sécher [ seʃe ] v. <conjug. : 6> I ♦ V. tr.
1 ♦ Rendre sec. ⇒ déshydrater, dessécher. « Comme tombe une fleur que la bise a séchée » (Malherbe). ⇒ 1. flétrir; faner. Le froid sèche la peau. — Spécialt Sécher des viandes. Sécher des figues. — P. p. adj. Poisson séché, fruits séchés. ⇒ sec. — Pronom. Se sécher et se réchauffer devant le feu. Se sécher avec une serviette. ⇒ s'éponger, s'essuyer. — Se sécher les cheveux.
2 ♦ Absorber ou évaporer (un liquide). « Le vent printanier, à mesure, séchait ma sueur » (Colette). Sécher les larmes de qqn, ses pleurs (⇒ étancher) , fig. le consoler. — Fam. Sécher un verre, le boire tout entier (cf. Faire cul sec). « Un petit verre d'alcool qu'il sécha d'un trait » (Carco).
3 ♦ Fam. Manquer volontairement et sans être excusé. Sécher un cours, la classe. ⇒région. brosser, courber. « Nous fûmes gratifiés de deux messes quotidiennes, la sienne faisant double emploi avec celle de l'oblat, mais ne pouvant, par politesse, être “séchée” » (H. Bazin).
II ♦ V. intr.
1 ♦ Devenir sec. Faire sécher du linge. Mettre du linge à sécher. ⇒ étendre. Cette peinture sèche en une heure.
♢ Par ext. S'évaporer. « De maigres larmes séchaient dans ses yeux ardents » (France).
2 ♦ Fig. Dépérir, languir. Sécher d'impatience, d'envie. « Comment voulez-vous qu'une génération naissante se condamne à sécher de dépit et de frayeur ? » (Renan). — Loc. Sécher sur pied (comme une plante) :s'ennuyer, se morfondre.
3 ♦ (1866) Fam. Rester sec, ne pas savoir que répondre. « Elle aurait obtenu la mention “très bien” si elle n'avait “séché” dans son examen d'espagnol » (Proust). Il a séché en histoire.
⊗ CONTR. Arroser, 1. détremper, humecter, imbiber, inonder, mouiller. — (du p. p.) 1. Frais, humide.
● sécher verbe transitif (latin siccare, de siccus, sec) Rendre quelque chose sec en faisant évaporer l'eau ou le liquide qui l'imprègne ou qui recouvre sa surface : Sécher ses vêtements devant le feu. Rendre quelque chose sec à l'excès : Un été torride qui a séché la végétation. Soumettre une substance alimentaire à une dessiccation, à une déshydratation destinée à assurer sa conservation : Sécher des raisins. Faire disparaître un liquide en l'absorbant, en l'étanchant, en l'essuyant, le faire évaporer : Sécher la sueur de son visage avec son mouchoir. Familier. Manquer volontairement un cours, une réunion, etc. : Sécher le lycée. ● sécher (difficultés) verbe transitif (latin siccare, de siccus, sec) Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je sèche (j'assèche), nous séchons (nous asséchons) ; il séchera (il asséchera). Sens Sécher / assécher. Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux verbes issus de sec. 1. Sécher = enlever l'humidité de. Sécher ses cheveux après le bain. 2. Assécher = mettre à sec. Assécher un marécage. → dessécher ● sécher (expressions) verbe transitif (latin siccare, de siccus, sec) Sécher sur quelque chose, en Suisse, travailler, réfléchir sur ; plancher sur quelque chose. Littéraire. Sécher les larmes de quelqu'un, le consoler. ● sécher (homonymes) verbe transitif (latin siccare, de siccus, sec) ● sécher (synonymes) verbe transitif (latin siccare, de siccus, sec) Rendre quelque chose sec en faisant évaporer l'eau ou le liquide...
Contraires :
- asperger
- baigner
- détremper
- imbiber
- inonder
- mouiller
Rendre quelque chose sec à l'excès
Synonymes :
- assécher
Faire disparaître un liquide en l'absorbant, en l'étanchant, en l'essuyant...
Contraires :
- humecter
● sécher
verbe intransitif
Devenir sec, ne plus être imbibé de liquide : Des filets de pêche qui sèchent au soleil.
Perdre de son eau, de son humidité : Faire sécher des champignons.
Disparaître par évaporation : Les flaques d'eau ont séché au soleil.
Durcir en parlant de peintures, de colles.
Littéraire. Languir, dépérir : Sécher d'ennui.
Familier. Être incapable de répondre à une interrogation, à une question : Sécher en histoire.
● sécher (expressions)
verbe intransitif
Familier. Sécher sur pied, s'ennuyer, se morfondre.
● sécher (homonymes)
verbe intransitif
sécher
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre sec. Le soleil séchera vos vêtements.
d2./d éliminer (un liquide) par absorption ou évaporation. Sécher l'encre avec un buvard.
d3./d Arg. (des écoles) Sécher un cours, ne pas y assister volontairement. Syn. (Afr. subsah., Belgique) brosser.
rII./r v. intr.
d1./d Devenir sec. Les arbres sèchent sur pied.
d2./d Arg. (des écoles) Ne pas savoir répondre. Il a séché en géométrie.
⇒SÉCHER, verbe
I. — Empl. trans.
A. — Rendre sec (quelqu'un, quelque chose), ôter l'humidité (de quelqu'un, de quelque chose). Anton. arroser, humidifier, mouiller. La chaleur, le vent sèchent le sol, la terre; laver et sécher ses mains. Amensé et Twéa, lasses de nager, étaient sorties de l'eau, et, agenouillées au bord du bassin, étalaient au soleil pour la sécher leur épaisse chevelure noire (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 260). Le soleil séchait les chemins et donnait l'envie de voler avec lui à la rencontre de la belle saison (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 197).
1. En partic.
a) Dessécher, déshydrater (ce qui est naturellement humide).
) [Le compl. désigne un végétal] Midi chauffe et sèche la mousse (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 96). L'été trop dur sèche les moissons (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 678).
) [Le compl. désigne une partie du corps] J'ai encore une grosse émotion de débutant, le cœur qui bat, une angoisse qui sèche la bouche (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 196). La foule (...) se portait en masse au pied de la tribune royale, soulevant un nuage de poussière qui nous piquait les yeux et nous séchait la gorge (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 124).
) [Le compl. désigne un aliment] Faire subir un traitement destiné à le déshydrater pour assurer sa conservation. Sécher des fruits, des légumes. Les différentes familles (...) étaient dispersées dans les baies voisines pour y pêcher et sécher du saumon (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 66):
• 1. Dans les vieilles cuisines romanes où le pilier rustique et les pleins cintres enfumés soutenaient deux pans de l'immense « tuyé » où l'on séchait les bandes de lard et les jambons à la fumée aromatique des branchages de genévrier, il y avait un remue-ménage inaccoutumé.
PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 67.
b) Absorber, essuyer, étancher (un liquide). Sécher le sang d'une blessure. Javert sécha l'encre fraîche sur le papier, le plia comme une lettre, le cacheta (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 588). Il renifla bruyamment, séchant de sa main une dernière larme à sa paupière (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 454).
P. méton. Sécher les larmes, les pleurs, les yeux, les paupières, etc. Apaiser, consoler. Belle Oïna, lui dis-je, apaise tes douleurs; C'est à moi de sécher les pleurs Que fait couler une injuste puissance (BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, p. 7):
• 2. Pendant les premières minutes, ses larmes l'empêchèrent de voir, noyant tout d'un brouillard: il continuait de les essuyer, s'entêtait d'un pinceau tremblant. Puis, le travail sécha ses paupières, assura sa main...
ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 290.
c) Pop., fam. Sécher un verre, une bouteille. Boire entièrement son contenu. « Charpentier, passe-moi le bidon d'eau-de-vie ». Deux gorgées et je le sèche! (COPPÉE, Contes en prose, 1882, p. 303). D'une haleine, Falstaff sèche deux gallons de xérès (WILLY, Mouche des croches, 1894, p. 274).
2. Au fig. [Le compl. désigne une pers., un sentiment, un comportement] Ôter toute sensibilité, toute générosité. Synon. assécher, tarir. Cet homme long et sec (...) séchait la pitié dans le cœur des curieux, par une attitude pleine d'ironie (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 42). La science en elle-même ne sèche point le cœur, ne le refroidit point (MICHELET, Peuple, 1846, p. 105).
B. — Empl. arg.
1. Arg. scol.
a) Vx. [En parlant d'un élève] Se faire sécher. Être mal noté, et de ce fait, être recalé à l'examen. Quelques élèves travaillent leurs examens de fin d'année juste assez pour ne pas se faire sécher (LÉVY-PINET 1894, p. 280). Voir COINDREAU, Arg. Baille, 1957, p. 240.
— P. ext. Priver (un élève) (de quelque chose). Sécher de sortie. Voir TITEUX, St-Cyr, 1898, p. 638.
b) Manquer volontairement (un cours, l'école). Mon cher commandant (...) me dit le curé, avec la bille têtue et pas d'accord des mômes résolus à sécher la classe, c'est en ce lieu démantelé que vous envisagez mon entretien avec le colonel Moscardo? Comment y parviendrai-je? (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 591). Quelques-uns [de ces vieillards] suivent à la Sorbonne les cours qu'ils « séchaient » à vingt ans (MAURIAC, Journal 4, 1950, p. 261).
— P. ext. S'abstenir de participer, d'assister à quelque chose. Thévenant avait deux rendez-vous (...) qu'il résolut de sécher sous un prétexte quelconque (L. DAUDET, Am. songe, 1920, p. 82).
2. Tuer. Synon. descendre, dessouder (arg.). Sécher un flic. [Le truand] se fit buter un soir à la Nation. On n'a jamais retrouvé les mecs qui l'avaient séché (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 109).
II. — Empl. intrans.
A. — Devenir sec, perdre son humidité, son (ses) élément(s) liquide(s). (Couche de) peinture, colle, encre, enduit, plâtre qui sèche; vêtements, filets de pêche qui sèchent; faire, mettre (à) sécher; laisser sécher qqc. à l'air, au four, dans une étuve. Dans les jours d'hiver, le linge des tout petits séchait au grenier, pincé à des cordes tendues d'un mur à l'autre (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 62):
• 3. Les petites gens savent au besoin bâtir sans pierre des maisons qui suffisent à les loger. On pétrit de la terre délayée, on la verse dans des moules, on la fait sécher au soleil, et l'on fabrique ainsi des briques crues qui peuvent durer quatre ou cinq mille ans.
ABOUT, Grèce, 1854, p. 229.
1. En partic.
a) [Le suj. désigne une chose ou un ensemble de choses, notamment des végétaux] Perdre sa fraîcheur, son humidité naturelle. Synon. (pour un végétal) faner, flétrir. Faire sécher des plantes dans un herbier. Préfère la croûte de pain qui sèche dans ta besace aux ortolans qui rôtissent dans la cuisine du seigneur (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 379). Plus loin, là où les berges remontaient, le lin, en petites meules coniques, séchait à l'air; couvrant de ses pyramides d'un jaune sale et délavé d'immenses étendues (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 18).
— P. métaph. S'il naissoit en France quelque branche d'industrie, il [Buonaparte] s'en emparoit, et elle séchoit entre ses mains (CHATEAUBR., Mél. pol., t. 1, 1828, p. 16).
b) [Le suj. désigne un aliment] Subir une déshydratation à des fins de conservation. Fruits, poisson, viande qui sèche(nt). Ici, tu vois, c'est la soupente où l'on fait sécher les raisins pour l'hiver (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 50).
c) P. exagér. [Le suj. désigne une pers.] Je sèche de soif! As-tu la bouteille? me demande Anaïs (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 250).
2. Au fig. [Le suj. désigne une pers.; le verbe est gén. suivi d'un compl. précisant la cause] Dépérir, s'épuiser graduellement. Synon. languir. Sécher de douleur, d'impatience. Pour faire face aux frais de son éducation [de Napoléon], la famille (...) vend un champ. Et l'on n'a pas même l'idée de faire une semblable dépense pour son frère aîné Joseph, qui en sèche de jalousie (STENDHAL, Napoléon, t. 2, 1842, p. 36). André s'obstina à prolonger son séjour à Paris (...). Cependant, il séchait d'ennui (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 128).
♦ Sécher sur pied.
B. — Empl. arg. Sécher (sur qqc.). Être incapable de répondre, d'argumenter sur un sujet (notamment lors d'une interrogation scolaire). Synon. rester sec. Afin de lui faire « acquérir une personnalité », il la laissait une heure durant, le sang aux joues, à sécher sur une lettre à un vieil oncle ou à son parrain: elle avait consigne d'écrire une lettre « originale » (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1083). Je n'ai presque jamais envie d'écrire sur ce qui me tient le plus à cœur, à moins que cela ne soit transposé dans un roman; autrement je « sèche », comme on dit au lycée, et la page reste blanche (GREEN, Journal, 1948, p. 140).
III. — Empl. pronom.
A. — Devenir sec. Que se passera-t-il depuis cette minute où je t'écris jusqu'à celle où l'encre se séchera sur la dernière rature? (FLAUB., Corresp., 1852, p. 408). Les blés à bas, on laissait les herbes se sécher un jour, se consumer au soleil, car, vertes, elles fermentent et peuvent échauffer la paille, et puis les femmes ramassaient les javelles pour les porter à lier sur les cordes de seigle (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 48).
— P. métaph. [Gasparine] le détestait comme joli homme (...) cédant seulement, devant son bonheur, à une colère instinctive de femme dont la beauté s'était séchée trop vite (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 276).
B. — À valeur réfl. Se rendre sec. Se sécher au soleil, près d'une cheminée. La serviette que j'avais prise pour m'essuyer la bouche avait précisément le genre de raideur et d'empesé de celle avec laquelle j'avais eu tant de peine à me sécher devant la fenêtre, le premier jour de mon arrivée à Balbec (PROUST, Temps retr., 1922, p. 869).
— À valeur réfl. indir. Se sécher les cheveux. À grands coups de serviette il se séchait les chevilles, puis enfilait précipitamment ses chaussettes (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 129).
Prononc. et Orth.:[], (il) sèche []. Ac. 1694, 1718: secher; dep. 1740: sé-. Au fut., il séchera [se-] ou [-], v. sécheresse. FÉR. Crit. t. 3 1788 écrit il sèchera. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. a) 1re moit. XIIe s. « mettre à sec, assécher les fleuves » (Psautier d'Oxford, 73, 16 ds T.-L.); b) 1604 secher les larmes (MONTCHRESTIEN, Cartag., éd. Petit de Julleville, p. 132); c) 1640 secher ses pleurs « dominer son chagrin » (CORNEILLE, Horace, IV, 7); d) 1670 sécher les pleurs de qqn « le consoler » (RACINE, Bérénice, IV, 4); e) 1881 sécher un litre « le boire en entier » (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 345); 2. a) ca 1145 « rendre sec » (WACE, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 1655); b) ca 1170 « dessécher les aliments pour les conserver » (Livre des rois, éd. E. R. Curtius, 1. II, 17, 19); 3. a) 1865 « refuser un élève à l'examen de sortie d'une grande école » (ds ESN.); b) 1867 « priver un élève de quelque chose » (ibid.); c) 1878 sécher le lycee (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 309); d) 1893 sécher le bazar « ne pas se rendre à son travail » (COURTELINE, Ronds-de-cuir, Cumul, p. 44); e) 1920 « manquer volontairement une réunion, un rendez-vous » (L. DAUDET, loc. cit.). B. Verbe intrans. 1. ca 1150 « dessécher, dépérir, d'un être humain » (WACE, Vie St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1495); 2. ca 1170 « se tarir, des cours d'eau » (Livre des rois, 1. III, 17, 7); 3. 1176-81 sechier de duel « se consumer de chagrin » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5958); 4. 1866 « être incapable de répondre à une question d'examen » (ds ESN.). C. Verbe pronom. 1. 1498-1515 « devenir sec » (GRINGORE, Vie Monseigneur St Loys ds Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 2, p. 115); 2. 1547 « se rendre sec, rendre sec ses vêtements » (N. DU FAIL, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 133); 3. 1735 « cesser de couler (des larmes) » (MARIVAUX, Paysan parvenu, 7e part. ds LITTRÉ). Du lat. siccare « rendre sec, faire sécher », « assécher, vider complètement », intrans. « se sécher ». Fréq. abs. littér.:1 115. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 349, b) 1 856; XXe s.: a) 1 752, b) 1 539.
sécher [seʃe] v. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. XIIe; séchier, v. 1170; lat. siccare, de siccus « sec ».
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I V. tr.
1 Rendre sec (I., A., 3.). ⇒ Dessécher, déshydrater. — (Sujet n. de personne). || L'argile (cit. 4) qu'on sèche au soleil. — (Sujet n. de chose). || « Comme tombe une fleur que la bise (cit. 1.) a séchée » (Malherbe). ⇒ Flétrir; faner. || La chaleur, le soleil sèche les feuilles. ⇒ Grésiller, racornir (→ Étioler, cit. 1). || Les chaleurs de l'été ont séché la terre (→ Manque, cit. 3). — Le froid sèche la peau. — Spécialt. Essuyer. || Sécher ses yeux (→ Réarranger, cit.). — Spécialt. Déshydrater. || Sécher des viandes (→ 1. Feu, cit. 22). || Sécher des figues (cit. 1), des pruneaux (cit. 2), des raisins (→ Liquoreux, cit. 2). ⇒ Étuver.
2 Absorber ou évaporer (un liquide). || Sécher l'encre (cit. 3) fraîche (cit. 27). Absolt. || Poudre (cit. 9) à sécher. — (Sujet n. de chose). || La chaleur a séché les sources, les ruisseaux. ⇒ Assécher, sec (mettre à), tarir (→ aussi, par métaphore, Resurgir, cit. 1).
♦ Littér. || Sécher les larmes (cit. 23) de qqn, ses pleurs (→ Change, cit. 5). ⇒ Étancher; et, fig. (1670), consoler. || « Toi qui sèches les pleurs (cit. 3) des moindres graminées » (Rostand).
1 (…) le vent printanier, à mesure, séchait ma sueur (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 133.
2 Elle lui servit un petit verre d'alcool qu'il sécha d'un trait puis en réclama un second, un troisième.
Francis Carco, les Belles Manières, p. 124.
4 Fig. ⇒ Assécher.
3 (…) ces longs détails de chicanes ennuyeuses, qui sèchent l'esprit de l'écrivain (…)
Racine, Disc. à l'Académie.
5 (1878). Argot scol. || Sécher un cours, la classe : ne pas y assister, les manquer volontairement. || Elle a séché les maths pour aller en boîte avec son copain. — Absolt. || Tu vas au cours cet après-midi ? Non, je sèche.
3.1 (…) le lendemain du retour des vacances, encombrées de rumeur de foules et de moteurs; les aveuglants après-midi où l'on sèche le lycée, où l'on erre dans la ville (…)
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 94.
♦ Par ext. Manquer l'assistance à (une réunion, une rencontre, une cérémonie).
3.2 Nous fûmes gratifiés de deux messes quotidiennes, la sienne faisant double emploi avec celle de l'oblat, mais ne pouvant, par politesse, être séchée.
Hervé Bazin, Vipère au poing, p. 118.
6 (1866). Argot scol., vx. Mal noter (un candidat) de manière à recaler. — Priver (un élève) de sortie.
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II V. intr. (V. 1155).
1 Devenir sec (I., 3.) par une opération (⇒ Séchage) ou naturellement. || Grappes (cit. 5) de maïs qui sèchent à l'air. || Prairies où sèchent les regains (cit. 1). — ☑ Sécher sur pied. || Arbres (cit. 19) qui sèchent sur pied. Fig. ⇒ Pied. — Des linges séchaient aux fenêtres (cit. 6). — Faire sécher, mettre (cit. 21) sécher, à sécher du linge (→ Étendre, cit. 5). ⇒ Essorer, étendre. — La boue a séché (→ Kaki, cit. 1).
4 Hourdequin, absorbé, songeait que la laine était tombée à huit sous la livre; et il fallait se dépêcher de la vendre, pour qu'elle ne séchât pas trop, ce qui lui enlevait son poids.
Zola, la Terre, II, I.
5 Gamelin restait stupide de douleur. De maigres larmes séchaient dans ses yeux ardents.
France, Les dieux ont soif, VII.
♦ S'assécher (cours d'eau).
5.1 Eh bien, je n'aurais jamais cru que madame se remarierait… si tôt… L'a-t-elle pleuré son premier ! ses yeux avaient l'air de deux ruisseaux. Après ça, plus les ruisseaux coulent vite… plus ils sèchent vite !
E. Labiche, le Clou aux maris, 1.
3 (1560). Fig. (Sujet n. de personne). Vx (langue class.). ⇒ Dépérir (cit. 1), languir (cit. 2). || Sécher d'impatience (cit. 12), d'envie. ⇒ Pied.
6 Comment voulez-vous qu'une génération naissante se condamne à sécher de dépit et de frayeur ?
Renan, l'Avenir de la science, XXI, Œ. compl., t. III, p. 1072.
4 (1866). Fam. Rester sec, être embarrassé pour répondre. || Il a séché en histoire. || L'examinateur l'a fait sécher. ⇒ Coller, échouer.
7 (…) elle avait eu quatorze et avait été félicitée par le jury. Elle aurait obtenu la mention « très bien » si elle n'avait « séché » dans son examen d'espagnol.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 911.
——————
se sécher v. pron.
ÉTYM. (1538).
1 (Passif). Devenir sec. || Aider le fourrage à se sécher (→ Moyette, cit.). || La langue se sèche (→ Fébricitant, cit.). — Fig. || Vous les verrez se sécher d'ennui (cit. 23).
2 (1671). Réfl. Se rendre sec. || Se sécher et se réchauffer (cit. 9) devant le feu. || Se sécher avec une serviette. ⇒ Éponger (s'), essuyer (s').
——————
séché, ée p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1160).
♦ Rendu sec, devenu sec. || Tiges, feuilles séchées (→ Noircir, cit. 1; papyrus, cit. 3). || Herbe à demi séchée (→ Faneur, cit. 1). Par métaphore. || « Le soir nous la vîmes séchée » (→ Fleurir, cit. 6, Bossuet). — Draps mal séchés (→ Inconfort, cit. 1). || Couleur de sang séché (→ Peinturlurer, cit. 2). — (1797). Spécialt. || Poisson séché ou fumé (→ Article, cit. 17; réserve, cit. 11). || Hareng séché. ⇒ Saur.
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CONTR. Arroser, détremper, humecter, humidifier, imbiber, inonder, mouiller. — (Du p. p.) Frais.
DÉR. Séchage, séchant, sécheresse, sécherie, sécheur, séchoir.
COMP. Sèche-cheveux, sèche-linge, sèche-mains.
Encyclopédie Universelle. 2012.