transport [ trɑ̃spɔr ] n. m.
• 1312; de transporter
I ♦
1 ♦ Dr. Cession (d'un droit, d'une créance). « L'endossement opère le transport » ( CODE COMMERCIAL ).
2 ♦ (1538) Fait de porter pour faire parvenir en un autre lieu; manière de déplacer ou de faire parvenir par un procédé particulier. Transport d'un colis, d'une marchandise... Transport à la main, à dos d'homme (⇒ portage ) . Transport par bêtes de somme. — Transport d'un blessé sur un brancard, en ambulance.
♢ Spécialt Déplacement (de choses, de personnes) sur une assez longue distance et par des moyens spéciaux (le plus souvent par un intermédiaire), ou à des fins commerciales, économiques. ⇒ circulation. Transport de marchandises (⇒ factage) , de lettres (⇒ 2. poste) . Transport de fonds. Marchandises détériorées pendant le transport. — Par anal. Transport des voyageurs. Avoir deux heures de transport tous les jours. « le morcellement, en multipliant les transports, détériorait les chemins, augmentait les frais de production » (Zola). Titre de transport. — Transports par terre, par voie de terre; par chemin de fer, par route (⇒ ferroutage) . Transport à petite, à grande vitesse (⇒ messagerie) . Transport express. — Transports automobiles (par camion, autobus, car...). ⇒ camionnage. — Transport par voie d'eau. ⇒ batellerie, navigation. Transport maritime à la demande. ⇒ tramping. Transport par avion, hélicoptère. — Matériel de transport et de manutention : matériel roulant, navigant et aérien; ensemble des dispositifs servant à déplacer marchandises et voyageurs. Moyen de transport : matériel utilisé pour transporter les marchandises ou les personnes (spécialt véhicules, avions, navires, conteneurs). — Entreprise, entrepreneur de transports. ⇒ transporteur, voiturier. Transport exécuté par le transitaire pour le compte du chargeur. Frais de transport. ⇒ fret, 2. port. — Transports en commun : transport des voyageurs dans des véhicules publics. Transports urbains, métropolitains (⇒ 1. métro) .
♢ Les transports : ensemble des moyens employés pour transporter les marchandises et les personnes. ⇒ communication. Difficultés des transports en région parisienne. Mal des transports.
♢ Par ext. Transport du gaz, du courant électrique.
♢ (1787) Ce qui sert à transporter des marchandises, des voyageurs (navire; voitures). Un transport de troupes. « Le transport continuait sa route à travers l'océan Indien » (Loti).
3 ♦ (1560) Sc. Fait de déplacer ou d'être déplacé, par une cause naturelle. ⇒ mouvement. Transport de masse, de chaleur, de quantité de mouvement.
♢ (XVIIe) Cour. Transport au cerveau : congestion cérébrale.
4 ♦ (1668) Dr. Fait de se transporter sur les lieux, pour procéder à une mesure d'instruction (transport de justice). Transport sur les lieux : constatation, saisies, reconstitutions opérées par le procureur, le juge d'instruction, en matière répressive.
5 ♦ Inform. Utilisation (d'un logiciel) sur une autre machine que celle pour laquelle il a été conçu (⇒aussi portable). Transport d'un logiciel de C. A. O.
II ♦ (1614) Fig. Littér.
1 ♦ Vive émotion, sentiment passionné (qui émeut, entraîne); état de la personne qui l'éprouve. ⇒ agitation, 1. élan, enthousiasme, exaltation, ivresse . « L'orateur est celui qui sait se mettre à volonté dans un état de transport, et le poète aussi » (Claudel). Transports de colère. ⇒ emportement. Transports de joie, de reconnaissance. « La vue de la campagne sembla nouvelle à madame de Rênal; son admiration allait jusqu'aux transports » (Stendhal). — Transports amoureux : ivresse sentimentale ou sensuelle.
2 ♦ Vx ou littér. Manifestation de passion. Embrasser qqn avec transport. Si la main était nue, « Marie, au passage, en baisait le bout des doigts devant les passants qui s'étonnaient de ce transport » (Jouhandeau).
● transport nom masculin (de transporter) Action ou manière de transporter, de porter d'un lieu dans un autre : Le transport des marchandises. Littéraire. Émotion vive : Des transports de joie. Marine Navire propre à transporter des troupes ou du matériel. ● transport (citations) nom masculin (de transporter) Gabriel Joseph de Lavergne, comte de Guilleragues Bordeaux 1628-Istanbul 1685 Un cœur attendri n'oublie jamais ce qui l'a fait apercevoir des transports qu'il ne connaissait pas, et dont il était capable. Lettres de la religieuse portugaise ● transport (expressions) nom masculin (de transporter) Vieux. Transport au cerveau, congestion cérébrale. Contrat de transport (terrestre, maritime, aérien), convention par laquelle le transporteur s'engage, moyennant un prix convenu et suivant un mode déterminé, à déplacer une marchandise qui lui est confiée pour la remettre, dans un autre lieu, à un destinataire, ou à faire parcourir à une personne un itinéraire donné. Prime de transport, remboursement mensuel de 50 % du titre de transport utilisé par un salarié de la région parisienne. (Créée en 1948, elle était forfaitaire jusqu'en 1982.) Transport de créance, cession de créance. Transport sur les lieux, déplacement du juge d'instruction en vue d'effectuer toutes constatations utiles, une reconstitution des faits, ou encore une perquisition. (En cas d'infraction flagrante, l'officier de police judiciaire qui se transporte sur les lieux doit saisir le procureur de la République, qui doit également se transporter sur les lieux.) Transport frigorifique, transport de denrées maintenues à une température assurant leur bonne conservation. (On distingue les engins de transport isothermes, seulement équipés d'une isolation thermique, et les engins réfrigérants, dotés d'une source de froid.) Régiment de transport, unité du train créée en 1977 chargée, au sein de la brigade logistique, des ravitaillements et de la mise en œuvre de groupements de soutien. Transport de troupes, paquebot réquisitionné pour le transport des forces militaires. ● transport (synonymes) nom masculin (de transporter) Action ou manière de transporter, de porter d'un lieu dans...
Synonymes :
Littéraire. Émotion vive
Synonymes :
- élan
transport
n. m.
d1./d Action, manière de transporter qqn, qqch dans un autre lieu. Moyens de transport.
— Transport de l'énergie électrique, conduction de cette énergie.
|| (Plur.) Ensemble des moyens permettant de transporter des personnes ou des marchandises. Les transports routiers, aériens.
|| GEOL Terrain de transport, constitué d'alluvions.
d2./d MILIT Navire, avion de guerre destiné à transporter des troupes, du matériel.
d3./d DR Action d'une personne qui, par autorité de justice, se rend sur les lieux, pour procéder à un examen, une vérification. Transport de justice.
d4./d DR Cession d'un droit, d'une créance, etc.
d5./d Litt. émotion violente qui transporte (sens I, 3). Transport amoureux. Accueillir qqn avec des transports de joie.
|| (Plur.) (Québec) Fam. (Pour inviter qqn à se calmer, à se contenir.) Modère, calme tes transports!
⇒TRANSPORT, subst. masc.
I. — [Corresp. à transporter I]
A. — 1. Action de porter d'un lieu à un autre. Transport d'un blessé sur un brancard. En sortant des mains du mouleur, les briques sont disposées sur une aire préparée à l'avance, aussi près que possible de l'atelier de moulage afin d'éviter des transports inutiles et des déformations qui peuvent se produire pendant ce transport (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 128).
— GYMN. Action consistant à faire passer le corps latéralement d'une partie du cheval d'arçons à l'autre (d'apr. PETIOT 1982).
2. Action de déplacer (quelqu'un, quelque chose) sur une certaine distance par des moyens appropriés. Synon. acheminement, transfert. C'est dans les transports directs à grande distance que le chemin de fer réalise sa supériorité et exerce le maximum de son action géographique (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 251). Les classes de paralysés, fonctionnant en externat, pour lesquelles est prévu un transport quotidien des enfants en autocar (Encyclop. éduc., 1960, p. 206).
SYNT. Transport aérien, ferroviaire, fluvial, maritime, routier, terrestre; transport par avion, par (chemin de) fer, par eau, par mer, par voie ferrée; transport de blessés, de malades en/par ambulance; transport de fonds, de marchandises, de passagers, de voyageurs; entreprise, société de transport; capacités, conditions, frais, mode de transport; prix du transport; prime, titre de transport.
— DR., JUST. Transport de justice. Déplacement d'un magistrat en vue d'opérer une mesure d'instruction, des constatations sur les lieux d'un crime, d'un délit. Ce ne devait être qu'un transport de justice. Autrement dit, une mise en situation des trois personnes inculpées (L'Est Républicain, 22 avr. 1989, p. 643, col. 2).
— P. ext. Déplacement d'un lieu à un autre. Transport de chaleur, de l'électricité. Le dépôt des corps marins au sein des continents, le transport des fossiles du midi au nord (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 170). Si on admet l'existence, au sein d'un métal, d'électrons à peu près libres, la conduction électrique résulte du transport de leur charge et la conduction thermique du transport de leur énergie cinétique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 290).
♦ PATHOL., vieilli. Transport (au cerveau). Congestion cérébrale; délire, égarement de l'esprit causé par la maladie. Il a une grosse fièvre et on craint un transport au cerveau (Ac.). Vous avez un transport au cerveau et vous devenez folle incurable! (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 254). Les globes flamboyants de ses yeux chaviraient, tournaient au blanc, comme si elle allait rendre l'esprit dans un transport (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 251).
♦ SC. DE LA TERRE
GÉOL. Terrain de transport. ,,Terrain dont les matériaux ont subi un déplacement naturel par la force d'un courant d'eau ou de boue, du vent ou des glaciers`` (PLAIS.-CAILL. 1958).
HYDROL. Transport solide. ,,Déplacement de matériaux emportés par les eaux d'une rivière, se trouvant en suspension ou en saltation, ou bien étant charriés`` (Hydrol. 1978).
3. P. méton.
a) Moyen employé pour transporter des personnes, des marchandises. Tout le monde prend le train et l'autobus, et ces transports travaillent à perte (ALAIN, Propos, 1930, p. 954).
♦ Transport (de troupes). Navire spécialement construit ou paquebot réquisitionné pour transporter des troupes et leur matériel. À Santa-Cruz de Ténériffe, où le paquebot relâcha quelques heures, il visita un de ces transports sur lesquels l'Angleterre expédiait ses munitions, ses approvisionnements, ses chevaux et ses hommes (THARAUD, Dingley, 1906, p. 43). Le paquebot à turbines America (...) fut mobilisé pendant la guerre comme transport de troupes sous le nom de West Point (LE MASSON, Mar., 1951, p. 87).
b) Au plur. Ensemble des moyens utilisés pour l'acheminement des personnes et/ou des marchandises. Transports privés, publics; transports métropolitains, urbains; régie autonome des transports parisiens (RATP); ministère des transports. Des réseaux de transports denses et efficaces (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 605).
B. — DR. Cession d'un bien incorporel, droit ou créance. Synon. transfert. Transport d'une créance; l'endossement opère le transport. Abandon général et transport à Turelure de tous mes droits, titres et possessions (CLAUDEL, Otage, 1911, III, 2, p. 282).
C. — Action de placer ailleurs, dans un autre domaine. Synon. transfert, transplantation. Le cubisme, à mon sens, n'est que le transport dans le raisonnement qui s'applique à la forme, des idées de Matisse sur la couleur (FAURE, Hist. art, 1921, p. 226). La formation des figures est indivisible de celle du langage lui-même, dont tous les mots « abstraits » sont obtenus par quelque abus ou quelque transport de signification, suivi d'un oubli du sens primitif (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 290).
II. — Vieilli ou littér. [Corresp. à transporter II] Vive émotion, sentiment passionné; manifestation d'une telle émotion, d'un tel sentiment. Synon. effusion, élan2, emportement, exaltation, ravissement. Il mit involontairement la main sur la garde de son épée; mais aussitôt il eut honte de ce transport (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p. 71). C'est bien un véritable transport de l'amour analogue au transport mystique, qui a porté Proust tout entier, corps et âme, vers le Dieu de la vie mondaine (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 185).
SYNT. Transport amoureux, brûlant, furieux, poétique; doux, grand, vif transport; transport d'admiration, d'allégresse, d'enthousiasme, de bonheur, de colère, de douleur, de jalousie, de joie, de passion, de plaisir, de rage, de tendresse; embrasser qqn avec transport.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1312 dr. « cession d'un droit qu'on a sur quelque chose » (Cart. de Guise, B. N. l. 17777, f° 26 v° ds GDF. Compl.); 2. a) 1538 « action de porter d'un lieu dans un autre » (EST.); 1813 moyens de transport, v. moyen2 étymol. A 2 b; b) 1610 « déportation » (Cl. FAUCHET, Œuvres, Paris, t. 2, p. 11); c) 1669 « action d'une personne, qui par autorité de justice, se rend sur les lieux » (RACINE, Les Plaideurs, I, VII, vers 224); 3. a) 1788 « vaisseau de transport » 12 vaisseaux de guerre et 60 transports (FÉR. Crit. t. 3); 1835 plus gén. « véhicule servant à transporter » la route était couverte de transports (Ac.); d'où b) 1873 au plur. « ensemble des divers modes d'acheminement » bureau des transports maritimes (VERNE, Tour monde, p. 101); 4. 1862 géol. terrain de transport (D'OMALIUS D'HALLOY, Abr. de géol., Paris, Leiber, p. 214); cf. 1884 (E. PERRIER, Philos. zool. av. Darwin, p. 120); 5. 1883 électr. transport de la force d'un point à un autre d'un conducteur (JACQUEZ, Dict. d'électricité et de magnétisme, p. 98 ds QUEM. DDL t. 21). II. 1. 1604 « vive émotion, sentiment passionné qui émeut, qui entraîne » (MONTCHRÉTIEN, La Carthaginoise, II ds Les Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 128: que lasche son cœur aux transports de son ire); 2. 1668 « délire, égarement d'esprit causé par la maladie, la fièvre... » (MOLIÈRE, Amphytrion, I, II, vers 431); 1671 transport au cerveau « id. » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 312). Déverbal de transporter. Fréq. abs. littér.:2 089. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 569, b) 1 730; XXe s.: a) 1 569, b) 3 114. Bbg. KEMNA 1901, pp. 80-81. — QUEM. DDL t. 16, 21, 29, 31.
transport [tʀɑ̃spɔʀ] n. m.
ÉTYM. 1312, « cession d'un droit »; déverbal de transporter.
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1 (1538). Le fait de porter pour faire parvenir en un autre lieu; manière de déplacer ou de faire parvenir par un procédé particulier (véhicule, récipient, etc.). || Le transport de qqch. par qqn d'un endroit à un autre. || Transport de bagages; transport d'un colis, d'un fardeau, d'une marchandise, d'un paquet. || Transport à la main, à dos d'homme (⇒ Coltinage, portage). || Transport à dos d'animaux, par bêtes de somme. || Transport de liquides dans des baquets, des cuves, des seaux. — Transport d'un malade, d'un blessé sur un brancard, un cacolet, une civière, en ambulance. || Il est mort pendant son transport à l'hôpital. ⇒ Transfert. || Transport d'un cadavre, des restes d'un mort. ⇒ Translation (→ Funèbre, cit. 1).
1 (Le docteur) vint avec ses aides, et le malade fut enfermé dans un énorme appareil de plâtre qui devait permettre le transport sans trop de souffrance et de danger.
G. Duhamel, Salavin, VI, XXIX.
♦ Spécialt. Déplacement de choses ou de personnes sur une assez longue distance et par des moyens spéciaux (le plus souvent par un intermédiaire), ou à des fins commerciales, économiques. ⇒ Circulation, commerce (cit. 4), échange, exportation, importation, trafic, traite (I., 1.). || Transport des marchandises, de l'expéditeur au destinataire. ⇒ Factage. || Transport des lettres, des messages. ⇒ Messagerie (étym.), poste; courrier. — Emballage, conditionnement en vue du transport. ⇒ Expédition. || Transport en vrac. — Transport des produits en cours de fabrication. ⇒ Manutention, remuage. || Chargement sur un véhicule de transport. || Marchandises détériorées pendant le transport. — Bêtes de somme, véhicules, dispositifs utilisés pour le transport des marchandises. ⇒ Banne, bard, benne, binard, brouette, camion, chariot, charrette, diable, remorque, tombereau, triporteur; brouettage, camionnage, charroi, roulage. || Transport du bois (⇒ Débosquage) par flottage, traînage (⇒ Schlitte). || Transport des liquides par citernes, tuyaux (⇒ Pipe-line). || Caissons pour le transport des munitions. || Cadres, caisses, conteneur pour le transport du mobilier. ⇒ Déménagement. || Transport de minerai, charbon… par câbles aériens (⇒ Téléphérage). — Transport des personnes, des voyageurs. ⇒ Voyage; arrivée, départ. || Anciennes voitures servant au transport des voyageurs. ⇒ Coche, diligence, malle-poste, 1. poste. || Transport des troupes en convois (⇒ Convoyer), des prisonniers (⇒ Transfert, translation), des condamnés (⇒ Déportation, transportation). || Transport modulaire, de charges constituant des modules. || Prime de transport. — Transport à la demande (⇒ aussi Charter).
1.1 Porteurs, chevaux, chameaux, ânes, bateaux, chariots, tout ce qui peut servir au transport des marchandises, était accumulé sur ce champ de foire.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 72.
2 Ensuite, le morcellement, en multipliant les transports, détériorait les chemins, augmentait les frais de production, sans parler du temps perdu.
Zola, la Terre, II, V.
3 (…) je suis démobilisable avec le troisième échelon et j'ai mon ordre de transport en poche (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XVII.
♦ Principaux modes de transport. || Transports par terre, par voie de terre : par chemin de fer (⇒ Train), par route. || Transport à petite, à grande vitesse, dans les chemins de fer (⇒ Messagerie). — Transports automobiles. ⇒ Camion, camionnette, poids (lourd), remorque; autobus, car. — Transport par voie d'eau. ⇒ Batellerie, navigation. || Transports maritimes de marchandises (⇒ Cargaison, fret; tonnage). || Navires de transport. ⇒ Cargo; paquebot. — Transport aérien. || Avion de transport. — Transports régionaux, continentaux, intercontinentaux.
♦ Matériel de transport et de manutention : matériel roulant, navigant et aérien; ensemble des dispositifs servant à déplacer marchandises et voyageurs (⇒ Locomotion). || Moyen de transport (→ Emporter, cit. 19) : matériel utilisé pour transporter les marchandises ou les personnes (spécialt, véhicules, avions, navires). ⇒ Aviation, marine. — Entreprise (cit. 11) de transport. || Entrepreneur de transports : personne qui s'engage par contrat (contrat de transport) à déplacer un objet qui lui est confié par un expéditeur pour le remettre à un destinataire, ou à faire parcourir à un voyageur un itinéraire déterminé. ⇒ Transporteur, voiturier. || Commissionnaire de transport. ⇒ Facteur (II., 1.). || Compagnie, service de transports. || Itinéraire desservi par un service de transport. ⇒ Ligne, navette. — L'industrie (cit. 10) des transports : les activités industrielles directement utilisées par les transports. — Frais de transport (→ Déposant, cit. 2). || Prix de transport. ⇒ Fret, port. || Transport franc, franco de port. || Titre de transport. ⇒ Billet, carte, ticket. || Droit des transports : branche du droit commercial. || Expertise en matière de transport. — (1923). || Transports en commun : transport des voyageurs dans des véhicules publics. — (Anciennt). || Transports en commun de la région parisienne (T. C. R. P.), remplacés par la Régie autonome des transports parisiens (R. A. T. P.). || Transports urbains, métropolitains (⇒ Métro). || Transports publics.
3.1 Autrefois, on y voyageait par tous les antiques moyens de transport, à pied, à cheval, en charrette, en brouette, en palanquin, à dos d'homme, en coach, etc.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 63.
4 (…) il suffit de regarder aux heures d'affluence un wagon de transports en commun pour comprendre sans peine que ce n'est point vers la donnée de l'universel que se dirige notre civilisation, mais plutôt vers le concept barbare de la horde.
Daniel-Rops, le Monde sans âme, III.
♦ Par ext. || Les transports : ensemble des moyens employés pour transporter les marchandises et les personnes. ⇒ Communication(s)… || Géographie des transports. || Développement des transports aériens, maritimes, routiers… dans un pays, des infrastructures (voies; aérodromes, ports, gares…) et du matériel (véhicules… ⇒ Parc). || Ministère des transports, fondé en 1967.
♦ (1883, in D. D. L.). || Transport de force, d'énergie (électrique) : déplacement du courant électrique de manière à pouvoir utiliser l'énergie loin de son lieu de production.
♦ Fig. Commerce, échange. || Le transport des pensées de province à Paris (→ Exportation, cit. 6).
2 (Premier sens attesté, 1312). Dr. Cession d'un droit, d'une créance (⇒ Délégation). || L'endossement (cit.) opère le transport. — Fig. et vx. Don, cession (Bossuet, in Littré).
3 (1668). Dr. Le fait de se transporter sur les lieux, pour procéder à une mesure d'instruction (transport de justice). — (1835). || Transport sur les lieux : constatations, saisies, reconstitutions opérées par le procureur, le juge d'instruction, les officiers de police, en matière répressive. ⇒ aussi Descente (de police).
5 Rapports d'experts, transports, trois interlocutoires (…)
Racine, les Plaideurs, I, 7.
4 (V. 1560). Le fait de déplacer ou d'être déplacé par une cause naturelle. ⇒ Mouvement (cit. 3, Rousseau). — (1872). Spécialt. Géol. || Terrains de transport. || Agents de transport (→ 1. Glacier, cit. 1). — Phys. Déplacement (→ Onde, cit. 14).
♦ ☑ Loc. (XVIIe). Transport au cerveau (cit. 2) : congestion cérébrale (considéré par l'ancienne médecine comme un déplacement des humeurs). — Absolt. Vx (langue class.). Déplacement d'humeurs au cerveau. (Interprétation physiologique du sens II, 1 ci-dessous) :
6 Ai-je l'esprit troublé par des transports puissants ?
Ne sens-je pas bien que je veille ?
Molière, Amphitryon, I, 2.
♦ Gymnastique. Action de faire passer le corps latéralement d'une partie du cheval d'arçons à l'autre.
B (1787). Ce qui sert à transporter des marchandises, des voyageurs (navire; voitures, spécialt). || Un transport de troupes, d'avions (⇒ Porte-avions). — Un transport routier (⇒ Camion).
7 Le transport continuait sa route à travers l'océan Indien.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, IV.
8 Dans le port minuscule, des remorqueurs anglais firent tourner avec une grâce facile les transports immenses que les troupes massées sur le pont animaient d'une vie grouillante.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, VII.
———
II (1614). Fig. Littér.
1 Vive émotion, sentiment passionné (qui émeut, entraîne), état de celui qui l'éprouve. ⇒ Agitation (cit. 17), bouillon (fig. et vx), déchaînement, effusion, élan, enthousiasme, exaltation, excitation, ivresse, mouvement. || Les angoisses et les transports de l'âme (→ Gradation, cit. 3). || Transports « de l'esprit et des sens » (→ Ambre, cit. 1). || Éprouver un transport (→ Électriser, cit. 4; indifférent, cit. 9). || Se mettre dans un état (cit. 18) de transport. || « Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports » (→ Fureur, cit. 26). || Transports de colère, de fureur (→ Emportement, cit. 8). ⇒ Ardeur, emportement, fureur, rage. || La violence de ses transports. || Transports d'admiration, de joie, de reconnaissance. — Vieilli. || Le transport d'un esprit amoureux (→ Passer, cit. 87). || Transport d'amour. ⇒ Délire (cit. 6), enivrement, extase. || Un amoureux transport (→ Gendarmer, cit. 1). — Absolt. Transports amoureux, ivresse sentimentale ou sensuelle (→ Moi, cit. 13). || S'abandonner aux transports (→ 1. Nu, cit. 16). || Les transports de Phèdre (→ Sensualité, cit. 4). — Spécialt. || Transport lyrique (→ Blanc, cit. 20), poétique; prophétique; mystique. ⇒ Délire, enthousiasme. || Des accès de transports effrayants (→ Hier, cit. 2).
9 Je pris tous mes transports pour des transports de haine (…)
Racine, Andromaque, I, 1.
10 (…) À ces mots, il se livre
Aux transports violents de l'indignation,
Porte le poing sur l'innocente bête.
La Fontaine, Fables, VIII, 16.
11 La vue de la campagne sembla nouvelle à madame de Rênal; son admiration allait jusqu'aux transports.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, VIII.
12 Modérons les transports d'une ivresse insensée;
Le passage est bien court de la joie aux douleurs (…)
Hugo, Odes et Ballades, I, VII, I.
2 Vx ou littér. Manifestation de passion. || Des transports, des larmes… (→ Arme, cit. 34). || S'écrier avec transport…
13 (…) après tant d'amour et tant d'impatience (…) tant d'hommages pressants (…) de protestations ardentes (…) tant de transports enfin et tant d'emportements (…)
Molière, Dom Juan, I, 1.
14 Parfois, si la main était nue et que ce fût celle de Sabine, Marie, au passage, en baisait le bout des doigts devant les passants qui s'étonnaient de ce transport.
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, XV.
Encyclopédie Universelle. 2012.