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sujétion

sujétion [ syʒesjɔ̃ ] n. f.
• 1455; subjection 1155; d'apr. sujet; lat. subjectio « soumission », de subjicere 1. sujet
1Situation d'une personne soumise à une autorité, une domination souveraine. assujettissement, dépendance, soumission; (fig.) chaîne, joug. Maintenir un pays, un peuple dans la sujétion. oppression. État d'un pays soumis (par conquête, etc.). S'affranchir de la sujétion d'un dictateur. Rendre « l'Italie indépendante de l'Allemagne, après sept cents ans de sujétion, ou d'esclavage, ou de soumission » (Voltaire).
2Littér. État, situation d'une personne qui est astreinte à une nécessité, qui n'est pas libre d'agir à sa guise. assujettissement, contrainte. Fig. La sujétion aux passions.
Cour. Obligation pénible, contrainte; situation qui en résulte. La sujétion d'habiter loin de son lieu de travail. gêne , incommodité.
3Action de soumettre, autorité qui opprime. oppression. « Un des ennuis de Gervaise [...] était de retomber sous la sujétion de quelque mauvaise bête » (Zola).
⊗ CONTR. Indépendance.

sujétion nom féminin (latin subjectio, de subjicere, mettre sous, soumettre) Littéraire. État de quelqu'un, d'un groupe soumis à un pouvoir, à une autorité arbitraire et contraignante : S'affranchir de la sujétion. Assujettissement à quelque contrainte ou nécessité : Certaines habitudes deviennent vite des sujétions. Servitudes auxquelles est sujet quelque chose : Immeuble qui n'est grevé d'aucune sujétion.sujétion (difficultés) nom féminin (latin subjectio, de subjicere, mettre sous, soumettre) Prononciation suggestion. Sens Ne pas confondre ces deux mots de forme proche. 1. Sujétion = état de sujet ; dépendance. La sujétion des serfs à l'époque féodale. 2. Suggestion = ce qui est suggéré ; avis, conseil. Personne n'a tenu compte de mes suggestions. ● sujétion (synonymes) nom féminin (latin subjectio, de subjicere, mettre sous, soumettre) Littéraire. État de quelqu'un, d'un groupe soumis à un pouvoir, à...
Synonymes :
- asservissement
- contrainte
- dépendance
- esclavage
- joug
- servitude
- soumission
- subordination
Assujettissement à quelque contrainte ou nécessité
Synonymes :
- gêne
- incommodité

sujétion
n. f.
d1./d Situation d'une personne, d'une nation qui dépend d'une autorité souveraine. Tenir un peuple dans la sujétion.
d2./d Fig. Contrainte imposée par qqch. C'est une sujétion d'entretenir une maison aussi grande.

⇒SUJÉTION, subst. fém.
A. — État de celui/ce qui est assujetti à quelqu'un ou à quelque chose.
1. État de dépendance (par rapport à quelqu'un), d'assujettissement (à quelqu'un). La jeune cantatrice maudissait souvent cette sujétion où les artistes de ce temps-là vivaient à l'égard des grands (SAND, Ctesse de Rudolstadt, t. 1, 1844, p. 43). D'abord, l'édiction de libertés publiques ou de droits individuels auxquels la majorité ne peut porter atteinte restreint sur l'essentiel cette sujétion de l'individu en face de l'autorité sociale (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 242).
En partic. État de dépendance par rapport à un pouvoir (politique, militaire) exercé de façon absolue. La défaite de 1940 allait transformer cette tutelle en sujétion pure et simple (Agences presse, 1962, p. 8).
2. État de dépendance (par rapport à quelque chose), asservissement conscient ou inconscient à une force, une idée, un sentiment. Synon. soumission. Sujétion aux passions, aux vices. Matisse, se libérant du préjugé de l'anatomie et affranchi enfin de toute sujétion à la réalité (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p. 60).
3. P. anal. État d'une chose soumise à une autre. Une végétation crispée par une longue sujétion au vent (GIONO, Hussard, 1951, p. 365).
Rem. Le compl. déterminatif (v. A 1, 2 et 3) est introd. par de quand il désigne celui ou ce qui est assujetti (la sujétion de qqn); il l'est par à ou bien par de (ou encore par à l'égard de, en face de) quand il marque ce qui assujettit (la sujétion à un être supérieur; dans la sujétion d'un être supérieur; la sujétion à l'égard, en face d'un être supérieur).
B. — Ce qui assujettit.
1. [À propos de pers., de leur autorité] Subir une sujétion; s'affranchir d'une sujétion. On commencera donc par dégager les éducateurs de toute sujétion. L'État n'interviendra pas, l'enseignement deviendra « un genre de commerce », tout homme ayant le droit d'enseigner « même ce qu'il ne sait pas » (Encyclop. éduc., 1960, p. 65).
2. [À propos de choses qui contraignent]
a) Vieilli. [Sans l'idée d'une contrainte pénible] Synon. obligation. Que cette épave a été trouvée au bord de la mer, qu'elle m'a été apportée pour être décachetée par moi, comme c'est la sujétion et la prérogative de ma charge (HUGO, Homme qui rit, Paris, Flammarion, t. 2, 1982 [1869], p. 124).
b) Souvent au plur. Contrainte (imposée ou naturelle) qui pèse sur quelqu'un ou quelque chose.
— Contrainte imposée. D'autres artisans (...) échappent à toutes les redevances et sujétions locales ou royales (NAUDON, Franc-maçonn., 1963, p. 20).
— Contrainte liée aux choses elles-mêmes. Le béton translucide donne les plus larges possibilités d'éclairage horizontal ou vertical sans les sujétions d'étanchéité et d'entretien de la paroi ou du comble en fer et verre (Civilis. écr., 1939, p. 50-11). Les chantiers qui échappent aux sujétions du lancement, sont ceux qui peuvent construire le navire dans des formes à écluses: au lieu de lancer le navire, il suffit quand il est achevé, de laisser pénétrer la mer dans la cale de construction en ouvrant les écluses (PERPILLOU, Industr. constr. nav., 1967, p. 13).
REM. Subjection, subst. fém., vx, var. Je dis donc que Caïn qui tue Abel, son frère, c'est l'établissement de la propriété, ou, en général, la subjection de l'homme du sentiment par l'homme de la sensation (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 564).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 « fait pour une personne, une collectivité, un territoire d'être soumis à une autorité; assujettissement » terres ... en subjectïun (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 10798); b) en partic. fin XIVe s. « fait d'être soumis par conquête à une autorité souveraine » en conquerant et mettant en leur subjection (J. FROISSART, Chron., éd. S. Luce, t. 8, p. 131, 15-16); 2. 1167 « autorité d'une personne qui contraint, opprime autrui » (GAUTIER D'ARRAS, Ille et Galeron, éd. Fr. A. G. Cowper, 748); 3. a) ca 1175 « asservissement à une force, une tendance, un sentiment dont on ne peut ou ne veut se libérer » sujections d'amors (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1379); b) 1573 « assujettissement à des contraintes, des obligations qui restreignent la liberté » (GARNIER, Hippolyte, acte III, 533 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 2, p. 24); c) 1580 « ensemble d'actions, d'obligations auxquelles on ne peut se soustraire, et qui créent une contrainte généralement pénible » (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 8, 392); 4. 1654 « assujettissement exigé par une fonction » (BALZ., liv. III, lett. 7 ds LITTRÉ); 5. a) 1694 « servitudes auxquelles une maison, un appartement sont soumis » (Ac.); b) 1750 la sujettion du mors (LA GUÉRINIÈRE, Éc. cavalerie, 71). Empr. au lat. class. subjectio « action de mettre sous », à basse époque « soumission » formé sur le supin subjectum de subjicere, v. sujet1. Fréq. abs. littér.:76.

sujétion [syʒesjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1190, subjection; subjectiun, v. 1155, aux sens 1 et 2; sujétion (1455), d'après sujet; lat. subjectio « soumission », de subjicere, de sub-, et jacere « jeter ». → 1. Sujet.
1 Situation d'une personne soumise à une autorité, une domination souveraine. Assujettissement (2.), dépendance (3.), soumission. || Sujétion à un tyran, sujétion absolue. Chaîne (fig.), joug (2.), servitude. || La sujétion féodale (→ Léger, cit. 4). || Réduire en sujétion. Subjuguer. || Maintenir dans la sujétion. Oppression. || Tirer qqn d'une sujétion. Affranchir.Rare. État de sujet (2. Sujet). Cf. Montesquieu, Lettres persanes, LXXVI. — (V. 1350, subjection). État d'un pays soumis (par conquête, etc.). || Sept cents ans de sujétion (→ Esclavage, cit. 8).Par ext. Soumission à une autorité. Dépendance, soumission.
1 (…) la sévérité de mon père m'a tenue jusques ici dans une sujétion la plus fâcheuse du monde.
Molière, le Mariage forcé, 2.
2 La fille souveraine et la femme sujette, telles sont les vieilles coutumes anglaises. Josiane différait le plus qu'elle pouvait l'heure de cette sujétion.
Hugo, l'Homme qui rit, II, I, III, III.
2 Littér. État, situation d'une personne qui est astreinte à une nécessité, n'est pas libre d'agir. Assujettissement, contrainte, esclavage (A., 2.). || Être dans une grande sujétion (→ 1. Dame, cit. 10, Mme de Sévigné). || Sujétion acceptée. Obéissance. Vx. || Être en sujétion, en tutelle.
Par métaphore, fig. || La sujétion aux passions. Captivité (fig.); chaîne, joug.
(Mil. XVIIe). Vieilli. Assiduité exigée auprès d'une personne (la sujétion d'une garde auprès d'un malade, Bescherelle, Littré), requise par une charge, un emploi (c'est un emploi qui comporte une grande sujétion, Académie).
3 (1580). Actions ou ensemble d'actions qui constituent une obligation (vieilli, → ci-dessous, cit. 3), et, cour., une obligation pénible, une contrainte; situation qui en résulte. || C'est une sujétion de travailler loin de son domicile. Gêne, incommodité. || Les enfants en bas âge sont pour la mère une sujétion de tous les instants.La sujétion, les sujétions d'un métier, qui viennent d'un métier.
3 (…) que cette épave a été trouvée au bord de la mer, qu'elle m'a été apportée pour être décachetée par moi, comme c'est la sujétion et la prérogative de ma charge (…)
Hugo, l'Homme qui rit, II, V, I.
4 (XVe; subjection, 1165). Action de soumettre, autorité qui opprime. || La sujétion de qqn, qu'exerce qqn. || Subir une sujétion. Oppression; emprise.
4 Un des ennuis de Gervaise, qui avait vécu si tranquille sans concierge dans son trou de la rue Neuve, était de retomber sous la sujétion de quelque mauvaise bête (…) Les concierges sont une si sale espèce !
Zola, l'Assommoir, t. I, V, p. 160.
5 (V. 1694). Dr. Servitude à laquelle une chose est soumise.
CONTR. Indépendance.

Encyclopédie Universelle. 2012.