HANSE
L’histoire a retenu quatre hanses, ou groupements de marchands, et plus spécialement de marchands à l’étranger.
Il y eut la hanse des marchands de l’eau, dont les membres jouissaient du monopole de navigation sur la Seine entre Paris et Mantes. Dirigée et animée par des marchands parisiens, elle donna naissance, à la fin du XIIIe siècle, à une municipalité parisienne ayant à sa tête le prévôt des marchands entouré de quatre échevins.
La hanse de Londres, union de ghildes (associations marchandes) de villes flamandes, apparut au XIIe siècle; dirigée par Bruges, elle avait pour objet le trafic avec l’Angleterre, notamment l’importation des laines anglaises. Mais la politique de l’«étape» pratiquée par les rois d’Angleterre, rendant obligatoire la concentration des laines exportées en un seul port du continent et favorisant les marchands anglais, entraîna son déclin au XIVe siècle.
La hanse des dix-sept villes, autrefois confondue à tort avec la précédente, fut appelée hanse par les historiens (non par les contemporains): elle revêt, avant 1230, la forme d’un groupement très lâche entre marchands drapiers de villes des Pays-Bas et de la France du Nord (villes dont le nombre dépassa, largement, dix-sept), fréquentant les foires de Champagne. Le déclin de celles-ci amena la disparition de l’association.
Enfin, la hanse Teutonique, ou plutôt allemande, est appelée la Hanse; le raccourci est mérité, car «aucune des autres hanses n’atteignit à la signification européenne de celle-ci» (A. Joris). En effet, par sa durée multiséculaire (du XIIe au XVIIe siècle, par le nombre – même discuté, de ses membres, par l’activité et l’extension de son commerce, par son rôle politique contrastant avec la faiblesse de son organisation, la Hansa Teutonicorum , compagnie de marchands allemands, puis de villes situées pour la plupart en Allemagne du Nord, constitue ce que l’un de ses anciens historiens, P. H. Mallet, appelait «un phénomène presque unique en son genre». C’est elle qui fera l’objet de cette publication.
1. L’association des marchands allemands de la Baltique
«Chose urbaine dans son essence comme dans toutes ses activités», la Hanse est née à l’époque du grand essor des villes. Son histoire commence avec la fondation de Lübeck par le duc de Saxe Henri le Lion (1158-1159): une situation favorable dans l’isthme de Holstein – sur la côte baltique mais à cinquante kilomètres seulement de Hambourg –, le dynamisme de ses habitants, l’intelligence de son fondateur prédestinaient cette ville à devenir la «tête» de la Hanse. De là partit la pénétration germanique dans la Baltique sous la forme d’une «association des marchands de l’Empire romain fréquentant Gotland» (1161); les marins-paysans de cette île s’étaient déjà ouvert les voies commerciales vers Novgorod, et la ville mi-allemande, mi-scandinave de Visby venait de prendre un départ foudroyant, avant que ses prétentions à l’hégémonie ne fussent, à la fin du XIIIe siècle, arrêtées par Lübeck. Tout en fondant un comptoir à Novgorod, le Peterhof, les marchands allemands participent à l’œuvre de colonisation et de christianisation menée par l’archevêque Albert de Brême, ses chevaliers Porte-Glaive et Teutoniques sur le pourtour oriental (fondation de Riga, Dorpat, Reval) et méridional (fondation de Rostock, Stralsund, Stettin, Danzig, Thorn, Elbing, Königsberg) de la Baltique. Simultanément, se dessinait une poussée vers la Scandinavie, où des Allemands contribuaient à la naissance de Stockholm, fréquentaient les foires de Scanie, s’installaient à Bergen, et vers l’Occident, où l’expansion revêtit un caractère strictement commercial: à Londres, les «Esterlins» (marchands de la Baltique), devancés par les Colonais, durent longtemps composer avec eux (il y fut enfin établi, en 1281, un comptoir unique de la «Hanse d’Allemagne», le Stalhof); à Bruges, les privilèges datent de 1252-1253; aux foires de Champagne, les hanséates apparurent après 1250.
Dès cette époque, le rôle des individus groupés dans l’association de Gotland décline. Les villes prennent ombrage de son autonomie et de ses initiatives, qui risquent de les entraîner dans de coûteuses aventures: elles aspirent à la diriger elles-mêmes, à la supplanter dans la protection des Allemands trafiquant à l’étranger. L’impuissance du pouvoir impérial et l’anarchie qui suivirent la mort de Frédéric II les incitèrent à se grouper en ligues régionales – comme celles des villes wendes rassemblées autour de Lübeck et Hambourg –, qui préparent le passage de la Hanse des marchands à la Hanse des villes. Transformation lente – elle s’étira sur un siècle –, parce que contrariée par les ambitions danoises en Baltique et les dissensions entre villes marchandes, aidée toutefois par le développement intense des opérations commerciales et financières avec l’Angleterre. Passé la Peste noire, simple «épisode dramatique» dans son histoire, la Hanse se donne son organisation nouvelle à la faveur de deux épreuves décisives: un conflit économique avec la Flandre fut l’occasion de la première assemblée générale des villes hanséatiques (1356); une offensive du roi de Danemark Valdemar IV provoqua la formation de la ligue de Cologne (1367). La paix de Stralsund, imposée aux Danois en 1370, marquait l’avènement en Europe du Nord d’une véritable puissance qui manifesta bientôt sa suprématie en obligeant, par un blocus simultané, Flamands, Anglais et Russes à respecter ses privilèges (1388) et en purgeant la Baltique, puis la mer du Nord des pirates déchaînés contre elle par la maison de Mecklembourg (1390-1401), les Vitalienbrüder.
2. La Hanse toute-puissante (fin du XIVe siècle)
Parvenue alors à son apogée, la Hanse étonne par le «contraste entre l’ampleur de ses réalisations et l’inconsistance de sa structure». Un agrégat de villes dont aucune n’était pleinement souveraine et dont on ne peut même pas dresser une liste certaine (leur nombre variant selon les critères de 80 à 180), comptant même parmi ses membres un prince, le grand maître de l’ordre Teutonique. Une seule institution régulière, le Hansetag , instance suprême de la communauté, assemblée rarement plénière en fait, siégeant normalement à Lübeck, dont le Conseil de ville assurait la gestion permanente des intérêts hanséatiques. Elle ne jouissait pas d’une personnalité juridique, n’avait pas de sceau, pas de fonctionnaires, pas de finances propres, ne possédait ni flotte ni armée: c’était une puissance, non un État. Mais une puissance capable d’imposer ses décisions à ses membres par la persuasion ou par l’exclusion temporaire et de faire respecter ses privilèges par les États étrangers au moyen d’une diplomatie tenace et habile, de sanctions économiques et, s’il le fallait, de la guerre – celle-ci étant financée par des taxes sur les marchandises qui permettaient d’entretenir des contingents fournis par les membres et d’armer des vaisseaux de guerre.
Bateaux et activité commerciale
Seuls les engins et l’équipage dont ils étaient pourvus distinguaient les vaisseaux de guerre de la Hanse des navires de commerce, les célèbres cogues (Kogge ), qui par leurs dimensions (30 mètres de long, 7 de large, 3 de tirant d’eau), par leur rapidité accrue grâce au gouvernail d’étambot, assurèrent aux hanséates leur supériorité maritime dans les mers septentrionales aux XIIIe et XIVe siècles. Ils firent place, au XVe, à des bâtiments de dimensions toujours croissantes, les hourques, puis les caravelles. À la fin de ce siècle, la Hanse comptait, abstraction faite de la batellerie côtière et fluviale, un millier de navires, jaugeant 60 000 tonnes, ce qui la rangeait en tête des puissances navales.
Muni d’un pareil instrument de transport, arc-bouté sur les quatre comptoirs de Novgorod, Bergen, Bruges et Londres, le commerce hanséatique consistait dans l’échange de produits entre l’Orient et l’Occident septentrionaux. La base en était, d’une part, le trafic des fourrures et de la cire en provenance de Russie, de Livonie, de Prusse et, de l’autre, celui des draps flamands, puis, au XVe siècle, anglais ou hollandais, et celui du sel, le sel gemme de Lünebourg, et surtout le sel des marais français de Bourgneuf et de Brouage. Au tronc Novgorod-Londres s’adjoignent en effet, peu à peu, des branches de plus en plus longues, correspondant au trafic de produits spécifiques: au nord, cuivre et fer de Suède, morue séchée de Norvège, hareng salé de Scanie, draps d’Écosse; au sud, blés et bois des plaines polonaise et prussienne, minerais de Hongrie, vins du Rhin, puis de la France atlantique et même du Portugal, produits des pays méditerranéens, avec lesquels les hanséates entraient en relations à travers la haute Allemagne ou par l’intermédiaire de Bruges.
Les hommes
Ces échanges, sans cesse diversifiés, étaient le fait d’hommes d’affaires de trois niveaux différents: petits marchands, au rayon d’action limité, s’adonnant notamment au commerce des poissons salés ou séchés; armateurs et marchands moyens, trafiquant avec un seul pays étranger, écoulant souvent eux-mêmes au détail les produits importés; grands marchands qui, négociant en gros et à longue distance, usant largement du crédit, étendaient leur activité à de multiples secteurs géographiques et économiques, où les draps de Flandre occupaient une place privilégiée. Aucun d’eux, certes, n’était à la tête de grandes firmes commerciales permanentes, ayant ses filiales, ses propres facteurs et commis, comme les compagnies italiennes ou haut allemandes de l’époque du type des Médicis ou des Fugger. Le grand marchand hanséate participait à plusieurs sociétés, entre lesquelles n’existait d’autre lien que sa personne. Mais le Lübeckois Johan Wittenborg († 1363), le Westphalien Tidemann Limberg, prêteur attitré du roi d’Angleterre Édouard III († 1386), les frères Veckinchusen, qui, dans le premier quart du XVe siècle, couvrirent de leurs entreprises risquées tout l’espace commercial hanséatique, Hinrich Castrop, qui termina sa vie comme homme d’État lübeckois († 1488), tous évoquent à plus d’un titre les grands marchands italiens. Formés par un parent à la technique des affaires, voyageant pendant leurs jeunes années, ils s’établissent ensuite dans leur cité d’origine ou d’adoption, placent une part de leurs profits en immeubles et en rentes et, comme leurs homologues vénitiens, se consacrent à des fonctions officielles.
Les villes
Ainsi s’était constitué à la tête de chaque ville un patriciat composé des «riches marchands et riches en biens», groupés en associations, apparentés entre eux, appuyés sur la solidarité des villes hanséatiques, et qui tenait assez solidement le gouvernement municipal pour ne pas voir sa suprématie ébranlée de façon sensible par les révoltes des gens de métier. Sous son égide, les principaux centres de la communauté atteignirent une brillante prospérité: villes wendes, comme Lübeck, la métropole (25 000 habitants au XVe siècle), Hambourg, son avant-port sur la mer du Nord, Wismar, Rostock et Stralsund; villes saxonnes, telles que Brême, à l’indépendance jalouse, Brunswick et Magdebourg; villes westphaliennes et rhénanes, comme Dortmund et surtout la prestigieuse Cologne (30 000 habitants au XVe siècle), qui, tout en s’intégrant à la Hanse, garda une grande liberté d’action et amplifia ses anciennes relations avec l’Angleterre, l’Allemagne du Sud et même l’Italie; villes prussiennes (Elbing, Königsberg, et le «grenier à blé» de Danzig); villes livoniennes (Riga, Reval); Visby, la cité mère, en net déclin.
À la plupart de ces centres commerciaux l’appartenance à une même communauté et la domination d’un patriciat marchand semblable ont imprimé des traits similaires, qui ont permis à P. Dollinger de parler d’une «civilisation hanséatique»: unité intellectuelle, correspondant à l’aire des dialectes bas allemands (dont l’essor et le déclin reflètent ceux de la Hanse) et à une certaine propension pour la satire bourgeoise, la chronique historique urbaine, le roman de chevalerie (nombreuses cours d’Arthur – Artushöfe – groupant des patriciens); unité artistique, dont de nombreux témoins ont été détruits lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans le domaine architectural, il faut distinguer, en dépit d’un plan régulier assez uniforme, une zone de la pierre englobant des villes de l’intérieur, et une zone de la brique, comprenant les cités maritimes, dominées par l’austère et majestueuse Marienkirche de Lübeck. Cette dernière ville, centre de diffusion de l’imprimerie dans les pays du Nord, patrie d’adoption du peintre-sculpteur Bernt Notke (auteur du Saint Georges en bois, de Stockholm, 1489), affirmait ainsi son leadership dans le domaine culturel comme dans celui de l’activité économique.
3. Difficultés et disparition (XVe-XVIIe siècle)
Dès l’aube du XVe siècle, des difficultés s’étaient fait jour. Elles tenaient, d’une part, à l’exclusivisme jaloux avec lequel la Hanse revendiquait les privilèges juridiques et fiscaux de ses marchands; d’où des rancœurs et l’apparition de concurrents: Anglais et Hollandais, dont les flottes pénétraient de plus en plus loin dans la Baltique; Allemands du Sud – Nurembergeois surtout –, qui captaient par voie de terre une part du trafic hanséate. La Hanse réagit en renforçant encore sa réglementation en vue d’empêcher les étrangers de jouir de privilèges dont elle entendait conserver le monopole, allant jusqu’à restreindre l’usage du crédit et la frappe des monnaies d’or; car elle craignait des perturbations préjudiciables à ses marchands. Ces prescriptions outrancières provoquèrent résistances et désobéissances au sein même de l’association, où les villes prussiennes et l’ordre Teutonique avaient, par exemple, intérêt à vendre leurs céréales aux Hollandais. Tout cela, d’autre part, était des indices d’une mentalité conservatrice et d’une perte d’esprit d’initiative qui devaient être fatales à la Hanse.
Transformation politique de l’Europe du Nord
Le XVe siècle voit aussi se dégrader la conjoncture politique. Monarchies et principautés se renforcent, notamment aux Pays-Bas, unifiés sous Philippe le Bon: cette évolution est contraire aux intérêts de la Hanse, qui avait précisément profité de la faiblesse et de la division des princes. Une crise de régime frappe Lübeck de 1408 à 1416 juste au moment où l’ordre Teutonique s’effondrait sous les coups du roi de Pologne (Tannenberg, 1410). La prise de Novgorod par le tsar Ivan III (1471) précipite le déclin, déjà sensible, de ce comptoir. La mainmise du Danemark sur l’isthme de Holstein (1459) signifie l’installation, sur des routes vitales pour le commerce hanséatique, d’une puissance ordinairement favorable aux rivaux anglais et hollandais: ils profitèrent des conflits de la Hanse avec Bruges. La tension avec l’Angleterre entraîne une sécession temporaire de Cologne et une guerre de quatre ans, terminée en 1474, par une paix qui est un succès pour la Hanse – en fait un simple sursis.
Sclérose de la Hanse
La décadence qui s’accentue dans les trois quarts de siècle suivants n’est pas due, comme on l’avait cru autrefois, au déplacement des voies maritimes provoqué par les grandes découvertes. Mais celles-ci, en suscitant l’extension et la transformation des entreprises commerciales, ont mis en relief le caractère malgré tout trop étroit du rayon d’action des hanséates et leur attachement excessif à des méthodes surannées. Arrestation des Allemands de Novgorod (1494), déclin de Bruges au profit d’Anvers, concurrence foudroyante des Fugger s’ajoutant dans la Baltique à celle des rivaux traditionnels de la Hanse: autant de signes que le commerce nord-européen n’avait plus celle-ci comme intermédiaire nécessaire. L’expansion de la Réforme introduisit dans les villes et entre elles un nouveau ferment de division. La tentative du célèbre tribun lübeckois Jürgen Wullenwever en vue de rendre son éclat à la Hanse et de fermer la Baltique aux Hollandais (1530-1535) se solda par un échec.
La décadence fut, il est vrai, lente et relative: la seconde moitié du XVIe siècle est même un temps de renouveau pour la communauté, qui consent enfin – trop tard – à se donner une structure plus ferme en instituant un «syndic de la Hanse» (1556), poste confié à Heinrich Sudermann, de Cologne, le «dernier des grands hanséates». Sous son impulsion, et grâce à la révolte des Pays-Bas du Nord contre l’Espagne, le trafic fut momentanément reconquis par la Hanse au détriment des Hollandais. Des villes comme Hambourg (près de 50 000 hab. vers 1320) et Danzig (plus de 30 000), vivifiées par la présence de nombreux étrangers, connurent un brillant essor, aux dépens d’ailleurs de Lübeck. Mais cette renaissance ne fut que feu de paille. La conquête de la Livonie par les Russes et les Suédois, la concurrence irrésistible des Anglais et des Hollandais atteignaient profondément la Hanse. La guerre de Trente Ans lui porta le coup de grâce. Après la tourmente, tous les efforts de restauration échouèrent; le Hansetag de 1669, qui ne réunit que neuf villes, fut le dernier. Seule subsistait la ligue conclue en 1630 entre Lübeck, Hambourg et Brême, par laquelle la Hanse se donna l’illusion de survivre jusqu’en 1862, année où furent liquidés les derniers biens de la communauté. Depuis le deuxième quart du XVIIe siècle, elle avait, en réalité, disparu, condamnée à la fois par ses dissensions internes et par les transformations politiques et économiques des Temps modernes, mais non sans avoir marqué de son empreinte originale cinq siècles d’histoire de l’Europe.
hanse [ 'ɑ̃s ] n. f.
• 1240; moy. bas all. hansa « troupe »
♦ Hist. Au Moyen Âge, Association de marchands ayant le monopole du commerce par eau, dans une région. La Hanse germanique, et absolt la Hanse : association de villes commerçantes de la mer du Nord et de la Baltique.
♢ Par ext. Nom donné à certaines corporations, compagnies de marchands.
⊗ HOM. Anse.
⇒HANSE, subst. fém.
[Au Moy. Âge, dans certains pays d'Europe] Association de marchands et plus particulièrement de villes marchandes. C'est à Paris (...) que se sont fondées la hanse pour les marchands (...) et la basoche pour les clercs (HUGO, Paris, 1867, p. 25).
♦ Hanse germanique ou teutonique et absol. la Hanse. Association de villes marchandes germaniques, en particulier des bords de la Baltique, du XIIe au XVIe siècle. Hambourg a eu ses artistes locaux que la décrépitude de la Hanse doit décourager très vite (FAURE, Hist. art, 1914, p. 505).
REM. Hanséate, adj. et subst. (Celui, celle) qui était originaire d'une ville de la Hanse, qui y habitait. Sénateurs hanséates (Arts et litt., 1936, p. 48-03). [En parlant d'une chose] Relatif à une telle ville, à ses habitants (Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Noter chez Lefebvre (Révol. fr., 1963, p. 101) : ports hanséates au sens de « villes hanséatiques ». V. hanséatique.
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. 1762-1878. Ac. 1835 : ,,quelques-uns écrivent anse``. Homon. anse, à l'aspiration près. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 paier la hanse fig. « s'acquitter d'un droit » (G. DE COINCI, éd. V. F. Kœnig, II Mir. 30, 633); 2. av. 1244 « association de marchands de plusieurs villes » (Statuts de la hanse ap. A. GIRY, Hist. de la ville de St-Omer, p. 413); 3. 1398 hanze d'Alemaigne (Archives du Nord, B 6036, f° 4 ds IGLF). Empr. au m. h. all. hanse « association de marchands » (a. h. all. hansa « troupe de soldats »). En lat. médiév., hansa est attesté avec ce sens en 1199 (NIERM.), au sens de « cotisation » dès 1127 (ibid.). V. FEW t. 16, p. 144b. Bbg. ATKINSON JENKINS (T.). Fr. etymologies. Mod. Philol. 1913, t. 10, n° 4, pp. 445-446.
1. hanse ['ɑ̃s] n. f.
❖
♦ (V. 1240). Hist. Au moyen âge, Association de marchands ayant le monopole du commerce par eau, dans une région. || Une Hanse (ou une hanse) germanique, et, absolt, la Hanse : association de villes commerçantes de la mer du Nord et de la Baltique, du XIIIe au XVIe siècle. — Par ext. Nom donné à certaines corporations, compagnies de marchands. || Une Hanse ou une hanse.
0 Au-dessus des compagnies et des sociétés se formèrent parfois des confédérations qui portèrent le nom de Hanses. La plus connue de ce genre fut la célèbre ligue hanséatique, confédération à la fois commerçante et politique des villes de la Baltique qui se forme au XIIIe siècle et dont on sait les destinées brillantes.
Lavisse et Rambaud, Hist. générale du IVe s. à nos jours, t. II, p. 508.
❖
DÉR. Hanséate, hanséatique.
HOM. Anse, 2. hanse.
————————
2. hanse ['ɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1492; altér. de l'anc. franç. hanste (1080). → 1. Hampe.
❖
♦ (1755). Techn. Tige de l'épingle.
❖
HOM. Anse, 1. hanse.
Encyclopédie Universelle. 2012.