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touffe

touffe [ tuf ] n. f.
• 1352 sens 2; probablt a. alémanique °topf
1Assemblage naturel de plantes, de poils, de brins..., rapprochés par la base. 1. bouquet, épi, houppe. Touffe d'herbe. En touffes. touffu; cespiteux. « Des touffes de cresson ou de menthe » (Radiguet).
2Littér. Groupe serré (de grands végétaux). 1. bouquet. « Une maison presque enfouie dans une touffe de luxuriante végétation » (Gautier).
3Ensemble de poils, de brins, etc., rassemblés à la base. Touffe de poils, de cheveux. épi, 1. mèche, toupet. « une touffe de poil blanc au front d'un cheval dénote la pureté du sang » (Barrès). Yoyoter de la touffe.

touffe nom féminin (ancien alémanique topf) Ensemble de brins, de petits végétaux, de poils, etc., naturellement disposés très près les uns des autres : Une touffe d'herbes. Groupe d'arbres, d'arbustes, de fleurs, etc., serrés les uns contre les autres : Planter des fleurs par touffes.touffe nom féminin (provençal toufo, de l'ancien provençal estofar, étouffer) État atmosphérique particulier (chaleur élevée, air immobile, pression basse), provoquant des troubles respiratoires chez les vers à soie.

touffe
n. f. Assemblage de choses qui poussent naturellement serrées. Une touffe d'herbe, de poils.

I.
⇒TOUFFE1, subst. fém.
Assemblage naturel de plantes, de productions organiques (poils, cheveux), de fils ou de brins rapprochés par la base. Touffe de cheveux, de crins, de fleurs, de plumes, de rejets, de soies, de tiges. Des rochers entassés jusqu'au ciel formoient des deux côtés de grands escarpements stériles, au haut desquels croissoient à peine quelques sapins, comme des touffes d'herbe sur des tours et des murailles en ruines (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 186). Une légère touffe de poils, plantée dans une verrue, poussait au bas de sa joue droite (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 53).
En touffes. Les lianes retombant en touffes énormes, les lierres cramponnés aux fenêtres et aux portes, les lichens qui révèlent partout la pierre, donnent à ce beau monument du moyen âge l'apparence d'un château de mousse et de lierre (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 268).
BOT. Pied d'un végétal présentant un grand nombre de tiges et fortement ramifié à sa base. Nous avons cueilli des fleurs de souvenir, des aconits salutaires pour le cœur, dressées de-ci, de-là, sur leur hampe parmi des touffes de bruyères (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 28). Le lin ne peut se moissonner à la machine. Il faut l'arracher à la main, touffe par touffe (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 28).
P. anal. Partie d'un bois, d'un bosquet, particulièrement épaisse. [Le vieillard, au jeune homme:] — (...) Tu connais les cieux, n'est-ce pas? Tu as vu ces myriades d'anges aux blanches plumes, aux sistres d'or qui tous tendent d'un vol égal vers le trône, et tu as admiré souvent leurs ailes qui, sous la voix de Dieu, s'agitent comme les touffes harmonieuses des forêts sous la tempête (BALZAC, Proscrits, 1831, p. 33). Après la touffe d'arbres des Bastides, sur le chemin que suit Gagou, c'est la lande, nue comme la main, et qui monte légèrement vers le haut récif de Lure (GIONO, Colline, 1929, p. 90).
P. métaph. ou au fig. [Pour désigner un ensemble formé de choses semblables] Synon. de bouquet1. Les touffes de prières qui s'élevaient du chœur (...) se paraient, en signe de fête, d'astragales (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 74). Olivier ne bouge plus. La mitrailleuse pioche à côté de lui. Un peu de calme. Le vent emporte une touffe de cris et de coups de pétards (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 247).
REM. 1. Touffette, subst. fém. Petite touffe. Le lapereau effrayé détalait à toutes pattes sous son nez [de Rroû], lui montrant ses semelles usées et la touffette de sa queue blanche (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 87). 2. Touffer (se), verbe intrans. et pronom. Prendre la forme d'une touffe, se former en touffes. Pauvres feuilles d'acacia, je les avais vues si fines et si vertes flotter, huit jours auparavant, sous le ciel et se touffer en ondoyant parasol (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 140).
Prononc. et Orth.:[tuf]. Homon. touffe2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1352 touffes de fueillaiges (Comptes de l'argenterie, éd. L. C. Douët d'Arcq, p. 146); 1564 « partie épaisse d'un bois, d'une forêt » (THIERRY); 2. ca 1393 « assemblage naturel de plantes rapprochées par la base » (Ménagier, II, 44 ds T.-L.); 1539 « ensemble de cheveux » (EST.). D'une forme aléman. topf « touffe de cheveux, toupet », de même racine que l'a. b. frq. topp-, all. Zopf « tresse » (v. toupet). Fréq. abs. littér.:880. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 951, b) 1 579; XXe s.: a) 1 378, b) 1 255. Bbg. GUINET 1982, p. 179. — SIMONI-AUREMBOU (M.-R.). De l'espace au temps... R. Ling. rom. 1982, t. 46, pp. 359-360.
II.
⇒TOUFFE2, subst. masc. ou fém.
A. — Vieilli ou région. (notamment Lorraine). État atmosphérique chaud et lourd. Synon. touffeur. Sa peinture [de Crescent] faisait respirer le bois, l'herbe mouillée, la terre des champs crevassée à grosses mottes, la chaleur et, comme dit le paysan, le touffe d'une belle journée (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 267).
P. méton. ,,Maladie dangereuse des vers à soie qui est causée par une chaleur trop forte ou trop soudaine`` (Nouv. Lar. ill.). La touffe représente un grave danger pour les élevages de vers à soie entassés et non délités en cas de vent du sud (Lar. encyclop.).
B. — MINES ET CARR. L'acide carbonique (...) parfois appelé par les mineurs la touffe, est à la fois asphyxiant pour l'homme et impropre à la combustion des lampes [de mine] (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 685).
Prononc.:[tuf]. Homon. touffe1. Étymol. et Hist. 1. 1780 « exhalaison pernicieuse dans les mines de charbon » (MORAND, Art d'exploiter les mines..., IIe part., Sect. III,144 ds BRUNOT t. 6, 1, p. 403); 2. 1832 « coups de chaleur qui font périr promptement les vers à soie » (RAYMOND); 3. 1867 « état atmosphérique chaud et lourd » ici, au masc. (GONCOURT, loc. cit.). Du prov. toufo, mêmes sens (v. MISTRAL), a. prov. estofar « étouffer, suffoquer » (XVe s. ds LEVY Prov.), empr. à l'a. fr. estoffer (v. étouffer).

touffe [tuf] n. f.
ÉTYM. XIIIe; tofe, v. 1180; d'une forme alémanique, selon Bloch-Wartburg, topf, de même rac. que le francique top, all. Topf (→ Toupet), p.-ê. croisé avec une var. du lat. tuffa.
1 Assemblage naturel de plantes rapprochées par la base. 1. Bouquet (supra cit. 6), épi, houppe. || Croître, pousser en touffes, par touffes (→ Guéret, cit. 2). || Touffes d'arbrisseaux ( Bosquet, broussaille, buisson), de jeunes tiges, de rejets ( Cépée), de rameaux, de fleurs… ( Trochée, trochet); d'ajoncs (→ Lande, cit. 3), de joncs (jonchère), de ronces (roncier), de scolopendre (1. Scolopendre, cit.). || Touffe d'herbe (→ Contraste, cit. 6), de fleurs (→ Piédouche, cit.), d'hortensias (→ Reposoir, cit. 2), de fleurs de gui (1. Gui, cit. 3). || Touffe ronde au sommet d'une tige (→ Papyrus, cit. 2).Littér. (En parlant de végétaux de grandes dimensions). Partie épaisse d'un bois, d'un bosquet, d'une forêt (→ Luxuriant, cit. 1). || Touffes d'arbres, de châtaigniers. Bouquet (→ Marquer, cit. 30).
1 C'était une guirlande de roses autour d'une touffe de violettes.
A. de Musset, Nouvelles, « Croisilles », III.
2 Des touffes de cresson ou de menthe cachent au pied qui se hasarde l'endroit où commence l'eau.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 28.
2 Cour. Ensemble de poils, de brins, etc., rassemblés à la base. || Touffe de poils, de cheveux. Épi, mèche, toupet; 2. crêpe (3.). → Peigner, cit. 5; résulter, cit. 5; sabrer, cit. 3. || Touffe de poils entre les sourcils. Taroupe. || Touffe de crins sur un casque. Crinière. || Touffe de poils au pied d'un cheval. Fanon.Touffe de plumes (→ Efflorescence, cit. 4), de brins de laine, de soie. Flocon (1.), houppe.
3 (…) une touffe de poil blanc au front d'un cheval dénote la pureté du sang et la finesse de la race (…)
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, II.
Spécialt. Toison pubienne. Chatte.
DÉR. Touffu.

Encyclopédie Universelle. 2012.