star [ star ] n. f.
• 1919; au théâtre 1844; mot angl. « étoile »
♦ Anglic. Célèbre vedette de cinéma. ⇒ étoile; superstar. « Les stars déterminent souvent l'existence et la fabrication des films » (E. Morin). — Par ext. Personne très en vue. Les stars de la politique, du sport. Des « stars en tous genres issues des sphères lyrique, télévisuelle et cinématographique, sportive ou politique voire culinaire » (Echenoz).
● star nom féminin (anglais star, étoile) Vedette du cinéma, d'un autre domaine du spectacle. Vedette du monde politique, financier, etc. (ironique).
star
n. f. (Anglicisme) Vedette de cinéma.
⇒STAR, subst. fém.
A. — 1. CIN. Actrice (le plus souvent), acteur célèbre dont l'image auprès du public est celle d'un être fantasmatique, inaccessible, intouchable, entouré de mystère. Synon. étoile, idole, monstre sacré. Le royaume des stars; les stars d'Hollywood; star du muet; star confirmée, déchue, internationale, mondiale. En 1935, et alors qu'il était la star de la M.G.M., le partenaire de Carole Lombard, de Jean Harlow, de Clark Gable, Spencer Tracy s'était taillé une solide réputation d'ivrogne, « le plus gros buveur de Hollywood », précisait-on (Elle, 17 août 1987, p. 7, col. 2). Revenons à cette image respectable que vous donnez de mon pays [la France], Mme Deneuve. Ce côté par moment, m'hallucine. Il y a comme une espèce d'aliénation étrange, vous êtes hors territoire. Vous êtes une star (Actuel, sept. 1987, p. 47, col. 2).
— Subst. (évoquant une caractéristique de la star, de son physique, de ses mœurs, de son train de vie) + de star. Chevelure, sourire, visage de star; caprice, vie de star. Tels qu'on nous montre les marquis — perruques et maquillages de stars, voix stridentes, mimiques jumelles — nous ne les croirions pas occupés de conquêtes féminines (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 67). Ville étonnante [Ankara]. Sérail de diplomates. Hollywood politique (...). Les ambassades possèdent chacune leur villa de stars (COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 193).
— En empl. qualificatif. Marcelle Chantal exhibait la perfection de sa coiffure et de sa carnation. Très star, comme il se doit, dans la savante mise en scène d'un rayon de lumière à la fois mystérieux et cru (Libération, 16 oct. 1984, p. 6).
— Loc. adv. À la star. Visage étriqué dans son auréole blonde artificielle à la star (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 83).
— P. méton. Image, photo de star. Elle habitait au Quartier Latin une chambre ornée d'écorchés, de parthénons et de stars (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 166).
2. P. anal. Grande vedette du music-hall. Un plateau de stars. Pièces maîtresses de l'industrie du disque (...), ils achèvent l'un et l'autre [Renaud et J.-J. Goldman] des tournées dignes des stars anglo-saxonnes (Libération, 14 mai 1986, p. 14, col. 1).
— En appos. Pop star. On balance ou on gronde aux accords d'une rock star (Actuel, oct. 1981, p. 41, col. 1).
B. — P. anal. Professionnel qui jouit d'une grande notoriété, grande figure de la politique, du monde des affaires, toute personne d'exception qui accomplit des exploits et dont l'image est façonnée, consacrée par les médias. Star du petit écran, de la pub, des médias; star de l'architecture, du barreau, du journalisme; star littéraire; star du football, du patinage, du tennis; les stars des Jeux Olympiques. Comblant le vide des téléscripteurs et troublant la torpeur estivale, la vieille star de la diplomatie américaine [Kissinger] a fait une rentrée tapageuse (Le Nouvel Observateur, 16 août 1976, p. 26, col. 1). Il y a quelques mois, avant son arrestation, c'était une star [Bruno Sulak]. Un génie du braquage (...). Pas un coup de feu de tiré (...). Une fortune accumulée après une dizaine de descentes fructueuses dans des bijouteries célèbres (Actuel, mai 1985, p. 60, col. 1).
REM. 1. Anti-star, antistar, subst. fém. Vedette qui ressemble à son public, qui se veut proche de lui dans ses goûts, dans son apparence, dans sa vie. [Julie] Andrews est une antistar. Elle ne reçoit pas 17 000 lettres par semaine, aucun maharadjah ne viendra se pendre à sa porte avec un de ses bas, comme pour Gloria Swanson dans « Sunset Boulevard » (Paris-Match, 17 août 1968, p. 86, col. 2). [Jane Fonda] a gagné le droit d'être elle-même et rien que cela. Une anti-star qui partage le combat politique de Tom Hayden, célèbre activiste radical de la côte Est, son mari depuis six ans (Le Point, 23 janv. 1978, p. 101, col. 3). En empl. adj. De cette vieille timidité orgueilleuse, lui vient [à Ludmilla Mikaël] son côté anti-star (Le Point, 31 janv. 1977, p. 85, col. 1). 2. Super-star, superstar, subst. fém. Vedette et p. anal. professionnel, sportif etc., dont la célébrité, la notoriété sont très grandes. Quelle est donc cette super-star d'Hollywood, plus vaporeuse encore que Greta Garbo, plus éthérée que Jean Harlow, qui interrompait parfois les tournages, en proie à de véritables crises d'hystérie? (Le Point, 13 juin 1977, p. 193, col. 4). Il a beau être catalogué meilleur footballeur français de tous les temps et superstar mondiale, Michel Platini vient de rentrer dans le rang (L'Événement du jeudi, 1er mai 1986, p. 46, col. 2). En appos. Patricia [Hearst] super-star sera aussi l'héroïne de la première pièce du romancier-éditeur gauchiste Jean-Edern Hallier, « Le genre humain » (Le Point, 16 août 1976, p. 69, col. 2). 3. Stariser, starifier, verbe trans. Faire de quelqu'un une star. Faut-il en conclure au phénomène de société ou aux astuces des chaînes qui ont « starisé » présentateurs et animateurs? (L'Est Républicain, 31 oct. 1986, p. 26, col. 6). Empl. pronom. Quand l'acteur masculin se starifie, il est le héros de l'aventure ou de l'amour [cas de Rudolf Valentino] (Média 1971, s.v. star). Part. passé en empl. adj. Le chanteur starifié de Purple Rain [Prince] sera à Nice pendant trois mois (Le Monde aujourd'hui, 18-19 août 1985, p. V, col. 3). 4. Starification, subst. fém. Fait de devenir une star. La starification n'est pas une grâce élective, c'est une manière d'être. Piccoli est un grand comédien, mais ce n'est pas une star. Son univers, ne nous subjugue pas. À l'inverse, Inès de La Fressange n'est pas le plus beau des mannequins (...) mais elle incarne à la perfection le type de la Parisienne espiègle et pétillante (L'Événement du jeudi, 20-26 févr. 1986, p. 72, col. 1). 5. Star(-)system,(Star system, Star-system) subst. masc. a) Cin. Organisation de la production et de la réalisation de films autour du prestige d'une star ou du culte dont elle est l'objet; ensemble des étapes de la promotion d'une star depuis sa sélection jusqu'à son lancement sur le marché. La star répond à un besoin affectif ou mythique [du public] que ne crée pas le star system. Mais sans le star system, ce besoin ne trouverait pas ses formes, ses supports, ses aphrodisiaques (E. MORIN, Les Stars, 1957, p. 133). b) P. anal. Mode de fonctionnement d'une activité, centré sur le prestige, la notoriété d'une personne. [A. Minkowski:] Je ne me considère pas du tout comme le premier médecin français mais je suis fier d'apparaître derrière le Pr Bernard dans les sondages. J'ai du succès en librairie, je suis malgré moi dans le star-system (L'Événement du jeudi, 20 févr. 1986, p. 75, col. 3).
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des stars. Étymol. et Hist. 1919 masc. le « star », l'étoile (Le Film, 16 févr., 5a ds HÖFLER Anglic.); 1919 fém. (ibid., 16 mars, 5/2 ds GIRAUD 1956). Empr. à l'angl. star « étoile », issu du vieil angl. steorra(n), att. dep. 1824 comme terme désignant une vedette du monde du spectacle (NED) notamment dans le cin. (1914, film stars ds NED Suppl.2, s.v. film). Cet empl. de l'angl. est mentionné ds la Revue des Deux Mondes, 1er mai 1844, 389 ds HÖFLER Anglic.: un acteur d'élite qu'ils appellent leur étoile (star). Fréq. abs. littér.:45. Bbg. GALL. 1955, p. 59, 109, 165, 219, 392, 528. — QUEM. DDL t. 5 (s.v. star-system).
star [staʀ] n. f.
ÉTYM. 1919, n. m.; 1844 dans un texte français concernant le théâtre, comme mot anglais : « un acteur d'élite qu'ils appellent leur étoile (star) » (in Höfler); mot angl., proprt « étoile ».
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♦ Anglicisme.
1 Célèbre vedette de cinéma. ⇒ Étoile (cit. 28). || Les grandes stars d'Hollywood, du muet. || Photos de stars (→ Feuilleton, cit. 5). || Les stars des années 30. — || « Les nouvelles stars masculines se remplacent avec une rapidité d'enfer » (le Point, 9 juin 1980, p. 133).
REM. Le mot, utilisé normalement pour les acteurs, et surtout les actrices des années 30 (époque du star-system hollywoodien), donne après 1950 l'image d'un objet de culte assez vain.
1 Elle rit. Un rire parfaitement perlé, rond, régulier, fini. Le rire même des « stars » blondes qui vivent sur les écrans (…)
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VI.
1.1 (…) des femmes du dernier étage (…) avec de ces manèges grotesques comme on en voit aux stars de cinéma (…)
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 86.
2 (…) dans un immense secteur de la production cinématographique, les films gravitent autour d'un type solaire de vedette justement nommé étoile ou Star. Les noms et les visages des stars mangent les placards publicitaires (…) Les stars déterminent souvent l'existence et la fabrication des films. On leur prépare des scénarios sur mesure.
Edgar Morin, les Stars, I.
3 La création d'un personnage est pourtant moins rare qu'il ne semble : le dédoublement est commun chez les hautes figures religieuses, et frappant chez les stars, non seulement dépossédées de leur personne, mais encore de leur visage, que l'écran métamorphose.
Malraux, Antimémoires, p. 154.
2 Par ext. Personne très en vue, aux faits et gestes de laquelle le public et les médias attachent beaucoup d'importance. || Les stars de la politique. || Ce champion olympique, ce coureur cycliste est devenu une star.
REM. Dans ses deux acceptions, le mot, féminin, s'applique surtout aux femmes. Lorsqu'il s'agit d'un homme, on emploie parfois l'expression : star masculine (le Point, 9 juin 1980, p. 133; l'Express, 28 août 1978, p. 21).
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DÉR. Starifier, stariser.
Encyclopédie Universelle. 2012.