Akademik

boucaner

boucaner [ bukane ] v. <conjug. : 1>
• 1575; de 1. boucan
1 V. tr. Faire sécher à la fumée (de la viande, du poisson). P. p. adj. Viandes boucanées. N. m. BOUCANAGE , 1845 .
Par ext. Dessécher et colorer (la peau). tanner. « Sa figure que les années, le soleil, le grand air et les intempéries des saisons avaient boucanée » (Gautier).
2 V. intr. Aller chasser les bœufs sauvages pour en recueillir les peaux.

boucaner verbe transitif (de boucan 2) Exposer de la viande, du poisson à la fumée pour les conserver en les faisant sécher.

boucaner
v.
d1./d v. tr. Fumer de la viande, du poisson.
Par ext. Tanner. Le soleil boucane la peau.
d2./d v. intr. (Québec, Réunion) Fam. Dégager de la fumée, de la vapeur. Le poêle boucane dans la pièce.

I.
⇒BOUCANER1, verbe trans.
[Correspond à boucan1]
A.— Fumer de la viande, du poisson pour les conserver. Ces grands foyers et ces tuyaux multipliés servaient encore à conserver les viandes en les boucanant (MÉRIMÉE, Lettres à Viollet-le-Duc, 1870, p. 290).
P. ext. Dessécher :
1. Sur le shimbec, un amoncellement de débris sanguinolents, des viscères, d'innombrables lambeaux empestés que le soleil a mission de boucaner; ...
GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, p. 905.
Emploi pronom. :
2. Il [Saladin] avait gravi la montagne, disposant sur son passage des morceaux de viande qu'il jetait sitôt putréfiés; au point où la viande au lieu de pourrir se boucana dans l'air pur, le sultan s'arrêta et bâtit sa forteresse.
MORAND, La Route des Indes, 1936, p. 131.
PEAUSS. Préparer les peaux en les exposant à la fumée (ds Ac. 1798-1932, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892); p. anal. noircir, brûler (ds Lar. 19e, Lar. encyclop.).
B.— Spéc. Aller à la chasse des bêtes sauvages pour en avoir la viande et les cuirs.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
P. ext. Mener la vie des boucaniers.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. fém. boucanerie. Lieu où l'on boucane la viande, le poisson. L'odeur épouvantable de nos baleinières transformées en boucaneries (GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, p. 919).
1re attest. 1575 (A. THEVET, La Cosmographie Universelle, fol. 1004a dans KÖNIG, p. 33); dér. de boucan1, dés. -er. [bukane]. Fréq. abs. littér. : 11.
DÉR. 1. Boucanage, subst. masc. Opération consistant à fumer les viandes et les poissons pour les conserver en les séchant. La conserverie domestique (...) présente une grande variété de procédés : séchage au soleil (...), salage, boucanage, enfumage (L'Industr. des conserves en France, 1950, p. 3). []. 1re attest. 1845-46 (BESCH. Suppl.); dér. de boucaner1, suff. -age. 2. Boucane, subst. fém., région. (Canada). Fumée. Dans la maison de bois emplie de boucane âcre, un sortilège impérieux flottait aussi avec la fumée (HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, p. 88). 1re attest. 1916 id.; mot saint. (v. FEW t. 20, p. 72, s.v. mokaém) et can. (v. Canada 1930 et BÉL. 1957), déverbal de boucaner1.
II.
⇒BOUCANER2, verbe trans.
[Correspond à boucan2] Pop., arg. Faire du boucan à propos de qqc. :
Boucaner la pièce, siffler une pièce de théâtre... « On m'assure que toutes vos pièces vont être désormais boucanées » (L'Étrille, 1879).
L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 52.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que dans Lar. 20e.
1re attest. 1808 (D'HAUTEL, Dict. du bas-lang.); dér. de boucan2 étymol. 2, dés. -er. [bukane].
BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 174.

1. boucaner [bukane] v.
ÉTYM. 1575; de 1. boucan.
———
I V. tr.
1 Faire sécher, à la fumée (de la viande, du poisson…).
1 Après l'avoir fait boucaner à la fumée (la chair de castor), les sauvages la mangent, lorsque les vivres viennent à leur manquer (…)
Chateaubriand, Voyage en Amérique, 10.
Absolt :
1.1 Quand les gigots et les côtes sont bien cuits, elle les retire du feu et elle les met dans un grand plat de terre cuite posé à même les braises. Ensuite, elle appelle Lalla, parce que c'est le moment de boucaner. Ça, c'est aussi un des moments de la fête que Lalla préfère.
J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 163.
2 Par anal. Dessécher et colorer (la peau). Hâler, tanner.
2 Le reflet du feu éclairait sa figure, que les années, le soleil, le grand air et les intempéries des saisons avaient boucanée pour ainsi dire et rendue plus foncée que celle d'un indien caraïbe (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, 1.
———
II V. intr.
1 Aller à la chasse d'animaux sauvages, et, spécialt, de bœufs sauvages.
2 Par ext. Mener une vie semblable à celle des boucaniers.
——————
boucané, ée p. p. adj.
1 (XVIe). Séché à la fumée. || Viandes boucanées.
3 (…) mais plus de mouches maintenant, comme si elles-mêmes l'avaient abandonné (le cheval mort), comme s'il n'y avait plus rien à en tirer, comme s'il était déjà — mais ce n'était pas possible, pensa Georges, pas en un jour —, non plus viande boucanée et puante mais transmué, assimilé par la terre profonde (…)
Claude Simon, la Route des Flandres, p. 206.
4 Nous sommes sur le chemin du retour. Les traîneaux regorgent de viande fraîche et boucanée, et les chiens tirent difficilement dans la neige molle (…)
R. Frison-Roche, Peuples chasseurs de l'Arctique, p. 175.
2 Fig. Desséché. || Visage boucané, peau boucanée. Basané, hâlé, tanné.
5 (…) son visage, boucané par l'expérience et passé à l'encaustique de la dignité professionnelle (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 125.
6 André Malraux est là (…) Rien de débraillé. Figé, distant, presque homme du monde. Et sur son visage boucané, aucun des tics dont Gide parlait. Les traits sont énergiques (…)
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 430.
DÉR. Boucanage, boucanerie.
————————
2. boucaner [bukane] v. intr.
ÉTYM. 1701; « faire, imiter le bouc », 1549; de 1. bouc.
Vx. Fréquenter les lieux de débauche. 2. Boucan.
DÉR. 2. Boucan.

Encyclopédie Universelle. 2012.