insensiblement [ ɛ̃sɑ̃sibləmɑ̃ ] adv.
• v. 1300; de insensible
♦ D'une manière insensible, graduelle. ⇒ doucement, peu (à peu). Avancer, se rapprocher insensiblement. « Tout ce qui vit se modifie sans cesse, mais insensiblement et presque à notre insu » (France).
● insensiblement adverbe De façon insensible ou peu sensible ; peu à peu. ● insensiblement (synonymes) adverbe De façon insensible ou peu sensible ; peu à peu.
Synonymes :
- petit à petit
- peu à peu
insensiblement
adv. Imperceptiblement. Avancer insensiblement.
⇒INSENSIBLEMENT, adv.
De manière insensible, ou peu sensible.
A. — Sans que cela se remarque, se fasse sentir. Denise est endormie; sa respiration meut insensiblement le bord des draps (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 197). L'enfant parfois se plaignait et parfois tombait dans la somnolence. Il ramenait alors le drap sur son visage. À chaque respiration, une mèche de cheveux dorés palpitait insensiblement (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 268). La santé est l'état dans lequel les fonctions nécessaires s'accomplissent insensiblement ou avec plaisir (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 191).
B. — Par degrés imperceptibles ou peu perceptibles. La nuit arriva insensiblement (BALZAC, Annette, t. 2, 1824, p. 82). La colline qui nous portait s'élevait insensiblement en s'éloignant de nous (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 306). De toutes ces liaisons, il lui restait un invincible mépris de la femme, et il s'était habitué insensiblement à ne voir en elle qu'un objet de plaisir (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 26) :
• L'heure passait et mon émotion croissait de minute en minute; des sanglots convulsifs soulevaient ma poitrine, un nuage de sang troublait mes yeux. Insensiblement j'en arrivai à une exaltation terrible; je me mordais les mains, je poussais des sons inarticulés, l'image de ma mère tournait autour de moi, car c'est elle que j'appelais.
DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 92.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1571 « peu à peu » (G. LE FÈVRE, Encyclie, 101 ds R. Ét. rab. t. 2, p. 184). Dér. de insensible; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 814. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 759, b) 1 111; XXe s. : a) 650, b) 974.
insensiblement [ɛ̃sɑ̃sibləmɑ̃] adv.
ÉTYM. V. 1300, « sans manifester de réaction, de douleur »; sens mod., 1751; de insensible.
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♦ De manière insensible (II.).
1 (1580). Littér. D'une manière insensible, peu sensible. || Il respirait insensiblement.
2 Cour. (Correspond à insensible, II., 2.). D'une manière progressive, peu sensible dans le changement. ⇒ Doucement, peu (à peu). || Insensiblement, par gradation (cit. 6), par nuances (→ Homme, cit. 4). || Aiguille de montre qui s'avance insensiblement, très lentement (→ Image, cit. 39). || Accélérer (cit. 7), glisser (cit. 1), se rapprocher, se retirer insensiblement (→ Attirer, cit. 10; attraction, cit. 9). || Changer, entraîner qqn insensiblement (→ But, cit. 5; époux, cit. 12). || La force de l'habitude (cit. 24) le gagne insensiblement. || En venir insensiblement à… ⇒ Aiguille (de fil en).
1 Les bruits de la ville insensiblement s'éloignaient (…) Elle dénouait son chapeau et ils abordaient à leur île.
Flaubert, Madame Bovary, III, III.
2 Tout ce qui vit se modifie sans cesse, mais insensiblement et presque à notre insu.
France, le Jardin d'Épicure, p. 100.
Encyclopédie Universelle. 2012.