imperceptiblement [ ɛ̃pɛrsɛptibləmɑ̃ ] adv.
• 1374; de imperceptible
♦ D'une manière imperceptible. Changer imperceptiblement.
⊗ CONTR. Perceptiblement, vue (à vue d'œil); fortement.
● imperceptiblement adverbe D'une manière imperceptible ; par une progression extrêmement lente.
⇒IMPERCEPTIBLEMENT, adv.
D'une manière imperceptible. Synon. délicatement, légèrement. Les jours imperceptiblement plus longs. Le ciel lui-même était à peine imperceptiblement plus clair que la terre (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 329). Nous avons vu, très loin, un petit chalutier qui avançait, imperceptiblement, sur la mer éclatante (CAMUS, Étranger, 1942, p. 1159) :
• 1. D'autres arbres attaquèrent le toit de la maison et firent voler les tuiles. Firent voler, c'est une façon de parler, car le végétal procède imperceptiblement.
ALAIN, Propos, 1933, p. 1154.
SYNT. Pâlir, rougir, sourire imperceptiblement; hausser les épaules, tourner la tête imperceptiblement; profil imperceptiblement africain.
— Au fig. D'une manière insensible, impondérable, inconsciente. J'ai imperceptiblement glissé du temps que l'on passe à vivre à celui que l'on passe à regarder la vie s'écouler (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 34) :
• 2. ... il devine que ces souvenirs enfouis, qui jamais ne remontent à la conscience, sinon parfois dans le rêve, viennent influencer imperceptiblement le cours de notre vie diurne.
BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 41.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIVe s. [ms.] « de façon imperceptible; peu à peu » (J. GOULAIN, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, f° 330 r° ds GDF. Compl.). Dér. de imperceptible; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 214. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 59, b) 190; XXe s. : a) 176, b) 650.
imperceptiblement [ɛ̃pɛʀsɛptibləmɑ̃] adv.
ÉTYM. XIVe, Godefroy; de imperceptible.
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♦ D'une manière imperceptible. || Murmurer imperceptiblement qqch. (→ Bachique, cit. 2). || Changer (cit. 59) imperceptiblement. || Les humeurs (cit. 1) qui règlent imperceptiblement toutes nos actions. || Le péché se glisse (cit. 48) imperceptiblement dans la conscience. || Alluvions qui grossissent imperceptiblement le lit d'un fleuve. ⇒ Peu (à peu). → Accroissement, cit. 7. || Le fléau de la balance s'inclina imperceptiblement. ⇒ Peine (à).
1 (…) la vue d'un objet agréable répandant imperceptiblement en nous la flamme d'une émotion fiévreuse.
Montaigne, Essais, I, XXI.
2 Nous avons vu, très loin, un petit chalutier qui avançait, imperceptiblement, sur la mer éclatante.
Camus, l'Étranger, in Romans, Pl., p. 1159.
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CONTR. Vue (à vue d'œil). — Brusquement, fortement.
Encyclopédie Universelle. 2012.