tintouin [ tɛ̃twɛ̃ ] n. m. ♦ Fam.
1 ♦ Bruit fatigant, vacarme. Quel tintouin dans la rue ! ⇒ tintamarre. Ils ont fait du tintouin toute la nuit.
2 ♦ Fig. Souci, tracas. « Quel tintouin, ces gosses » (Aymé). Avoir du tintouin. Se donner du tintouin, du mal.
● tintouin nom masculin (de tinter) Familier Inquiétude, embarras, souci que cause quelqu'un ou quelque chose : Cette affaire lui a causé du tintouin. Vacarme assourdissant. ● tintouin (difficultés) nom masculin (de tinter) Familier Orthographe Avec un u.
⇒TINTOUIN, subst. masc.
A. — HIST. DE LA MÉD., PATHOL. ANC. Hallucination auditive. Les premiers (...) se plaignant d'éblouissements et de tintouin (LE GENDRE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7 1924, p. 308).
B. — Familier
1. Vieilli. Bruit fatigant, vacarme. C'est une chose tout à fait ordinaire que d'avoir (...) la mémoire obsédée par une espèce de tintouin, par le refrain d'une chanson vulgaire ou par quelques lambeaux insignifiants d'opéra (BAUDEL., Nouv. Hist. extr., 1857, p. 33).
2. Tracas, embarras, dérangement. Causer, faire du tintouin. Ah! vous en aurez du tintouin, ma pauvre demoiselle... gémit l'épicière en m'offrant un siège... Ce n'est pas parce que l'on ne me prend plus rien, au château... mais je puis bien dire que c'est une maison infernale... infernale (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 64). Elle mentait un peu, prétendant que le turbot sauce mousseline lui avait causé du tintouin, et qu'elle avait bien craint pour la tarte (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 410).
♦ Se donner du tintouin. Se donner du mal, de la peine. Non, non, elle n'entendait plus se donner un pareil tintouin (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 696).
♦ Donner (à qqn) du tintouin. Donner du souci, du mal, de la peine (à quelqu'un). Sa vessie aussi lui donnait pas mal de tintouin. Comme Montaigne il souffrait de la pierre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 331).
— Rare, au plur. Oserai-je vous dire que ces témoignages me consolèrent efficacement de plusieurs tintouins et développèrent en moi le sens esthétique? (BLOY, Journal, 1893, p. 98). Il regrettait cette gêne d'être chez les autres, cette délivrance d'heures tracées, sans amusements inopinés, sans tintouins prévus (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 10).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1507 « souci que donne une personne » (CARNEAU, La Stimminachie ds GDF. Compl.); 2. 1628 « bourdonnement d'oreilles » (PARÉ, Œuvres, l. 20, 2e part., chap. 9, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 192); 3. XVIIe s. « pensée obsédante comparable au bourdonnement dans les oreilles » (OLIVIER BASSELIN, Vaux-de-Vire, XL, éd. P. L. Jacob, p. 72); 4. 1857 « bruit fatigant, vacarme » (BAUDEL., loc. cit.). Dér. de tinter1 ou altér. expr. de tintin. Fréq. abs. littér.:28. Bbg. LEW. 1968, p. 38.
tintouin [tɛ̃twɛ̃] n. m.
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1 Vx. Pathol. Bourdonnement d'oreilles.
2 Fam. Vieilli. Bruit fatigant, vacarme. || Quel tintouin dans la rue ! (→ Obséder, cit. 3).
3 (1507). Mod. ⇒ Aria, embarras, inquiétude, mal (3.), souci, tracas. || Avoir, se donner du tintouin (→ Souvent, cit. 4). — Au plur. (Rare). || Sans tintouins prévus (Huysmans, l'Oblat, p. 3).
1 Nous sommes bien bêtes (…) de nous donner un tel tintouin pour savoir ce qu'il y a dans le fond de l'âme de cette femme : probablement il n'y a rien !
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Dessous de cartes… »
1.1 Ah ! vous en aurez du tintouin, ma pauvre demoiselle (…) gémit l'épicière en m'offrant un siège (…) Ce n'est pas parce que l'on ne me prend plus rien au château (…) mais je puis bien dire que c'est une maison infernale (…)
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 67.
2 Antoine part en vacances samedi avec un de ses camarades de lycée et il faut que j'aille faire une course avec lui. Quel tintouin, ces gosses.
M. Aymé, le Chemin des écoliers, IV.
Encyclopédie Universelle. 2012.