vanter [ vɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1580; 1080 pron.; lat. ecclés. vanitare, de vanitas → vanité
I ♦ Littér. Parler très favorablement de (qqn ou qqch.), en louant publiquement et avec excès. ⇒ célébrer, exalter. « Il mettait la conversation sur les rares qualités [...] de Camille; il vantait sa victime » (Zola). « Les femmes dont les hommes vantent la beauté et la grâce » (Gautier). « Il lui vanta la nature et la solitude » (France). — Plus cour. Il nous a vanté les mérites de sa femme. Vanter l'efficacité d'un produit. Vanter sa marchandise (cf. Faire l'article).
II ♦ SE VANTER v. pron.
1 ♦ Absolt Exagérer ses mérites ou déformer la vérité par vanité. La petite assure « qu'elle a su se défendre. Je parierais bien qu'elle se vante » (Laclos). — Ellipt Sans me vanter : soit dit sans me vanter, sans vanité (cf. fam. Ce n'est pas pour dire, mais...).
2 ♦ SE VANTER DE : tirer vanité, se glorifier de (qqch. de vrai ou de faux). « Ces fanfarons qui se vantent du bien qu'ils n'ont point fait » (Lesage). Fam. Il ne s'en est pas vanté : il l'a caché, il n'en a pas parlé. Tu n'as pas à t'en vanter, il n'y a pas de quoi se vanter : ce n'est pas très glorieux. Et je m'en vante ! et j'en tire un sujet de satisfaction. Il « se vantait d'avoir le travail facile » (P.-L. Courier).
♢ Se déclarer, par vanité, capable de... ⇒ se flatter, prétendre, se targuer (cf. Se faire fort de). « Nul ne peut se vanter de se passer des hommes » (Sully Prudhomme).
⊗ CONTR. Abaisser, dénigrer, déprécier. — Excuser (s').
⊗ HOM. Venter.
● vanter verbe transitif (latin vanitare) Faire l'éloge de quelque chose, de quelqu'un, en énoncer les mérites : Texte qui vante l'amitié. Présenter quelque chose à quelqu'un de façon très élogieuse, le mettre en valeur : On nous a vanté l'efficacité de ce médicament. ● vanter (homonymes) verbe transitif (latin vanitare) venté adjectif venter verbe ● vanter (synonymes) verbe transitif (latin vanitare) Faire l'éloge de quelque chose, de quelqu'un, en énoncer les mérites
Synonymes :
- célébrer
- louer
Contraires :
- décrier
- dénigrer
- discréditer
Présenter quelque chose à quelqu'un de façon très élogieuse, le mettre...
Synonymes :
- exalter
- porter aux nues
- prôner
vanter
v.
rI./r v. tr. Présenter (qqch, qqn) en louant exagérément. Vanter sa marchandise.
rII./r v. Pron.
d1./d Se louer avec exagération; mentir par vanité. Il dit qu'il osera, mais je pense qu'il se vante.
d2./d Se glorifier.
— Loc. Il n'y a pas de quoi se vanter: c'est une chose dont il y a lieu d'avoir honte.
d3./d Se faire fort (de). Il se vante d'en venir à bout.
⇒VANTER, verbe trans.
A. — Empl. trans. Présenter de façon très élogieuse quelqu'un, quelque chose en faisant ressortir, parfois avec exagération, ses qualités; louer les mérites, les qualités de (quelqu'un, quelque chose).
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Synon. célébrer, exalter. Un jour qu'il vantait les maîtres du Quattrocento, M. Dubois lui donna raison (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 453). N'oublions pas non plus le dresseur de puces vanté par nos poètes et gloire de nos fêtes foraines (Hist. spect., 1965, p. 1526).
2. [Le compl. désigne une chose] Un autre remède fort vanté par Gaubius et employé depuis quelques années, est la racine de Jean Lopès, qu'on donne en substance, depuis quinze grains jusqu'à trente (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 385(4)). L'Extrême-Orient, vanté par des artistes et des écrivains, l'influence des Goncourt apportèrent provisoirement des solutions à cette aspiration (Arts et litt., 1936, p. 14-1).
B. — Empl. pronom. réfl.
1. Absol. Exagérer ses mérites, ses qualités, les amplifier par vanité, qu'ils soient réels ou imaginaires; déformer la vérité par vanité. [Un colonel] a affirmé que son régiment seul avait tué « au moins deux mille cinq cents individus ». (...) Nous croyons que ce colonel zélé exagère. Le crime quelquefois se vante dans le sens de la noirceur (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 80). Les pédérastes qui se vantent, ou qui s'affichent ou simplement qui consentent... ce sont des morts; ils se sont tués à force d'avoir honte. Je ne veux pas de cette mort-là (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 306).
— Expr. Sans me vanter, ce n'est pas pour me vanter. Sans vouloir exagérer mes mérites. Et ce n'est pas pour me vanter, mais j'avais beau me tuer les yeux à la couture, il me battait à me laisser morte sur le carreau (ZOLA, Paris, t. 1, 1897, p. 21).
♦ P. iron. Voilà une sauce complètement ratée! (...) Ce n'est pas pour me vanter; mais quand je m'y mets... (LABICHE, Affaire rue Lourcine, 1857, 7, p. 450).
2. a) Se vanter (de qqc.) Se glorifier de quelque chose, en tirer vanité, s'en prévaloir. Quelques travaux de librairie, sur lesquels il garde le silence ou dont il se vante outrageusement, misérables rogatons dont subsiste péniblement le génie (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 53).
♦ [Dans un cont. métaph.] Le son avait traité l'image d'hypoténuse et autres douceurs, car l'image se vantait de sa vitesse et le son prétendait que, s'il le voulait, il arriverait avant elle (COCTEAU, Appogiatures, 1953, p. 75).
— Se vanter de + inf. Se faire fort de, se targuer de. Charles IX s'est vanté faussement d'avoir préparé la Saint-Barthélemy (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p. 142). Il s'était vanté de gagner cette course, et il est arrivé cinquième (DUB. 1980).
— Se vanter + complét. introd. par que. Nous croyions que c'était [l'enseignement supérieur] l'enseignement secondaire continué, accru (...) plus humain, plus mûr, plus homme. Ils [les professeurs] se vantent assez que ce n'est pas cela (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1174).
b) Expr. fam.
♦ Et je m'en vante. Et je n'en éprouve aucune honte. Fouchevif: (...) tu oublies toujours que je m'appelle Potard (...) Et que nous avons vendu de la porcelaine (...) Et je m'en vante (...) tout bas, par exemple. La baronne: Vous êtes insupportable avec vos souvenirs (LABICHE, Fourchevif, 1859, 3, p. 385).
♦ Il n'y a pas de quoi se vanter. Il n'y a pas à en être fier; c'est une chose médiocre ou honteuse. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ Ne pas se vanter de qqc., ne pas aller s'en vanter. Passer quelque chose sous silence, le cacher. Les crimes parfaits échappent à la justice; leurs auteurs ont le triomphe modeste, ils ne s'en vantent pas; ils ne veulent pas notre confusion (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 232). Tu vas le trouver au café entre quatre et cinq heures, quand il est seul, et tu lui flanques sa correction. Il n'ira pas s'en vanter (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 206).
♦ P. iron. Tu peux te vanter de + inf. Tu peux te féliciter de. Claquant la langue tristement, elle ajoute: « Tu peux te vanter d'avoir choisi du salissant! Et il n'a seulement pas demandé des morceaux! » (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 381).
REM. Vanteur, -euse, subst. Personne qui se vante. Alors, les vanteurs restaient muets (NERVAL, Faust, 1840, 2e part., p. 148).
Prononc. et Orth.:[], (il) vante []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 réfl. soi vanter de [aucune rien] (Roland, éd. J. Bédier, 3974: Hom ki traïst altre nen est dreiz qu'il s'en vant); 1485-86 empl. abs. (Maistre Pierre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 15: Encor ne le dis-je pas pour me vanter); 2. 1180-90 id. « être assuré de (quelque chose) » (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, III, 2625 ds Elliott Monographs, n° 37, p. 202); 3. 1580 trans. (MONTAIGNE, Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 251: on le vantoit d'estre excellent joüeur). Du b. lat. vanitare, seulement relevé sous la forme du part. prés.: vanitantes subst. plur. masc. « les bavards, le vain peuple »; vanitantia plur. neutre « les vanités » (ST AUGUSTIN ds BLAISE Lat. chrét., v. aussi DU CANGE et NIERM.). Fréq. abs. littér.:2 213. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 394, b) 2 904; XXe s.: a) 3 483, b) 2 007.
DÉR. Vanterie, subst. fém., vieilli. a) Action de se vanter; propos de vantard. Synon. fanfaronnade, forfanterie. Pure vanterie; sujet de vanterie. Mon oncle, à son tour, racontait la bataille de Fontenoy, où il s'était trouvé, et couronnait ses vanteries par des histoires un peu franches qui faisaient pâmer de rire les honnêtes demoiselles (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 37). b) Caractère du vantard. Synon. prétention, vanité, vantarderie. Ce caractère de vanterie excessive était alors assez commun, ainsi qu'on le voit par les types des Taillebras et des Capitans Matamores, reproduits sans cesse dans les pièces comiques (NERVAL, Œuvres compl., t. 3, La Main enchantée, Paris, Gallimard, 1993 [1832], p. 371). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. a) ca 1165 « caractère de vantard » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 10510), b) 1330 « propos de vantard » (Hugues Capet, éd. La Grange, 2169); de vanter, suff. -erie. — Fréq. abs. littér.: 28.
BBG. — LAPLATTE (C.). Termes juridiques. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 266. — QUEM. DDL t. 32. — RENCHON (M.). Vanter, mentionner. Fr. mod. 1953, t. 21, p. 246. — SPITZER (L.). Vanter, « citer ». Fr. mod. 1954, t. 22, p. 37.
vanter [vɑ̃te] v.
ÉTYM. V. 1180; pron., 1080, « se glorifier »; au trans., d'abord « louer, exalter », rare jusqu'au XVIe (Montaigne); lat. ecclés. vanitare, de vanitas. → Vanité.
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I V. tr. Littér. ou style soutenu. Louer les mérites de (qqn, qqch.), parfois exagérément. ⇒ Célébrer, élever, exalter, louer. || Vanter qqn par admiration, par intérêt; sincèrement, hypocritement (⇒ Flatter). — Vx. || Vanter qqn pour un héros. — « Les peuples vanteront et Bérénice et Tite » (→ Levant, cit. 4). || « Et l'on voit les amants vanter toujours leur choix » (→ Malpropre, cit. 2, Molière). || Entonner les louanges de qqn, en vanter le mérite. || Vanter les exploits (cit. 3) d'un héros. ⇒ Panégyrique (faire le). || « Cependant à le voir avec tant d'arrogance (cit. 3) Vanter le faux éclat de sa haute naissance ». ⇒ Sonner (faire), surfaire; et fam. mousser (faire). || Les vérités qu'on vante sans y ajouter (cit. 16) foi. ⇒ Publier. || On vantait la générosité de son cœur (→ Fouler, cit. 7). || Ces femmes dont les hommes vantent la beauté (→ Minaudière, cit. 2).
1 Chacun vantait la paix, que partout on chassa !
Voltaire, Sahris, « Les cabales ».
2 (…) il mettait la conversation sur les rares qualités, sur le cœur tendre et l'esprit de Camille; il vantait sa victime avec une impudence parfaite.
Zola, Thérèse Raquin, XIX.
3 (…) de sa voix invincible, de sa voix qui parlait aux entrailles des femmes, il lui vanta la nature et la solitude (…)
France, Les dieux ont soif, XI.
♦ Plus cour. || Vanter la forme d'un discours (→ Fond, cit. 56). || Vanter le célibat (cit. 4). ⇒ Préconiser, prôner. || Vanter ce qu'on propose, sa marchandise (→ Faire l'article). || Vanter qqch. à qqn, auprès de qqn (→ Fille, cit. 9).
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II V. pron. (1080).
1 Absolt. Exagérer ses mérites ou déformer la vérité par vanité. || « La petite assure (…) qu'elle a su se défendre. Je parierais bien qu'elle se vante » (Laclos). || « S'il se vante, je l'abaisse » (cit. 16). || Il passe son temps à se vanter (cf. fam. Ne pas se moucher du coude, ne pas se donner de coups de pied…). Ellipt. || Sans me vanter, je pense en être capable. ⇒ Flatter (se). → fam. Ce n'est pas pour dire, mais…
4 Le beau sujet de se réjouir, et de se vanter, la tête levée en cette sorte : Donc, réjouissons-nous, vivons sans crainte et sans inquiétude, et attendons la mort (…)
Pascal, Pensées, III, 194 bis.
5 Dès que nous avons fait par hasard quelque chose,
Nous nous vantons, hélas ! vains souffles qui fuyons !
Hugo, les Contemplations, VI, V.
2 (Fin XIIe). || Se vanter de : tirer vanité, se glorifier de (qqch. de vrai ou de faux). || Ces fanfarons qui se vantent du bien qu'ils n'ont point fait (→ Obliger, cit. 11). — ☑ Loc. Il n'y a pas de quoi se vanter : il n'y a pas à être fier de sa conduite; c'est une chose médiocre ou même blâmable, honteuse (→ Déshonorer, cit. 22). ☑ Il n'a pas à s'en vanter : il n'y est pour rien (→ Ce n'est vraiment pas sa faute si…).
♦ Se vanter de… (et inf.) : affirmer que l'on a fait (ou que l'on est capable de faire) telle chose, en en tirant gloire; s'en prévaloir ou s'en féliciter exagérément, avec fatuité. ⇒ Piquer (se), targuer (se); profession (faire profession de…). || Il se vantait d'avoir vu le feu (→ Arme, cit. 10). || Se vanter d'aller jusqu'au bout (cit. 39) de ses idées, d'avoir le travail facile (cit. 2). ⇒ Flatter (se). || Il se vante de pouvoir… : il se fait fort de… || « Nul ne peut se vanter de se passer (cit. 145) des hommes ». ⇒ Prétendre. || Se vanter d'être… (→ Badaud, cit. 2; faible, cit. 16). || Se vanter d'avoir agi avec élégance (→ Se donner les gants de…). || … et je m'en vante, se dit d'un acte qui pourrait être mal interprété, et qu'on ne renie pas. — Vieilli. || Se vanter que…
6 Trissotin s'est vanté, Madame, qu'il épouserait votre fille.
Molière, les Femmes savantes, IV, 4.
7 (…) je mettais de l'orgueil à passer pour ce qu'au fond je n'étais pas du tout; je me vantais de faire pis que je ne faisais, et je trouvais à cette forfanterie un plaisir bizarre, mêlé de tristesse.
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, II, IV.
♦ Iron. || Il ne s'en est pas vanté : il l'a caché. || « Par prudence, il ne s'était pas vanté d'être champi… » (Sand, François le Champi, p. 96).
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vanté, ée p. p. adj.
♦ Réputé, connu d'une manière flatteuse (→ Avide, cit. 1). || Un lieu visité, vanté (→ Examiner, cit. 5). || « Ces fleuves tant vantés demeurent sans nom… » (→ Rivière, cit. 1, Bossuet). || Un homme dont le nom est partout si vanté (→ Humilité, cit. 21).
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CONTR. Abaisser, blâmer, censurer, décrier, dénigrer, déprécier, détracter, diffamer, discréditer, éreinter, excuser (s'), médire.
DÉR. Vantard, vanterie.
HOM. Venter.
Encyclopédie Universelle. 2012.