ETHNOLOGIE
ENCOURAGÉS par le succès des théories évolutionnistes en biologie, la plupart des premiers ethnologues ont tenté de retracer l’évolution sociale et culturelle de l’humanité. Ils étaient gênés par le caractère fragmentaire et restreint du matériel dont ils disposaient, mais, surtout, ils interprétaient souvent de manière erronée les principes évolutionnistes qui avaient cours en biologie. Les biologistes insistaient sur la diversification; les ethnologues ne postulaient généralement qu’un seul modèle d’évolution culturelle et sociale, qui était applicable à toutes les sociétés humaines; les différents peuples du passé et du présent se situaient, dans cette perspective, à différents stades d’un même processus de développement. Cette notion d’évolution unilinéaire fut appliquée à la fois à des aspects particuliers de la vie humaine (modes de production, organisation sociale, art, religion, droit) et à l’ensemble du développement socio-culturel. En conséquence, l’ethnographie, c’est-à-dire la présentation descriptive des peuples pris dans leur singularité, servait à illustrer des schèmes connus d’avance, et l’on tendait à négliger les preuves qu’elle fournissait quant à la divergence des formes culturelles et, donc, à la multiplicité des types d’évolution. Ce genre d’approche aboutit finalement aux vastes ouvrages où sir James Frazer compile des données ethnographiques antérieures pour étayer ses hypothèses sur l’évolution de certaines croyances cosmologiques et de certaines institutions sociales primitives.
Toutefois, à mesure que s’élargissait et que se précisait la connaissance des peuples non occidentaux, force fut de reconnaître que les faits contredisaient les schémas d’évolution établis a priori pour des domaines tels que la technologie, l’économie, la religion, l’art et l’organisation sociale; de plus, tout type culturel donné ou toute forme d’organisation sociale devait faire l’objet d’un examen détaillé et complet, et être envisagé comme un système en acte, si l’on voulait élucider la nature de ses différents traits pour fournir une base adéquate à des études comparatives. Cette constatation encouragea la recherche ethnographique sur le terrain; en même temps, en fonction des caractéristiques de la culture et de la société concernées, une meilleure connaissance des sciences voisines, comme la psychologie et la sociologie. Sur ces bases, l’ethnologie, étude de l’histoire des peuples et des cultures, fit de grands progrès dans la première moitié du XXe siècle. Les ethnologues se sont préoccupés, tel R. H. Lowie, de réfuter les vieilles théories de l’évolution unilinéaire; ils ont aussi cherché – l’œuvre de A. L. Kroeber en est un exemple – à préciser, par des méthodes plus empiriques, les phases du développement culturel dans une région donnée. D’autres ont essayé cependant de remplacer les anciennes hypothèses par des théories tout aussi universelles, fondées sur d’autres critères. L’une des plus influentes est la Kulturkreislehre , ou doctrine des aires culturelles: pour F. Graebner, qui en fut l’initiateur, les peuples les plus primitifs pouvaient être classés en une série limitée de types culturels distincts et archaïques, chaque type étant caractérisé par un mode d’existence, des règles de parenté, des croyances religieuses spécifiques. Ces différents types, affirmait-il, se sont développés, diffusés, puis mélangés, à des périodes successives de l’histoire ancienne de l’homme. La tâche de l’ethnologue était, en conséquence, de dégager de l’enchevêtrement des cultures vivantes les éléments fournis pour un cas déterminé par une ou plusieurs de ces aires. Les ressemblances formelles existant dans le mode de vie, la parenté, les rites entre des peuples aussi éloignés les uns des autres que les indigènes d’Afrique occidentale, de Mélanésie et de Californie étaient censées démontrer que leurs cultures dérivaient toutes, pour l’essentiel, d’un type archaïque unique. La théorie de Graebner ne fut guère appréciée dans les pays de langue anglaise, où son caractère artificiel fut l’objet de vives critiques. Par contre, sur le continent européen, non seulement elle exerça une influence considérable sur l’ethnologie, mais encore elle stimula la recherche ethnographique, en particulier quand ses principes et méthodes furent adoptés par l’école d’ethnologie Anthropos, dirigée par le père W. Schmidt, et contribuèrent à la formation de missionnaires catholiques dispersés dans toutes les parties du monde.
En Angleterre et en Amérique du Nord, on accorda une grande importance à la description complète de nombreuses cultures primitives, en voie de disparition rapide ou de plus en plus modifiées par l’influence occidentale. Depuis les premières années du XXe siècle, grâce à A. C. Haddon en Angleterre et à F. Boas aux États-Unis, un nombre considérable de données ethnographiques ont été systématiquement rassemblées pour certaines parties du monde, notamment l’Amérique du Nord, l’Australie et quelques régions d’Afrique et d’Océanie. Sur cette base, des travaux comparatifs ont, en particulier, mis davantage en évidence l’importance des migrations et du mélange des populations, et, plus encore, de la diffusion très étendue d’éléments culturels en des domaines aussi divers que l’artisanat, les arts, la mythologie et les rites: tel ou tel aspect de la culture a pu s’en trouver modifié sur d’immenses territoires. On a essayé de reconstituer en détail ces processus pour des régions telles que l’Amérique du Nord, la Mélanésie et la Polynésie. Il fut donc admis généralement que la diffusion avait eu, chez tous les peuples, des effets considérables sur l’évolution culturelle. Toutefois, son rôle et les processus qu’elle implique furent exagérés et simplifiés outre mesure par sir Grafton Elliot Smith et William Perry ; ceux-ci prétendaient expliquer les traits marquants des cultures primitives les plus avancées par la diffusion universelle d’éléments provenant d’un unique foyer de découverte situé dans l’ancienne Égypte. Bien des postulats étayant cette théorie, et particulièrement celui qui définit l’homme comme un être conservateur et dépourvu d’esprit d’invention, ont été contredits par l’accumulation des données ethnographiques et archéologiques: l’innovation se produit n’importe où, dans des circonstances favorables.
Le Nouveau Monde a moins de cinq siècles d’histoire proprement dite, et les cultures indiennes d’aujourd’hui apparaissent en continuité avec la préhistoire: les ethnologues américains se trouvaient donc dans des conditions très favorables pour étudier l’évolution des cultures, en intégrant ou en coordonnant les recherches ethnographique, documentaire et archéologique à propos de l’histoire culturelle de diverses régions (Sud-Ouest des États-Unis, «Meso-America», du Mexique central à l’Amérique centrale, et région andine de l’Amérique du Sud). Durant le deuxième quart du XXe siècle, des spécialistes régionaux, comme W. C. Bennett, G. Willey, A. Caso et E. J. Thompson, réussirent à établir les phases principales du développement culturel indigène et à mettre en lumière maints facteurs qui tenaient de l’environnement, ainsi que les processus de diffusion et d’intégration qui entraient en jeu. Les travaux progressèrent grâce à F. Rainey, I. Rouse, J. B. Griffin, R. Heizer et d’autres, vers des zones plus éloignées comprenant l’Arctique, les Caraïbes, la Californie et l’est de l’Amérique du Nord; le but final était de décrire et d’analyser l’histoire culturelle du Nouveau Monde tout entière, depuis l’époque encore inconnue où les premières communautés humaines y arrivèrent. Ces recherches ont fait des progrès considérables, et c’est seulement dans certaines parties d’Europe et du Moyen-Orient que l’on a pu reconstituer de façon aussi complète l’évolution culturelle.
Les études d’ethno-histoire du Nouveau Monde sont en même temps restées en contact avec les préoccupations plus théoriques de l’anthropologie sociale et culturelle et ont fourni d’importantes données et hypothèses relatives à ces problèmes.
Aujourd’hui, la recherche ethnologique met en perspective les diverses sociétés dans un esprit comparatiste, s’efforçant non pas tant de les expliquer mais de les comprendre. Des chercheurs de tous horizons confrontent leurs acquisitions propres, leurs méthodes respectives et leurs différentes interprétations. Ainsi sont nées, au sein de l’ethnologie, des disciplines spécialisées qui font l’objet, dans le présent ensemble, d’articles distincts: l’ethnologie religieuse; l’ethnologie juridique; l’ethnomusicologie; l’ethno-esthétique; les ethno-sciences, notamment l’ethnobiologie dont le développement illustre l’influence du culturel sur le biologique lui-même, à telle enseigne que frustrer des populations de leur culture revient à compromettre leur équilibre vital et souvent leur survie.
Les analyses comparatives des ethnologues reposent sur les travaux expérimentaux ou documentaires des ethnographes. L’on pourrait du reste prétendre qu’il n’existe pas d’ethnographes proprement dits, mais seulement des ethnologues ou des anthropologues pratiquant l’ethnographie. Cette dernière discipline, qui observe et décrit, conserve tous ses droits.
Discipline récente, l’anthropologie sociale et culturelle [cf. ANTHROPOLOGIE] s’attache à l’étude systématique des comportements sociaux de l’homme tels qu’ils apparaissent à l’observateur dans les différentes sociétés et cultures. Elle est un moment de l’étude générale de l’homme, mais elle revendique son autonomie épistémologique à la fois par rapport à l’étude des hommes fossiles et de ce que le temps a laissé subsister de leurs productions, et par rapport aux aspects biologiques et physiques de l’homme considéré dans sa diversité. En France, l’anthropologie sociale et culturelle, ou ethnologie, est distinguée de l’anthropologie physique et de l’anthropologie préhistorique qui comprend archéologie et paléontologie humaine. Dans les pays anglo-saxons, on ajoute en général une quatrième branche, l’anthropologie linguistique: cette différence de classement provient sans doute du fait que les fondateurs américains de la linguistique moderne furent aussi des ethnologues (E. Sapir, L. Bloomfield, F. Boas), tandis qu’en Europe, la linguistique saussurienne établit d’emblée l’autonomie du phénomène linguistique. Conventionnellement, l’ethnologie a pour objet principal les sociétés «primitives», traditionnelles, archaïques, «sans histoire» ou «sans écriture». Aucune de ces qualifications restrictives n’est à l’abri des critiques; elles n’ont guère pour but que d’établir, provisoirement, une différence de fait avec le champ d’étude de la sociologie, c’est-à-dire les sociétés industrielles occidentales. Cette distinction tout empirique, et qui varie historiquement, ne suffit pas à fonder la spécificité de l’ethnologie, non plus que l’appareil conceptuel qu’elle utilise et qui demeure, dans ses grandes orientations, commun au deux disciplines.
L’approche ethnologique est inséparable d’une méthode ethnographique fondée sur l’observation directe «participante» faite sur une société par un individu qui lui est étranger. La qualité des rapports entre l’observateur et l’observé, et l’ambivalence d’un rapport sujet-objet qui n’évite pas toujours les pièges de la réification ont un profond retentissement sur la méthodologie générale et l’ethnologie. Cette part faite à la subjectivité dans la phase essentielle d’observation et de rassemblement des matériaux, qui n’est pas sans présenter quelque analogie avec le «rapport d’analyse» fondamental en psychanalyse, est assumée par l’ethnologue sans qu’il en ait toujours une conscience claire. Ainsi s’explique peut-être la propension des ethnologues à se raconter, à tenter de fixer les conditions particulières de leur expérience sur le terrain (R. H. Lowie, B. Malinowski, C. Lévi-Strauss). Quelle que soit par ailleurs l’importance des données quantifiables que peut recueillir l’ethnographe, ce type particulier de rapport le distingue du sociologue; travaillant dans sa propre culture, celui-ci ne peut établir la coupure, même provisoire, que représente le travail de terrain ethnographique et, dans sa conception du fait social, il privilégie des normes d’ordre statistique. Ainsi, l’échelle différente des sociétés étudiées, leur complexité relative et la situation du chercheur vis-à-vis de ces sociétés permettent à l’ethnologie une vision plus globale que celle de la sociologie et, en apparence tout au moins, de plus grandes possibilités comparatives. Il est nécessaire toutefois de ne pas exagérer les différences, puisque les deux sciences sont historiquement issues de préoccupations communes, qu’elles ont longtemps été indivises, surtout dans la tradition de l’école française (E. Durkheim et M. Mauss) et que leurs domaines tendent aujourd’hui, de plus en plus, à se chevaucher, leurs méthodes à s’enrichir d’emprunts réciproques et leurs problématiques à se côtoyer.
L’ethnologie, dont les origines lointaines remontent aux grandes interrogations philosophiques sur les différences culturelles entre les peuples depuis l’Antiquité grecque, ne s’est constituée en discipline scientifique qu’au cours du XIXe siècle; le terme même est récent et ne semble pas attesté en France avant 1838. À l’origine, il signifiait l’étude des races humaines, le mot «race» n’ayant pas alors un sens biologique bien précis, puisqu’il englobait les notions actuelles de race, de langue et de culture.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle émergent les notions de culture et de société primitive, sous l’influence des découvertes et explorations géographiques, mais surtout grâce à la réflexion, aux théories et aux hypothèses que suscitent ces découvertes chez un petit nombre de savants. Chacune des grandes nations occidentale (Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) voit se développer sa propre école «anthropologique» ou «ethnologique». À la fin du siècle seulement, l’usage se développe, en Angleterre tout d’abord, de distinguer ethnology , conçue comme l’étude des différentes ethnies primitives, leur classification et leur évolution (comme si les ethnies ou «races» étaient en quelque sorte des espèces zoologiques), et social anthropology , ou étude comparative des coutumes et des institutions des sociétés primitives. Officiellement l’expression de social anthropology apparaît pour la première fois en 1908, pour désigner la chaire occupée à l’université de Liverpool par sir James Frazer. En France, où les recherches surtout théoriques de Durkheim et de ses continuateurs sont considérées comme sociologiques, bien qu’elles aient le même objet que celles de Frazer, l’ethnologie acquiert droit de cité avec la création, en 1927, de l’Institut d’ethnologie de l’université de Paris par Marcel Mauss, Lucien Lévy-Bruhl et Paul Rivet. Mais le terme d’ethnologie continue à désigner aussi bien les recherches d’anthropologie physique, de linguistique descriptive (Rivet), que celles d’anthropologie sociale. C’est seulement à partir de la Seconde Guerre mondiale, sous l’influence anglo-saxonne, que l’on commence à parler d’anthropologie sociale, et à employer le terme d’ethnologie dans un sens plus restreint. En pratique, les termes d’anthropologie sociale et culturelle et d’ethnologie sont équivalents.
ethnologie [ ɛtnɔlɔʒi ] n. f.
• 1787; de ethno- et -logie
♦ Étude des faits et documents recueillis par l'ethnographie (couvrant le domaine de l'anthropologie culturelle et sociale). Ethnologie musicale (⇒ ethnomusicologie) , linguistique (⇒ ethnolinguistique) , psychiatrique (⇒ ethnopsychiatrie) . — Abrév. fam. ETHNO , (1979) .
● ethnologie nom féminin Étude de l'ensemble des caractères de chaque ethnie, afin d'établir des lignes générales de structure et d'évolution des sociétés. (L'ethnologie, née au XVIIIe s., s'est subdivisée en anthropobiologie et en anthropologie culturelle, économique, politique, sociale.) ● ethnologie (difficultés) nom féminin Sens Ne pas confondre ces deux mots. 1. Ethnologie = étude des peuples et de leur organisation, de leurs coutumes (du grec ethnos, peuple). 2. Éthologie = étude des comportements des animaux (du grec ethos, manière d'être).
ethnologie
n. f. Branche de l'anthropologie (anthropologie culturelle et sociale) qui se propose d'analyser et d'interpréter les similitudes et les différences entre les sociétés et entre les cultures.
⇒ETHNOLOGIE, subst. fém.
Étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères de groupes humains, particulièrement des populations « primitives », qui tente d'aboutir à la formulation de la structure et de l'évolution des sociétés. Ethnologie religieuse, morale :
• Les deux sciences, anthropologie et ethnologie, ne s'opposaient pas dans leur essence, elles faisaient partie d'un même ensemble : la connaissance de toutes les données de l'anthropologie, sous une forme descriptive, était nécessaire à la solution des problèmes généraux de l'ethnologie, c'est-à-dire de l'histoire des peuples.
Hist. sc., 1957, p. 1342.
Rem. 1. Ethnologie et ethnographie sont deux démarches distinctes et successives, l'une, l'ethnographie, de type pratique, l'autre, l'ethnologie, de type plus formel et réflexif. 2. On rencontre ds la docum. les dér. a) Ethnologique, adj. Qui se rapporte à l'ethnologie. Études ethnologiques (Ac.), la pensée ethnologique (LEVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p. 179; cf. aussi asymétrie ex. 6). b) Ethnologiquement, adv. Du point de vue ethnologique. Ethnologiquement parlant (J.O., 19 déc. 1874, p. 8413, 2e col. ds LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1834 (BOISTE). Composé de l'élément préf. ethno- (cf. ethnographie) et de l'élément suff. -logie. Fréq. abs. littér. :8.
ethnologie [ɛtnɔlɔʒi] n. f.
ÉTYM. 1787, A. C. Chavannes, Académie de Lausanne, pour désigner l'étude des « divers corps de communautés » (in Encycl. Universalis, art. Ethnie); la valeur actuelle se dégage après 1870, notamment (en franç.) avec Durkheim et M. Mauss; de ethno-, et -logie.
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♦ Didact. Science des groupes humains, et notamment des groupes sociaux de civilisation préindustrielle, souvent sans écriture (⇒ Anthropologie, II.); science basée sur les faits d'observation dans le domaine de l'anthropologie (II.) culturelle et sociale (⇒ Ethnographie). || Ethnologie religieuse, juridique, linguistique (⇒ Ethnomusicologie). || Ethnologie physiologique (⇒ Ethnobiologie), psychologique (⇒ Ethnopsychologie), médicale, psychiatrique (⇒ Ethnopsychiatrie).
0 Le mot ethnologie a été employé pour la première fois, semble-t-il, par un savant français, W. Edwards, qui s'en est servi pour désigner l'objet et le but de la Société d'ethnologie créée par lui en 1839 (…) La distinction entre l'ethnographie et l'ethnologie se réduit, suivant nous, à la distinction des méthodes dans les investigations sur les groupes humains. La première décrit les groupes ethniques, la deuxième compare et déduit les lois générales des divers phénomènes de la vie sociale.
N. B. Le mot (→ étym. ci-dessus) est antérieur à W. Edwards.
♦ Abrév. fam. : ethno n. f. || Un manuel, un cours d'ethno.
➪ tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
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DÉR. Ethnologique, ethnologue.
Encyclopédie Universelle. 2012.