mont [ mɔ̃ ] n. m. ♦ Importante élévation de terrain. ⇒ montagne.
1 ♦ (En emploi libre) Poét. ou vx ⇒ butte, colline, élévation, hauteur, montagne. Du haut des monts. — Spécialt Les monts : les Alpes. Au-delà des monts. ⇒ ultramontain. — (Dans des expr. géogr.) Le mont Blanc. Les monts du Cantal.
♢ Loc. Par monts et par vaux : à travers tout le pays; fig. de tous côtés, partout. Il est sans cesse par monts et par vaux, en voyage. — (probablt de mont « tas de ») Promettre monts et merveilles, des avantages considérables, des choses admirables, étonnantes. « Ce futur conseiller vous promettait monts et merveilles » (Radiguet).
⊗ CONTR. Plaine, val.
⊗ HOM. Mon.
● mont nom masculin (latin mons, montis) Grande élévation naturelle au-dessus du terrain environnant. Chaînon correspondant à un anticlinal dont la voûte est faite de roches résistantes. ● mont (citations) nom masculin (latin mons, montis) Jean de Sponde Mauléon 1557-Bordeaux 1595 Le Mont est foudroyé plus souvent que la plaine. Autres sonnets sur le même sujet sur la mort ● mont (difficultés) nom masculin (latin mons, montis) Orthographe Dans les noms propres formés de mont suivi d'un adjectif ou d'un complément, c'est l'adjectif ou le complément qui prend la majuscule : le mont Blanc (= sommet des Alpes), le mont Sacré (= colline de Rome), le mont des Oliviers (= colline proche de Jérusalem, souvent mentionnée dans les Écritures). Mais l'on écrit le Mont-Blanc (= le massif des Alpes auquel appartient le mont Blanc) avec deux majuscules et un trait d'union. ● mont (expressions) nom masculin (latin mons, montis) Mont sous-marin, élévation du fond marin, exiguë, souvent isolée, dont la hauteur relative dépasse 1 000 m. (Un mont est un pic ou un guyot selon que le sommet est pointu ou aplati.) Mont de Vénus, éminence large et arrondie située en avant du pubis de la femme. Par monts et par vaux, de tous côtés, à travers tout le pays ; en voyage : Il est toujours par monts et par vaux. Promettre monts et merveilles, faire des promesses extraordinaires, mais sans fondement réel. ● mont (homonymes) nom masculin (latin mons, montis) mon adjectif possessif m'ont forme conjuguée du verbe avoir ● mont (synonymes) nom masculin (latin mons, montis) Grande élévation naturelle au-dessus du terrain environnant.
Synonymes :
- élévation
- hauteur
- mamelon
- pic
- puy
Mont de Vénus
Synonymes :
- pénil
mont
n. m.
d1./d élévation de terrain de quelque importance. Le mont Blanc.
|| Loc. Aller par monts et par vaux: voyager beaucoup.
|| Fig. Promettre monts et merveilles.
d2./d ANAT Mont de Vénus: saillie du pubis de la femme. Syn. pénil.
⇒MONT, subst. masc.
GÉOGR. et GÉOL.
I. — [Non suivi de nom propre]
A. — Au sing. Importante élévation naturelle de terrain au-dessus du sol environnant et dont la surface coïncide totalement ou approximativement avec une voûte anticlinale. Descendre, escalader, gravir le mont; le mont se dresse, se profile; cime, flanc, sommet, versant du mont; mont boisé, élevé. Une abbaye se montroit au haut d'un mont; au pied de ce mont, dans une anse caillouteuse, apparoissoient les toits rouges de la petite ville de Santa-Crux (CHATEAUBR., Essai Révol., t.2, 1797, p.382). Les chevaux franchissant le mont et le val (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p.84):
• 1. Des villages d'en bas, les cloches montèrent. De l'un d'abord, nid blotti dans un creux, au pied de la montagne, avec ses toits de chaumes bariolés, noirs et blonds, revêtus de mousse épaisse, comme du velours. Puis, d'un autre, invisible, sur l'autre versant du mont.
ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1416.
Rem. Les ex. rendent compte de la différence que DUPRÉ 1972 établit entre montagne et mont, ce dernier désignant une «masse individuelle rocheuse qui apparaît détachée, isolée et s'apercevant d'un seul coup d'œil». Mais mont, le plus souvent n'est que le synon. de montagne.
— Vx. ,,Nom donné par les riverains du lac Léman à des pentes sous-lacustres que l'on rencontre à une certaine distance des rives et où l'on cesse de pouvoir distinguer le fond du lac par la transparence des eaux`` (LITTRÉ).
♦P. métaph. Juvénal, noir, rongé par la muse, est un lieu Autant qu'un homme, un mont de haine, et s'accoutume À la colère ainsi que Vésuve au bitume (HUGO, Quatre-vents esprit, 1881, p.226).
B. — Au plur., poét. et littér. Hauteur. De sa lèvre renflée il approche à l'instant Une corne qu'un buffle a brisée en luttant; Il y souffle le vent de sa bruyante haleine, Que l'écho fait vibrer sur les monts et la plaine (LAMART., Chute, 1838, p.892):
• 2. Vent des monts aux bruyantes ailes,
Voisin des astres radieux,
Pousse, au fond des noires chapelles,
Ton air libre où meurent les dieux!
BOUILHET, Dern. chans., 1869, p.207.
— En partic. [Pour désigner des massifs importants servant de frontières naturelles (Alpes, Pyrénées)] Il ne voulut jamais aller à Rome (...), d'ailleurs est-il nécessaire de passer les monts pour étudier les maîtres? (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.165).
— P. anal. Élévation plus ou moins importante de matière ou de matériaux dont l'accumulation fait penser à une montagne. Nous n'avons plus les navires à plaques d'or, les longs navires bleus dont la proue coupait les monts de glace, quand nous cherchions, sur l'océan, les génies cachés qui bramaient dans les tempêtes (FLAUB., Tentation, 1856, p.621):
• 3. Je traversais les grandes dunes au sud de Ouargla (...) et je sentais se glisser dans mes os la peur (...) en face du cadavre aimé, dans ce trou incendié par le soleil entre quatre monts de sable...
MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Peur, 1882, p.799.
— Au fig. Les Bénédictins de Solesmes ont édité aussi les Révélations de sainte Mechtilde, son livre sur la grâce spéciale (...) — Que je vous montre des guides savamment jalonnés pour l'âme qui s'échappe d'elle-même et veut tenter l'ascension des monts éternels (HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.281).
— Loc. adv. Par monts et par vaux. En toutes sortes d'endroits. Synon. par voie(s) et par chemin(s). On se hache, on se harponne, On court par monts et par vaux (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p.235):
• 4. Elle est toujours par monts et par vaux; le garde champêtre l'a surprise dans les blés entre les bras de Gaspar et le baisant sur la bouche.
A. FRANCE, Île ping., 1908, p.364.
Rem. Cette loc. exprime la notion de mouvement à la fois sur le plan vertical et sur le plan horizontal grâce aux verbes aller, être, voyager qui l'accompagnent.
C. — (Avoir, promettre) des monts d'or (vx). (Avoir, promettre) des avantages considérables. [Les artistes] négligent alors leurs commandes (...) puis ils se plaignent de la dureté des temps, tandis que, s'ils s'étaient appliqués, ils auraient des monts d'or (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.65). (Conter, dire, promettre) monts et merveilles. (Conter, dire, promettre) toutes sortes de choses extraordinaires et plus ou moins accessibles. Son chef-d'oeuvre serait une Lucrèce dont on dit monts et merveilles (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Montijo, t.1, 1843, p.62). Elle était suivie, tous les soirs, par un homme déjà âgé qui lui promettait monts et merveilles, et un jeune homme qui (...) lui demandait doucement pardon quand son bras effleurait le sien (HUYSMANS, Marthe, 1876, p.26).
II. — [Accompagné ou suivi d'un nom propre ou d'un déterm.]
A. — Montagne désignée par un nom propre. Mont-Blanc, Mont-Cenis, Mont-Sinaï, Mont Saint Bernard, les moines du Mont Athos. J'ai visité le Mont Saint-Michel que je ne connaissais pas (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Horla, 1886, p.1101).
B. — Montagne désignée par une quelconque détermination. Les Monts d'Arrée, d'Auvergne, du Cantal; le Mont des Géants; le Grand Mont; le Petit Mont.
♦Double Mont, Mont sacré. Le Parnasse. (Ds Ac., LITTRÉ).
♦Vx. Mont pagnote.
C. — P. anal., spéc.
1. ANAT. Mont de Vénus. ,,Large saillie médiane située au niveau de la symphyse pubienne, en avant de la vulve`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). Une fillette (...) vint au monde avec le mont de Vénus couvert de poils, comme une fille de 14 ans (APERT ds Nouv. Traité Méd. fasc.8 1925, p.400):
• 5. ... le panneau caché est le tableau peint par Courbet pour Khalil-bey, un ventre de femme au noir et proéminent mont de Vénus, sur l'entre-bâillement d'un con rose (...) ce ventre, c'est beau comme la chair d'un Corrège.
GONCOURT, Journal, 1889, p.996.
2. CHIROM. Petite éminence charnue située au-dessous de chaque doigt de la main. Mont de Jupiter, de Mars, de Mercure, de Saturne. Les mains présentaient à ses yeux une physionomie aussi frappante que le visage (...). Il en adorait les doigts fuselés (...) la paume (...) traversée de lignes élégantes (...) et s'élevant à la base des doigts en petits monts harmonieux (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.152):
• 6. Quand Marthe arriva chez elle, Titine, vautrée sur un divan, se faisait inspecter la main par sa bonne, qui lui expliquait en un charabia d'Auvergne la désastreuse influence de la ligne de Saturne et s'étonnait qu'une femme de si peu de moeurs n'eût pas plus de grilles sur le mont de Vénus.
HUYSMANS, Marthe, 1876, p.103.
3. GASTR. Mont-blanc.
REM. 1. Mont-d'or, subst. masc. Fromage de haute réputation, fabriqué dans la région lyonnaise à partir du lait de chèvres nourries à l'étable. Mais c'était surtout sur la table que les fromages s'empilaient (...). Alors, commençaient les puanteurs; les mont-d'or, jaune clair, puant une odeur douceâtre (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.827). 2. Montille, subst. fém., vx., région. ,,Nom donné, dans les Bouches du Rhône, aux petites dunes et aux herbages grossiers qui occupent les parties purement sablonneuses de la Camargue`` (LITTRÉ Suppl. 1877). L'horizon dessine un cercle parfait dont je forme le centre, et où nulle élévation (...) nulle montille même, comme on dit, ne borne ma vue (ARNOUX, Rhône, 1944, p.376).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. mon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du Xe s. «élévation, hauteur» (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 323); b) fin du Xe s. dans des expr. géogr. (ibid., 18: mont Olivet); 2. a) 1176 en un mont «en un tas» (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 3458); b) 1180-90 «grande quantité» (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, I, 650 in Elliott Monographs, 37, p.15: les mons de deniers); c) 1690 des monts d'or «des avantages considérables» (FUR.: Il m'a fait esperer des monts d'or); 3. ca 1245 et mont et val (PHILIPPE MOUSKET, Chron., 22119 ds T.-L.); XIIIe s. par mons, par vaus (Trois dits, éd. G. Raynaud, III, 20, ibid.); 1611 par monts et par vaux (COTGR.); 4. 1564 chirom. (RONSARD, Nouv. poesies ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t.12, p.185); 5. 1640 mont de Venus (OUDIN Curiositez). Du lat. montem, acc. de mons «montagne». Fréq. abs. littér.:3100. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6573, b) 6168; XXe s.: a) 3088, b) 2412. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p.6, 14.
mont [mɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 980; du lat. mons, montis.
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Lorsqu'ils sont synonymes (→ Montagne, 1.), mont et montagne se distinguent par leurs emplois, Mont appartenant au langage poétique et littéraire ou s'employant « dans certaines expressions géographiques consacrées par l'usage » (Académie).
1 (En emploi libre). Poét. et littér. ⇒ Butte, colline, élévation, hauteur, montagne (→ Aube, cit. 6; hautain, cit. 2). || Au flanc des monts (→ Aire, cit. 2). || Du haut du mont (→ Cascade, cit. 1). || Sommet, front (cit. 24 et 25) d'un mont. || Monts abrupts, crénelés, escarpés (→ Biche, cit. 3), chevelus (cit. 2), chenus, sourcilleux… || Monts à pic (→ Fjord, cit. 3). || Franchir des monts (→ Borner, cit. 2). — Baptiser mont une butte (cit. 2) de cent mètres.
1 La moindre taupinée était mont à ses yeux.
La Fontaine, Fables, VIII, 9.
2 Sur la pente des monts les brises apaisées
Inclinent au sommeil les arbres onduleux (…)
Leconte de Lisle, Poèmes antiques, « Poésie div. », III.
♦ Spécialt. || Les monts : les Alpes. || Passer les monts. || Au-delà des monts. ⇒ Outre-mont; ultramontain.
3 Milan est devenu réellement la capitale de l'Italie depuis que les Français y sont maîtres. C'est à présent, delà les monts, la seule ville où l'on trouve du pain cuit (…)
P.-L. Courier, Lettres, 8 janv. 1799.
2 (Dans des expressions géographiques). || Le mont Sina, Sinaï (→ Loi, cit. 39, Racine). || Le mont des Oliviers. || Le mont Saint-Michel (→ Fier, cit. 7). || Le mont Blanc. || Le mont Chauve. || Les moines du mont Athos, du mont Carmel (Carmes), du mont Cassin. — Antiq. || Le double mont, le mont sacré : le Parnasse. || Le mont Capitolin, à Rome. — Au plur. || Les monts du Cantal, d'Auvergne.
4 J'avais vu les Apennins, j'avais vu les Pyrénées, les grands monts hospitaliers du commerce et du voyageur, le mont Cenis, le Saint-Gothard (…) Je réservais le mont Blanc.
Michelet, la Montagne, I.
REM. Mont sert à former de nombreux noms de lieux (Montmartre, Montparnasse… Le Mont-Dore, Montluçon…).
4.1 (…) du niveau de la Seine, on voyait les différentes montagnes de Paris reprendre leur vraie hauteur, le Mont-Rouge plus haut que le Mont-Parnasse, le Chaut-Mont moins haut que le Mont-Martre… Par le robinet de la cuisine, toujours grand ouvert, le lac du Mont-Souris se déversait avec murmures dans la Seine (…)
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 53.
3 ☑ Loc. Par monts et par vaux : à travers tout le pays, et, fig., de tous côtés, partout (→ Aller, cit. 19; exposer, cit. 26). || « Par monts, par vaux, et par chemins » (cit. 2, La Fontaine). || Courir, chercher qqn par monts et par vaux. — Par ext. || Il est sans cesse par monts et par vaux, en voyage. — On dit dans un sens voisin : parcourir les monts et les plaines (→ Emploi, cit. 10).
5 (…) beaucoup d'excursions, à pied et à cheval, par monts et par vaux (…)
Loti, Aziyadé, II, XXV.
♦ ☑ Promettre monts et merveilles, des avantages considérables, des choses admirables, étonnantes.
6 La mer promet monts et merveilles;
Fiez-vous-y : les vents et les voleurs viendront.
La Fontaine, Fables, IV, 2.
7 Ce futur conseiller vous promettait monts et merveilles, et n'attendait même pas d'être élu pour manquer à ses promesses.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 110.
8 Le banquier me faisait espérer des monts d'or, pour peu que la fortune secondât les projets qu'il formait.
A. R. Lesage, Guzman d'Alfarache, VI, 3.
b Petite éminence charnue. — (T. de chiromancie). || Les cinq monts de la main (→ Ligne, cit. 3). — Anat. || Mont de Vénus. ⇒ Pénil.
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CONTR. Col, plaine, val.
DÉR. Monter.
COMP. Amont, avant-mont. — Mont-blanc.
HOM. Mon.
Encyclopédie Universelle. 2012.