec d'autres par un contrat. » On ne pouvait lui opposer sans ridicule, comme un co-contractant sérieux, comme un égal légal, le malheureux ouvrier d'usine perdu au milieu de centaines ou de milliers d'individus employés au même travail que lui (MAURRAS, L'Avenir de l'Intelligence, 1905, p. 37)
codonataire, adj. et subst. « Chacun de ceux qui reçoivent une donation en commun » (attesté ds Ac. 1798-1932, Lar. 19e, Lar.encyclop., BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965 et Lar. Lang. fr).
codonateur, subst. masc. « Celui qui fait une donation conjointement avec un autre » (attesté ds Lar. 19e Suppl. 1878)
cotuteur, trice, subst. « Personne qui partage avec une autre la responsabilité, la charge de tuteur ». Lorsque le conseil de famille, dûment convoqué, conservera la tutelle à la mère, il lui donnera nécessairement pour cotuteur le second mari (Code civil, 1804, p. 73). Le Hofrat Karl Peters, qui avait une charge chez le prince Lobkowitz, et qui fut nommé, en avril 1820, co-tuteur du petit Karl (R. ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1928, p. 581)
b) [Un titre, une fonction, un rôle pol. commun] :
codéputé, subst. masc., rare. « Celui qui est député conjointement avec d'autres » (ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 232)
co-électeur, subst. masc. « Celui qui partage avec d'autres la fonction d'électeur » (attesté ds Lar. 19e, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ et GUÉRIN 1892)
co-empereur, subst. masc. « Celui qui partage avec un ou plusieurs autres le titre et les fonctions d'empereur » (attesté ds Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., BESCH. 1845, LITTRÉ et GUÉRIN 1892)
co-état, subst. masc., vx. [En parlant d'un prince ou d'un État] « Celui qui partage la souveraineté avec un autre ». Entraîner ses co-états à la suite de ses décisions (GOBINEAU, TOCQUEVILLE, Correspondance [avec Tocqueville], 1850, p. 146). Attesté ds Ac. 1798-1835, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965 et Lar. Lang. fr.
colégislateur, subst. masc. « Celui qui est législateur avec d'autres ». Je n'entre donc point dans la question de savoir si de droit ils [les conciles] étaient colégislateurs (J. DE MAISTRE, Du Pape, 1819, p. 31)
co-régent, subst. masc., hist. « Celui qui partage avec un autre le titre et les fonctions de régent ». Lamartine croit que les Girondins mûrissent son avenir politique et qu'il sera un jour co-régent avec la duchesse d'Orléans (SAINTE-BEUVE, Mes poisons, 1869, p. 83). Attesté ds Ac. Compl. 1842, avec la var. peu usitée corrégent, et aussi ds Lar. 19e, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965 et Lar. Lang. fr.
coseigneur, subst. masc., féod. « Seigneur qui possédait un fief avec un autre ». Il était coseigneur d'une paroisse avec un tel (Ac. 1798-1878). Attesté ds Ac. 1798-1878, Lar. 19e, BESCH. 1845, LITTRÉ, QUILLET 1965, DG, GUÉRIN 1892 et Lar. Lang. fr.
co-souverain, subst. masc. « Celui qui partage avec un autre le titre et les fonctions de souverain ». Comme il donnait une signature dans le cabinet des questeurs, un de ses co-souverains lut le nom, s'approcha (DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 108)
co-votant, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui vote avec d'autres » (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1863, p. 1223)
c) [Une fonction, un emploi, un métier commun] :
co-clerc, subst. masc. « Celui qui partage avec d'autres la fonction de clerc [d'avoué, de notaire...] ». Ils connaissaient (...) mes relations de co-clerc d'avoué avec André Fallières (LÉAUTAUD, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 241)
cofermier, subst. masc. « Celui qui prend à ferme ou à loyer un terrain, une exploitation agricole, en association avec une ou plusieurs autres personnes ». L'adjudicataire aura la faculté (...) de s'adjoindre des cofermiers qui jouiront en commun avec lui de l'exercice de la pêche sur toute l'étendue du lot (Code de la pêche fluviale, 1875, p. 141). Attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Ac. 1932 et QUILLET 1965
cofondateur, trice, subst. « Personne qui est fondatrice avec d'autres » (attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop. et QUILLET 1965)
cofossoyeur, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est fossoyeur avec un autre ». Viens, mon cofossoyeur! (CLAUDEL, Tête d'or, 1re version, 1890, 1re part., p. 36)
co-légionnaire, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est légionnaire avec d'autres ». Ce légionnaire a produit des accusations graves contre certains de ses co-légionnaires (CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 291)
co-messager, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est messager avec un autre ». Pierrotin et son co-messager (BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, p. 305)
co-rédacteur, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est rédacteur avec d'autres ». C'est comme porteur des journaux dont il était co-rédacteur en chef ou collaborateur qu'il gagnait (J. VALLÈS, Les Réfractaires, 1865, p. 65)
co-représentant, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui représente quelqu'un avec d'autres ». Ces deux mains de notre Sauveur, de chaque côté tendues et ces co-représentants que l'Humanité à Sa droite et à Sa gauche, a hissés à leur rencontre. (CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, p. 110)
co-sectaire, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est sectaire avec d'autres » (cf. MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 103)
co-sociétaire, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est sociétaire avec d'autres ». Ses co-sociétaires [de Mounet-Sully] auraient bien dû venir voir leurs confrères siciliens (LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, t. 1, 1926, p. 39)
co-spectateur, subst. masc. « Celui qui est spectateur avec d'autres ». Les dits tombeaux nous ont coûté six shillings et demi et notre impatience nous a rendu la fable de nos co-spectateurs (STENDHAL, Journal, t. 5, 1813-18, p. 184)
covendeur, euse, subst. « Personne qui vend conjointement avec une autre un bien dont elles jouissent en copropriété ». L'acquéreur peut exiger que tous les covendeurs ou tous les cohéritiers soient mis en cause (Code civil, 1804, p. 305)
co-virtuose, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui est virtuose avec d'autres ». Becker est un grand maître de l'archet, et il a infusé son âme à ses co-virtuoses (AMIEL, Journal intime, 1866, p. 266)
d) [Une action commune] :
coassaillant, subst. masc., rare. « Qui assaille avec un autre » (cf. THIERRY, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840, p. 2)
cocréateur, subst. masc. « Celui qui avec d'autres participe à la Création ». Nous sommes cocréateurs. Nous participons à la création du monde en nous décréant nous-mêmes (S. WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, p. 42)
co-dîneur, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui dîne en compagnie d'un autre » (cf. STENDHAL, Correspondance, t. 2, 1842, p. 36)
codistributeur, subst. masc. « Celui qui distribue quelque chose, en collaboration avec un ou plusieurs autres ». L'entrepreneur, aux ordres du marché, est codistributeur du revenu national (PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 620)
coéchangiste, subst. masc. « Celui qui fait un échange avec un ou plusieurs autres » (attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., GUÉRIN 1892 et Lar. Lang. fr.)
co-partageant, adj., rare. « Qui partage quelque chose avec d'autres » (cf. CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 189)
covoyageur, euse, subst. « Personne qui voyage en compagnie ou à côté d'une autre ». Le seul covoyageur, dans le coin en face de moi, s'abrite résolument derrière les Pirates de l'Opéra (GIDE, Journal, 1911, p. 338)
e) [Un état, une condition commune] :
coassassin, subst. masc. « Qui est assassin avec un autre » (cf. L.-F. L'HÉRITIER, Suppl. aux Mémoires de Vidocq, ..., t. 1, 1830, p. 277)
cobénéficiaire, subst. masc. « Qui est bénéficiaire en commun avec un ou plusieurs autres ». Cobénéficiaires au gain d'une fortune (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 246)
cocélibataire, subst. masc. « Qui partage avec d'autres la condition de célibataire ». Sa manière d'être avec ses cocélibataires (BALZAC, La Vieille fille, 1836, p. 315). Attesté ds Lar. 19e qui le signale comme ,,néol``
co-condamné, subst. masc. « Celui qui est condamné avec un ou plusieurs autres » (attesté ds Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e qui le signale comme ,,peu usité``)
co-criminel, subst. masc., néol. d'aut. « Celui qui partage avec d'autres la condition de criminel » (cf. MÉRIMÉE, Lettres à Francisque Michel, 1870, p. 55)
coïnculpé, ée, subst. « Personne qui est inculpée avec d'autres pour la même faute » (Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop., LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB. et ROB. Suppl. 1970, QUILLET 1965)
coïntéressé, ée, subst. « Personne qui a un intérêt commun avec d'autres dans une affaire ou une entreprise ». Un procès-verbal du pari fut fait et signé sur-le-champ par les six co-intéressés (VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 15). Attesté ds Ac. 1835, 1878, 1932, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, DG, GUÉRIN 1892 et ROB. Le mot écrit avec un trait d'union ne comporte pas de tréma sur l'i; le mot soudé en comporte un pour isoler la syllabe qui précède, co-, et éviter la synérèse coin. Le même problème se retrouve pour les mots coïnculpé et coïncider, coïncidence
colocataire, subst. « Personne qui est locataire avec d'autres dans un immeuble commun ». Je connaissais à peine mes colocataires. L'un d'eux rassemblait nos cotisations chaque mois (ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 15). Rem. Attesté ds Lar. 19e, LITTRÉ, Lar. 20e, QUILLET 1965; ROB. et ROB. Suppl. 1970 signalent le subst. fém. colocation « location commune avec d'autres locataires dans un même immeuble ». P. métaph. :
• ... peut-être même n'en existe-t-il qu'une seule dont tout le monde est co-locataire, une intelligence sur laquelle chacun, du fond de son corps particulier, porte ses regards, comme au théâtre où, si chacun a sa place, en revanche, il n'y a qu'une seule scène.
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 568.
co-mortel, subst. masc., rare. « Celui qui partage avec d'autres la condition d'homme mortel ». Quand je me suis retrouvé seul, le soir, j'ai senti qu'entre moi et mes co-mortels il y avait des abîmes (FLAUBERT, Correspondance, 1860, p. 369)
co-paria, subst. masc., rare. « Celui qui partage avec d'autres la condition de paria ». Mon cœur, — fût-il à droite, — trouvera bien mille co-parias parmi les trois milliards d'êtres qui broutent les orties du sentiment (BAUDELAIRE, Maximes consolantes, 1867, p. 619)
co-possesseur, subst. masc., rare. « Celui qui est possesseur avec d'autres ». L'homme de talent a contribué à produire en lui-même un instrument utile : il en est donc co-possesseur; il n'en est pas le propriétaire (PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété? 1840, p. 236)
co-présent, adj. « Qui est présent à quelque chose avec d'autres ». Paul et moi nous voyons « ensemble » le paysage, nous lui sommes co-présents, il est le même pour nous deux (MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 464)
co-proscrit, subst. masc. [Chez V. Hugo] « Celui qui partage avec d'autres la condition de proscrit ». Vous avez raison, cher et honorable co-proscrit; on n'oublie pas les grandes luttes qu'on a traversées ensemble (HUGO, Correspondance, 1854, p. 190)
coresponsable, adj. « Qui partage une ou des responsabilités avec une ou plusieurs autres personnes ». L'Autre et moi sommes coresponsables de l'existence de l'Autre (SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, p. 348)
co-turne, subst. masc. [Dans l'arg. estudiantin ou scolaire] « Celui qui habite la même turne (chambre) avec un ou plusieurs autres ». Lévy prit pour témoins ses co-turnes Péguy et Mathiez (J. et J. THARAUD, Notre cher Péguy, 1926, p. 69)
2. [Le composé désigne une fonction, une action, un état commun à plusieurs pers.] :
coassurance, subst. fém., dr. « Assurance par plusieurs assureurs en commun (coassureurs) » (ROB. Suppl. 1970). Attesté ds Lar. 20e, Lar. encyclop., LITTRÉ, QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr.
coéducation, subst. fém. « Éducation en commun, garçons et filles ensemble, dans un même établissement ». P. anal. Jusqu'à trois ans, l'enfant se comporte comme le singe et utilise la méthode des essais et des erreurs, mais, par la suite, il commence à rechercher méthodiquement la solution du problème et dépasse rapidement son compagnon de coéducation (Hist. de la sc., 1957, p. 1683). Attesté ds LITTRÉ, Lar. 19e Suppl. 1878, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e, Lar. encyclop., ROB., QUILLET 1965 et Lar. Lang. fr.
cojouissance, subst. fém., dr., peu usité. « Jouissance d'un bien commune à deux ou plusieurs personnes » (attesté ds Ac. 1835-1932, Lar. 19e, Lar. encyclop., BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892)
co-naissance (du verbe co-naître), subst. fém., littér. [Chez Claudel] Se connaître, c'est se fournir comme moyen de co-naissance, c'est pour l'être vivant faire naître en tant qu'avec soi tous les objets dont il a connaissance et dont il est l'image commune (CLAUDEL, Art poétique, 1907, p. 182)
co-naître, verbe trans. En résumé, nous connaissons les choses en leur fournissant le moyen d'exercer une action sur notre « mouvement ». Nous les « co-naissons », nous les produisons dans leurs rapports avec nous (CLAUDEL, Art poétique, 1907 p. 176). En matière d'existence personnelle, connaître, suivant le puissant calembour de Claudel, c'est co-naître, naître avec, et bien souvent renaître avec, à la suite d'un violent effort pour rompre les chaînes de la mort recouvertes des apparences de la vie (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 524)
co-présence, subst. fém., philos. [Chez Sartre] La simultanéité n'appartient donc pas aux existants du monde, elle suppose la co-présence au monde de deux présents envisagés comme présences-à (SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, p. 325)
corégence, subst. fém. « Fonctions de corégent ». On attend ici le comte de Parsent : on dit qu'il vient à Madrid demander la corégence pour l'infant mari de son infante (MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 30). Attesté ds Ac. Compl. 1842 avec la var. peu usitée corrégence, ds Lar. 19e, BESCH 1845, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965 et Lar. Lang. fr.
co(-)souveraineté(co souveraineté, co-souveraineté), subst. fém. « Fonctions de souverain partagées avec une autre personne ». Tout se ramène à la question co-souveraineté dont les nationalistes ne veulent pas (MAURIAC, Bloc-notes 1952-57, p. 80 ds ROB. Suppl. 1970). Notre collègue M. Robert Lecourt disait jeudi dernier, à cette tribune :« Nous vivons dans un régime de cosouveraineté, où le corporatif et l'administratif sont maîtres » (Doc. d'hist. contemp., 1852-1959, p. 194)
cotutelle, subst. fém., dr. civil. « Tutelle d'un enfant mineur partagée avec une autre personne (en particulier une tutrice avec son second mari) » (attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr.)
B.— [En parlant de choses] Il signifie ,,ensemble avec un ou plusieurs objets de même espèce`` et il exprime l'idée d'adjonction ou de juxtaposition :
co-adapter, verbe, rare. « Adapter deux choses l'une à l'autre ». Ces accroissements [de la matière animée] ne cessent jamais de s'étendre solidairement. Un ajustement continu les co-adapte au dehors (TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, p. 119). Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e, QUILLET 1965
— BIOLOGIE :
co-agglutination, subst. fém. « Propriété que possède le sérum de certains malades d'agglutiner non seulement le microbe spécifique de la maladie en cause, mais encore certains microbes différents, quoique voisins » (Lar. 20e; cf. Langeron ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1920-24, p. 508)
co-agglutinant, ante, adj. (cf. Laederich, dsNouv. Traité Méd., fasc. 4, 1920-24, p. 433)
cocarboxylase, subst. fém. « Ester pyrophosphorique de l'aneurine dont le rôle est essentiel dans le métabolisme des glucides ». Après la glycolyse il y a décarboxylation (grâce à une cocarboxylase) de l'acide pyruvique (Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 745)
— BOTANIQUE :
concrescence, subst. fém. « Croissance en commun de plusieurs organes » (Lar. 20e). Attesté aussi ds Lar. encyclop.
— MATHÉMATIQUES :
colinéaire, adj. « Qui est juxtaposé avec d'autres sur une même ligne droite ». Points, vecteurs colinéaires (attesté ds Lar. encyclop.)
coplanaire, adj. « Se dit de droites situées dans un même plan, de vecteurs libres parallèles à un même plan » (attesté dsLar. encyclop.); cf. LEPRINCE-RINGUET, Les Transmutations artificielles, 1933, p. 34
II.— [Dans le temps] Il signifie ,,en même temps que`` et exprime l'idée de simultanéité de deux ou plusieurs actions.
A.— Co + verbe :
coagir , rare. « Agir sur deux objets en même temps ». L'action d'un autre poids qui coagit avec la roue des dizaines et celle des centaines (L. COUFFIGNAL, Les Machines à penser, 1964, p. 14)
codéterminer , néol. « Déterminer deux choses en même temps ». La périphérie du champ visuel que l'hystérique ne saisit pas expressément, mais qui cependant co-détermine ses mouvements et son orientation (MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 371)
B.— Co + part. passé-adj.
co-perçu , néol., philos. « Perçu en même temps qu'un autre objet ». Toutes les fois que je perçois, juge ou veux, il y a quelque chose qui est co-perçu (mitgeschaut), co-jugé, co-voulu, et dont je ne m'occupe pas expressément (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 312)
coengendré , théol. « Engendré en même temps qu'un autre ». « Tout est Dieu dans l'origine; puis le Verbe et l'Esprit : trois dieux coengendrés ensemble et se réunissant dans un seul » (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 17). Attesté ds Lar. 19e-20e et Nouv. Lar. ill.
C.— Co + subst. CHIMIE :
copolycondensation, subst. fém. « Condensation simultanée de deux substances » (cf. G. CHAMPETIER, Chim. macro-moléculaire, 1957, p. 75)
copolymérisation, subst. fém. « Condensation simultanée de deux composés organiques, suivie d'une polymérisation, qui fournit une macromolécule » (Lar. 20e Suppl.; cf. G. CHAMPETIER, op. cit., p. 76)
coprécipitation, subst. fém. « Précipitation simultanée de deux substances, dont l'une est en général entraînée par l'autre » (Lar. encyclop. Suppl. 1968). Les impuretés dans les précipités cristallins peuvent être dues à leur post-précipitation ou à leur coprécipitation (Journal de chim. et de phys., 1932, p. 642)
Rem. sur l'orth. 1. Le i initial du radical prend un tréma quand il est en compos. avec co-, ex. : coïnculpé, coïntéressé (cf. aussi coïncidence, coïncider). Co- devient col- devant un rad. commençant par l : collection. Co- devient com- devant un rad. commençant par m : commémorer. Co- devient con- devant un rad. commençant par n : connoter. Co- devient cor- devant un rad. commençant par r : corrélation. Co- ne change pas devant un rad. commençant par une consonne si le mot est récent (cf. supra colocataire, corégence etc.). 2. Les composés tendent de plus en plus à se souder. Pour le problème du trait d'union, cf. GREV. 1969, § 168, 2.
Vitalité. a) Le préf. est formateur de nombreux mots, dont la liste reste ouverte, princ., de subst., souvent désignant des pers., d'adj. ou de part. passés, plus rarement, de verbes. b) Il est très productif notamment dans les domaines du dr., de la pol. et dans le vocab. exprimant un état, une condition, un métier, une fonction.
Prononc. et Orth. :[-], [-]; [-]; [-]; [R-]. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 75 note : ,,À la différence de ce qui a lieu pour e inaccentué, il n'est pas nécessaire de distinguer entre syllabe ouverte et syllabe fermée quand il s'agit de o inaccentué. Dans un cas comme dans l'autre, on prononce ordinairement un [] ouvert``. Ex. : coaguler, coarser, coefficient, coexister, coopérer, coordonner. Admis ds Ac. 1932. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 33 (s.v. copolymérisation), p. 46 (s.v. coéchangiste), p. 50 (s.v. coplanaire). — GOHIN 1903, p. 281 (s.v. coïntéressé et cosouverain). — QUEM. Fichier (s.v. rédacteur).
co-
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♦ Préfixe tiré du lat. co-, de cum « avec », et qui indique la réunion, l'adjonction, la simultanéité. Il sert à former un grand nombre de mots composés (voir à l'ordre alphabétique).
0 (…) un assez grand nombre de noms français commencent par co, qui y apporte l'idée d'un accompagnement, d'une simultanéité : cohéritier, qui hérite en même temps. D'instinct co s'ajoute à des noms pour leur donner une signification analogue : coéquipier, cofermier, coinculpé, copropriétaire, colistier.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, II, V, p. 60.
♦ Le préfixe fonctionne quasi librement, avec des noms désignant une fonction juridique partagée, un titre, un rôle (politique et social), un métier, une activité, une condition commune. En science, il forme des noms désignant un processus (co-agglutination, co-polymérisation) ou une substance, des adjectifs et des verbes exprimant une action commune.
Encyclopédie Universelle. 2012.