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SALAIRE
SALAIRE

SALAIRE

Sous des appellations et des formes différentes, le salaire se présente comme la contrepartie de la prestation de travail dont le versement constitue l’obligation principale de l’employeur. La notion de salaire a un contenu très relatif, variant suivant la règle qu’il s’agit d’appliquer: tandis que le droit fiscal et le droit de la sécurité sociale assoient leurs prélèvements sur la rémunération entendue au sens large, le droit du travail en retient une définition plus étroite et n’applique le régime juridique du salaire qu’à certains éléments de la rémunération.

Plusieurs modes de détermination du salaire sont pratiqués. Le plus répandu est le salaire au temps (salaire horaire ou salaire mensuel) qui garantit au salarié la rémunération convenue sans que soit prise en considération la quantité de travail fournie. Cet élément intervient en revanche dans le salaire au rendement qui fait varier la rémunération en fonction de la quantité et de la qualité de la production. D’autres salaires sont proportionnels au chiffre d’affaires réalisé par le salarié; c’est le cas bien connu des V.R.P. Enfin, il arrive qu’une partie du salaire soit constituée par des avantages en nature (logement, nourriture, chauffage, etc.) ou encore par des sommes versées par des tiers; c’est le cas des pourboires dans certaines professions.

La pratique associe souvent ces divers modes de rémunération, qu’il s’agisse de déterminer le salaire de base ou les compléments du salaire.

Le salaire de base est la rémunération stable, celle qui est déterminée ou déterminable à l’avance: c’est le salaire dû pour une heure ou un mois de travail, ou pour une production donnée. Sur ce salaire viennent se greffer d’autres éléments de rémunération (primes, gratifications, indemnités, etc.) qui n’obéissent pas tous au régime juridique du salaire.

Constituent des compléments de salaire: les avantages en nature qui en font partie intégrante, les pourboires versés par des tiers lorsqu’ils font partie des usages de la profession, les primes et indemnités justifiées par les conditions de travail dès lors qu’elles ne constituent pas des remboursements de frais (prime d’insalubrité, de risque, etc.), les primes d’ancienneté, d’assiduité, de rendement, les gratifications du type treizième mois, prime de vacances, prime de bilan, prime de fin d’année lorsqu’elles présentent les trois critères de constance, de fixité, de généralité.

En revanche, n’ont pas le caractère d’élément du salaire les gratifications considérées comme des libéralités parce qu’elles sont bénévoles et variables. Il en va de même pour les remboursements de frais et aussi pour les sommes versées en application d’un accord d’intéressement ou portées à la réserve spéciale de participation.

Le mode de fixation des salaires est un élément de politique sociale et économique: au jeu de l’offre et de la demande a succédé, à partir de 1936, une période de réglementation autoritaire. Avec la loi du 11 février 1950, on est revenu à la libre discussion de la rémunération, assortie de tempéraments: fixation par le gouvernement d’un salaire minimal (S.M.I.G. devenu S.M.I.C. en 1970), respect des salaires minimaux professionnels fixés par les conventions collectives, obligation d’appliquer le principe d’égalité des rémunérations entre les hommes et les femmes, interdiction d’indexer, réglementation des heures supplémentaires, etc.

Si le salaire est dû lorsque la prestation de travail a été effectuée, l’affirmation inverse ne se vérifie pas toujours. C’est que le caractère alimentaire du salaire et le rapport d’inégalité entre les parties au contrat de travail ont conduit à apporter aux règles du droit commun des adaptations qui tiennent compte de la nature particulière de la créance salariale.

Le débiteur de l’obligation est l’employeur. Le bénéficiaire en est le salarié. Le paiement s’effectue un jour ouvrable dans l’établissement de travail. Il a lieu en espèces, ou le plus souvent, par chèque ou par virement (procédé obligatoire au-delà de 10 000 F). La périodicité du paiement est, de façon générale, fixée au mois. Pour les ouvriers non mensualisés, le paiement du salaire doit intervenir au moins deux fois par mois, et pour les V.R.P. le paiement des commissions doit avoir lieu au moins tous les trois mois.

Le paiement s’accompagne de la remise d’un bulletin de paie qui contient le décompte détaillé du salaire versé. Les bulletins de paie doivent, à compter du 1er janvier 1989, faire apparaître le montant total de la rémunération diminué des cotisations ouvrières et patronales .

L’acceptation par le salarié du bulletin de paie ne vaut pas renonciation à toute réclamation ultérieure. La prescription de l’action en paiement des salaires est fixée à cinq ans.

Le caractère alimentaire de la créance salariale explique la protection dont elle fait l’objet, tant vis-à-vis des créanciers du salarié lui-même que vis-à-vis des créanciers de l’employeur. Le salaire comporte une part insaisissable et incessible dont l’importance varie avec le montant du salaire.

En cas d’insolvabilité de l’employeur, la créance des salariés est une créance bénéficiant d’un privilège général sur les biens meubles et immeubles de l’employeur, mais il est primé par différents privilèges spéciaux.

Lorsque l’employeur fait l’objet d’une procédure collective, les salaires bénéficient d’un superprivilège qui prime tous les autres et qui porte sur: la rémunération due pour les soixante derniers jours de travail; les accessoires de cette rémunération; certaines indemnités dont l’indemnité compensatrice de préavis et l’indemnité de congés payés.

En outre, un système de garantie, fondé sur un mécanisme d’assurance, a été mis en place par une loi du 27 décembre 1973 modifiée par la loi du 25 janvier 1985: tout employeur ayant la qualité de commerçant ou d’artisan, ou de personne morale de droit privé et occupant un ou plusieurs salariés doit assurer ces derniers contre le risque résultant de son insolvabilité. Cette obligation se traduit par une adhésion à l’A.G.S. (Association pour la gestion du régime d’assurance des créances des salariés) et par le versement d’une cotisation patronale. Les créances garanties sont toutes les sommes dues en exécution du contrat de travail dans la limite d’un plafond fixé par décret.

salaire [ salɛr ] n. m.
• 1260; lat. salarium, rad. sal « sel », à l'o. « ration de sel » (indemnité du soldat)
1(Sens large) Rémunération d'un travail, d'un service. Salaire, prix d'un travail. appointements, émoluments, gages, honoraires, mensualité, rémunération, 1. solde, traitement, vacation. Salaire d'ouvrier, de jardinier, de professeur, de cadre, de député. Salaire variable. gain, rétribution; cachet, commission, guelte, jeton (de présence), pourboire, 2. prime. Salaire au temps, au rendement, aux pièces, à la tâche (forfait). Salaire brut, avant déduction des cotisations sociales salariales. Salaire net : montant perçu après déduction des cotisations sociales. Salaire imposable. Salaire social ou indirect : prestations et avantages sociaux divers. Salaire de base : montant de la rémunération utilisé pour le calcul des prestations et cotisations sociales. Salaire nominal (en francs courants), réel (en francs constants).Montant fixé par l'État pour le calcul des prestations familiales. Allocations de salaire unique (fam. Salaire unique) :prestation mensuelle accordée (par le régime des allocations familiales) aux couples mariés ou personnes isolées ayant la charge d'un ou plusieurs enfants, et bénéficiant d'un seul revenu professionnel.
2(Sens étroit) Somme d'argent payable régulièrement par l'employeur (personne, société, État) à la personne qu'il emploie (opposé à émoluments, honoraires, indemnités). appointements, traitement . Montant du salaire figurant dans le contrat de travail. Salaire payable à la journée, au mois. Toucher son salaire (sa journée, son mois). paye. Bulletin de salaire. Un salaire d'appoint. Salaire de famine, de misère, très bas. Le prolétariat, « sorte d'esclavage tempéré par le salaire » (Lamartine). Salaire élevé. Hauts salaires. Obtenir une augmentation de salaire. Revendications de salaire. salarial. Salaire des hommes et des femmes. À travail égal, salaire égal. Zones d'abattement et zones de salaires. Relèvement, hausse automatique des salaires liés à la hausse des prix. indexation (cf. Échelle mobile). Hausse nominale, réelle des salaires. Blocage des salaires.
(En France) Salaire minimum : rémunération fixée par voie réglementaire pour garantir un minimum vital aux salariés des catégories les plus défavorisées ( R. M. I.) . — Anciennt Salaire minimum interprofessionnel garanti (S. M. I. G. [ smig ]).(v. 1969) Salaire minimum interprofessionnel de croissance (S. M. I. C. [ smik ]),variant en fonction de l'indice des prix et du taux de croissance économique. — Salaires différentiels : échelle des salaires pour l'ensemble des postes de chaque profession. Éventail, fourchette des salaires.
3Fig. Ce par quoi on est payé (récompensé ou puni). vx loyer, récompense, tribut. « Le Salaire de la peur », roman de Georges Arnaud. PROV. Toute peine mérite salaire : le moindre effort mérite récompense. « Voilà tous mes forfaits. En voici le salaire » (Racine).

salaire nom masculin (latin salarium, solde pour acheter le sel) Toute somme versée en contrepartie d'un travail effectué par une personne, dans le cadre d'un contrat de travail. Récompense méritée pour prix d'une bonne ou d'une mauvaise action : C'est le juste salaire de son courage.salaire (difficultés) nom masculin (latin salarium, solde pour acheter le sel) Orthographe On écrit salaire, avec -ai-, mais salarial, salariat et salarier, avec a. Remarque Salarial, salariat et salarier sont des dérivés savants de salaire, refaits sur le latin salarium (solde pour acheter du sel). Sens Au sens large, un salaire est ce que l'on reçoit en contrepartie d'un travail ou d'un service : toute peine mérite salaire ; salaire en nature. Au sens strict, c'est une somme d'argent convenue d'avance et versée régulièrement à un employé par son employeur en vertu d'un contrat de travail. Certains salaires portent un nom spécifique ; c'est le cas du traitement (salaire d'un fonctionnaire) et de la solde (salaire d'un militaire). D'autres rémunérations, qui ne font pas l'objet d'un contrat de travail, ne constituent pas des salaires au sens strict du terme. C'est le cas des cachets de certaines professions artistiques (musiciens et comédiens, notamment), des émoluments des officiers ministériels, des honoraires des professions libérales (médecins, architectes, travailleurs indépendants), des piges des journalistes non salariés, des vacations des experts commis en justice. - Appointements, qui désignait naguère la rémunération d'un employé (par opposition au salaire d'un ouvrier), est vieilli. Gages, qui désignait la rémunération d'un employé de maison, est sorti de l'usage. ● salaire (expressions) nom masculin (latin salarium, solde pour acheter le sel) Éventail des salaires, état comparatif des salaires versés aux travailleurs d'un établissement, d'une entreprise ou d'une branche industrielle, allant du plus bas au plus élevé. Individualisation des salaires, fait que les augmentations de salaires sont différenciées selon les salariés (le plus souvent en fonction de leurs performances individuelles). Juste salaire, notion introduite par les Pères de l'Église, au Moyen Âge, pour souligner que la rémunération du travailleur doit tenir compte de ses besoins. Salaire de base, salaire mensuel fixé suivant un coefficient ou des points et qui correspond à une fonction. Salaire brut ou salaire réel, salaire avant retenue des cotisations sociales, par opposition au salaire net. Salaire différé (ou contrat de travail à salaire différé), créance sur la succession dont bénéficient les descendants d'un exploitant agricole, âgés de plus de dix-huit ans, qui participent à l'exploitation sans percevoir de rémunération. Salaire minimum (interprofessionnel) de croissance (S.M.I.C.), salaire minimal au-dessous duquel il est interdit de rémunérer un travailleur. (Il est fixé en fonction de l'évolution des prix à la consommation et, en cas de hausse, relevé obligatoirement le 1er juillet de chaque année.) ● salaire (homonymes) nom masculin (latin salarium, solde pour acheter le sel) salèrent forme conjuguée du verbe salersalaire (synonymes) nom masculin (latin salarium, solde pour acheter le sel) Toute somme versée en contrepartie d'un travail effectué par une...
Synonymes :
- émoluments
- gages (vieux)
- mensualité
- rémunération
- rétribution
Récompense méritée pour prix d'une bonne ou d'une mauvaise action
Synonymes :
- loyer (littéraire)
- récompense

salaire
n. m.
d1./d Rémunération d'un travail payée par l'employeur à l'employé selon une certaine périodicité. Bulletin de salaire. Syn. (Afr. subsah.) solde.
Salaire de base: salaire théorique sur lequel sont calculées les prestations familiales.
d2./d Fig. Récompense ou punition méritée pour une action. Recevoir le salaire de ses crimes.
Prov. Toute peine mérite salaire.
Encycl. écon. - Le salaire brut est le salaire calculé avant déduction des retenues à la source et des cotisations sociales du salarié; le salaire net est le salaire perçu par le salarié après ces déductions. Le salaire nominal est le salaire exprimé en termes monétaires; le salaire réel exprime le pouvoir d'achat du salarié en fonction de la quantité de biens et de services qu'il peut acheter avec son salaire nominal. (V. SMIC, SMIG.)

⇒SALAIRE, subst. masc.
A. — 1. Somme d'argent remise au salarié qui représente le prix de sa force de travail et dont le montant est fixé en tenant compte de plusieurs facteurs (valeur des subsistances nécessaires aux travailleurs, nature du travail, qualification des travailleurs, forme que revêt la propriété des moyens de production, etc.). Synon. appointement, paye, traitement. L'ouvrier actuel ne jouit d'aucune indépendance, parce qu'il est talonné par son dénuement! Il n'a, pour échapper à la faim, que le salaire de son travail. Alors, il est bien obligé de s'offrir, pieds et poings liés, à la minorité bourgeoise qui détient le travail, et qui fixe les salaires!... (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 157):
1. « Le travailleur est généralement contraint, pour gagner sa vie », de se consacrer à une tâche qui ne répond à aucune nécessité intime, à aucune vocation; contraint d'échanger son travail contre un salaire, de vendre à un autre homme son temps, sa vie.
VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 173.
SYNT. Allouer, payer, recevoir, toucher un salaire; augmenter, baisser, bloquer, diminuer, élever, hausser, réduire les salaires; salaire de famine, de misère; salaire bas, convenable, dérisoire, élevé, faible, haut, insuffisant, maigre, modique, ridicule; salaire d'appoint; augmentation, diminution de salaire; élévation, nivellement, réajustement, relèvement des salaires; contrat de salaire; avance, retenue sur salaire; échelle mobile des salaires; législation, politique des salaires; salaire des hommes, des femmes; éventail, hiérarchie des salaires; salaire imposable.
2. ÉCON., DR. DU TRAVAIL. Somme ou tout élément perçu en rémunération d'un travail, d'un service. Synon. rétribution, commission, pourboire, prime. Salaire en espèce, en nature; salaire de cadre, député, employé, ingénieur, ouvrier, professeur, sénateur. Il avait entretenu des filles déjà célèbres et contribué à la fortune de ces agences qui fournissent moyennant salaire, des plaisirs contestables (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 9).
Salaire au temps. Salaire payé en fonction de la durée passée au travail (d'apr. ROMEUF t. 2 1958).
Salaire aux pièces, au rendement, à la tâche. ,,Salaire calculé à raison du produit du travail du salarié ou à raison du nombre de pièces qu'il a effectué`` (CAP. 1936).
S.M.I.C. et S.M.I.G. rem. s.v. smic.
Salaire de base. Salaire pris comme base de calcul des indemnités à verser en cas d'accident du travail. La chute du SMIC accentuerait l'effondrement des salaires de base dans les grilles (Écon. et polit., Smic, salaires réels et conventions collectives, mars 1987, p. 7).
Salaire indirect, différé, social. ,,Salaire ou avantage que perçoit le salarié en vertu de la législation ou d'accords sociaux (allocations, congés, prestations, pensions)`` (COMBE-CUSSET 1974). Dès qu'au sein des économies modernes, un salaire social s'est combiné au salaire de rendement, la notion accoutumée de salaire a été atteinte dans son essence même (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 342).
Salaire brut. ,,Salaire global théorique`` (GRAW. 1981).
Salaire net. Salaire effectivement perçu, après déduction de certaines sommes, notamment les cotisations sociales. Le salaire net ne doit pas (...) être confondu avec le revenu net disponible, d'une part parce qu'un salarié peut disposer d'autres revenus, et parce que les transferts positifs et les impôts peuvent modifier la répartition initiale (J. BREMOND, A. GELEDAN, Dict. écon. et soc., 1984 [1981], p. 323).
Allocation de salaire unique. Supplément accordé à partir de la naissance du premier enfant au couple ou aux personnes isolées ne bénéficiant que d'un salaire. Un ménage dans lequel le conjoint bénéficie d'une pension d'invalidité ou d'une rente accident du travail a-t-il droit à l'allocation de salaire unique, si les autres conditions requises sont remplies? (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 1, col. 7).
B. — Au fig. Récompense ou punition qui échoit à quelqu'un en contrepartie de ses actes. La pensée qu'elle recevait là, à l'ultime minute, le salaire de ses crimes, ne l'effleura même pas (DRUON, Lis et lion, 1960, p. 168):
2. ... [la bourgeoisie] doit faire la preuve que son confort et sa domination et ses maisons et ses dividendes sont le juste salaire que la société humaine lui consent en échange des services qu'elle rend. Le bourgeois mérite d'être tout ce qu'il est, de faire tout ce qu'il fait, parce qu'il entraîne l'humanité vers son plus haut, son plus noble destin.
NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 118.
Loc. Toute peine mérite salaire. Tout effort mérite une récompense. Bientôt l'enfant s'arrêta. — Voilà la porte de sa maison, dit-il. L'officier descendit de cheval (...) puis, pensant que toute peine mérite salaire, il tira quelques sous de son gousset et les offrit à l'enfant (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 15).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1260 « rémunération d'un travail, d'un service » (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, p. 46: les menesterieus estoient deceuz de leur salaire); 2. a) 1904 salaire au temps, à la tâche, aux pièces (Nouv. Lar. ill.); 1947 salaire différentiel aux pièces, salaire au rendement (VILLEMER, Organ. industr., p. 142 et p. 81); b) 1904 échelle mobile des salaires (Nouv. Lar. ill.); c) 1909 juste salaire (Ch. GIDE, Cours d'écon. pol., p. 616); d) 1909 salaire nominal (ID., ibid., p. 619); 1930 salaire réel (Lar. comm.); e) 1909 salaire minimum (Ch. GIDE, op. cit., p. 616); 1930 salaire horaire minimum garanti (Lar. comm., p. 1176b); 1950 salaire minimum interprofessionnel garanti (Loi du 11 févr. ds J.O. 12 févr., p. 1690b); 1970 salaire minimum de croissance (Loi du 2 janv., ibid., 4 janv., p. 141); f) 1923 salaire de base (BRESSON, Manuel prospect., p. 270); g) 1941 allocation de salaire unique (Loi du 17 nov. ds J.O., 29 nov., p. 5141b); h) 1947 salaire brut, salaire net (VILLEMER, op. cit., p. 164); i) 1947 salaire direct, salaire indirect (ID., ibid., p. 171); 1949 salaire social (BRUNERIE, Industr. alim., p. 131); j) 1951 contrat de travail à salaire différé (RÉAU-ROND.); k) 1953 salaire-coût (Lar. 20e Suppl.); l) 1960 éventail des salaires (Univers écon. et soc., p. 46-5). B. 1. 1342 « récompense » (J. BRUYANT, Pauvreté et Richesse, éd. ds Ménagier Paris, 1846, t. 2, p. 30a: mon salaire est double); 2. ca 1359 p. antiphr. « châtiment » (H. Capet, éd. de La Grange, 115 ds T.-L.: trayson, S'en aront leur sallaire). Du lat. salarium « ration de sel (d'un soldat, d'un magistrat); solde pour acheter du sel; solde; émoluments, traitement, gages, salaire », dér. de sal « sel ». Fréq. abs. littér.:967. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 654, b) 865; XXe s.: a) 1 222, b) 1 501. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 13. — QUEM. DDL t. 21 (s.v. salaire au temps), 25 (s.v. salaire d'appoint), 30 (s.v. salaire égal). — TOURNIER (M.). Un Vocab. ouvrier en 1848... Thèse, Paris, 1975, p. 20, 168-169.

salaire [salɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1260; lat. salarium, rad. sal « sel », à l'orig. « ration de sel », proprt « indemnité du soldat pour acheter son sel ».
1 (Sens large : écon.). Rémunération d'un travail, d'un service. || Salaire en nature, en espèces. || Le salaire, prix d'un travail. || Théorie de Turgot, selon laquelle les productions de la terre sont le « fonds de salaire » pour tous les travailleurs.REM. Sous l'Ancien Régime, ce mot s'applique surtout aux « ouvriers et mercenaires » (Furetière); → aussi 2. Honoraire (cit. 1); il a pris un sens général et théorique depuis la Révolution, bien que pratiquement des mots spéciaux servent à différencier les catégories professionnelles ou sociales auxquelles ils s'appliquent. Appointement, émolument, gage, 2. honoraire, indemnité, loyer (vx), mensualité, solde, traitement, vacation.
1 Il serait temps que, dans cette révolution qui fait éclore tant de sentiments justes et généreux, l'on abjurât les préjugés d'ignorance orgueilleuse qui font dédaigner les mots salaires et salariés. Je ne connais que trois manières d'exister dans la société : il faut y être mendiant, voleur ou salarié.
Mirabeau, in Pensées diverses (1797), t. II, p. 494.
Salaire d'ouvrier, de prolétaire, de jardinier (→ Entretien, cit. 2), de professeur, de député (→ Petitement, cit. 2)… || Salaire variable. Gain, profit, rétribution; commission, guelte, jeton (de présence), pourboire, prime… || Salaire au temps, au rendement, aux pièces, à la tâche (forfait). || Salaire fixe (dont le montant est invariable). || Salaire direct, somme perçue directement : salaire brut, montant global théorique de cette somme; salaire net, salaire brut moins les cotisations sociales. || Salaire social ou indirect : prestations et avantages sociaux divers. || Salaire de base : somme de la rémunération de l'assuré qui sert de base pour le calcul des prestations (assurances contre le chômage, assurances sociales…).
Montant fixé par l'État pour le calcul des prestations familiales. || Allocations de salaire unique (fam. salaire unique) : prestation mensuelle accordée par le régime des allocations familiales aux couples mariés ou personnes isolées ayant la charge d'un ou plusieurs enfants, et bénéficiant d'un seul revenu professionnel.
2 (XVIIe; emploi généralisé au XIXe). Sens étroit : cour. Somme d'argent payable régulièrement par l'employeur (personne, société, État) à celui qu'il emploie, au salarié. (Opposé à émoluments, honoraires, indemnités). Appointement, traitement. || Montant du salaire figurant dans le contrat de travail. || Salaire payable à la journée, à la semaine, au mois (→ Journée, cit. 7; payer, cit. 4). || Distribution des salaires; ensemble des salaires à distribuer. Paie. || Toucher son salaire. → Toucher sa journée, son mois… || Bulletin de paie ou de salaire. || Travailler au pair, sans salaire. || Somme d'argent qui est le salaire d'un travail (→ Disproportionné, cit. 2). || Demander une avance sur son salaire. || Avance sur salaire. || Salaire convenable (→ Jour, cit. 42), modique (→ Instrument, cit. 6), maigre (→ Fille, cit. 8), bas (→ Écoulement, cit. 6), dérisoire (→ Potentat, cit. 2).Salaire de famine, de misère, très bas. || « Le prolétariat (cit. 1), esclavage tempéré par le salaire ». || Salaire élevé. || Hauts salaires. || Salaire de cadre. || Salaires des hommes (cit. 143) et des femmes. || Lutte pour obtenir une augmentation de salaire. Grève (→ aussi Heure, cit. 13). || À travail égal, salaire égal. || Élever, hausser les salaires (→ Grève, cit. 10; pousser, cit. 57; occuper, cit. 5). || Bloquer les salaires et les prix. || Blocage des salaires. || Réduire, diminuer les salaires (→ Pousser, cit. 46; prix, cit. 5). || Augmenter les emplois (cit. 15) et diminuer les salaires. || Salaire imposable. || Zones de salaires. || Salaire réglé sur les prix (→ Hausse, cit. 3). || Salaire et pouvoir d'achat; salaire nominal, réel. || Relèvement (→ Coefficient, cit. 1), hausse automatique des salaires liés à la hausse des prix (→ Échelle [cit. 16] mobile). || Éventail, hiérarchie des salaires. || Écart maximal entre les salaires : fourchette des salaires.
2 C'est demain que tu entres à la journée chez ton charpentier, et c'est à compter de demain que chaque jour te rapporte un salaire
Charles Nodier, Contes, « Fée aux miettes », VII.
3 Leurs salaires (des ouvriers) ne cessent d'augmenter, pendant que les traitements des messieurs diplômés piétinent sur place et que les coupons des rentiers se volatilisent.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XIX, I, p. 22.
4 (…) pendant ce temps-là les ouvriers, dégrevés de l'impôt à la base, réclamaient toujours de plus hauts salaires, n'hésitaient pas à mettre ceux qui les faisaient vivre au pied du mur (…) — (C'est Delobelle, un patron, qui parle).
Aragon, les Beaux Quartiers, I, VII.
Loc. (En France). Anciennt. Salaire minimum (national) interprofessionnel garanti ou S. M. I. G. [smig]  : salaire minimum obligatoirement payé à tout travailleur et servant de base aux autres salaires. Minimum (vital).(V. 1969). || Salaire minimum interprofessionnel de croissance ou S. M. I. C. [smik]  : salaire minimum variant en fonction de l'indice des prix et du taux de croissance économique, au-dessous duquel aucun employé ne peut être rémunéré.
5 La commission supérieure des conventions collectives est chargée d'étudier la composition d'un budget type servant à la détermination du salaire minimum national interprofessionnel garanti.
Code du travail, I, II, art. 31 x.
Salaires différentiels : échelonnement des salaires, calculé en fonction de barèmes préétablis, pour l'ensemble des postes de chaque profession. Hiérarchiser. || Établissement des salaires différentiels au sein des groupes professionnels.
5.1 (Les salaires autoritaires.) Dans les pays communistes, la seule hiérarchie économique résulte de l'attribution par voie d'autorité des salaires différentiels. Le pouvoir est alors le seul dispensateur de l'aisance.
Gaston Bouthoul, Sociologie de la politique, p. 60.
3 (V. 1330). Fig. Ce par quoi on est payé (récompensé, ou puni). Loyer, récompense, tribut; châtiment, punition, sanction. || Le salaire de qqn, de ses actes. || « Votre salaire sera force reliefs » (→ Os, cit. 9).« Le Salaire de la peur », roman de Georges Arnaud (et film qui en a été tiré), dont le titre forme une expression reçue (rémunération d'une activité dangereuse).Toute peine mérite salaire : le moindre effort mérite récompense.
6 Il (le serpent) lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt,
Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut
Contre son bienfaiteur, son sauveur, et son père.
« Ingrat, dit le manant, voilà donc mon salaire ? »
La Fontaine, Fables, VI, 13.
7 Voilà tous mes forfaits. En voici le salaire.
Racine, Britannicus, IV, 2.
8 Beaucoup m'ont demandée, et leurs désirs confus
N'obtinrent, avant toi, qu'un refus pour salaire.
André Chénier, Bucoliques, IX.
9 L'officier descendit de cheval, en passa la bride dans son bras; puis, pensant que toute peine mérite salaire, il tira quelques sous de son gousset et les offrit à l'enfant (…)
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 329.
DÉR. (Du même rad.) Salarial, salarier.
COMP. Sursalaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.