trompeur, euse [ trɔ̃pɶr, øz ] adj.
1 ♦ (Personnes) Qui trompe (1o), aime à tromper, est capable de tromper par mensonge, dissimulation. ⇒ artificieux, déloyal, fourbe , hypocrite, perfide. Les méchants sont « trompeurs [...] adroits à dissimuler » (Fénelon).
♢ N. (rare au fém.) ⇒ menteur. « Un trompeur en moi trouve un trompeur et demi » (P. Corneille). — PROV. À trompeur, trompeur et demi : un trompeur en trouve toujours un autre pour le tromper.
2 ♦ (Choses) Qui trompe (2o), induit en erreur. Les apparences sont trompeuses. ⇒ fallacieux. « Les puissances trompeuses » (Pascal). « Chacun imaginait dans ce silence trompeur quelque renversement » (Alain). « apparente et trompeuse stupidité qui est l'annonce des âmes fortes » (Rousseau). « un air de perversité, trompeur comme un éclairage de théâtre » (Romains). ⇒ illusoire.
⊗ CONTR. Sincère, vrai.
● trompeur, trompeuse adjectif Qui trompe, induit en erreur, fait illusion : Les apparences sont souvent trompeuses. ● trompeur, trompeuse (synonymes) adjectif Qui trompe , induit en erreur, fait illusion
Synonymes :
- captieux
- fourbe
- perfide
- traître
Contraires :
- vrai
● trompeur, trompeuse
adjectif et nom
Littéraire. Qui aime ou cherche à tromper, à duper.
● trompeur, trompeuse (citations)
adjectif et nom
Jean de La Fontaine
Château-Thierry 1621-Paris 1695
[…] Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.
Fables, le Coq et le Renard
Jean de La Fontaine
Château-Thierry 1621-Paris 1695
Il n'est pas malaisé de tromper un trompeur.
Fables, l'Enfouisseur et son Compère
Jean de La Fontaine
Château-Thierry 1621-Paris 1695
Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :
Attendez-vous à la pareille.
Fables, le Renard et la Cigogne
Charles Perrault
Paris 1628-Paris 1703
C'est le vrai droit du jeu de tromper le trompeur.
Fables, le Chien, le Coq et le Renard
trompeur, euse
adj. Qui induit en erreur. Il est d'une gentillesse trompeuse.
⇒TROMPEUR, -EUSE, adj.
A. — [En parlant d'une pers.; corresp. à tromper A 1 a] Qui trompe, qui est capable de tromper. Synon. fourbe, hypocrite, perfide. Homme rusé et trompeur. — Ah! je vois, repartit Giulia, d'un ton bas, combien les hommes sont trompeurs. — Oui! exclama l'Italien, en bouffonnant, nous sommes de rusés coquins, et nous commençons à mentir, avant d'avoir nos premières dents (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 277). Des salonnardes charmantes, menteuses et trompeuses comme toutes les autres, et particulièrement cette marquise de Sauve (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 84).
— [P. méton., en parlant d'un comportement] Propre à tromper autrui. Synon. fallacieux, mensonger. Discours, sourire trompeur; trompeuses promesses. Cette trompeuse attitude cachait la froide et terrible irritation des nerfs du sauvage. (...) ses poings étaient crispés (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 612). Il s'ingéniait à improviser des raisonnements trompeurs mais logiques, et, chaque fois, il répétait, sur le même ton convaincu, les mêmes paroles rassurantes (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1060).
— Empl. subst., gén. au masc. Peu de méchants, il faut le dire, mais une multitude d'aigrefins et de trompeurs. Le pourcentage des basses canailles est considérable au Palais-Bourbon (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 149). Le dragon avait remarqué la Mariette, qui semblait toujours rire à la vie. Mais elle se défiait de lui, sur son renom de trompeur de filles (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 100).
♦ Proverbe. À trompeur, trompeur et demi. Il est permis de tromper qui vous trompe. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — 1. [En parlant princ. d'inanimés abstr.] Qui induit en erreur, provoque l'illusion; qui cache quelque chose. Synon. fallacieux, faux1, illusoire. Calme, silence trompeur; apparence trompeuse; trompeuse sécurité. Dans les contrées les plus funestes du midi, la nature conserve une sérénité dont la douceur trompeuse fait illusion aux voyageurs (STAËL, Corinne, t. 2, 1807, p. 185). On dit très bien que nos réelles idées nous viennent de notre propre expérience; mais on ne considère pas assez que nos premières expériences sont de trompeuses expériences (ALAIN, Propos, 1931, p. 997).
2. ARTS DÉCOR. Tasse trompeuse. ,,Tasse comportant des ajours dans la partie supérieure et dans laquelle on boit en aspirant par un trou qui est l'aboutissement d'un petit canal dissimulé dans l'épaisseur de la paroi`` (Objets civils domestiques, Paris, Impr. nat., 1984, p. 196).
REM. Trompeusement, adv. D'une manière trompeuse, qui induit en erreur. De là des confusions et des déceptions qui rendent nos entreprises tour à tour trompeusement faciles ou faussement difficiles (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 162).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1390 subst. « personne qui trompe, qui aime à tromper » (E. DESCHAMPS, Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 29); b) 1538 adj. (EST. d'apr. FEW t. 17, p. 378b); 2. 1557 « ce qui induit en erreur, provoque l'illusion » (O. DE MAGNY, Les Souspirs, éd. E. Courbet, 39). Dér. de tromper; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:666. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 554, b) 531; XXe s.: a) 537, b) 897.
trompeur, euse [tʀɔ̃pœʀ, øz] adj.
ÉTYM. XIIIe; de tromper.
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1 (Personnes). Qui trompe, aime à tromper, est capable de tromper, par mensonge, par dissimulation. ⇒ Artificieux, déloyal, double, fourbe, hypocrite, menteur, perfide. || Les méchants sont trompeurs, empressés à s'insinuer (cit. 15). || Un mauvais génie (cit. 2), rusé et trompeur.
♦ Vx. || Ce sexe trompeur : les femmes (cit. 63).
♦ N. (rare au fém.) || Un trompeur (→ Aussi, cit. 40; double, cit. 4; pareil, cit. 13). || C'est un trompeur et un fourbe. || Se méfier des trompeurs. || Le trompeur des contes populaires (angl. trickster). — Rare au fém. || C'est une grande trompeuse. || La fortune (cit. 6) est une grande trompeuse. — ☑ Loc. prov. À trompeur, trompeur et demi.
1 Un trompeur en moi trouve un trompeur et demi.
Corneille, la Veuve, IV, 7.
♦ (Choses). || Discours trompeurs. ⇒ Beau, brillant, décevant, fallacieux (cit. 1), insidieux, mensonger (→ Ajouter, cit. 15; et aussi dissimulateur, cit.). || Promesses trompeuses (→ Amuser, cit. 6). || « De qui la sacrilège et trompeuse grimace… » (cit. 11).
2 Mais d'un aveu trompeur voir ma flamme applaudie,
C'est une trahison, c'est une perfidie.
Molière, Dom Garcie, IV, 8; et le Misanthrope, IV, 3.
2 (1538; choses). Qui induit en erreur. ⇒ Faux. || Les apparences (cit. 17) sont trompeuses. ⇒ Fallacieux (→ Appât, cit. 1). || Images trompeuses (→ Cher, cit. 18). || Perceptions trompeuses (→ Ouï-dire, cit. 4). || « Les puissances (cit. 20) trompeuses » (Pascal). || « Mais l'exemple (cit. 3) souvent n'est qu'un miroir trompeur ». || Espérance (cit. 2) trompeuse (→ 1. De, cit. 103). || Silence trompeur (→ Renversement, cit. 2). || Éclat trompeur, emprunté. ⇒ Clinquant. || Une apparente et trompeuse stupidité (→ Distinguer, cit. 15). || Avantage trompeur et faux (→ Nationaliste, cit. 3). ⇒ Illusoire.
3 Et on a beau avoir éprouvé tant de fois combien sont trompeurs ces mirages des printemps, on s'y laisse prendre encore, comme on s'y laissera prendre toujours, jusqu'à l'heure de la vieillesse sombre.
Loti, Figures et Choses…, Profanation.
4 Mais ces choses qui se font si naïvement, surtout chez une femme, prennent, quand on les rapporte, un air de perversité, trompeur comme un éclairage de théâtre.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IV, p. 33.
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DÉR. Trompeusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.