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touffeur

touffeur [ tufɶr ] n. f.
• av. 1626; aphérèse de étouffeur dial. « chaleur étouffante », de étouffer
Vx ou littér. Atmosphère étouffante et chaude. « dans la touffeur de sa chambre, haletante, en sueur » (Larbaud).

touffeur nom féminin (mot dialectal, de touffer, étouffer) Littéraire. Atmosphère chaude, lourde, étouffante.

⇒TOUFFEUR, subst. fém.
Atmosphère étouffante et lourde qui saisit dans un lieu où la chaleur est extrême. Touffeur accablante, insupportable, orageuse; touffeur d'une chambre, d'été, de la nuit, d'orage. Les abris de la rampe du Rosaire sont pleins. Ce matin, quand j'y arrive, c'est, en pénétrant dans les immenses salles, une touffeur si cuisante, si âcre que je recule (HUYSMANS, Foules Lourdes, 1906, p. 104). Toute brise était arrêtée par les collines au nord; et au sud, les landes saturées de pollen soufflaient sur la ville haletante une touffeur mortelle (MAURIAC, Écrits intimes, Commenc. d'une vie, 1932, p. 46).
P. métaph. L'homme assis en face de moi, je me doute de ce qui monte à l'instant même de ses profondeurs (...) Au moindre signe, au moindre heurt, le pus jaillirait. Je sens la touffeur de ce cœur brûlant, ouvert et déjà livré, de cette fournaise (MAURIAC, Journal 4, 1950, p. 396).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1544-1626 « atmosphère épaisse d'un lieu trop chaud » (J. PUSSOT, Journalier, éd. E. Henry et C. Loriquet, p. 131). Aphérèse de étouffeur, dial. « chaleur étouffante », de étouffer (v. FEW t. 12, p. 319). Fréq. abs. littér.:26. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 41.

touffeur [tufœʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1620; aphérèse d'étouffeur, dial., « chaleur étouffante »; de étouffer.
Vx ou littér. Atmosphère étouffante et chaude. Étouffement (4.).
1 Une touffeur d'orage pesait sur ce Paris des fins de juillet, où, le soir, l'air devient opaque et gris, sans que l'on puisse démêler si c'est de buée ou de poussière.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 78.
2 Sa couleur moins anémiée (dirait-on) que la nôtre à quelque bronzage que nous puissions nous soumettre l'indique (semble-t-il) plus intime avec la touffeur de la nature (…)
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 97.

Encyclopédie Universelle. 2012.