surgeon [ syrʒɔ̃ ] n. m.
• 1549; « source » XIIIe; altér., d'apr. lat. surgere, de l'a. fr. sourjon (XIIIe); de sourjant, p. prés. de sourdre
♦ Arbor. Drageon. Surgeons d'un rosier. — Par métaph. La grêle « frappe la vie en ses tendres surgeons » (Aragon).
● surgeon nom masculin (ancien français sourgon, source, de sourdre, avec l'influence du latin surgere, surgir) Rejeton qui sort au pied d'un arbre ou d'un arbuste. ● surgeon (synonymes) nom masculin (ancien français sourgon, source, de sourdre, avec l'influence du latin surgere, surgir) Rejeton qui sort au pied d'un arbre ou d'un arbuste.
Synonymes :
- pousse
surgeon
n. m. ARBOR Rejeton qui naît du collet ou de la souche d'un arbre.
⇒SURGEON, subst. masc.
A. — Vieilli ou littér. Petit jet d'eau qui jaillit du sol, d'une roche, ou à la surface de la mer, d'une rivière. Monde sous-marin qui se perd dans une ombre glauque où afflue le surgeon invisible de la source (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 226). Ce n'était qu'une source, un menu surgeon d'eau douce qui palpitait dans une vasque de sable blanc (GENEVOIX, Fatou Cissé, 1954, p. 127).
B. — BOT. Jeune pousse qui naît au collet ou à la souche d'un arbre et qui, séparée avec une partie de la racine et replantée, peut donner un nouvel individu. Synon. drageon, rejet, rejeton. Les broussailles et les surgeons s'entrelaçaient de tous côtés pour arrêter les pas de Tord-Chêne (NERVAL, Filles feu, Chans. et lég. du Valois, 1854, p. 637). Il y aura tout à l'heure sous la roseraie une jonchée de surgeons tendres, rouges d'aurore au sommet, verts et juteux à la base (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 261).
— P. métaph. La bêtise féminine est déjà bien irritante, la bêtise cléricale l'est plus encore que la bêtise féminine, dont elle semble d'ailleurs parfois le mystérieux surgeon (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1089).
— P. anal., vieilli. [En parlant d'une pers.] Descendant, rejeton. La journée finie, il pouvait, en entrant dans la maison, embrasser sa légitime et son surgeon et dormir auprès d'eux tranquille (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 146).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 sorjon « source » (GRAINDOR DE DOUAI, Antioche, 964 ds T.-L.); ca 1270 sourjon (HUON DE CAMBRAI, St Quentin, 2474, ibid.); av. 1560 sourgeon (DU BELLAY, Sonnets divers, XXXVII, 3 ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 2, p. 285), sens ,,vx`` dep. Ac. 1694; 2. fin XIIIe s. sourgon « rejeton d'un arbre » (ADAM DE LA HALLE, Chansons, éd. J. H. Marschall, p. 93, 44); 1504 au fig. sourjon (J. LEMAIRE DE BELGES, Le Temple d'honneur et de vertus ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 4, p. 227); 1541 id. surgeon (CALVIN, Institution de la relig. chrét., L. II, chap. 4, 8, éd. J. D. Benoît, t. 2, p. 263). Dér., à l'aide du suff. -on1, des anc. formes en j de sourdre (en partic. le part. prés. sourjant) avec infl. ultérieure du lat. surgere prononcé avec ü en lat. scol. Voir BL.-W.1-5 et FEW t. 12, p. 459b et 461b. Fréq. abs. littér.:32.
DÉR. Surgeonner, verbe intrans. a) Vieilli ou littér. [Corresp. à supra A; en parlant d'un jet d'eau, d'une source] Jaillir du sol, à la surface de la mer, d'une rivière. V. cascatelle ex. P. métaph. Un talus s'incurve, bordé d'arbres fruitiers, cavé d'encoches noires d'où surgeonnent, lentes, dans l'air paisible, des fumées (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1918, p. 93). b) Bot. [Corresp. à supra B; en parlant d'un arbre] Pousser, produire des surgeons. (Dict. XIXe et XXe s.). — [], (il) surgeonne [-]. — 1res attest. XVIe s. surgeonner « bourgeonner » (Pèler. d'amour, I, 280 ds LA CURNE), 1571 sourjonner « produire des rejetons » (LA BODERIE, Encyclie, 76 ds HUG.) seulement au XVIe s., repris dep. 1872 (LITTRÉ) ; de surgeon, dés. -er.
BBG. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930] p. 28.
surgeon [syʀʒɔ̃] n. m.
ÉTYM. XVe; altér., d'après le lat. surgere (→ Surgir), de l'anc. franç. sourgon, sourjon (XIIIe), de l'anc. p. prés. sourjant, de sourdre.
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2 (V. 1549). Arbor. Drageon. ⇒ Pousse. || Les surgeons d'un rosier (→ 1. Marron, cit. 6). — Par métaphore. ⇒ Rejeton.
1 Et la tradition artistique, que tant de générations successives avaient poussée si haut, semble un arbre dont meurt enfin la puissante tige centrale, la société n'étant plus là pour émonder, couper au ras du pied la foule des surgeons qui s'élancent (car la racine vit toujours). Ces surgeons sont souvent, chacun pris à part, admirables, mais la sève enfin s'y épuise — et ils n'aboutissent qu'à eux.
Gide, Nouveaux prétextes, p. 35.
2 Elle (la grêle) frappe la vie en ses tendres surgeons.
Aragon, le Roman inachevé, p. 190.
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DÉR. Surgeonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.