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âpre

âpre [ apr ] adj.
aspre mil. XIIe; d'ab. abstrait; lat. asper aspérité
I(Choses)
1(XIIe ) Vx Qui présente des aspérités. abrupt, accidenté, inégal. « On a pavé une route âpre et mal aplanie » (Hugo).
2Mod. Qui a une rudesse désagréable. Froid, vent âpre. cuisant, rigoureux. « Il neigeait, l'âpre hiver fondait en avalanche » (Hugo). Goût, saveur âpre. Sons âpres. Voix âpre. rauque, rocailleux, rude. « D'une voix âpre, il cria un ordre à ses matelots » (Flaubert).
Spécialt Qui a un goût âpre, qui racle la langue, la gorge. Un fruit, un vin âpre. râpeux.
3Fig. Dur, pénible. Lutte âpre. Vie âpre. austère, cruel, dur, pénible, rude, sévère, violent. « Une âpre résolution recomposait tous ses traits » (Duhamel).
II(Personnes) Vx Qui se porte avec trop d'ardeur (à qqch., à la poursuite de qqch.). ardent, avide, cupide, violent. « les plus âpres à exiger leurs droits » (Massillon). Mod. Loc. Être âpre au gain, avide. ⊗ CONTR. Égal, 1. lisse; clément, doux. Facile; agréable. — Désintéressé.

âpre adjectif (latin asper) Qui produit une sensation désagréable à l'oreille, au goût : Une voix âpre. Des poires âpres. Qui présente un caractère de violence, de dureté : Une lutte très âpre pour le pouvoir. Qui est rude, difficile à supporter : Froid âpre.âpre (difficultés) adjectif (latin asper) Orthographe Avec un accent circonflexe sur le a, ainsi que pour âpreté, âprement. Sens âcreâpre (expressions) adjectif (latin asper) Âpre au gain, avide de profits, cupide. Ligne âpre du fémur, bord postérieur du fémur qui donne insertion à de nombreux muscles. ● âpre (synonymes) adjectif (latin asper) Qui produit une sensation désagréable à l'oreille, au goÛt
Synonymes :
- aigre
- rude
Contraires :
- doux
- suave
- sucré
Qui présente un caractère de violence, de dureté
Contraires :
- doucereux
- doux
- mielleux
- suave
Qui est rude, difficile à supporter
Synonymes :
- aigre
- cuisant
- mordant
- pénétrant
- perçant
- piquant
- rigoureux
- rude
Contraires :
- clément
- doux
- tiède
Âpre au gain
Synonymes :
- brutal
- cruel
- dur
- farouche
- rude
- sauvage
- sévère
- terrible
- violent
Contraires :
- désintéressé
- généreux
- indolent
- insouciant
- modéré
- mou
- négligent

âpre
adj.
d1./d Qui produit une sensation désagréable par sa rudesse. Un froid âpre. Une voix âpre.
|| Spécial. Le goût âpre d'un fruit, qui râpe la gorge.
d2./d Fig. Rude, violent, dur. Une discussion âpre.
âpre au gain: avide.

⇒ÂPRE, adj.
A.— [En parlant d'une chose qui affecte les sens] Dont les inégalités produisent une impression peu agréable.
1. [Vue ou toucher] Des rochers âpres; un climat, un vent âpre :
1. La présence continuelle de ces tableaux de destruction; la lutte contre les animaux féroces, qui viennent sans cesse disputer à l'homme l'empire de ces lieux désolés; enfin les intempéries d'un ciel âpre et rigoureux, et des saisons qui ne se succèdent que pour amener de nouveaux désastres : tout, en un mot, n'y concourt-il point à nourrir, dans le cœur, des sentiments malheureux et des projets sanguinaires?
CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 123.
[En parlant de l'aspect d'un paysage] :
2. La moisson terminée, les tiges des avoines et des blés revêtaient le sol d'une toison hérissée. Ce fut, cette fois, la Lorraine ingrate, celle dont la nudité revêt aux yeux habitués un âpre accent de misère et de sauvage poésie, celle qui ne lasse pas avec ses landes pierreuses, ses maigres friches, ses peupliers grêles rangés en lignes parallèles, ondulant à l'horizon. Les villages ressemblaient à cette terre, étant nus et pauvres comme elle.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 246.
ANAT. HUM. Ligne âpre. Saillie rugueuse qui marque longitudinalement la face postérieure du fémur :
3. Le bord postérieur [du fémur] seul est très accusé, il est saillant, rugueux et forme la ligne âpre qui se divise à ses deux extrémités; la lèvre externe donne insertion au vaste externe, la lèvre interne au vaste interne et l'interstice à plusieurs muscles, dont le grand adducteur de la cuisse.
RUD. 1962.
Rem. Cf. encore T. GAUTIER (Albertus, 1833, p. 131) : ,,langue âpre et dure`` (en parlant d'un matou) et MICHELET (L'Insecte, 1857, p. 296) : ,,dent âpre, aiguë`` (en parlant d'abeilles).
BOT. [En parlant d'une plante, des parties d'une plante] Dont la surface irrégulière est désagréable au toucher :
4. L'odeur délicieuse était surtout au point où la pêche a tenu à l'arbre, au point générateur. Cette pêche n'est pourtant qu'une enveloppe du noyau producteur, si fortement, si rudement accidenté, étonnamment âpre, fort, dur.
MICHELET, Journal, 1859, p. 484.
2. [En parlant de ce qui affecte les autres sens : goût, odorat, ouïe] Qui produit une impression de rudesse. Un fruit, un parfum, un son âpre :
5. Au-dessous du chemin et au-dessus, les arbres résineux de la montagne semaient leurs aromates dans l'air. Les pins, les thuyas et les térébinthes semblaient brûler un encens âpre et rustique sur le passage de Mary-Ann. Elle aspirait avec un bonheur visible cette largesse odorante de la nature.
ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, p. 59.
6. Il en tire quelques litres
D'un vin âpre, aigre, dur, sur
À faire grincer les vitres,
À déconcerter l'azur;
Une piquette hérétique,
Un infâme reginglard,
...
PONCHON, La Muse au cabaret, Le Vin du pape, 1920, p. 80.
7. Cette voix âpre, hargneuse et disséquante, dont Augustin a palpé le mordant pendant tout le déjeuner, elle se fait entendre adoucie d'amitié.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 102.
B.— Au fig.
1. CHASSE. [En parlant d'un animal]
Âpre à la curée. [En parlant d'un chien]
Rem. 1. Attesté ds Ac. 1835, 1878, BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., LITTRÉ, DG, ROB. 2. S'emploie aussi p. anal. à propos d'une pers. (cf. BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 232).
Âpre à la proie. [En parlant d'un oiseau, particulièrement d'un faucon] :
8. Il [le rossignol] est bon, il est féroce. Je m'explique. Son cœur est tendre pour les faibles et les petits; donnez-lui des orphelins, il s'en charge, les prend à cœur, mâle et vieux, il les nourrit, les soigne attentivement, comme ferait une femelle. D'autre part il est extrêmement âpre à la proie, engloutissant et avide; ...
MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 251.
2. [En parlant de pers., de leur caractère, de leur comportement]
a) Qui manifeste un attachement excessif pour les biens matériels ou moraux :
9. ... on disait qu'il avait la tête dure, et que les vérités célestes ne pouvaient percer son crâne épais. Il était âpre et avare, et tout à fait enfoncé dans les intérêts matériels. Il ne pensait qu'à acheter des maisons.
A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 139.
Âpre au gain :
10. De qui l'état tire-t-il le plus clair de ses revenus? N'est-ce pas justement de cette petite bourgeoise, âpre au gain, dure au pauvre comme à elle-même, enragée à l'épargne?
BERNANOS, Journal d'un Curé de campagne, 1936, p. 1083.
Rem. Âpre peut s'employer dans cette accept. en loc. libre, constr. soit avec la prép. à (cf. T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 74 : âpre au butin; SULLY PRUDHOMME, La Justice, 1878, p. 250 : âpre au labour), soit avec la prép. en (MICHELET, Le Peuple, 1846, p. 66 : âpre en affaire); FLAUBERT (Correspondance, 1846, p. 303) parle des femmes (...) âpres [= « avides »] de l'homme qu'elles aiment.
b) Qui manque d'aménité ou de modération notamment dans ses rapports avec autrui. Un caractère, un cœur âpre; un homme âpre à la vengeance :
11. Ces mécomptes, après avoir usé la présidente de Marville, qui ne s'abusait pas d'ailleurs sur la valeur de son mari, la rendaient terrible. Son caractère, déjà cassant, s'était aigri. Plus vieillie que vieille, elle se faisait âpre et sèche comme une brosse pour obtenir, par la crainte, tout ce que le monde se sentait disposé à lui refuser. Mordante à l'excès, elle avait peu d'amies.
BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 33.
Rem. Âpre peut s'employer dans cette accept. en loc. libre constr. avec la prép. à (cf. hommes (...) âpres à la vengeance [LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Chapelet, 1886, p. 65]).
c) [En parlant d'un sentiment, d'une impression] Qui exerce une forte emprise sur l'esprit. Une joie âpre, un âpre désespoir :
12. Certes, ce monde est vieux, presque autant que l'enfer.
Bien des siècles sont morts depuis que l'homme pleure
Et qu'un âpre désir nous consume et nous leurre,
Plus ardent que le feu sans fin et plus amer.
Le mal est de trop vivre, et la mort est meilleure, ...
LECONTE DE LISLE., Poèmes barbares, Le Vœu suprême, 1878, p. 228.
13. Outre cet attrait de l'inconnu et du mystère, il exerce sur moi ce charme âpre, puissant, dominateur, de la force. Et ce charme — oui ce charme — agit de plus en plus sur mes nerfs, conquiert ma chair passive et soumise. (...). C'est en moi un désir plus violent, plus sombre, plus terrible même que le désir qui, pourtant, m'emporta jusqu'au meurtre, ...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 272.
d) [En parlant d'une manière d'agir, de penser, de s'exprimer] Un combat, un livre, un ton âpre :
14. ... reprenant, à mon tour, le livre écrit un an auparavant, je le trouvai âpre, dogmatique, sectaire et dur. Ma pensée, dans son premier état, était comme un fardeau branchu, qui s'accrochait de tous les côtés. Mes idées, trop entières pour la conversation, étaient encore bien moins faites pour une rédaction suivie.
RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. III.
Rem. L'emploi subst. « ce qui est âpre » est rare. Cf. CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 166 : ,,les mains (...) chargées d'apprécier le mou et le résistant, l'âpre et le poli.`` — « Personnes âpres ». Cf. MONTHERLANT, Malatesta, 1946, III, 5, p. 497 : ,,je suis fatigué (...) des âpres.``
PARAD. 1. (Quasi-) synon. abrupt, acariâtre, acerbe, acéré, acide, âcre, agressif, anguleux, aride, austère, autoritaire, brûlant, brut, brutal, caustique, corrosif, cruel, cupide, fruste, grossier, heurté, impérieux, incisif, incommode, inexorable, intolérant, intransigeant, pénible, raboteux, raide, rapace, râpeux, rauque, rêche, revêche, tranchant, vindicatif. 2. Anton. aplani, caressant, courtois, débonnaire, délicieux, élégant, généreux, insipide, mielleux, moelleux, plaisant, raffiné, suave, uni, velouté.
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. 1768 rappelle : ,,on écrivait autrefois aspre``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1130-50 fig. aspre « (d'une chose) pénible » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, Paris, 1961, 329 : Si vienent doi message, Qui li aportent unes noveles aspres); 1155 « violent » (WACE, Brut, 7784 ds KELLER, Etude sur le voc. de Wace, p. 272 : Es vus bataille de rechief, Aspre mellee e estur grief); b) 1130-50 « (d'une pers.) violent, ardent » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, Paris 1961, 401); 1453 « qui se porte avec trop d'ardeur à qqc., avide, cupide » (MONSTRELET, Chron. II, 205 ds GDF. Compl. : Aspres au pillage); 2. a) 1164 « qui présente des aspérités, rude au toucher » (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. W. Foerster, Amsterdam 1965, 6668-72 : mantiaus [...] Listez d'orfrois roides et aspres); b) 1200-1210 « qui cause une sensation désagréable » (J. RENART, G. de Dole, éd. Servois, 2326 ds T.-L. : vin [...] aspre; 1751 gramm. esprit âpre « esprit rude » (Encyclop.)).
Empr. au lat. asper « rugueux, dur », au sens 2 a (ENNIUS, Trag. 309 ds TLL s.v., 808, 7); au sens 2 b « âpre au goût (d'un vin) » (CATON, Agr., 109, ibid., 810, 5); au sens 1 a « dur, pénible » (PLAUTE, Capt. 497, ibid., 811, 1); d'une bataille (SALLUSTE, Iug., 48, 1, ibid., 811, 66); au sens 1 b « dur, violent » (LUCILIUS, 1009, ibid., 813, 16).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 454. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 629, b) 3 548; XXe s. : a) 2 664, b) 1 289.
BBG. — BAULIG 1956. — Forest. 1946. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 284. — Gramm. t. 1 1789. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 135, 199. — NOTER-LÉC. 1912. — NYSTEN 1824.

âpre [ɑpʀ] adj.
ÉTYM. Mil. XIIe, aspre, d'abord abstrait; du lat. asper, accusatif asperum; anc. franç. aspre « rude, escarpé ».
———
I (Choses).
1 (1164, Chrétien de Troyes). Vx. Qui présente des aspérités (en parlant d'un pays, d'un terrain). Abrupt, accidenté, escarpé, inégal. || Un chemin âpre et difficile. Raboteux, rude, rugueux.
1 (…) les montagnes et lieux aspres (âpres), où les ennemis ne les pourraient suivre.
J. Amyot, Crassus, 30.
2 On a pavé la route âpre et mal aplanie (…)
Hugo, la Tristesse d'Olympio.
Anat. || Ligne âpre : saillie rugueuse de la face postérieure du fémur.
Par métaphore :
3 (…) le sentier rude et âpre de la vertu (…)
Fénelon, Télémaque, 14.
2 (V. 1200). Littér. Qui a une rudesse désagréable. || Froid, vent âpre. Cuisant, rigoureux. || L'âpre saison.
4 Et tandis qu'on pleurait dans les maisons en deuil,
L'âpre bise soufflait sur ces fronts sans cercueil.
Hugo, les Châtiments, « Nox ».
5 Il neigeait, l'âpre hiver fondait en avalanche.
Hugo, les Châtiments, « L'Expiation ».
Âpre au toucher. Rude, rugueux; et aussi râpeux, rêche.Sons âpres. || Une voix âpre. Rude. || Un parfum âpre.
6 Les voix âpres et menaçantes de la chambre des communes demandaient la tête de Strafford.
F. Villemain, Nouveaux mélanges historiques.
7 (…) d'une voix âpre, il cria un ordre à ses matelots.
Flaubert, Salammbô, VII.
8 (…) un âpre accent d'orgueil.
M. Barrès, Leurs figures, p. 13.
Cour. || Goût âpre, qui produit une impression désagréable d'amertume, d'acidité, qui racle la langue, la gorge.
Spécialt. Cour. Qui a un goût âpre, qui racle la gorge. || Un fruit, un vin âpre.
8.1 Il en tire quelques litres
D'un vin âpre, aigre, dur, sur
À faire grincer les vitres (…)
Raoul Ponchon, la Muse au cabaret, « Le vin du pape ».
3 (1155, Wace). Vx ou littér. Par métaphore (cit. 11 : feu âpre; cit. 15 : âpre goût) ou fig. Dur, pénible. || Lutte âpre. || Vie âpre. || Caractère âpre. Brutal, cruel, difficile, dur, farouche, pénible, raboteux (fig.), rêche (fig.), revêche, rude, rugueux, sauvage, violent. || Une joie âpre. Amer. || Un âpre désespoir. || Une austérité un peu âpre. || Cette âpre vertu (Corneille, Horace, II, 3), âpre jalousie (Corneille, Sertorius, I, 1), âpres rigueurs (Corneille, Horace, I, 1), âpres tourments (Corneille, Polyeucte, I, 1), âpre vérité. || Cet âpre courroux (Racine, Alexandre, III, 3). || Âpre colère (Molière, Tartuffe, I, 5).
9 (Une troupe) Viendrait fondre sur moi, plus âpre et plus cruelle.
La Fontaine, Fables, XII, 13.
10 La haine des persécuteurs devenait plus âpre.
Bossuet, Disc. sur l'Hist. universelle, I, 10.
11 Ses yeux creux sont pleins d'un feu âpre et farouche.
Fénelon, Télémaque, III.
12 Alors commença l'âpre et sauvage poursuite.
Hugo, la Légende des siècles, « Aigle du casque ».
13 J'admirais quel amour pour l'âpre vérité
Eut cet homme si fier en sa naïveté (…)
A. de Musset, Une soirée perdue.
14 Ô vie âpre qui nous tord
Comme un grain dans une roue (…)
J. Richepin, la Chanson des gueux, Polichinelle.
15 Il ne pensait pas qu'il fût si dur de refuser ce qui s'offre à l'homme mûr, auquel sa jeunesse n'a laissé qu'un âpre goût d'indigence.
Colette, l'Étoile Vesper, p. 69.
16 Une âpre résolution recomposait tous ses traits pour lui faire un nouveau visage.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, 19.
(Personnes). Littéraire :
17 On pense à quelqu'un de volontaire, capable de se montrer âpre et dur à l'occasion.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, 6 oct., p. 37.
(Avec à). || Âpre à la vengeance.
Un livre, un ton âpre. Agressif, dur, hargneux, violent.
———
II (Personnes).
1 (V. 1130). Vx. Qui se porte avec trop d'ardeur à qqch., à la poursuite de qqch. Ardent, avide, cupide, violent.
Spécialt. || « Il était âpre et avare » (A. France).
2 (1453, aspres au pillage). Mod. (construit avec à). Avide. || Un homme âpre à l'argent, au gain, à exiger son dû.
18 Les curés les plus durs, les plus âpres à exiger leurs droits, sont ceux qui vivent d'une manière plus sordide et plus indécente.
Massillon, Disc. synodaux, « Avarice ».
Chien âpre à la curée, avide, vorace. — ☑ Fig. Homme âpre à la curée, avide de profits, de places. Rapace.
19 Le ministre se prit à rire en me voyant si âpre à la curée (…) Vous vous contenterez s'il vous plaît, de la moitié du profit; vous me tiendrez compte de l'autre.
A. R. Lesage, Gil Blas, VIII, 9.
CONTR. Égal, lisse, poli, uni. — Doux, clément (temps, vent). — Doucereux, doux, mielleux, moelleux, velouté. — Agréable, aimable, caressant, courtois, facile, indulgent. — Désintéressé, généreux, modéré.
DÉR. Âprement, âpreur. — V. Âpreté, aspérité.

Encyclopédie Universelle. 2012.