toise [ twaz ] n. f.
1 ♦ Anciennt Mesure de longueur valant six pieds (soit près de deux mètres); longueur de six pieds.
2 ♦ (1875; de toiser) Mod. Tige verticale graduée, munie d'une coulisse horizontale, qui sert à mesurer la taille des personnes. Passer des soldats à la toise. Se mettre sous la toise, sous la coulisse de la toise.
● toise nom féminin (latin populaire tensa, du latin classique tensus, de tendere, tendre) Ancienne mesure française de longueur, valant 1,949 m. Règle verticale graduée, le long de laquelle glisse un curseur pour mesurer la taille des hommes et des animaux. ● toise (citations) nom féminin (latin populaire tensa, du latin classique tensus, de tendere, tendre) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Ils me font dire aussi des mots longs d'une toise, De grands mots qui tiendraient d'ici jusqu'à Pontoise. Les Plaideurs, III, 3, Petit Jean
toise
n. f. Règle verticale graduée, munie d'un index coulissant, qui sert à mesurer la taille des personnes.
I.
⇒TOISE1, subst. fém.
A. — 1. MÉTROLOGIE
a) Unité de mesure en vigueur avant l'adoption du système métrique, valant six pieds, soit un peu moins de deux mètres (1,949 m à Paris). Ils étaient alors parvenus à la région des arbrisseaux, qui, deux cent cinquante toises plus haut, cédèrent la place aux graminées et aux cactus (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 105).
b) P. méton.
) Ancienne mesure valant une toise.
♦ Toise carrée. Surface carrée dont le côté est une toise (d'apr. CHESN. t. 2 1858). Là, dans ces quelques toises carrées, quinze cents hommes tombèrent en moins d'une heure (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 373).
♦ Toise cube. Cube dont chaque face mesure une toise (d'apr. CHESN. t. 2 1858). Pour mesurer les volumes, on se servait de la toise cube, qui valait (...) 7 m. cubes 4039 (JOSSIER 1881).
— PONTS ET CH. ,,Tas de pierres cassées, d'un ou deux mètres cubes, déposés le long des routes pour servir à leur entretien`` (Mots rares 1965).
) Ancienne règle de maçon, de métreur. Il déplia sa toise pliée en éventail et marquée en pieds, pouces et lignes, pour mesurer le nombre et l'épaisseur des dalles que je demandais (LAMART., Tailleur pierre, 1851, p. 405). Un jeune architecte que j'avais vu cent fois chez nous avec sa toise et son niveau, sur les glacis, en train de niveler les chemins couverts (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 4).
c) Loc. fam. Long d'une toise. Exagérément long. Mots longs d'une toise; nez long d'une toise. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Au fig. Critère d'évaluation, de jugement. Voilà deux consciences qui sont comme deux mondes impénétrables l'un à l'autre. De quel droit voulons-nous les faire entrer dans un même moule, les mesurer avec la même toise? (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 37). Tant de critiques, incapables de juger une œuvre en soi sans la mesurer à la toise d'une autre œuvre qui est sans mesure commune avec elle (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 290).
— Loc., vieilli. Mesurer à sa toise, d'après sa toise. V. mesurer B 1 b .
B. — HORTIC. Toise (traçoir). ,,Outil de jardinier, muni de quatre ou cinq petits sacs et permettant de tracer à la fois quatre ou cinq sillons parallèles`` (FÉN. 1970).
Prononc. et Orth.:[twa:z], [-]. LITTRÉ, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Lar. Lang. fr., Pt ROB. [a]. Mais MARTINET-WALTER 1973, ROB. 1985 [], [a]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 teise « mesure de longueur valant six pieds » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 514); 1668 mots longs d'une toise (RACINE, Plaideurs, III, 3); 1718 on ne mesure pas les hommes à la toise « c'est par leur mérite qu'il faut apprécier les hommes » (Ac.). Du lat. pop. te(n)sa, fém. pris subst. de tensus, part. passé de tendere « tendre ». Bbg. MöHREN (F.). Le Renforcement affectif de la négation... Tübingen, 1980, p. 225.
II.
⇒TOISE2, subst. fém.
Instrument constitué d'une tige verticale graduée sur laquelle glisse une coulisse horizontale et qui sert à mesurer la taille des personnes. Passer des soldats, des conscrits à la toise. On prétend qu'une question de taille brouilla Élisabeth et Marie Stuart. Ce fut peut-être en se mesurant à la toise que M. Delcassé décréta de surpasser du moins M. Hanotaux de toute la sublimité de sa politique en Europe (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. 92).
♦ P. anal. Toise pour chevaux. (Dict. XXe s.).
— P. méton. Coulisse de la toise. Se mettre sous la toise; passer sous la toise; placer qqn sous la toise. P. métaph. L'individu ne peut se définir qu'en adoptant la même échelle que les autres, en se plaçant sous la même toise que les autres (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 105).
Prononc. et Orth.:[twa:z], [-]. V. toise1. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1875 « tige graduée servant à mesurer la taille des soldats » (Lar. 19e). Déverbal de toiser.
STAT. — Toise1 et 2. Fréq. abs. littér.:320. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 061, b) 468; XXe s.: a) 106, b) 140.
1. toise [twɑz; twaz] n. f.
ÉTYM. Mil. XIIe; var. teise; lat. médiéval teisa, altér. de tensa « étendue », p. p. fém. de tendere « tendre ».
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♦ Anciennt. Mesure de longueur valant six pieds (soit près de deux mètres); longueur de six pieds (→ Filer, cit. 18; grandeur, cit. 34; spectateur, cit. 2). — Fig., fam. || « Des mots (cit. 9) longs d'une toise » (Racine).
♦ ☑ Loc. (1788). Vieilli. Mesurer à sa toise, juger d'après sa toise : apprécier, juger d'après soi, d'après ses conceptions personnelles
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DÉR. Toiser.
HOM. 2. Toise.
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2. toise [twɑz; twaz] n. f.
ÉTYM. 1876; déverbal de toiser.
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♦ Tige verticale graduée, munie d'une coulisse horizontale, et qui sert à mesurer la taille. || Passer des conscrits, des soldats à la toise. || Se mettre sous la toise, sous la coulisse de la toise. — Toise pour chevaux. ⇒ Potence.
♦ Par métaphore :
0 (…) des critiques (…) ont accusé la docte Assemblée (l'Académie) de tenir trop rigoureusement élevée la toise sous laquelle il faut passer — on me passera cette comparaison familière — pour être déclaré, en une sorte de conseil de révision littéraire, bon pour le service académique !
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 198.
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HOM. 1. Toise.
Encyclopédie Universelle. 2012.