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tanner

tanner [ tane ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1260; tenner « fatiguer » 1195; de tan
1Préparer (les peaux) avec du tan pour les rendre imputrescibles et en faire du cuir. Abusivt Tanner le cuir. Par ext. Préparer (les peaux) avec d'autres substances tannantes, pour en faire du cuir. mégir.
Loc. fam. (1856) Tanner le cuir à qqn, le rosser.
2(XIIIe, repris XIXe) Fig. et fam. Agacer, importuner (cf. Casser les pieds). Tu nous tannes ! gonfler. Il tanne son père pour avoir de l'argent. harceler.
3Rendre tanné, brun. boucaner, bronzer, hâler. « Les climats perdus me tanneront » (Rimbaud). « Le vent tanna sa peau » (Flaubert).

tanner verbe transitif (de tan) Préparer les peaux avec du tan ou diverses substances tannantes pour les rendre imputrescibles et en faire du cuir. Donner un aspect brun hâlé à la peau : Le soleil et l'air marin lui ont tanné le visage. Familier. Harceler quelqu'un de demandes : Son fils le tanne pour avoir une moto.tanner (difficultés) verbe transitif (de tan)tantanner (expressions) verbe transitif (de tan) Familier. Tanner le cuir à quelqu'un, le rosser, le battre. ● tanner (homonymes) verbe transitif (de tan)tanner (synonymes) verbe transitif (de tan) Donner un aspect brun hâlé à la peau
Synonymes :
- boucaner
- bronzer
- brunir
- hâler
Familier. Harceler quelqu'un de demandes
Synonymes :
- assommer
- barber (familier)
- casser les pieds (familier)
- embêter (familier)
- empoisonner (familier)
- enquiquiner

tanner
(Alain) (né en 1929) cinéaste suisse: Charles mort ou vif (1969), qui ouvrit l'âge d'or du cinéma suisse; Jones, qui aura 25 ans en l'an 2000 (1976); les Années-Lumière (1981); Dans la ville blanche (1983); la Vallée fantôme (1987), l'Homme qui a perdu son ombre (1992), Fourbi (1996).
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tanner
v. tr.
d1./d Préparer (les peaux) avec du tan ou des substances analogues, pour les transformer en cuir.
d2./d Donner à (la peau du corps, chez les Blancs) la couleur brune du tan.
d3./d Fig., Fam. Lasser, agacer. Cet enfant me tanne avec ses questions!
|| (Québec) Ennuyer, contrarier. ça le tanne de prendre l'autobus tous les matins.

⇒TANNER, verbe trans.
A. — 1. TANN. Traiter les peaux brutes de certains animaux en pratiquant sur elles un certain nombre d'opérations de tannage pour les transformer en cuirs souples et imputrescibles. Tanner le cuir; tanner au foulon, en cuve; tanner au chrome. Dans l'antiquité classique, on tannait avec du tanin de chêne ou d'autres écorces. Aux Indes, de même, la peau qui a été préparée mécaniquement est roulée en forme de sac et remplie de fragments d'écorce (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 138):
Quand vous lisez dans la Genèse qu'au moment où nos premiers parens s'aperçurent de leur nudité, Dieu leur fit des habits de peau, entendez-vous cela au pied de la lettre? Croyez-vous que la Toute-Puissance se soit employée à tuer des animaux, à les écorcher, à taner [sic] leurs peaux, à créer enfin du fil et des aiguilles pour terminer ces nouvelles tuniques?
J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 306.
2. MAR., PÊCHE. Tremper un filet, une voile dans une décoction de tan pour la teindre et l'imperméabiliser (d'apr. BAUDR. Pêches 1827 et BONN.-PARIS 1859).
3. PHOT. ,,Traiter une surface sensible dans un bain tannant`` (GDEL). Après l'insolation qui a la propriété de tanner les parties de gélatine qui ont reçu la lumière (...) on développe à l'eau pure (Civilis. écr., 1939, p. 10-4).
B. — P. métaph. ou au fig., fam.
1. [P. réf. au cuir que l'on bat pour l'assouplir] Rosser, battre (une personne, un animal). Tanner le cul, les fesses, le cuir de qqn. On lui avait infligé huit jours (...) pour s'être fait tanner le cuir par un gars qu'il ne voulait pas nommer (FRANCE 1907). Le cheval maintenant hennissait à la tremblade: on le tannait à coups de pied dans le ventre (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 94). V. fesse A 1 b ex. de Giono.
P. anal. [Le suj. désigne une cloche, un tambour] Dehors, le bourdon sonne et sonne, A grand battant tannant Les longs regrets (VERHAEREN, Villes tentac., 1895, p. 124). Un tambour, mais si lointain qu'on n'entendait pas le roulement; les baguettes tannaient du vide (D'ESPARBÈS, Demi-solde, 1899, p. 252).
2. a) Tanner pour (que). Harceler, talonner quelqu'un par des invectives répétées, une insistance opiniâtre, pour en obtenir quelque chose. Il tanne son père pour avoir de l'argent. Tu oublies maman, qui veillait au grain! Elle me tannait assez pour que j'épouse une femme riche! (BOURDET, Sexe faible, 1931, II, p. 388). Cela faisait des mois que Fernand, ce gros garçon lambin si sympathique, me tannait pour que je le mène voir les gitanes (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 171).
b) Tanner les oreilles de qqn. Ressasser sans cesse les mêmes choses, lui rebattre les oreilles de propos inlassablement rabâchés. Ça fait, dit Linaire, quinze ans que Baponot me tanne les oreilles avec cette histoire-là (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 123).
3. Importuner, agacer, énerver par un comportement particulièrement irritant. — Et vous, mon enfant, pourquoi êtes-vous ainsi décoiffée et les cheveux pendants, au lieu de les porter tordus sur la tête, et retenus par des épingles?Monsieur l'inspecteur, ça me donne des migraines.Mais vous pourriez au moins les tresser, je crois?Oui, je le pourrais, mais papa s'y oppose. Il me tanne, je vous dis! (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 149). Il me tanne avec ses grands mots pis toutes ses idées de fou (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 101).
— [Le suj. désigne une chose] Fatiguer, lasser. Les épreuves de l'Éducation me tannent aujourd'hui (FLAUB., Corresp., 1879, p. 297).
Empl. pronom., région. (Québec). Se tanner vite. Se fatiguer, se lasser. On est jamais sûr de recevoir une subvention des Affaires culturelles, même si la coutume confirme la subvention. On vit de cette façon pendant quelques années mais on finit par se tanner! (Richesses Québec 1982, p. 2250).
C. P. anal.
1. [Le suj. désigne un agent extérieur propre à donner à la peau humaine la couleur du tan] Rendre hâlé, brun. Être tanné par le grand air, le sel de mer, les intempéries, les embruns, les vents durs et salés. Faites-moi, dans un vrai paysage, des nymphes telles qu'elles auraient pu être, des filles de ferme, cuites et tannées par tous les soleils et par toutes les pluies. On n'a pas le teint pâle et doucement carminé (...) quand on se promène, sans voiles, dans les clairières et dans les bois (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 25). Ah! cette vie du pêcheur, l'âpreté du flot qui tanne le visage (...) le sauvage amour de la mer qui ne lâche plus les hommes qu'elle a conquis! (ZOLA, Ouragan, 1901, III, 1, p. 480).
Empl. pronom. Sa figure, autrefois si fraîche et si sanguine, se desséchait et se tannait comme un parchemin (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 143). On ne peut plus le sortir de dessus les cargos. Il se rase lui-même (...) se bronze (la mode était aux teints de crème), se tanne, prend l'œil clair (GIONO, Chron., Noé, 1947, p. 210).
2. [P. réf. à l'aspect du cuir tanné]
a) Durcir, donner de la résistance à. Bouville approche sa grosse main tannée par les rênes de chevaux et les pommeaux d'armes (DRUON, Loi mâles, 1957, p. 229).
b) Au fig. Durcir le caractère, l'aguerrir par une série d'épreuves ou de situations difficiles. Ce professorat a fait de moi une vieille bête qui a besoin d'avoir l'air méchant, et qui le devient, à force de faire le croquemitaine et les yeux creux... Ça vous tanne le cœur (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 393). Toutes les épreuves, qui avaient tanné et durci Léopold, avaient délabré l'organisme, jadis si puissant, de François (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 271).
Empl. pronom., fam. Se tanner à. Se fatiguer, s'épuiser à. Au Quinze-cents, on sert le monde. On vient fatigué de servir le monde. On se tanne donc de servir le monde (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 153).
Prononc. et Orth.:[tane], (il) tanne [tan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 tenner « fatiguer, lasser » (ROBERT DE BORON, Graal, éd. W. A. Nitze, 2174); ca 1223 taner« lasser, fatiguer, ennuyer » (GAUTIER DE COINCY, Miracles N.D., II Mir 25, éd. V. F. Koenig, t. 4, p. 252, 197); b) 1262 taner « tourmenter » (RUTEBEUF, Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, AM 86 ici jeu de mots avec tanner le cuir); fin XIVe s. taner « opprimer (une ville) » (FROISSART, Chroniques, éd. S. Luce et G. Raynaud, t. 6, p. 1); c) 1833 tanner le cuir à qqn « battre, rosser » (VIDAL, DELMART, Caserne, p. 309); 1852 tanner « id. » (HUMBERT); 2. a) ca 1200 taner « rendre hâlé, brun » (PAIEN DE MAISIÈRES, Mule sans frein, éd. R. Thompson Hill, 517); ca 1223 tané « qui est de couleur à peu près semblable à celle du tan, brun roux » (GAUTIER DE COINCY, op. cit., II Ch. 9, t. 3, p. 330, 689); b) subst. 1316 tenné « drap brun roux » (Comptes de l'Argenterie, éd. Douët d'Arcq, p. 37); 3. 1230 tenner « préparer les cuirs avec du tan pour les rendre imputrescibles » (Gaydon, 196 ds T.-L.). Dér. de tan; dés. -er, cf. tanare dans un gloss. lat. du VIIIe s. (FEW t. 13, 1, p. 84b). Fréq. abs. littér.:42. Bbg. ALESSIO (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t. 17, p. 206. — GOHIN 1903, p. 350. — HØYBYE (P.). Notes lexicol. et étymol. Fr. mod. 1968, t. 36, p. 64.

tanner [tane] v. tr.
ÉTYM. 1260; tenner « fatiguer », 1195; de tan.
1 Préparer (les peaux) avec du tan, pour les rendre imputrescibles et en faire du cuir (→ Peau, cit. 22).(Abusif). || Tanner le cuir.Par ext. Préparer (les peaux) avec d'autres produits (tanin, extraits tanniques, alun de chrome, naphtol, quinone…) pour en faire du cuir. Chromer, mégisser; tannage.
Par plais. || On tanne les enfants tout vifs (→ Cold-cream, cit.).
(1856). Fig., fam. Tanner le cuir à qqn. Battre, rosser; tannée.
2 (XIIIe, Ce dist Renart, ne vos tanez; donné comme vx par Furetière, 1690; repris XIXe, cf. Flaubert, Correspondance, 18 déc. 1839). Fam. Agacer, importuner. Ennuyer, fatiguer, tourmenter (cf. loc. fam. Casser les pieds à…). || Tu nous tannes ! || Il tanne son père pour avoir de l'argent. Tannant.
1 On est vite fatigué de semblables merveilles (les cafés, les spectacles… de la capitale). Pour ma part, j'en suis tanné.
Flaubert, Correspondance, 72, déc. 1842.
2 Ma mère a tanné monsieur Chanlaire pour lui demander (…)
J. Vallès, l'Enfant, XVIII.
3 (…) il donne vingt coups de téléphone par jour, il tanne les gens à domicile, il les menace de ne plus les revoir (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, II, p. 27.
3.1 — Ça fait, dit Linaire, quinze ans que Baponot me tanne les oreilles avec cette histoire-là.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 123.
REM. Le mot est courant, avec des connotations différentes, en français québécois.
3.2 On l'a tellement sollicité, dérangé, tanné, que sans toute sa grandeur d'âme il ne reconnaîtrait même plus vos faces.
Réjean Ducharme, l'Hiver de force, p. 20.
3 (D'après tanné, p. p. adj., 2.). Rendre tanné, hâlé, brun. || Les climats perdus me tanneront (→ Quitter, cit. 13). Basaner, boucaner; brunir, hâler. || « Le vent tanna sa peau » (Flaubert, Trois contes, La légende de saint Julien…, II).
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tanné, ée p. p. adj.
1 (V. 1220). Qui a subi le tannage. || Peau tannée. Cuir; et aussi basane, croupon, molleterie. || Peau de veau tannée au chrome. Boxcalf.
(Mil. XXe). Fig. Qui a pris l'aspect ou l'épaisseur du cuir sous l'effet d'une action. || Avoir la peau tannée, abusivt, le cuir (cit. 4) tanné.
4 Mais, il y a encore l'enclume et, autour d'elle comme un cal, la place nette, tannée par les pieds du forgeron.
J. Giono, Regain, II.
2 (1380). Vx. D'une couleur brun clair (comme celle du tan). || « Des animaux ailés (cit. 1)… / De couleur fort tannée » (La Fontaine).N. m. || Le tanné. || Des robes mi-parties rouge et tanné (→ Échevin, cit. 1).
5 (…) la cime des bois offrait les teintes graves de cette couleur tannée que jadis les rois adoptaient pour leur costume et qui cachait la pourpre du pouvoir sous le brun des chagrins.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 884.
(De la peau). De couleur brun clair, brun roux. || « Les Indiens méridionaux ne sont pas tannés, et les Brésiliens bruns… » (Buffon, Quadrupèdes, III, p. 209). Basané, bistre. || Une femme tannée, fanée (→ 2. Pané, cit. 1). || Une vieille ridée, tannée, momifiée (cit. 2) en quelque sorte.Par ext. (Avec infl. du sens 1, fig.). Dont la peau est épaissie et brunie par le vent et le soleil. || Un vieux loup de mer au visage tanné.
6 Leurs visages (des matelots) sont fendus par les rides comme les bois anciens sous le soleil et les pluies, tannés et bruns comme les poissons séchés au four (…)
Maupassant, Pêcheuses et Guerrières, 1909, p. 273.
7 (…) cette peau de blonde de Paris, devenant sous le soleil et le hâle des champs, plus noire, plus tannée que la peau paysanne du plus extrême Midi.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 16 févr. 1869, t. III, p. 201.
tableau Désignations de couleurs.
DÉR. Tannage, tannant, tanne, tannée, tannerie, tanneur.
HOM. Taonné, tannée.

Encyclopédie Universelle. 2012.