tubercule [ tybɛrkyl ] n. m.
• 1541; lat. méd. tuberculum « petite bosse », de tuber « truffe, excroissance »
1 ♦ Anat. Petit nodule arrondi à la surface d'un os ou d'un organe. Tubercules des dents molaires. Tubercules quadrijumeaux (du mésencéphale).
2 ♦ (1741) Pathol. Petite masse arrondie constituée par une agglomération de cellules diverses, d'aspect et de localisation variables selon la maladie qui en est la cause (syphilis, lèpre, tuberculose, etc.). — Spécialt Petit nodule au centre nécrosé, caractéristique de la tuberculose.
3 ♦ (1703) Excroissance arrondie d'une racine, d'une tige souterraine (rhizome) ou parfois aérienne, qui est une réserve nutritive de la plante. Plantes à tubercules. ⇒ tubéreux. Tubercules comestibles (crosne, igname, patate, pomme de terre, topinambour).
♢ Racine pivotante très renflée de certaines plantes (carotte, betterave, navet, salsifis), parfois appelée faux tubercule.
● tubercule nom masculin (latin tuberculum, de tuber, tumeur) Renflement des axes végétaux, surtout souterrains (racine, rhizome), riches en substances de réserve. (Organes pérennants, ils assurent en outre souvent la multiplication de l'espèce. Ils jouent un rôle important dans l'alimentation humaine : betteraves, carottes, manioc, pommes de terre, igname, ail, etc.) Surface arrondie des molaires broyeuses. Structure anatomique de petite taille, formant une saillie plus ou moins arrondie à la surface d'un organe, notamment à la surface de certains os ou de certaines régions de l'encéphale. Lésion cutanée, plus volumineuse qu'une papule, bien délimitée et ferme à la palpation. Lésion élémentaire de la tuberculose. ● tubercule (difficultés) nom masculin (latin tuberculum, de tuber, tumeur) Genre Masculin, comme opercule : un tubercule oblong.
tubercule
n. m.
d1./d Excroissance d'une racine, d'un rhizome (plus rarement d'une tige aérienne), où sont accumulées diverses substances qui servent à la plante de réserve nutritive. Tubercules comestibles (pomme de terre, manioc, etc.).
d2./d ANAT Petite éminence à la surface d'un organe. Tubercules quadrijumeaux.
⇒TUBERCULE, subst. masc.
A. — BOT. Renflement d'aspect arrondi ou sphérique, pourvu de bourgeons, situé sur une racine, un rhizome, une tige, et qui sert de réserve nutritive à la plante. Tubercule(s) du bégonia, du cyclamen, du dahlia; le crosne, l'igname, la patate douce, la pomme de terre, le topinambour sont des tubercules comestibles. L'arbre est souvent cultivé sur les bords des routes et dans les champs d'ignames, après que les tubercules en ont été arrachés (PAGE, Dern. peuples primit., 1941, p. 238). Le manioc est une plante dont les tubercules servent essentiellement à nourrir tous les peuples noirs de l'Afrique (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 144).
♦ P. métaph. Comme sur un plant où les fleurs mûrissent à des époques différentes, je les avais vues, en de vieilles dames, sur cette plage de Balbec, ces dures graines, ces mous tubercules, que mes amies seraient un jour (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 892).
— P. anal. Pivot renflé constituant la racine de certaines plantes (betterave, carotte, navet, etc.) et servant de réservoir nutritif. (Dict. XXe s.).
B. — 1. ANAT. Petite éminence arrondie, située à la surface d'une partie du corps, d'un organe ou d'un os. Tubercule acoustique, buccal, lacrymal, lingual, pancréatique, pharyngien, tympanique, zygomatique. Une forte saillie toujours appréciable à travers les parties molles, le tubercule du scaphoïde (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 209). Des protubérances comme (...) les tubercules du cou des Dindons (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1931, p. 3129). Tubercule mamillaire. ,,Saillie osseuse arrondie et rugueuse marquant le bord postérieur de l'apophyse articulaire supérieure des vertèbres lombaires`` (Méd. Biol. t. 3 1972). L'union des nerfs optiques et le tubercule mamillaire font ensemble un triangle à peu près équilatéral (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 139). Tubercule olfactif. ,,Saillie de l'espace perforé antérieur formée par la terminaison de la racine olfactive moyenne`` (Méd. Flamm. 1975). Arrivé sous le tubercule olfactif, il [le rameau antérieur] s'y épanouit en patte d'oie et l'environne de toutes parts (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 187). Tubercule quadrijumeau. ,,Chacune des quatre éminences arrondies blanchâtres qui occupent la partie postérieure du toit du mésencéphale, de part et d'autre de la ligne médiane`` (MAN.-MAN. Méd. 1980). La face postérieure du cerveau moyen est occupée par quatre tubercules arrondis que l'on désigne sous le nom de tubercules quadrijumeaux (QUILLET Méd. 1965, p. 320).
2. PATHOL. Petite lésion nodulaire constituée dans un tissu par une agglomération de cellules de types divers, selon l'affection qui en est la cause (lèpre, syphilis, etc.). La choroïde, l'iris, la chambre antérieure, peuvent être le siège de tubercules d'origine vasculaire (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 122). Les tubercules, au sens dermatologique du terme, sont des productions morbides purement dermiques (GARNIER-CATHALA ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 1 1924, p. 432).
— En partic. Lésion élémentaire de la tuberculose, due au bacille de Koch. Tubercule miliaire, pulmonaire. Des douleurs lombaires qui n'avaient que trop de connexité avec sa maladie de poitrine. Des tubercules se développaient dans ses reins comme dans ses poumons (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p. 332). On constate qu'au bout de trois semaines, seuls les ganglions du cou se montrent tuméfiés et qu'il existe déjà fréquemment quelques tubercules dans les poumons (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 143).
REM. Tuberculi-, tuberculo-, élém. de compos. tiré du lat. tuberculum « tubercule, petite tumeur », entrant dans la constr. de qq. termes de bot., de chim. et de méd. a) Tuberculifère, adj., bot., méd. ,,Qui porte des tubercules, des saillies mousses`` (SÉGUY 1967). b) Tuberculiforme, adj., bot., pathol. En forme de tubercule. À l'ouverture des cobayes inoculés par le péritoine, la séreuse se montre littéralement farcie de nodules tuberculiformes, au centre desquels a pullulé le microbe (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 624). c) Tuberculostatique, adj., méd. [Qualifie un médicament, une substance chim.] Qui freine ou arrête la multiplication du bacille tuberculeux (d'apr. GARNIER-DEL. 1958, NEYRON 1970, Lar. Méd. t. 3 1972, Méd. Biol. t. 3 1972). d) Tuberculostéarique, adj., chim. [Qualifie un acide] Qui a été isolé à partir de bacilles tuberculeux (d'apr. DUVAL 1959).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1541 (LOYS VASSÉE ds P. Méd. t. 57, p. 579 [sans précision]); a) 1575 subst. fém. anat. « éminence naturelle peu considérable » (PARÉ, Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 422), fém. seulement chez Paré (v. HUG.); b) 1740 pathol. « abcès survenant à la surperficie de la peau du poumon » (Ac.); c) 1814 tubercules pulmonaires et mésentériques (NYSTEN); 2. a) 1703 « excroissance se développant sur une plante » (LIGER, Dict. gén. des termes propres à l'agric.); b) 1817 « truffe » (GÉRARDIN DE MIRECOURT, Dict. raisonné de bot.). Empr. au lat. tuberculum « petite saillie, gonflement », att. dans le domaine méd. en lat. médiév. (tubericulum, 1250 ds LATHAM). Fréq. abs. littér.:256. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 116, b) 111; XXe s.: a) 56, b) 42.
DÉR. 1. Tuberculé, -ée, adj., bot., méd. Qui porte des tubercules. Feuille tuberculée. Squelette calcaire globuleux hérissé de plaques tuberculées (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 24). — []. — 1re attest. 1779 (SAUSSURE, Voyage dans les Alpes ds BRUNOT t. 6, p. 629); de tubercule, suff. -é. 2. Tuberculisation, subst. fém., pathol. Formation de tubercules; en partic., envahissement d'un organisme par le bacille de Koch. Tuberculisation d'un cobaye; tuberculisation des poumons. Il est (...) possible que l'affaiblissement de l'état général provoqué par un rhumatisme chronique favorise la tuberculisation secondaire du malade (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 526). —[]. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1840 (Encyclop. nouv., t. 3, p. 641b, s.v. climat); de tubercule, suff. -isation (-iser et -tion). 3. Tuberculome, subst. masc., pathol. Lésion tuberculeuse ronde, ayant l'aspect d'une tumeur et dont l'évolution est plus ou moins lente. [Loeper] a reproduit de véritables tuberculomes intestinaux à la suite d'injections de bacilles dans les artères de l'intestin chez le chien (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 199). — []. Lar. Lang. fr. V.-one, -ome. — 1re attest. 1920; de tubercule, suff. -ome; cf. en angl. tuberculoma (1897, v. NED Suppl.2) et tuberculome (1903, v. NED).
tubercule [tybɛʀkyl] n. m.
ÉTYM. 1541; lat. méd. tuberculum « petite bosse », de tuber « truffe, excroissance ».
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1 Anat. Petit nodule arrondi à la surface d'un os ou d'un organe. || Le hocco (cit.) a sur le bec un tubercule rond (Buffon). || Tubercule de la première côte. || Tubercule du grand adducteur. || Tubercule vaginal. || Tubercules quadrijumeaux (du mésencéphale). || Les tubercules des molaires.
2 (1741). a Vx. Petite tumeur, « élevure sur la peau, abcès du poumon » (Académie, 1798). || Tubercule syphilitique.
b Mod. Petite masse arrondie constituée par une agglomération de cellules diverses, d'aspect et de localisation variables selon la maladie qui en est la cause (syphilis, lèpre, tuberculose, etc.). — Spécialt. Petit nodule tuberculeux situé sous la peau ou dans un organe interne, dont le centre se nécrose, prenant un aspect caséeux. || Tubercule miliaire (ou granulation tuberculeuse).
1 Tubercule (Médecine), ce terme employé quelquefois pour exprimer des petites tumeurs qui paraissent sur la surface du corps, a été plus particulièrement consacré dans le langage de la Médecine interne, pour désigner des concrétions lymphatiques qu'on a souvent observées dans les poumons des personnes mortes de phtisie (…)
Encycl. (Diderot), 1765, art. Tubercule (à propos de la Phtisiologia du méd. angl. Morton, 1689).
2 1er février. — Menton, capitale des poitrinaires, célèbre par ses tubercules pulmonaires. Tout différent du tubercule de la patate qui vit et pousse dans la terre pour nourrir et engraisser l'homme, ce genre de végétation vit et pousse dans l'homme pour nourrir et engraisser la terre. Je tiens cette définition scientifique d'un aimable et savant médecin du pays.
Maupassant, Nos Anglais, Pl., t. II, p. 453.
3 Bot et cour. a (1703). Excroissance arrondie d'une racine, d'une tige souterraine (rhizome) ou parfois aérienne, qui est une réserve nutritive de la plante, et peut produire des bourgeons pour sa multiplication. || Plante, tige à tubercules. ⇒ Tubéreux, tubérisé. || Formation de tubercules. ⇒ Tubérisation. || Plantes à tubercules comestibles (apios, crosne, igname, patate, pomme de terre, topinambour, truffe).
b (1904). Racine pivotante (pivot), très renflée, de certaines plantes, qui constitue aussi une réserve nutritive (carotte, betterave, navet, salsifis…), parfois appelée faux tubercule ou tubérosité.
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DÉR. Tuberculé, tuberculeux, tuberculose.
COMP. V. Tuberculo-.
Encyclopédie Universelle. 2012.